Ville côtière - EPFL
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RAPPORT D’APPROPRIATION : PROMENADES, PLAGES,<br />
ET PARCS.<br />
« Les marocains étaient des terriens et l’océan leur<br />
faisait peur. On disait que la mer emmenait »<br />
Brahim Lamine in VH p.100<br />
Ce qui vaut pour les marocains, vaut largement pour les<br />
Casablancais indigènes, pour qui le rapport au bord de mer<br />
reste longtemps empreint d’une certaine méfiance pour le<br />
monde marin. Cependant, «la croissance tumultueuse de<br />
Casablanca vers l’intérieur des terres ne doit pas faire oublier<br />
les modifications qui interviennent à partir de 1912 dans le<br />
rapport de la ville à son rivage.» 46<br />
L’arrivée des européens et le développement du port entraînent<br />
en effet un début de changement du rapport de la ville à la<br />
mer. Le bord de mer autrefois délaissé devient rapidement le<br />
lieu de promenade et de repos privilégié des européens de<br />
Casablanca, en particulier la plage de Sidi Belyout.<br />
« Les baigneurs, les femmes européennes en toilettes<br />
claires et les hommes en pantalon blanc, coiffés<br />
d’un canotier, se retrouvent sur la belle plage de Sidi<br />
Belyout» 47<br />
La construction du port entraîne cependant rapidement la<br />
disparition de cette plage, remplacée par celles du quartier de<br />
la TSF, des Roches Noires (considérée dangereuse) et d’Ain<br />
Sebaa (qui sera occupée par la zone industrielle). Les plages<br />
les plus proches du centre ville sont ainsi rapidement rendues<br />
inappropriées aux loisirs. Laprade (l’un des architectes de<br />
Lyautey), conscient de la place importante que prennent les<br />
plages dans les loisirs de la population, organise donc le<br />
46. J-L Cohen et M. Eleb, op.cit, p.245<br />
47. VH Magazine n°103, Novembre 2011, p.100<br />
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