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La noire de Mélanie W.<br />
Une note vide s’essouffle <strong>à</strong> mes oreilles,<br />
C’est l’éclat d’une voix <strong>à</strong> nulle autre pareille,<br />
Aux accents encre et cendre, et comme la nuit, noirs<br />
Du silence serein qui s’éveille le soir<br />
Étrange partition, pleine de notes sombres<br />
Et qui chante <strong>à</strong> la nuit sous les paisibles ombres<br />
Rythmant la marche des fantômes qui s’approchent<br />
D’un pas noir au milieu de soupirs et de croches<br />
Une mélodie claire dans l’air s’élançant<br />
M’élève doucement, m’oublie dans l’allégresse<br />
Et le tendre Morphée, de ses doigts caressants,<br />
Efface de ce monde mes moindres tristesses<br />
Closes mes paupières ; la nuit, douce s’y fond<br />
Sous mes doigts se déroule le fil de la vie<br />
Je me laisse couler dans un repos profond<br />
Les ténèbres déj<strong>à</strong> dans leurs bras m’ont ravie<br />
Mais le matin m’arrache <strong>à</strong> ces nébuleux voiles<br />
Rompant le silencieux chœur de l’obscurité<br />
En lieu du chant céleste des calmes étoiles<br />
Le soleil assassine ma sérénité<br />
Le temps reprend son cours, tourne le sablier<br />
Il me crie les lueurs crues de mille couleurs<br />
Et déj<strong>à</strong> le jour point et j’oublie d’oublier,<br />
Le tapage du jour ravive mes douleurs.<br />
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© 2008, Claire Mathieu<br />
L’Obscurité