MILARD PAGNIEZ Isabelle - Kb.u-psud.fr

Sur le plan médical, l’influence décisive de l’École d’Alexandrie tardive conduira au
développement d’une médecine byzantine en de nombreux points semblable à la médecine
arabo-musulmane. Nous y reviendrons.
2.3. L’Empire perse sassanide
Rival de l’Empire Byzantin, l’Empire sassanide englobe l’Iran (jusqu’aux rives de
l’Indus), la plus grande partie de la Mésopotamie, l’Arménie et les provinces riveraines de la mer
d’Aral.
L’état sassanide est fondé sur l’équilibre de trois castes dominantes :
- une bureaucratie centralisée, coiffée par une monarchie prestigieuse ;
- une puissante et vieille noblesse terrienne ;
- un clergé officiel, hiérarchisé et riche.
En dessous travaille la masse paysanne ; dans les villes vit un peuple d’artisans actifs.
L’art, la littérature et la science de l’Empire sassanide, subissent les influences hindoues,
grecques et syriaques ; mais la source principale de toutes les sciences reste avant tout l’Avesta
sassanide et ses commentaires, base de la pensée zoroastrienne.
Le grand foyer intellectuel de l’Empire est Gundishapur fondée dès le III ème siècle. Au
VI ème siècle, le souverain y accueille des savants grecs chassés d’Athènes ou des syriaques ; les
savants chrétiens nestoriens, chassés de l’Empire byzantin par une inflexible politique impériale
qui tentait d’imposer l’orthodoxie, apportent les traductions syriaques des principales œuvres des
grands médecins grecs (Hippocrate, Dioscoride, Galien, Oribase). Des traductions de textes
médicaux hindous ou sanskrits sont aussi réalisées et finalement une grande école de médecine
s’installe à Gundishapur, mêlant les traditions grecque, juive, chrétienne, syrienne, hindoue et
perse. Cette école de médecine perse est une des sources scientifiques où puisèrent, aux VII ème et
VIII ème siècles, les premiers grands médecins de l’Islam.
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