MILARD PAGNIEZ Isabelle - Kb.u-psud.fr

connaissance comme un simple reflet idéal du monde réel. Pour Aristote, ce qu’il s’agit de
rendre intelligible dans son mouvement propre, c’est le monde réel lui-même.
À partir de là, si les Idées de Platon sont elles-mêmes intelligibles, elles sont, en
revanche, étrangères au monde sensible : donc, ou bien elles n’ont rien de commun avec le
monde, et nous demeurent inaccessibles ; ou bien elles ont encore quelque chose de commun
avec le monde sensible mais elles ont besoin, comme lui, d’autres Idées pour être intelligibles, et
ainsi à l’infini… Pour Aristote, il faut couper court à cette fuite dans le monde des Idées, pour
entreprendre de connaître directement la nature elle-même, dans ce qu’elle a de concret et
d’accessible aux investigations humaines.
Pour avancer dans la connaissance philosophique, Aristote prône avant tout la logique. La
logique d’Aristote est la doctrine du logos (mot qui signifie à la fois la parole, le discours et la
raison). Elle est exposée dans l’Organon qui propose l’analyse approfondie de ce qui constitue la
différence spécifique de l’être humain : la parole. Aristote définit en effet l’homme comme « le
vivant qui possède la parole ». Quant à la parole logique, c’est celle qui se soucie de « rendre
manifeste ce qui est ». De ce fait, elle est susceptible de recevoir une valeur de vérité : le vrai et
le faux.
Dans les divers traités de logique réunis sous le titre d’Organon, Aristote jette les bases
de la logique et de la science. La logique, en tant qu’art et technique du discours vrai, n’est pas
simplement un instrument formel de connaissance scientifique ; elle conduit la méditation
jusqu’à la question « des premiers principes et des premières causes » que constitue la
métaphysique. Cette dernière, étant la science de l’être en tant qu’être, la recherche et l’étude
« des premiers principes et des premières causes », assure le fondement de l’ensemble de son
œuvre.
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