MILARD PAGNIEZ Isabelle - Kb.u-psud.fr

1.3.1.2. L’ École médicale d’Alexandrie à la période hellénistique (IIIème siècle av. J.-C.)
Au IV ème siècle av. J.-C., les grandes conquêtes d’Alexandre le Grand entraînent le déclin
d’Athènes. Après la mort d’Alexandre, la politique culturelle des premiers Ptolémées attire, dans
la ville nouvelle d’Alexandrie, les savants du monde méditerranéen. Le centre de la tradition
médicale, précédemment situé à Cos et à Cnide, se déplace à Alexandrie où va se créer une
grande école.
L’expérience du Lycée (école non reconnue par l’État) fondé à Athènes par Aristote, est
exportée à Alexandrie, probablement grâce à des membres influents de l’école péripatéticienne.
L’École d’Alexandrie a deux particularités :
- elle est la première structure de ce genre enfin reconnue par l’État ; le Musée et la
Bibliothèque bénéficient de la protection des Ptolémées ;
- elle offre pour la première fois aux savants et aux chercheurs, toutes disciplines confondues,
un lieu de rencontre, de travail et de vie commune. Tous les livres que la culture grecque
avait produits jusque-là y sont réunis, transcrits et classés.
La période hellénistique s’ouvre alors et constitue un tournant dans l’art médical.
Dans la tradition hippocratique, la théorie et la pratique médicales sont tournées
exclusivement vers la maladie, en se basant sur une observation attentive du malade.
L’exigence principale repose sur la pratique clinique, c’est-à-dire sur le pronostic et la
thérapeutique (efficacité relative en pharmacologie, chirurgie et surtout en diététique).
Sur le plan théorique, on note une absence d’exploration anatomique et une physiopathologie
humorale fondée uniquement sur la connaissance des « entrées » (air inspiré, boisson, nourriture)
et des « sorties » (excréments, hémorragies, sueurs).
La période hellénistique retiendra deux grands médecins, Hérophile de Chalcédoine et
Érasistrate de Céos, qui ont fait « exploser » l’immense héritage traditionnel, seul modèle de la
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