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© Ph. Bréard<br />
14<br />
mai 07<br />
Quartiers<br />
Sanvic<br />
S’épanouir à son rythme<br />
<strong>Le</strong> projet personnalisé et l’ouverture sur le milieu ordinaire sont les missions confiées à l’équipe de<br />
l’Institut Médico Pédagogique l’Espérance pour accompagner les enfants vers l’autonomie.<br />
Installé depuis juillet dernier dans ses nouveaux locaux, une ancienne<br />
école totalement réhabilitée, l’Institut Médico Pédagogique<br />
l’Espérance accueille 58 garçons et filles de 3 à 14 ans.<br />
L’établissement propose à ces enfants présentant une déficience intellectuelle<br />
moyenne ou lourde, avec troubles du comportement et de la<br />
personnalité, une prise en charge visant à leur épanouissement et un<br />
suivi destiné à privilégier l’acquisition de connaissances et l’intégration<br />
en milieu ordinaire. L’institut assure une prise en charge éducative et<br />
médico-psychologique, par âge et niveau de handicap.<br />
« <strong>Le</strong> projet personnalisé est au centre du travail d’accompagnement de<br />
l’usager et du travail avec la famille, souligne Charlotte-Isabelle Dangla,<br />
directrice du département de l’enfance de la Ligue Havraise pour l’aide<br />
aux personnes handicapées*. Dès l’arrivée de l’enfant, nous dressons un<br />
bilan psychologique, psychomoteur et orthophonique, puis, après une<br />
phase d’observation, nous travaillons avec la famille pour définir et<br />
mettre en œuvre un projet personnalisé. » Un outil qui permet à chaque<br />
enfant, en fonction de ses propres capacités, de développer une autonomie<br />
maximum.<br />
Intégration en niveau ordinaire<br />
L’équipe éducative, composée d’une douzaine de professionnels, regroupe<br />
les compétences d’éducateurs spécialisés et d’éducateurs de jeunes<br />
enfants, d’un éducateur sportif, d’un psychiatre, de deux psychologues,<br />
de deux institutrices, d’une infirmière, d’une assistante sociale... « L’axe<br />
principal de leur mission est l’ouverture sur le milieu ordinaire », indique<br />
Charlotte-Isabelle Dangla. La structure tisse notamment des partenariats<br />
avec des établissements scolaires, visant à favoriser l’insertion scolaire<br />
de certains enfants. Cette année, deux d’entre eux ont progressivement<br />
quitté l’IMP et vont intégrer une école en septembre (avec une prise en<br />
charge du Service d’éducation et de soins spécialisés à domicile).<br />
L’équipe met également l’accent sur le sport pour intégrer les enfants,<br />
qui, récemment, ont participé à un cross dans la forêt de Montgeon, ainsi<br />
qu’au championnat de France d’athlétisme en sport adapté, où ils ont récolté<br />
trois médailles. De nombreux ateliers éducatifs sont mis en place :<br />
ludothèque, musique, danse, arts plastiques... ainsi que des activités<br />
pédagogiques et des sorties (découverte de l’environnement,<br />
spectacles...).<br />
Passé l’âge de 14 ans, les enfants sont le plus souvent orientés vers<br />
l’Institut Médico Professionnel la Renaissance, qui leur propose un<br />
apprentissage adapté au sein d’ateliers professionnels et scolaires, ou<br />
des activités éducatives et thérapeutiques.<br />
11, rue Arquis. Tél. : 02 35 24 14 71<br />
*L’équipement fait partie des 17 structures départementales gérées<br />
par la Ligue Havraise pour l’aide aux personnes handicapées, association<br />
fondée en 1958 par le docteur Baudoin. <strong>Le</strong> département enfance<br />
regroupe l’IMP l’Espérance, IM Pro Renaissance, le Service d’éducation<br />
et de soins spécialisés à domicile et la Section autiste.<br />
© D.R.<br />
© D.R.<br />
Quartiers<br />
Vallée Béreult<br />
Echanges culturels<br />
Une action innovante et originale :<br />
des ateliers cuisine orchestrés par les mamans et les élèves du lycée Françoise de Grâce.<br />
Au sein de l’établissement Françoise de Grâce, la Maison des lycéens<br />
dispose d’un statut particulier. Elle fonctionne comme une association<br />
Loi 1901 à laquelle tous les élèves peuvent adhérer et participer<br />
à la gestion (seuls ceux qui sont majeurs ont le droit d’être membres<br />
du bureau). Elle propose un programme d’activités culturelles soumis<br />
pour avis au conseil des délégués des élèves. Outil de communication et<br />
de développement des relations sociales, elle impulse des actions d’entraide<br />
et de solidarité, valorise la création et l’initiative, lutte contre toute<br />
discrimination.<br />
Conseillère principale d’éducation au sein de l’établissement, Laurence<br />
<strong>Le</strong>gros encadre les élèves adhérents à la Maison des lycéens. « En début<br />
d’année, je réunis les élèves intéressés par différentes actions, les incite<br />
à faire aussi des propositions et leur explique le fonctionnement de<br />
l’association. Ils choisissent ensuite parmi celles qui les intéressent »,<br />
explique-t-elle. Ainsi, les élèves ont organisé en février dernier une journée<br />
d’information et d’animations sur la sécurité routière, un parcours<br />
sportif avec les écoles du quartier à l’occasion du Téléthon, une campagne<br />
de propreté pour la cafétéria, ou encore des spectacles avec un<br />
défilé de mode en costumes traditionnels (très réussi) lors de la fête de<br />
fin d’année. « Lorsqu’ils sont investis,<br />
ils sont tous très motivés »,<br />
assure Laurence <strong>Le</strong>gros.<br />
© D.R.<br />
Des mamans professeurs<br />
Sous la houlette de la conseillère, ils ont également concrétisé une idée<br />
originale : des ateliers cuisine orchestrés par des parents d’élèves et<br />
leurs enfants. « <strong>Le</strong>s mamans qui ont répondu à notre invitation sont<br />
devenues nos professeurs et, avec leurs filles (77 % des élèves de l’établissement<br />
sont des filles), nous ont appris leurs recettes de spécialités<br />
traditionnelles », explique Laurence <strong>Le</strong>gros. <strong>Le</strong>s enseignants et les<br />
membres des différents services de l’établissement, qui ont participé à<br />
ces ateliers très conviviaux, ont pu apprendre à confectionner de délicieux<br />
pastels (beignets à la viande), du maffé (plat traditionnel sénégalais<br />
à base de dakatine et de viande), ou bien à préparer des gâteaux de<br />
semoule aux amandes...<br />
« <strong>Le</strong> fait d’inverser les rôles – les mamans et les élèves devenaient nos<br />
professeurs – a amélioré les relations de l’équipe enseignante et des<br />
élèves qui nous ont vus sous un autre angle », témoigne un professeur.<br />
« Nous étions tous sur un pied d’égalité et, nous aussi, nous les avons<br />
découvertes autrement, d’une manière plus positive », renchérit<br />
Laurence <strong>Le</strong>gros. Ces ateliers, qui visaient à créer des liens entre les<br />
familles et l’équipe pédagogique, et inciter les familles à entrer dans l’établissement,<br />
ont remporté un franc succès. Depuis, les mamans sont<br />
régulièrement invitées et viennent aux différentes fêtes organisées par<br />
l’établissement. De plus, grâce à ces ateliers, la Maison des lycéens<br />
concourt pour le « Prix de l’action professionnelle au plan local » qui sera<br />
décerné ce mois-ci par le Rotary club.<br />
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mai 07