le consentement matrimonial a l'epreuve des realites africaines: cas ...
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l’état civil, en <strong>cas</strong> de mariage civil. Les futurs époux ont l’obligation (mora<strong>le</strong>) de simu<strong>le</strong>r<br />
<strong>le</strong>ur <strong>consentement</strong> lors de la célébration du mariage. Les époux sont imposés par <strong>le</strong>s<br />
famil<strong>le</strong>s et ceux-ci sont plus ou moins prisonniers de la volonté de cel<strong>le</strong>s-ci.<br />
Dans <strong>le</strong> <strong>cas</strong> de la dot de type commercial comme dans celui "d’offre de femme ou de<br />
mari", il s’agit d’un mariage obtenu par contrainte c’est-à-dire un mariage forcé. Or, <strong>le</strong><br />
mariage forcé est en contradiction avec <strong>le</strong> libre <strong>consentement</strong>. Le <strong>consentement</strong><br />
<strong>matrimonial</strong> reste inexistant lorsqu’au moins une <strong>des</strong> parties au contrat conjugal est non<br />
consentante. Dans l’hypothèse du mariage simulé ou forcé, <strong>le</strong>s époux consentent plutôt à<br />
s’unir en vue de satisfaire la volonté d’un tiers (la famil<strong>le</strong>) ou dans <strong>le</strong> but de servir<br />
secrètement ses intérêts. Ce qui conduit, comme on l’a fait remarquer, à un contrat réel<br />
de droit privé dans la mesure où <strong>le</strong> mariage a été contracté dans un but étranger aux<br />
obligations et droits relatifs aux rapports matrimoniaux. Dans une tel<strong>le</strong> hypothèse, <strong>le</strong><br />
mariage traduit la réalisation de la volonté familia<strong>le</strong> ou la soumission à l’autorité<br />
parenta<strong>le</strong> (au sens large).<br />
Dans la pratique, un mariage forcé peut être « emballé ou habillé » d’un mariage civil<br />
c’est-à-dire d’un mariage légal. En effet, au Burkina Faso, un mariage célébré civi<strong>le</strong>ment<br />
n’est pas forcement synonyme d’un mariage exempt de vice du <strong>consentement</strong>. Les<br />
coup<strong>le</strong>s qui ont été soumis à un mariage forcé ont, parfois, besoin d’un acte civil de<br />
mariage pour <strong>des</strong> formalités administratives en vue notamment d’immigrer dans un pays<br />
étranger (souvent en Côte-D’ivoire) ou pour d’autres nécessités administratives<br />
(imposition, pension, allocations familia<strong>le</strong>s ou socia<strong>le</strong>s, travail ou d’autres avantages).<br />
Dans ces conditions, <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> est obligé de se marier devant l’officier de l’état civil, tout<br />
en restant dans <strong>le</strong>s liens du mariage traditionnel (<strong>le</strong> mariage forcé). Le mariage civil aura,<br />
dans ce <strong>cas</strong>, <strong>le</strong>s caractéristiques d’un mariage simulé. Les formalités nuptia<strong>le</strong>s sont<br />
accomplies de tel<strong>le</strong> sorte qu’el<strong>le</strong>s paraissent en conformité avec la loi afférente. Ce<br />
comportement simulé de la part du coup<strong>le</strong> masque la réalité si bien que l’officier de l’état<br />
civil, en particulier, est lui même "victime" d’une tromperie. Il est induit en erreur et est<br />
en conséquence amené à célébrer (de bonne foi) un mariage qui, d’apparence, présente<br />
toutes <strong>le</strong>s caractéristiques d’un mariage légal, dénué de tout vice. Le mariage forcé, dans<br />
cette hypothèse, reste secret et est masqué par <strong>le</strong> mariage légal. Le principe du libre<br />
<strong>consentement</strong> reste donc secrètement violé.<br />
Au Burkina Faso, <strong>le</strong> mariage forcé intervient, quelquefois, entre un homme majeur et une<br />
fil<strong>le</strong> mineure qui n’a pas atteint l’âge nubi<strong>le</strong> 54 . Il peut éga<strong>le</strong>ment intervenir entre une<br />
54 Artic<strong>le</strong> 238 du CPF : « Le mariage ne peut être contracté qu'entre un homme âgé de plus de vingt ans et une femme<br />
de plus de dix-sept ans, sauf dispense d'âge accordée pour motif grave par <strong>le</strong> tribunal civil.Cette dispense d'âge ne<br />
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