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le consentement matrimonial a l'epreuve des realites africaines: cas ...

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encontrés. La future épouse, est quelquefois menacée, notamment de bannissement, de<br />

malédiction au <strong>cas</strong> où el<strong>le</strong> refuserait d’exécuter la volonté de sa famil<strong>le</strong>. Cette volonté est<br />

matérialisée par un contrat (<strong>matrimonial</strong>) conclu par la famil<strong>le</strong>, en attente d’exécution par<br />

la jeune fil<strong>le</strong>. Ainsi, « …dans <strong>le</strong> village…situé à quelques dix kilomètres de Diapaga,<br />

chef lieu de la province de la Tapoa, un chef de famil<strong>le</strong> a donné en mariage forcé sa fil<strong>le</strong><br />

de 17 ans à un vieux d'un âge avancé. La fil<strong>le</strong> qui avait déjà <strong>des</strong> ressentiments pour un<br />

jeune a fui du domici<strong>le</strong> conjugal pour <strong>le</strong> rejoindre. Mis au courant, <strong>le</strong> père de la jeune<br />

fil<strong>le</strong> n'a pas hésité à vio<strong>le</strong>nter sa fil<strong>le</strong> et la ramener de force chez son époux » 52 .<br />

Le don ou la promesse de mariage peut décou<strong>le</strong>r de raisons diverses. La compensation<br />

d’une dette, la manifestation, la matérialisation ou l’entretien d’une amitié, la<br />

perpétuation de va<strong>le</strong>urs culturel<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong> respect d’une coutume ancestra<strong>le</strong> peuvent<br />

justifier <strong>le</strong> mariage par contrainte (de la part de la famil<strong>le</strong> de la fil<strong>le</strong> ou de l’homme). La<br />

conservation ou la protection ou la transmission d’un patrimoine ou d’une fortune, la<br />

manifestation d’une gratitude ou <strong>le</strong> renforcement <strong>des</strong> pouvoirs <strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s ou ceux de la<br />

tribu constituent d’autres raisons conduisant au mariage forcé. Le mariage forcé peut<br />

concerner <strong>le</strong> futur époux qui peut être contraint par sa famil<strong>le</strong> : <strong>le</strong>s parents l’amènent à<br />

épouser une fil<strong>le</strong> contre sa volonté. Toutefois, cette situation est peu fréquente par<br />

rapport à cel<strong>le</strong> de la fil<strong>le</strong>. Dans ce sens, il a été re<strong>le</strong>vé dans un rapport sur <strong>le</strong> SIDA au<br />

Burkina Faso que « Dans la société traditionnel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s femmes sont souvent confinées au<br />

rô<strong>le</strong> de la reproduction et de la production: el<strong>le</strong>s doivent donc assurer la perpétuation de<br />

la lignée et la production domestique. A ce titre, la femme subit alors de nombreuses<br />

pesanteurs socioculturel<strong>le</strong>s qui expliquent sa vulnérabilité … Le statut de la femme dans<br />

<strong>le</strong>s sociétés patrilinéaires l’expose souvent aux mariages précoces et sans <strong>consentement</strong><br />

préalab<strong>le</strong> de sa part» 53 .<br />

Le mariage forcé peut être perçu comme une forme de contrat social passé entre deux<br />

famil<strong>le</strong>s en vue d’établir <strong>des</strong> liens familiaux entre cel<strong>le</strong>s-ci. La formation du contrat est<br />

matérialisée par <strong>le</strong> mariage effectif <strong>des</strong> deux enfants (<strong>le</strong>s époux) : <strong>le</strong> mariage symbolise<br />

ou marque donc ce lien. La formation de ce contrat est, en réalité, régie par <strong>le</strong>s pratiques<br />

ancestra<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s coutumières <strong>des</strong> deux famil<strong>le</strong>s. Le contrat familial est conclu de<br />

tel<strong>le</strong> sorte que certains conflits de règ<strong>le</strong>s (<strong>le</strong>s pratiques coutumières de chaque famil<strong>le</strong>)<br />

sont évités. Le <strong>consentement</strong> <strong>des</strong> futurs époux n’a aucune importance (peu importe qu’ils<br />

soient consentants ou non). Ils doivent se conformer à la volonté de <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong> en<br />

donnant <strong>le</strong>ur accord de complaisance so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment et publiquement devant l’officier de<br />

52<br />

Faits relatés par un journal burkinabè d’information, in L'hebdomadaire n°417 du 13 au 19 avril 2007, (voir<br />

l’intégralité de l’artic<strong>le</strong> en annexe).<br />

53<br />

Voir « Les dimensions socio-culturel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> genre et la lutte contre <strong>le</strong> VIH-SIDA, in Rapport sur <strong>le</strong> développement<br />

humain au Burkina Faso 2001 - La lutte contre <strong>le</strong> VIH-SIDA, PNUD, p. 119 & SS. , voir<br />

http://www.pnud.bf/FR/RNDH.HTM .

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