MILARD PAGNIEZ Isabelle - Kb.u-psud.fr
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De cette œuvre considérable, trois traits fondamentaux se dégagent :<br />
• le rationalisme<br />
D’une part, le traité Maladie sacrée (traitant de l’épilepsie) constitue le premier texte où<br />
la médecine rationnelle s’oppose à une médecine religieuse et magique. La conception<br />
rationnelle de la maladie et du traitement est l’une des principales caractéristiques de la<br />
médecine hippocratique. Elle se développe parallèlement à une médecine religieuse en<br />
plein essor, caractérisée par des guérisons miraculeuses. Les auteurs hippocratiques<br />
n’entrèrent pas directement en conflit avec cette médecine des sanctuaires afin d’éviter<br />
l’accusation d’athéisme.<br />
• l’observation clinique<br />
Pour le médecin hippocratique, le pronostic et le diagnostic résultent d’un ensemble de<br />
signes. Mais il ne suffit pas d’observer le malade, des conseils sont donnés sur l’art de<br />
l’observation : importance de l’observation visuelle et de l’ouïe avec la pratique de<br />
l’auscultation immédiate (qui sera ensuite oubliée jusqu’au XIX ème siècle avec Laënnec).<br />
Dans Épidémie VI, on peut lire le conseil suivant : « Prendre le corps du malade comme<br />
objet d’examen : vue, ouïe, odorat, toucher, goût, raison. ».<br />
Cet art de l’observation externe est malheureusement limité par une méconnaissance de<br />
l’anatomie. Les médecins hippocratiques n’ont pas pratiqué de dissection sur l’homme ;<br />
ils ont essayé de reconstruire les structures internes du corps humain à partir de l’examen<br />
physique du malade et des observations faites au cours des dissections animales.<br />
• l’humanisme<br />
On assiste à la mise en place d’une réflexion de l’homme sur lui-même et sur sa<br />
condition. Auparavant, l’homme se définissait surtout par ses relations avec les dieux.<br />
Avec les médecins hippocratiques, on voit naître l’art de la médecine. L’homme est<br />
envisagé dans son environnement ; celui-ci influe sur l’équilibre ou le déséquilibre des<br />
humeurs du corps selon une loi naturelle, et non plus selon le caprice de tel ou tel dieu.<br />
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