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N'insiste pas, c'est non!» Une campagne contre la ... - PLANeS

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#<strong>N'insiste</strong> <strong>pas</strong>! 3.0_Mise en page 1 24.05.11 10:43 Page16<br />

16<br />

Partie 1 • Ec<strong>la</strong>irages théoriques sur <strong>la</strong> violence sexuelle<br />

de sens et des changements négatifs de l’image de soi accentuent encore ce processus. Certaines capacités et compétences<br />

sont bloquées, le plus souvent de manière transitoire, ce qui peut occasionner de réels problèmes lors de<br />

l’accomplissement des tâches quotidiennes, de l’activité professionnelle ou encore à l’école. Les victimes se sentent<br />

stigmatisées par <strong>la</strong> violence vécue et isolées des autres. Elles développent un sentiment de méfiance généralisée<br />

envers les autres et deviennent incapables de trouver du réconfort dans les re<strong>la</strong>tions humaines, même dans celles<br />

qui étaient jusque-là constructives.<br />

La moitié des femmes et des hommes qui ont été violentés développe un trouble de stress post-traumatique. Durant<br />

les six mois qui suivent les faits, ils connaissent encore d’importantes restrictions de leur qualité de vie, sur le p<strong>la</strong>n<br />

de leur santé physique et psychique. (Source : Butollo et al., 2003)<br />

Qu’un acte de violence sexuelle soit unique ou répété sur un temps prolongé entraîne les mêmes conséquences :<br />

<strong>la</strong> violence sexuelle <strong>la</strong>isse de profondes traces dans le psychisme de <strong>la</strong> personne, mais également au niveau physique<br />

par le biais de changements dans <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion du stress. (Source: Thierbach/Butollo, 2005) Ces changements perturbent<br />

les victimes et les empêchent de retrouver leur calme. Elles réagissent souvent par des sautes d’humeur et des excès<br />

d’irritation inhabituels. Leur repos est perturbé et incomplet, puisque leur corps est continuellement en état d’alerte.<br />

Les femmes violentées ne portent le plus souvent aucune trace de blessure extérieure visible et leurs proches auront<br />

tendance à oublier rapidement que les conséquences d’un tel événement restent profondément ancrées dans l’intimité<br />

des victimes et que le processus de guérison prend du temps.<br />

Des explications neurophysiologiques sont liées au processus de guérison : lors d’un vécu traumatique, <strong>la</strong> liaison<br />

cérébrale est interrompue dans l’hippocampe, <strong>la</strong> partie du cerveau capable de traiter et c<strong>la</strong>sser les événements au<br />

niveau logique et temporel. (Source : Van der Kolk et al. 2000). Les souvenirs traumatiques sont principalement stockés<br />

dans le noyau nommé « amygdale <strong>»</strong>. Cette région du cerveau donne leur coloration émotionnelle aux empreintes<br />

stockées dans <strong>la</strong> mémoire. Pour cette raison, les souvenirs en lien avec les épisodes de violence sexuelle sont souvent<br />

fragmentaires et <strong>non</strong> c<strong>la</strong>irement ordonnés au niveau temporel. Ces expériences traumatiques ne sont <strong>pas</strong><br />

reliées à d’autres expériences, si bien que l’ordonnancement des souvenirs qui leur sont liés ainsi que leur traitement<br />

en sont altérés. Les victimes sont submergées de manière imprévue par des images, des perceptions sensorielles<br />

et des sentiments. Elles ne ressentent <strong>pas</strong> seulement d’intenses souvenirs, mais revivent l’expérience<br />

traumatique. Ce phénomène est nommé « f<strong>la</strong>shback <strong>»</strong>.<br />

Il n’y a aucun symptôme clé qui donne <strong>la</strong> certitude à un proche qu’une personne a subi des violences sexuelles, seulement<br />

des éléments de réflexion et des signaux d’alerte qui peuvent éveiller <strong>la</strong> suspicion, par exemple, le changement<br />

soudain de comportement de <strong>la</strong> part d’un enfant. Certains se renferment et s’isolent; d’autres deviennent extrêmement<br />

obéissants, d’autres encore adoptent un comportement hypersexualisé. Parfois rien n’est déce<strong>la</strong>ble, tout au plus l’enfant<br />

semblera-t-il un peu absent, dans <strong>la</strong> lune. <strong>Une</strong> agressivité inaccoutumée ou des changements d’humeur rapides<br />

peuvent aussi être le signe d’un fardeau porté par l’enfant.<br />

Chez les jeunes qui subissent de <strong>la</strong> violence sexuelle de <strong>la</strong> part d’un membre de <strong>la</strong> famille ou d’une personne de<br />

confiance, un conflit de loyauté peut s’installer et <strong>la</strong> confiance en soi diminuer, voire disparaître, pour tendre vers<br />

un sentiment d’impuissance et d’indifférence vis-à-vis de <strong>la</strong> vie et des activités (école, apprentissage, etc.). Ce comportement<br />

est souvent accompagné d’une conduite agressive et destructrice envers soi-même et les autres.<br />

Des pistes pour réagir convenablement en cas de suspicion de violence sexuelle sont développées dans <strong>la</strong> partie<br />

«Principes d’intervention<strong>»</strong>.

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