La Revue Germanique de Dollfus et Nefftzler, 1858-1858

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son sein le germe d'un bien moral. Les noms de MM. Laboulaye, Renan et
Littré sont chers à ceux qui tiennent avec ardeur au libre et croissant progrès
de la civilisation.
Let' volume du Cosmos, que j'ai détaché avc regret du 5' volume, renferme
les spécialités de ce que l'on appelle un peu fastueusement la t physique
du globe . Le triste réalisme devient d'autant plus compliqué que le
problème de l'hétérogénéité de la matière (d'une activité inconnue dans notre
phraséologie) se fait sentir dans chaque groupe de phénomènes.
Agréez, je vous prie, Monsieur, l'assurance de ma haute considération et
de mes voeux les plus sincères pour la réussite «'une entreprise si utile.
Ai.. lIwInoLor.
A Berlin, ce 4f décembre 4857.
Dollfus garda en portefeuille la lettre de Humboldt, et le volume
nouveau du Cosmos fut communiqué k Littré, dont l'étonnante compétence
était alors scientifique autant que philologique.
A Paris, ce fut Renan qui écrivit la préface demandée et sa lettre a
Clé publiée dans le premier numéro de la Revue'. Magistralement, elle
résumait l'état des études philologiques et orientales en Allemagne.
Voire Revue doit être le tableau complet du mouvement, intellectuel en
Allemagne. Or, le côté de ce mouvement qui mérite le plus, selon moi,,
d'attirer l'attention, est celui des sciences historiques et philologiques.
L'Allemagne, jusqu'à ces dernières années, a été égalée par la France dans.
le domaine des sciences physiques et mathématiques. La philosophie ailemande
est quelque chose de très particulier, qui ne peut être comparé à
quoi que ce soit et dont le temps seul permettra d'apprécier la valeur. Quant
l'ensemble des productions qu'on appelait autrefois les ouvrages de fes»rit
et qu'on désigne maintenant du nom de littérature, l'Allemagne n'a point
échappé à la décadence générale dont les oeuvres d'imagination sont frappées
de nos jours.
Mais elle a créé u la science critique et historique de l'esprit
humain n, et ((la philologie, instrument nécessaire de cette science u.
Ce sera la tâche de la Revue germanique de faire connaître au public
français la philologie allemande. Elle dépouillera les recueils spéciaux
d'outre-Rhin, elle analysera l'oeuvre des maures. u Vous aurez
sans doute des correspondants dans les diverses universités. C'est là
qu'il faut prendre, comme à sa source, le riche développement d'idées.
qui assure à l'Allemagne, dans l'ordre des spéculations rationnelles,
une si incontestable supériorité. n Et il ne faut pas « chercher le développement
de l'esprit allemand seulement en Allemagne n . La.science
4. Elle est datée de Paris, le 45 décembre 4851. Henné germanique t. 1, 1858,
P. 21 à 26. -