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dEuXIèmE paRtIE DONNEES SYNOPTIQUES 1993 – 2010<br />
Interventions à risque dans le contexte (3 décès à déplorer),<br />
et peut-être d’autres décès tardifs au village, elles nécessitent<br />
un suivi impératif, mais en fait mal observé par les patientes.<br />
une information précise est faite aux femmes sur la nécessité<br />
d’alcaliniser l’organisme par prise de thé passé sur des<br />
cendres de façon continue, et de consulter en cas de fièvre<br />
ou de baisse de l’état général. la poche de benchekroun a<br />
jusqu’alors donné d’excellents résultats fonctionnels après<br />
un apprentissage à l’auto-sondage assez bref.<br />
interventions itératives<br />
Pour les 889 patientes dont la fistule a pu être fermée, il est<br />
possible de préciser le rang de l’intervention curative qui a<br />
permis la fermeture de la fistule.<br />
- 70 % des fistules fermées (621/889) étaient des nouveaux<br />
cas et ont été fermées lors de la première intervention à mopti<br />
- 19 % des fistules opérées (173/889) ont été fermées lors<br />
de la seconde intervention (pour 118 patientes, soit 13 %<br />
<strong>du</strong> total, il s’agissait de la première intervention sur le site de<br />
mopti ou première reprise)<br />
- 5 % des fistules fermées (43/889) ont été fermées à la<br />
troisième intervention<br />
- 3 % des fistules fermées (27/889) ont été fermées lors de<br />
la quatrième intervention<br />
- enfin, 3 % des fistules (25/889) ont été fermées lors de la<br />
cinquième intervention et au-delà<br />
Ces résultats peuvent être illustrés par le graphique suivant :<br />
80 %<br />
70 %<br />
60 %<br />
50 %<br />
40 %<br />
30 %<br />
20 %<br />
10 %<br />
0<br />
1<br />
38 Rapport Mille femmes de Mopti - <strong>Médecins</strong> <strong>du</strong> <strong>Monde</strong><br />
2<br />
3<br />
Proportion de fistules<br />
fermées par rang<br />
d’intervention (n=889)<br />
4<br />
5 et plus<br />
Les décès<br />
six femmes sont décédées dans la période post-opératoire :<br />
- quatre dans un contexte neurologique avec convulsions<br />
hyperthermiques faisant penser à un neuro paludisme,<br />
- deux par occlusion fébrile (suite de dérivations).<br />
Commentaires et discussion<br />
des résultats<br />
Globalement, 84 % des fistules vésico-vaginales<br />
(FVV) ont été fermées, 10 % des femmes ont continué<br />
à perdre les urines par incontinence <strong>du</strong>e à une<br />
insuffisance sphinctérienne, soit un taux de réussite<br />
complète (guérison) de 74 %.<br />
cette étude statistique a été menée le plus rigoureusement<br />
possible, ce qui nous a amenés à supprimer des cas<br />
incomplètement répertoriés, ou mal saisis dans le logiciel de<br />
traitement informatique (doublons, erreur de saisie..). ces<br />
observations nous incitent d’ailleurs à modifier le recueil de<br />
données sur une grille plus adaptée à des études éventuellement<br />
prospectives, en collaboration avec d’autres équipes<br />
intervenant sur les fistules obstétricales.<br />
la plupart des patientes ont été revues à 3 mois, d’autres<br />
à 6 mois et à un an. Il nous parait très important de revoir<br />
tardivement les femmes, car les résultats tardifs ne sont pas<br />
toujours conformes aux constatations initiales. la différence<br />
est plutôt dans le sens d’une détérioration, avec reconstitution<br />
de microfistules, ou réapparition d’une incontinence.<br />
Il faut alors redouter une lithiase et faire une endoscopie.<br />
Inversement, plus rarement, on peut noter une guérison<br />
tardive ou une forte amélioration de la qualité de vie, liée à<br />
une cicatrisation tardive ou à une récupération heureuse de<br />
la capacité vésicale. Il est bien difficile d’avoir un suivi complet<br />
sur un an. seuls les centres avec une équipe de recrutement<br />
mobile, qui suit les patientes avec dossier jusque dans les villages,<br />
peuvent essayer d’atteindre cet objectif. globalement,<br />
il apparaît que les résultats tardifs sont moins bons que les<br />
résultats, parfois presque parfaits, annoncés dans certaines<br />
publications.<br />
nos résultats semblent conformes aux résultats publiés par<br />
les centres moyens, mais très en deçà des 95 % de taux de<br />
fermeture de grands centres comme au nigéria et en Ethiopie.<br />
Notre taux de guérison (73,9 %) est ainsi comparable à celui<br />
de L. Lewis Wall (22) avec un taux compris entre 70 et 85 %,<br />
mais il est inférieur à celui de Qi Ly et al. (85,5 %) chez 34<br />
opérées (16), à ceux de Benchekroun au Niger avec 80 % sur<br />
1050 opérées (1), de Kees Waaldijk avec 93,2 % sur 1716<br />
patientes (24) et de Kone (85,1 %) sur 47 patientes (13).