le consentement matrimonial a l'epreuve des realites africaines: cas ...
le consentement matrimonial a l'epreuve des realites africaines: cas ...
le consentement matrimonial a l'epreuve des realites africaines: cas ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
ég<strong>le</strong>mentation et particulièrement par la non limitation du nombre maximum de<br />
mariages que peut contracter <strong>le</strong> polygame.<br />
En tout état de cause, il convient de reconnaître que malgré <strong>le</strong>s efforts déployés par l’Etat<br />
en faveur de la promotion <strong>des</strong> droits de la famil<strong>le</strong> et pour une jouissance effective de la<br />
liberté matrimonia<strong>le</strong> la récolte reste maigre. La persistance <strong>des</strong> pratiques, <strong>le</strong> pluralisme et<br />
la diversité culturel<strong>le</strong>s apparaissent comme <strong>des</strong> facteurs redoutab<strong>le</strong>s quant à l’effectivité<br />
de la liberté matrimonia<strong>le</strong> en général et à cel<strong>le</strong> du libre <strong>consentement</strong> en particulier.<br />
Néanmoins, l’État a sa part de responsabilité en produisant <strong>des</strong> textes de qualité<br />
discutab<strong>le</strong>. Certains textes législatifs et <strong>le</strong>s stratégies de lutte contre <strong>le</strong>s pratiques<br />
contraires à la liberté matrimonia<strong>le</strong> restent à réviser. Pour cela, il convient de revoir <strong>le</strong>s<br />
questions de communication avec <strong>le</strong>s populations (surtout dans <strong>le</strong>s zones rura<strong>le</strong>s),<br />
compte tenue de la comp<strong>le</strong>xité du langage juridique, du plurilinguisme (plus de 60<br />
langues nationa<strong>le</strong>s sont parlées au Burkina Faso), <strong>des</strong> questions de l’il<strong>le</strong>ttrisme et<br />
d´ignorance de la loi. La question de traduction dans <strong>le</strong>s langues loca<strong>le</strong>s est un véritab<strong>le</strong><br />
défi qui se pose à l’Etat burkinabè compte tenu de la spécificité du langage juridique et<br />
du plurilinguisme. Concernant la traduction, l’association <strong>des</strong> juges administratifs ne<br />
déclare- t-il pas bien à propos que, «… il y a parfois un fossé entre la traduction du mot<br />
et <strong>le</strong> concept qui est derrière » 101 .<br />
Dans l’attente d’une perfection <strong>des</strong> textes régissant <strong>le</strong> droit de la famil<strong>le</strong> et la liberté<br />
matrimonia<strong>le</strong>, la mise en place d’une stratégie permettant une bonne réceptivité et un<br />
respect de la législation déjà existante peut conduire à <strong>des</strong> résultats assez satisfaisants.<br />
Cela permettra d’effectuer plus de la moitié de la trajectoire <strong>des</strong> objectifs fixés par <strong>le</strong><br />
Code <strong>des</strong> Personnes et de la Famil<strong>le</strong>. Pour cela, il conviendrait de sensibiliser et<br />
d’encourager <strong>le</strong>s personnes affectées par <strong>le</strong>s violations, en particulier <strong>le</strong>s femmes<br />
particulièrement à dénoncer <strong>le</strong>s pratiques néfastes dont el<strong>le</strong>s sont victimes. La mise en<br />
place, par l’Etat, de structures socio-juridiques dans <strong>le</strong>s villages et vil<strong>le</strong>s pour<br />
l’information, l’écoute voire <strong>le</strong> conseil et la médiation (au profit <strong>des</strong> femmes) pourrait<br />
contribuer à lutter efficacement contre <strong>le</strong>s violations <strong>des</strong> droits de la femme. Une<br />
formation de formateurs d´homme et de femmes en droit de la famil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s zones<br />
rura<strong>le</strong>s ne seraient pas inuti<strong>le</strong>s pour la promotion <strong>des</strong> droits de la femme et cel<strong>le</strong> du droit<br />
de la famil<strong>le</strong>. Aussi, la continuation dans <strong>le</strong> renforcement de l’éducation formel<strong>le</strong><br />
(scolarisation <strong>des</strong> enfants et formation) et informel<strong>le</strong> (alphabétisation <strong>des</strong> parents) reste-t-<br />
el<strong>le</strong> nécessaire. L’implication <strong>des</strong> deux parties concernées (hommes et femmes) dans la<br />
recherche <strong>des</strong> solutions reste incontournab<strong>le</strong>. On peut noter qu´’au Burkina Faso,<br />
101 Déclaration citée par Jean du BOIS de GAUDUSSON (qui renvoie à la Revue française Actualité Juridique Droit<br />
Administratif du 3 février 2003) dans son artic<strong>le</strong>, "Justice, droits de l’homme et francophonie" in Droits Fondamentaux,<br />
nº 2, janvier-décembre 2002, p. 90, en ligne sur www.droits-fondamentaux.org