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CHAMPIONSHIPS • LOS CAMPEONATOS DEL MUNDO EN LEIPZIG<br />
Les championnats du monde <strong>2005</strong> qui<br />
se sont déroulés à <strong>Leipzig</strong> ont consacré<br />
des escrimeurs de très grande envergure,<br />
au passé souvent très riche. C’est le cas<br />
notamment du Russe Kolobkov à l’épée,<br />
des Italiens Vezzali et Sanzo au fleuret,<br />
des sabreurs roumain Covaliu et russe<br />
Podzniakov (impérial par équipes) et<br />
même de la sabreuse française Anne-Lise<br />
Touya qui, malgré ses 24 ans à peine, en<br />
est déjà à sa deuxième médaille d’or<br />
mondiale. Plus globalement, 15 nations<br />
se sont partagées les 42 médailles mises<br />
en jeu. Cela représente une répartition<br />
classique entre l’Europe, l’Asie<br />
et l’Amérique. Avec 10 médailles (dont<br />
4 d’or) la France a dominé les<br />
compétitions devant la Russie,<br />
7 médailles (2 d’or, 3 d’argent et 2 de<br />
bronze) et l’Italie, 6 médailles : 2 d’or,<br />
2 d’argent et 2 de bronze). L’Allemagne<br />
(2 médailles d’argent et 2 de bronze)<br />
espérait mieux devant son public. Avec<br />
une seule médaille (d’argent au fleuret<br />
masculin), la Chine a laissé la vedette à<br />
une autre nation asiatique. Avec sa<br />
victoire au fleuret féminin, la Corée du<br />
sud a apporté à son continent un<br />
premier titre mondial par équipes<br />
seniors. Enfin, les Etats-Unis,<br />
transparents au cours des cinq jours<br />
précédents, se sont, en partie, rachetés<br />
avec la médaille d’or conquise in fine<br />
par leurs sabreuses dans l’ultime épreuve<br />
des championnats du monde <strong>2005</strong>. Sur<br />
un plan plus général, les aménagements<br />
techniques au fleuret ont redonné à<br />
l’arme d’école sa vocation initiale :<br />
priorité à la pointe en ligne. Bravo<br />
également aux organisateurs allemands :<br />
la disposition de la salle, son décorum,<br />
son éclairage spécifique ont permis aux<br />
spectateurs d’assister à un spectacle très<br />
bien mis en scène et aux téléspectateurs<br />
de se passionner pour l’escrime,<br />
grâce aussi au talent du réalisateur qui<br />
a su chercher de nouveaux angles<br />
et montrer l’émotion sur les visages.<br />
Dans le même esprit, la possibilité<br />
de suivre les championnats du monde<br />
en direct sur le site de la FIE par le biais<br />
d’Internet a été très appréciée.<br />
C’est maintenant à Turin de reprendre<br />
le flambeau et de relever le défi qui<br />
consiste à faire encore mieux en 2006.<br />
DES CHAMPIONS DE TRES GRANDE ENVERGURE<br />
LES BENEFICES DE L’ÂGE<br />
■ Les deux frères Fabrice et Jérôme Jeannet se passant le<br />
relais dans la finale par équipes à l’épée qu’ils remporteront<br />
avec l’équipe de France.<br />
■ Fabrice Jeannet taking over from brother Jérôme in the<br />
final of the épée competition won by the French team.<br />
■ Los dos hermanos Fabrice y Jérôme Jeannet se pasaban el<br />
relevo durante la final por equipos a la espada que ganaron<br />
con el equipo de Francia.<br />
Ils sont dans la force de l’âge. Leur escrime n’a<br />
pas pris une ride. Ils s’appellent Pavel<br />
Kolobkov, 36 ans, Valentina Vezzali, 31 ans, ou<br />
Stanislaw Podzniakov, 33 ans. Ils sont épéiste,<br />
fleurettiste ou sabreur et, à <strong>Leipzig</strong>, sur la plus<br />
haute marche des podiums, ils ont fait de bien<br />
beaux trentenaires. A lui seul, l’épéiste russe<br />
Pavel Kolobkov est un véritable phénomène.<br />
Déjà champion du monde en 1993, 1994 et<br />
2002, champion olympique en 2000 à Sydney,<br />
il semble tellement inusable que sa silhouette et<br />
son escrime restent celles d’un jeune homme et<br />
d’un jeune champion. Et c’est sûrement ce qui<br />
impressionne le plus chez lui : il paraît à l’épreuve<br />
du temps. A <strong>Leipzig</strong>, il n’a certes pas surclassé<br />
ses adversaires : victoire 15 - 14 en<br />
trente-deuxième de finale face à l’Italien<br />
Alessandro Bossalini, 11-10 en huitième de<br />
finale face à l’Allemand Sven Schmid, 11-10<br />
encore en demi-finale face au Néerlandais Bas<br />
Verwijlen 11-10, et 15-14 (en réalité 18-17<br />
compte tenu de trois derniers coups doubles)<br />
en finale face au Français Fabrice Jeannet. En<br />
revanche, à chaque fois, il a été éblouissant<br />
d’opportunisme et d’à-propos. Et cela n’a rien<br />
eu d’une succession de coups de chance.<br />
Tactiquement, il a un sens inné de l’action à<br />
accomplir dans l’instant. Il peut tout imaginer,<br />
tout créer, tout espérer puisque, techniquement,<br />
il sait tout faire.<br />
Pavel Kolobkov, les futures générations pourront<br />
regretter de ne pas l’avoir vu à l’œuvre.<br />
C’est un modèle pour tous. Autre héros de la<br />
finale à l’épée, le Français Fabrice Jeannet<br />
(champion du monde en 2003), également<br />
magnifique, lui a, pour l’Histoire et ceux qui la<br />
liront plus tard, rendu un vibrant hommage<br />
dans le quotidien français L’Equipe, daté du<br />
17 octobre : « C’est l’un des plus gros palmarès,<br />
sinon le plus gros de l’escrime. Il est là depuis<br />
vingt ans, il a toujours les mêmes résultats, toujours<br />
les mêmes jambes, il a tout gagné. Et avec<br />
la manière. Il maîtrise tous les paramètres, du<br />
jeu, technique, physique, il a tout compris.<br />
Alors, oui, je l’admire. Il est beau à voir tirer, efficace.<br />
Tirer contre lui est un régal. Même si je ne<br />
l’ai jamais battu ». Après un total de pas moins<br />
douze coups doubles, tous habilement provoqués,<br />
Pavel Kolobkov parvint donc à conquérir<br />
sa quatrième couronne individuelle et tout l’or<br />
du monde.<br />
Toutefois, à <strong>Leipzig</strong>, Fabrice Jeannet, 23 ans, a<br />
ajouté à l’argent de la compétition individuelle,<br />
l’or de l’équipe et l’or d’un fair-play décidemment<br />
pas ordinaire non plus. En quart de finale,<br />
le sort lui avait, en outre, réservé un rôle bien<br />
cruel, celui d’éliminer son frère aîné, Jérôme, lui<br />
aussi excellent depuis plusieurs saisons, mais<br />
qui parut paralysé par ce duel fratricide. Associés<br />
à Eric Boisse et Ulrich Robeiri, les deux Jeannet<br />
prirent, quatre jours plus tard, une part prépondérante<br />
au titre mondial par équipes de la<br />
France qui succède à celui olympique remporté<br />
l’année dernière à Athènes. Pour le coup, c’est la<br />
jeunesse (trois des autre français ont moins de<br />
25 ans) qui a été triomphante et la démonstration<br />
a été tout aussi imparable. Supériorité technique,<br />
collective, homogénéité : rien n’a<br />
manqué. L’épée française s’est élevée avec beaucoup<br />
de naturel au niveau des plus grandes<br />
équipes de tous les temps. Ses preux chevaliers<br />
ont rasé toutes ambitions sur leurs passages : 45-<br />
21 contre le Venezuela, 45-22 contre la Suisse,<br />
45-39 contre la Pologne, 45-32 contre l’Ukraine<br />
avant de parfaire la démonstration contre l’Allemagne<br />
pourtant chaudement encouragé par<br />
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ESCRIME INTERNATIONALE • 7