La Revue Germanique de Dollfus et Nefftzler, 1858-1858

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« Je ne sais pourquoi, écrivait Nefftzer', je m'imagine que Butez agit
auprès de tout son monde pour l'empêcher de nousrien donner.
De fait, la Revue des fleure Mondes; comme la Revue britannique,
faisait large part aux hommes et aux choses d'Allemagne'. Les
universitaires collaboraient aussi à, un recueil 'aujourd'hui bien
oublié, mais qui, pendant sa courte existence, se maintint toujours
à. un niveau très élevé le Magasin de Librairie 1 . On ' trouvera
plusieurs articles d'histoire ou de littérature germaniques. Par une
coïncidence qui est à noter, le Magasin de Librairie commença h
panUre juste en même temps que la Revue germanique. Seule, la
Revue de Paris entretint avec la Revue germanique d'amicales
relations; les deux recueils adoptèrent même, pendant quelque
temps, une combinaison d'abonnements en commun 1 . La concurrence
des publications similaires nuisit peut-être aux intérêts
immédiats de la Revue germanique, mais elle servait son dessein
supérieur qui était de faire connaître l'Allemagne à. la France; si
bien qu'en définitive la Revue germanique rendait encore service,
même quand d'autres qu'elle exploitaient son domaine.
La grève des professeurs ne causa k la Revue qu'un seul domnuage
réel dans les premiers temps tout au moins, la Revue germanique
s'occupa fort peu du passé historique de l'Allemagne, et ni
,le Saint-Empire, ni la Réforme, ni Frédéric Il n'eurent jamais les
honneurs d'articles originaux 5 . La Revue manquait d'historiens.
D'autre part, la surveillance rigoureuse que le gouvernement
impérial exerçait sur la presse l'obligeait k une extrême réserve.
Les questions contemporaines diplomatiques, politiques, sociales,
- économiques, ecclésiastiques, lui étaient interdites. Elle resta donc
surtout une revue d'idées, plus que de faits, historiques ou présents.
Par là même, elle n'a pas seulement gardé sa valeur, pour
4. A DoIlfus, 6 mars 1858. -
2. Mais toutes deux s'intéressaient beaucoup plus encore à l'Angleterre. A la
Revue des Deux Mondes, le germanisant attitré était le superficiel et distingué
Saint-René Taillandier.
3. Le Magasin de Librairie Gitiérature, histoire, philosophie, voyages, poésie,
théâtre, mémoires, etc.), publié par Charpentier, Paris, 1858 à 1850, 12 vol. in-8'
(table sommaire au t. XII, p- 637 à 640, omise dans la liste de Stem, Manuel
de bibliographie générale, 1808, p- 031 et suiv.).
4. Encore. la Revue de Paris (dirigée par Laurent-Pichru), fut-elle supprimée
dès 4858.
5. Les études d'Oppenheim sur les historiens allemands du xvii" siècle (t. il)
et Schlosser (t. III), de Grenier sur Ranke (t. VIII), de Roget sur Sybel (I. X à XII)
et Droysen (L. XIX et XXII), de Vallier sur Mommsen (t. I), et plus Lard de fille.
brand sur H,eusser (L XLIII), ne suffisent pas à combler cette lacune.