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4 / n°194 / janvier 2012 / la terrasse<br />

théâtre<br />

<br />

<br />

<br />

MÈRE<br />

COURAGE<br />

BRECHT / BOILLOT<br />

Production NEST-CDN Thionville-Lorraine<br />

samedi 21 janvier > 21h<br />

dimanche 22 janvier > 16h<br />

01 55 53 10 60<br />

PLACE JEAN-VILAR 94400 VITRY-SUR-SEINE<br />

> À 10 MN DE LA PORTE DE CHOISY SUR LA<br />

N305 > NAVETTE AR CHÂTELET LE SAMEDI<br />

> 14 € - 23,50 €<br />

WWW.THEATREJEANVILAR.COM<br />

<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> / Krystian LuPa<br />

l’homme <strong>en</strong> train<br />

de chUter…<br />

dAns cAtégOrie 3.1, l’Auteur lArs nOrén nOus plAce fAce à une<br />

cOmmunAuté d’exclus de lA sOciété suédOise. s’inspirAnt de cette<br />

pièce trAnchAnte, KrystiAn lupA crée sAlle d’Att<strong>en</strong>te, Avec une trOupe<br />

de jeunes cOmédi<strong>en</strong>s issus d’écOles d’Art drAmAtique frAncOphOnes.<br />

une réflexiOn sur lA sOlitude…<br />

D’où est v<strong>en</strong>ue votre <strong>en</strong>vie de travailler sur<br />

Catégorie 3.1 de lars norén ?<br />

Krystian lupa : l’idée de départ était de trouver<br />

un texte pour un groupe de jeunes acteurs. Je<br />

cherche depuis longtemps des œuvres littéraires<br />

susceptibles d’éclairer les transformations lat<strong>en</strong>tes<br />

des générations actuelles et à v<strong>en</strong>ir. malgré les<br />

problèmes de compréh<strong>en</strong>sion et d’acceptation du<br />

texte Catégorie 3.1, j’ai estimé qu’il s’agissait d’un<br />

support rêvé pour un travail d’exploration avec de<br />

jeunes acteurs <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir. J’ai d’ailleurs p<strong>en</strong>sé, au<br />

début, que notre rapport au texte serait beaucoup<br />

plus libre, que Catégorie 3.1 ne serait qu’une proposition<br />

d’espace-refuge, de lieu de r<strong>en</strong>contres,<br />

dépourvue de trame narrative. Finalem<strong>en</strong>t, l’intuition<br />

que tous les personnages pouvai<strong>en</strong>t avoir le<br />

même âge, que l’on pouvait traiter les relations au<br />

sein de cette communauté amorphe comme des<br />

rituels et des psychodrames générationnels m’est<br />

apparue possible et intéressante. c’est égalem<strong>en</strong>t<br />

ce qui a permis la r<strong>en</strong>contre créative et personnelle<br />

<strong>en</strong>tre les jeunes acteurs et les personnages du<br />

texte de norén.<br />

quel est le rapport qui s’est instauré <strong>en</strong>tre<br />

Salle d’att<strong>en</strong>te et Catégorie 3.1 ?<br />

Kr. l. : nous avons cherché à nous détacher de<br />

la trame narrative de l’œuvre originale. Bi<strong>en</strong> plus<br />

que le récit de l’histoire des personnages, ce<br />

qui nous fascinait, c’était les motifs répétitifs de<br />

les bonnes<br />

texte Jean G<strong>en</strong>et<br />

mise <strong>en</strong> scène<br />

Jacques Vincey<br />

13 janv › 4 fév 2o12<br />

grande salle<br />

divine<br />

variation théâtrale<br />

chorégraphiée d’après<br />

Notre-Dame-des-Fleurs<br />

de Jean G<strong>en</strong>et<br />

mise <strong>en</strong> scène Gloria Paris<br />

17 janv › 4 fév 2o12<br />

salle Christian-Bérard<br />

cette pièce : les refrains des dialogues et des<br />

conflits, qui apparaissai<strong>en</strong>t parallèlem<strong>en</strong>t aux<br />

frustrations et aux addictions des personnages<br />

que nous explorions. avant d’établir <strong>en</strong>semble la<br />

distribution des rôles (je devrais plutôt dire avant<br />

la r<strong>en</strong>contre avec les personnages de Catégorie<br />

3.1), nous avons p<strong>en</strong>dant un mois improvisé pour<br />

créer des « personnages personnels » dans un<br />

espace de sans-logis, de drogués et de rejetés.<br />

cet espace a produit un effet radical sur l’imaginaire<br />

des acteurs : les monologues personnels<br />

des personnages sont nés avant même que les<br />

personnages eux-mêmes n’apparaiss<strong>en</strong>t. Je<br />

parle de « r<strong>en</strong>contre » avec les personnages du<br />

drame de norén, car un cheminem<strong>en</strong>t personnel<br />

un peu onirique, un peu spiritiste (psychodramatique)<br />

de l’imaginaire des acteurs s’est mis<br />

<strong>en</strong> œuvre - cheminem<strong>en</strong>t qui a toujours précédé<br />

mes décisions. plus tard, lors des improvisations<br />

des situations du drame, le texte de départ s’est<br />

modifié spontaném<strong>en</strong>t. parfois, un fragm<strong>en</strong>t des<br />

dialogues de norén s’avérait être une précieuse<br />

découverte, mais il créait toujours une situation<br />

nouvelle, éloignée de la situation d’origine.<br />

d’autres fois, l’improvisation créait de nouvelles<br />

séqu<strong>en</strong>ces, décl<strong>en</strong>chait l’irruption de monologues<br />

personnels. les comédi<strong>en</strong>s et moi-même sommes<br />

chacun partis à la recherche du monologue<br />

intérieur qui, <strong>en</strong> nous, faisait écho à ces destins<br />

humains extrêmes. nous avons aussi travaillé sur<br />

l’ouverture à un « texte intime extraconv<strong>en</strong>tionnel<br />

» avec le spectateur (qui est ici destinataire<br />

de toutes sortes de représ<strong>en</strong>tations risquées),<br />

sur la possibilité de provoquer, à la manière des<br />

performeurs, des relations avec le spectateur qui<br />

diffèr<strong>en</strong>t de la façon stéréotypée de prés<strong>en</strong>ter<br />

l’histoire des personnages.<br />

a travers cette nouvelle création, quels<br />

domaines ess<strong>en</strong>tiels avez-vous souhaité<br />

éclairer ?<br />

Kr. l. : la profonde solitude du « consci<strong>en</strong>t » de<br />

l’homme, <strong>en</strong> tant qu’individu. les relations <strong>en</strong>tre<br />

ces « consci<strong>en</strong>ts » révèl<strong>en</strong>t à quel point le jugem<strong>en</strong>t<br />

que l’on peut être am<strong>en</strong>é à porter sur les<br />

chemins de vie des autres est superficiel, à quel<br />

point les motifs du bon ou du mauvais chemin sont<br />

relatifs, à quel point les mécanismes du bonheur<br />

sont ingérables. Salle d’att<strong>en</strong>te nous permet de<br />

nous id<strong>en</strong>tifier au monologue intérieur de l’homme<br />

<strong>en</strong> train de chuter, d’<strong>en</strong>trer dans le « labyrinthe<br />

extrapsychologique » de son argum<strong>en</strong>tation…<br />

pourquoi avez-vous préféré vous « inspirer »<br />

du texte de lars norén plutôt que de le<br />

« mettre <strong>en</strong> scène » ?<br />

Kr. l. : car lors de la lecture de Catégorie 3.1,<br />

j’étais sans cesse traversé par l’intuition que<br />

« l’espace interpersonnel » de ce texte <strong>en</strong> disait<br />

beaucoup plus que l’histoire qu’il raconte. cette<br />

impression se rapporte d’ailleurs non seulem<strong>en</strong>t<br />

à ce texte-là, mais égalem<strong>en</strong>t à de nombreux<br />

autres textes contemporains dont les dialogues<br />

ne serv<strong>en</strong>t pas à développer le projet conçu par<br />

l’auteur. Catégorie 3.1 n’est donc pas, selon<br />

moi, une œuvre littéraire au s<strong>en</strong>s courant, au<br />

s<strong>en</strong>s traditionnel. car dans les dialogues de ce<br />

texte, le mouvem<strong>en</strong>t des relations qui se cré<strong>en</strong>t<br />

spontaném<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deçà du dialogue apparaît<br />

rapidem<strong>en</strong>t plus important que ce qui se dit.<br />

il me semble, par conséqu<strong>en</strong>t, qu’une création<br />

parallèle élaborée à partir des monologues<br />

intérieurs des acteurs permet de découvrir de<br />

manière beaucoup plus profonde la vérité de<br />

« Les actes<br />

d’imagination ne<br />

nous éloign<strong>en</strong>t pas<br />

de la réalité mais,<br />

au contraire, ils<br />

nous <strong>en</strong> rapproch<strong>en</strong>t. »<br />

Krystian Lupa<br />

ces situations dissimulées sous un texte – et <strong>en</strong><br />

disant cela, je lui r<strong>en</strong>d hommage ! – irrationnel<br />

et non-littéraire. Je n’apprécie pas les pièces<br />

où les dialogues sont subordonnés au concept<br />

de narration, où ils serv<strong>en</strong>t à raconter l’histoire.<br />

car, dans ce cas-là, les dialogues ne permett<strong>en</strong>t<br />

pas au metteur <strong>en</strong> scène et aux acteurs d’avoir<br />

accès à la réalité et aux hommes qui habit<strong>en</strong>t<br />

cette pièce.<br />

p<strong>en</strong>sez-vous que votre théâtre est plus proche<br />

du domaine de la réalité ou de celui de<br />

l’imaginaire ?<br />

Kr. l. : Je ne vois pas de contradiction <strong>en</strong>tre ces<br />

deux domaines. <strong>en</strong> nous ouvrant à ce que nous<br />

suggèr<strong>en</strong>t nos intuitions et notre imaginaire, nous<br />

sommes souv<strong>en</strong>t plus proches de la réalité que<br />

lorsque nous les c<strong>en</strong>surons et les refrénons <strong>en</strong><br />

faveur d’un « point de vue objectif ». les actes<br />

d’imagination ne nous éloign<strong>en</strong>t pas de la réalité<br />

mais, au contraire, ils nous <strong>en</strong> rapproch<strong>en</strong>t – <strong>en</strong><br />

tout cas, tel est notre désir secret, autrem<strong>en</strong>t<br />

l’imagination ne servirait à ri<strong>en</strong>. c’est peut-être <strong>en</strong><br />

contradiction avec une vision de bon s<strong>en</strong>s, mais<br />

il se peut que les conditions objectives et subjectives<br />

soi<strong>en</strong>t des directions qui ne s’éloign<strong>en</strong>t<br />

l’une de l’autre qu’<strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce : peut-être se<br />

rejoign<strong>en</strong>t-elles dans l’espace non-euclidi<strong>en</strong> des<br />

relations <strong>en</strong>tre moi et le monde.<br />

Entreti<strong>en</strong> réalisé par Manuel Piolat Soleymat<br />

(d’après une traduction du polonais<br />

d’Aleksandra Krzymyk-Brzozowska)<br />

Salle d’att<strong>en</strong>te, librem<strong>en</strong>t inspiré de Catégorie 3.1<br />

de <strong>La</strong>rs norén ; texte, scénographie, lumière<br />

et mise <strong>en</strong> scène de Krystian Lupa. Du 7 janvier<br />

au 14 février 2012. Du mercredi au samedi à 20h,<br />

le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h.<br />

Théâtre national de la Colline, 15 rue Malte-Brun,<br />

75020 Paris. Tél. 01 44 62 52 52.<br />

//// vous cHercHeZ un joB étuDiant, écriveZ-nous sur la.terrasse@wanaDoo.fr ////<br />

© elisabeth Carecchio<br />

Saison 2011 / 2012<br />

Promesses<br />

En 2012, surpr<strong>en</strong>ez-vous :<br />

v<strong>en</strong>ez au Théâtre !<br />

4 > 29 janvier<br />

Un soir, une ville...<br />

Daniel Ke<strong>en</strong>e / Didier Bezace<br />

7 > 15 janvier<br />

<strong>La</strong> Compagnie des spectres<br />

Lydie Salvayre / Zabou Breitman<br />

25 janvier > 17 février<br />

Oh les beaux jours<br />

Samuel Beckett / Blandine Savetier<br />

14 > 17 février<br />

<strong>La</strong> Scaphandrière<br />

Daniel Danis / Olivier Letellier<br />

7 mars > 1 er avril<br />

<strong>La</strong> Ménagerie de verre<br />

T<strong>en</strong>nessee Williams / Jacques Nichet<br />

8 > 10 mars<br />

L’Oral et Hardi (COMPLET)<br />

Jean-Pierre Verhegg<strong>en</strong> / Jacques Bonnaffé<br />

14 > 30 mars<br />

Courteline, Amour noir<br />

Georges Courteline / Jean-Louis B<strong>en</strong>oit<br />

9 > 12 mai<br />

Train de nuit pour Bolina<br />

Nilo Cruz / Célie Pauthe<br />

9 > 16 mai<br />

Tout ce qui nous reste<br />

de la révolution, c’est Simon<br />

Collectif L’avantage du doute<br />

30 mai > 8 juin<br />

<strong>La</strong> Lég<strong>en</strong>de de Bornéo<br />

Collectif L’avantage du doute<br />

Il est <strong>en</strong>core temps, n’hésitez plus !<br />

direction Didier Bezace<br />

Abonnem<strong>en</strong>t 4 spectacles 40 €€€€ puis 8 €€<br />

Locations 01 48 33 16 16<br />

theatredelacommune.com<br />

© Brigitte Enguerand<br />

© BM Palazon / © Mario Del Curto<br />

© Eric Legrand<br />

Hiver<br />

4 > 27 janvier<br />

Un soir, une ville…<br />

CRÉATION<br />

trois pièces courtes de Daniel Ke<strong>en</strong>e<br />

Fleuve, Un verre de crépuscule et Quelque part au milieu de la nuit<br />

traduction Séverine Magois<br />

mise <strong>en</strong> scène Didier Bezace<br />

7 > 15 janvier<br />

<strong>La</strong> Compagnie<br />

des spectres<br />

d’après le roman de Lydie Salvayre<br />

mise <strong>en</strong> scène et adaptation Zabou<br />

Breitman<br />

25 janvier > 17 février<br />

Oh les beaux jours<br />

de Samuel Beckett<br />

mise <strong>en</strong> scène Blandine Savetier / Compagnie<br />

Longtemps je me suis couché de bonne heure

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