MILARD PAGNIEZ Isabelle - Kb.u-psud.fr
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saura s’emparer largement de cette possibilité. Le tournant de la médecine hellénistique sera en<br />
grande partie liée à l’œuvre d’Aristote et à sa philosophie de la nature.<br />
2. Étude de l’anatomie animale et élaboration d’une anatomophysiologie comparée<br />
Pour la première fois, Aristote fera de l’anatomie une méthode privilégiée pour l’étude du<br />
monde vivant. Au cours de ses travaux en biologie, Aristote effectue l’observation méthodique<br />
des êtres vivants et de leurs organes. En pratiquant lui-même des dissections anatomiques sur des<br />
animaux, il acquiert un savoir anatomique jusque-là inégalé.<br />
À partir de ses observations anatomiques, il élabore une théorie structurée des processus<br />
principaux de la vie animale (alimentation, perception, reproduction, mouvement) ; cette<br />
anatomophysiologie comparée servira longtemps de référence.<br />
L’écrasante supériorité du savoir anatomique aristotélicien compromettra en partie la<br />
position privilégiée de « l’ancienne médecine » dans la connaissance du corps et de ses<br />
processus. Pour la « médecine nouvelle », cette référence à l’anatomophysiologie aristotélicienne<br />
sera source de nombreux problèmes à résoudre, mais aussi de préjugés et de présupposés à<br />
accepter ou à refuser :<br />
• la téléologie aristotélicienne<br />
Pour Aristote, il existe un rapport rationnel entre la structure des organes et leurs<br />
fonctions ; il n’y a pas d’organe inutile et chaque organe doit avoir une seule fonction.<br />
Ainsi, il met en place le postulat selon lequel la fonction détermine la forme de l’organe.<br />
Dans la théorie du fonctionnement normal de l’organisme, cela pouvait constituer un<br />
obstacle à la compréhension scientifique des dysfonctionnements pathologiques (en<br />
particulier concernant l’anatomophysiologie du système vasculaire). Nous y reviendrons.<br />
• le cardiocentrisme<br />
Il fait du cœur l’organe central de l’organisme. Le cardiocentrisme devient le pilier de<br />
toute sa physiologie ; pour lui, les organes des sens sont reliés au cœur plutôt qu’au<br />
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