■ La joie des épéistes françaises qui n’avaient plus été championnes du monde par équipes depuis 1998. ➜ Athènes, mais en plein renouvellement de ses effectifs, a, elle, obtenu une encourageante médaille de bronze. La compétition par équipes a probablement plus que consolé Stanislaw Podzniakov, également trois fois champion du monde individuel, de la totale désillusion qu’il avait connue en finale de l’épreuve individuelle. Il est effectivement plus que probable qu’en voyant gagner Pavel Kolobkov la veille, il s’était dit qu’ils riraient bien tous les deux s’ils parvenaient l’un et l’autre à remonter sur le trône de leur spécialité. Pour Kolobkov, c’était fait. Pour Podzniakov, cela allait l’être. Il fallait effectivement être un peu fou pour espérer troubler pareille distribution. Or, s’il est un sabreur qui ne doute de rien et surtout pas de lui, c’est bien le Roumain Mihaï Covaliu, 27 ans, médaillé d’or à Sydney (successeur olympique de Podzniakov) et qui venait de se frayer un chemin tranquille jusqu’à la finale. On ne présente plus Mihaï Covaliu. On ajoutera seulement à son curriculum vitae qu’il était père de famille depuis une semaine et qu’il est bien possible que cela lui ait donné des ailes. Gagner à <strong>Leipzig</strong> pour son fils, en effet, quoi de plus beau comme l’avait dit Valentina Vezzali? Covaliu n’en pensait pas moins, ne demandait pas mieux. D’autant qu’un peu comme la veille, entre les épéistes Kolobkov et Jeannet, la finale du sabre Podzniakov-Covaliu avait un côté inexorable et idéal. La main ferme de 10 • ESCRIME INTERNATIONALE LES CHAMPIONNATS DU MONDE DE LEIPZIG • THE LEIPZIG WORLD ■ The joy of the French épée team, who hadn’t won the world title since 1998. Podzniakov, son mental implacable, son réalisme, sa technique hors pair, son ambition intacte face à la fougue de Mihaï Covaliu, sa condition physique, sa virtuosité, la simplicité de son escrime. Cette opposition-là aussi avait valeur d’exemple, était à montrer dans tous les clubs. Elle devait faire des étincelles et, selon toute vraisemblance, ne pas se conclure en deux temps et trois mouvements. Il y eut donc deux temps. Le premier où Stanislaw Podzniakov parut maîtriser la finale de toute sa stature. Le Russe était d’attaque, menant 8-5 et encore 9-6. Il ne faut pourtant jamais vendre la peau de Mihaï Covaliu avant de lui avoir porté la dernière touche. Le champion roumain fit alors preuve d’une remarquable félinité, faite d’explosivité musculaire et de vélocité. Il ne laissa aucun répit au vieux lion russe, attaquant un millier de fois et plus encore si cela avait été nécessaire, réalisant un dérobement du bout des doigts d’une finesse irréelle, et même une étonnante contre riposte dont l’écho a dû se faire entendre jusque sur la place centrale de <strong>Leipzig</strong>. 15-12 : du travail d’orfèvre. Et, un avenir d’autant plus intéressant à cette arme que les deux médaillés de bronze, le Russe Alexey Yakimenko et l’Ukrainien Oleg Shturbabin n’ont que 21 ans. Ah si jeunesse savait ! Eh bien jeunesse sait : à bientôt 24 ans, et déjà championne du monde en 2001 à Nîmes (comme Sanzo), la sabreuse ■ La felicidad de las espadistas francesas que no eran campeonas del mundo por equipos desde 1998. française Anne-Lise Touya a, elle aussi, effectué une démonstration de fluidité qui n’aurait pas fait rougir ses glorieux aînés. Seule la Russe Sophia Velikaia, - laquelle, à tout juste 20 ans, a déjà réalisé une performance pleine de promesses en s’adjugeant la médaille d’argent _ avait le talent nécessaire pour l’obliger à faire usage de tout son jeu avant de pouvoir conclure la finale à son avantage. Grandes battues de la compétition individuelle au sabre, les Américaines se sont heureusement reprises dans la compétition par équipes. Mariel Zagunis, Sada Jacobson, Rebecca Ward et Caitlin Thompson ont le dernier mot face aux Russes Svetlana Kormilitsyna, Sophia Velikaïa, Elena Netchaeva, et Ekaterina Fedorkina. Battues par les mêmes adversaires russes l’année dernière sur leurs terres de New-York, les sabreuses américaines retrouvaient un titre mondial qu’elles n’avaient pas conquis depuis Budapest en 2000 - le premier par équipes de l’histoire de l’escrime des Etats-Unis et le seul jusqu’à <strong>Leipzig</strong>. D’un côté comme de l’autre, il pourrait y en avoir beaucoup d’autres puisque, sur les huit finalistes, si Elena Netchaeva a 26 ans, toutes les autres ont moins de 23 ans. Et Rebecca Ward est née le 7 février 1990. Elle a 15 ans et elle est déjà championne du monde seniors... La jeunesse, non plus, ne désarme pas. JEAN-MARIE SAFRA
CHAMPIONSHIPS • LOS CAMPEONATOS DEL MUNDO EN LEIPZIG