La Revue Germanique de Dollfus et Nefftzler, 1858-1858

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mesure de nos forces. Quant au Journal de l'Instruction publique, nous devons
lui dire qu'il ne nous a pas compris, bien qu'il ait pris le temps de la
réflexion... (Par exemple) nous concédons que M. Vogt est matérialiste, ce
qui ne l'empêche nullement d'être un homme de grande valeur et fort
estimé de ses adversaires. On nous fait un crime, non pas d'avoir approuvé
ses doctrines, dont il n'a pas encore été question dans la Revue, et qui auront
leur tour, mais d'avoir mentioniÇé les éminents services qu'il a rendus aux
sciences naturelles. Franchement, il nous semble que c'est abuser de
l'excommunication.
La polémique paraissait terminée. Elle eut pourtant, sur les destinées
de la Revue gèrmanique, de notables conséquences. Certes il
serait exagéré de parler d'une débandade parmi les promoteurs et
les membres de l'institut qui l'année précédente avaient patronné
l'entreprise. Mais leur groupe se désagrégea rapidement: Plusieurs
n'ont jamais donné la moindre contribution à la Revue. Les trois
premiers volumes trimestriels portent au titre qu'ils ont été
« publiés par MM. Charles Doilfus et Auguste Nefftzer avec le concours
des illustrations dont la liste nominative suivait. La liste disparaît
dès le quatrième trimestre: elle avait cessé d'étre vraie. D'une
façon plus générale, les universitaires s'abstinrenLde toute collaboration
à un recueil si mal famé. Au début, ils venaient s'offrir
d'eux-mêmes, et la Revue avait cru pouvoir compter sur les historiens
Geffroy, Reynald, sur Zeller que recommandait Prévost-Paradol,
sur d'autres professeurs encore: utiles et précieuses recrues,mais qui
manquèrent. Ce n'est apparemment pas sans raison que Nefftzer
pouvait écrire à Dollfus (le 4juin 1859) qu'ils avaient été détournés
par u les clameurs universitaires contre nous ».
L'attitude de Taine est particulièrement significative. Il avait consenti
que son nom fût sur la liste des promoteurs, et il se
rendit en effet d'abord fort utile. il amena à la Revue son ami
intime E. de Suckow', puis un autre de ses camarades d'École
normale qu'il présenta ainsi à Nefftzer
Monsieur,
Un de mes amis, M. Challemel-Lacour, sollicite l'honneur d'écrire dans la
Revue germanique.
M. Challemel .Lacour est ancien élève de l'École normale, premieragrégé
de philosophie, aujourd'hui professeur de littérature française à l'Université
fédérale de Zurich. Il a rendu compte dans la Presse de la traduction de
Kant par M. Datai. J'ajoûte, ne sachant si c'est un titre ou le contraire d'un
1. Ou : Suekau, fils de Wilhelm de Suekow, né à Riga et devenu professeur
dans l'université de France.
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