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«<br />
Découverte d’écrits<br />
»N<br />
ous vous invitons <strong>à</strong> découvrir comment l’obscurité s’est immiscée dans l’esprit<br />
d’auteurs connus...<br />
Extrait du roman Eric<br />
Publié avec l’autorisation gracieuse des Éditions l’Atalante<br />
Grosses et noires sont les abeilles de la Mort, grave et lugubre leur bourdonnement ; elles entreposent<br />
leur miel dans des rayons de cire aussi blancs que des cierges d’autel. Le miel est lui-même noir<br />
comme la nuit, consistant comme le péché, sucré comme la mélasse.<br />
Nul n’ignore que le blanc se décline en huit coloris. Mais, pour ceux qui savent les voir, il existe<br />
aussi huit nuances de noir, et les ruches de la Mort se dressent sur l’herbe noire, dans le verger noir, sous<br />
les antiques rameaux aux fleurs noires d’arbres qui finiront par donner des pommes... disons... sûrement<br />
pas rouges.<br />
Extrait du recueil Les Fleurs du Mal<br />
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.<br />
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :<br />
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,<br />
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.<br />
Pendant que des mortels la multitude vile,<br />
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,<br />
Va cueillir des remords dans la fête servile,<br />
Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici,<br />
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,<br />
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;<br />
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;<br />
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,<br />
Et, comme un long linceul traînant <strong>à</strong> l’Orient,<br />
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.<br />
Charles<br />
Baudelaire<br />
Terry Pratchet<br />
Toutes les couleurs s’accordent<br />
dans l’obscurité.<br />
Francis Bacon<br />
Extrait de Défense de la poésie<br />
Un poète est un rossignol qui, assis<br />
dans l’obscurité, chante pour égayer de<br />
doux sons sa propre solitude.»<br />
Percy Bysshe Shelley<br />
© 2008, Claire Mathieu<br />
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L’Obscurité