You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
54 / N°194 / janvier 2012 / la terrasse<br />
classique<br />
opera-orchestre-montpellier.fr<br />
04 67 60 19 99<br />
Jean-Paul Scarpitta Directeur<br />
<strong>La</strong>wr<strong>en</strong>ce Foster Directeur musical<br />
Opéra Berlioz / Le Corum / Montpellier<br />
REQUIEM DE VERDI<br />
RICCARDO MUTI direction<br />
Tatjana Serjan soprano, Olga Borodina mezzo-soprano,<br />
Mario Zeri ténor<br />
Chœur de la Radio Lettone<br />
Chœur de l’Opéra national Montpellier<br />
<strong>La</strong>nguedoc-Roussillon<br />
Orchestre national Montpellier <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon<br />
14 janvier - 20h30 / 15 janvier - 15h00<br />
Opéra Royal du Château de Versailles<br />
David Fray piano<br />
Csilla Boross soprano<br />
Robert Tuohy direction<br />
WOFGANG AMADEUS MOZART<br />
Concerto pour piano et orchestre n° 9 <strong>en</strong> mi bémol<br />
majeur, « Jeunehomme » K.271<br />
WOFGANG AMADEUS MOZART<br />
Don Giovanni, Ouverture<br />
WOFGANG AMADEUS MOZART<br />
Don Giovanni, « Crudele »<br />
GIUSEPPE VERDI<br />
<strong>La</strong> forza del destino, Ouverture<br />
GIUSEPPE VERDI<br />
<strong>La</strong> forza del destino, « Pace, pace mio dio ! »<br />
GIACOMO PUCCINI<br />
Manon Lescaut, Intermezzo<br />
GIACOMO PUCCINI<br />
Manon Lescaut, « Sola, perduta, abbandonata »<br />
GIACOMO PUCCINI<br />
Madama Buttery, « Piangi ? Perchè ?... Un bel di,<br />
vedremo »<br />
25 janvier - 20h00<br />
le ConCert<br />
d’astrée<br />
////// Baroque /////////////////////////////////////////////////////////////<br />
l’<strong>en</strong>semBle sur instrum<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s<br />
Joue rameau, leclair et Bach à<br />
Poissy.<br />
Stéphanie Marie-Degand dirige le Concert d’Astrée<br />
à Poissy.<br />
Jusqu’<strong>en</strong> 2010, le Théâtre de Poissy était<br />
dirigé par Christian Chorier, qui a toujours<br />
eu à cœur de mettre à l’honneur la musique<br />
anci<strong>en</strong>ne. Depuis son départ, la programmation<br />
du Théâtre poursuit heureusem<strong>en</strong>t cette<br />
dynamique, comme le prouve, ce mois-ci, la<br />
v<strong>en</strong>ue du Concert d’Astrée, non pas dirigé par<br />
sa fondatrice Emmanuelle Haïm, mais par la<br />
violoniste Stéphanie Marie-Degand. A l’affiche :<br />
la Suite d’« Hippolyte et Aricie » de Rameau, le<br />
Concerto pour violon opus 10 n° 6 de Leclair,<br />
ainsi que le Concerto brandebourgeois n° 5<br />
et la Suite pour orchestre n° 2 de Bach. Un<br />
programme idoine pour fêter les 10 ans de<br />
l’Ensemble ! A. Pecqueur<br />
Mercredi 18 janvier à 20h30 au Théâtre de Poissy.<br />
Tél. 01 39 22 55 92. Places : 25 à 28 €.<br />
sonia Wiederatherton<br />
////// Violoncelle et piano ////////////////////////////////////////////<br />
la violoncelliste Prés<strong>en</strong>te un<br />
Programme intitulé « chants Juifs »<br />
<strong>en</strong> comPagnie du Pianiste Bruno<br />
fontaine.<br />
<strong>La</strong> violoncelliste explore l’univers pluriel des musiques<br />
juives.<br />
<strong>La</strong> violoncelliste Sonia Wieder-Atherton explore<br />
depuis de longues années la mémoire musicale<br />
juive. Son programme de « Chants juifs » est<br />
né de sa recherche sur la musique liturgique.<br />
« Je me suis intéressée à des mélodies de différ<strong>en</strong>tes<br />
sources, mais ce qui m’a véritablem<strong>en</strong>t<br />
inspiré, c’est le chant des cantors, ou ‘hazans,<br />
et son expressivité intérieure, intime, cont<strong>en</strong>ant<br />
pourtant une telle force d’expression.<br />
Dans cette musique, le populaire et le sacré<br />
se confond<strong>en</strong>t. Qu’elle soit gaie ou triste, l<strong>en</strong>te<br />
ou rapide, prière, chant populaire ou <strong>en</strong>core<br />
danse, elle est toujours partage et intimité. J’ai<br />
s<strong>en</strong>ti que je connaissais cette musique depuis<br />
toujours, depuis bi<strong>en</strong> avant ma naissance,<br />
c’était une impression étrange » confie la violoncelliste.<br />
Ce voyage musical nous conduit<br />
aux quatre coins du monde, y compris vers<br />
l’Espagne et l’Amérique du Sud (avec Salgan<br />
et Piazzolla) ou l’Angleterre de B<strong>en</strong>jamin Britt<strong>en</strong><br />
avec la Sonate <strong>en</strong> ut pour violoncelle et<br />
piano composée <strong>en</strong> 1961 pour Rostropovitch.<br />
© D. R.<br />
© D. R.<br />
Au piano, près de Sonia Wieder-Atherton, un<br />
musici<strong>en</strong> d’exception apte à tout jouer ou presque<br />
avec le même brio et la même finesse : le<br />
pianiste Bruno Fontaine. J. Lukas<br />
Jeudi 19 janvier à 20h30 à la Maison de la Musique<br />
de Nanterre (92). Tél. 39 92.<br />
shloMo<br />
Mintz<br />
et sergey<br />
khaChatryan<br />
////// Violon et orchestre /////////////////////////////////////////////<br />
les deux violonistes Jou<strong>en</strong>t, le même<br />
soir, le ConCerto de Beethov<strong>en</strong>, au<br />
théâtre des chamPs-elysées et à la<br />
salle Pleyel.<br />
L’archet magnétique de Sergey Khachatryan à la Salle<br />
Pleyel.<br />
Les orchestres parisi<strong>en</strong>s ont parfois du mal à<br />
se coordonner ! Le même soir (le 19 janvier) le<br />
Concerto pour violon de Beethov<strong>en</strong> sera donné<br />
avec l’Orchestre National de France au Théâtre<br />
des Champs-Elysées et avec l’Orchestre<br />
de Paris à la Salle Pleyel. Deux générations de<br />
solistes seront sur scène : le jeune et fringant<br />
Sergey Khachatryan, <strong>en</strong> contrat chez Naïve, joue<br />
à Pleyel, tandis que le solide et racé Schlomo<br />
Mintz est annoncé av<strong>en</strong>ue Montaigne. En<br />
deuxième partie, on retrouvera Shlomo Mintz à<br />
la baguette dans la Huitième symphonie de Dvorak.<br />
L’Orchestre de Paris se lancera, quant à lui,<br />
dans la Symphonie alpestre de Richard Strauss<br />
sous la direction du jeune prodige Andris Nelsons,<br />
chef ultra-charismatique de l’Orchestre de<br />
Birmingham. que les aficionados se rassur<strong>en</strong>t :<br />
ils pourront cumuler les deux concerts, car celui<br />
de l’Orchestre de Paris sera égalem<strong>en</strong>t donné le<br />
18 janvier. A. Pecqueur<br />
Jeudi 19 janvier à 20h au Théâtre des Champs-<br />
Elysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 60 €.<br />
Mercredi 18 et jeudi 19 janvier à la Salle Pleyel.<br />
Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 60 €.<br />
CnsM<br />
////// symphonique /////////////////////////////////////////////////////<br />
les élèves de la classe de direction<br />
d’orchestre dirig<strong>en</strong>t l’orchestre<br />
des lauréats du conservatoire.<br />
Comm<strong>en</strong>t dénicher le futur Gustavo Dudamel ?<br />
Une solution : se r<strong>en</strong>dre au Conservatoire National<br />
Supérieur de musique de Paris où, lors d’un<br />
même concert, se succéderont au pupitre les<br />
différ<strong>en</strong>ts élèves de la classe de direction d’orchestre.<br />
A la tête de l’Orchestre des lauréats du<br />
Conservatoire (qui réunit d’anci<strong>en</strong>s élèves de<br />
l’établissem<strong>en</strong>t), ces appr<strong>en</strong>tis chefs dirigeront<br />
des œuvres de musique américaine : Rhapsody<br />
in Blue de Gershwin, Prelude, Fanfare and Riffs<br />
de Bernstein, A jazz symphony d’Antheil, Ragtime<br />
Dances d’Ives et Ebony Concerto de Stravinski.<br />
Ils auront été préparés par zsolt Nagy,<br />
professeur de direction au CNSM et pédagogue<br />
réputé. A. Pecqueur<br />
V<strong>en</strong>dredi 20 janvier à 19h au CNSM de Paris.<br />
//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR lA.TERRASSE@wANADOO.fR ////<br />
© Marco Borgreeve/ Naïve<br />
la terrasse / janvier 2012 / N°194 / 55<br />
Tm+, ENSEmBlE ORCHESTRAl DE mUSIqUE D’AUJOURD’HUI • musiques<br />
la sonorité aMplifiée par l’iMaginaire<br />
s’emparant du roman la muette de l’essayiste et romancière irani<strong>en</strong>ne chahdortt djavann, la compositrice flor<strong>en</strong>ce baschet crée une œuvre<br />
musicale profondém<strong>en</strong>t dramatique où elle recherche, avec l’aide de l’électronique, « l’hybride et l’ambigu ». quel lieu pouvait mieux que<br />
l’espace de projection de l’ircam accueillir ce concert de tm+, où figure une autre création avec électronique, signée gilbert amy ?<br />
<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> croisé /<br />
flOR<strong>en</strong>ce baschet et lauR<strong>en</strong>t cuniOt<br />
Créer une draMaturgie<br />
MusiCale<br />
la compositrice de la muette et le directeur artistique de tm+<br />
évoqu<strong>en</strong>t leur travail autour de l’œuvre, <strong>en</strong>tre technologies<br />
électroacoustiques et dramaturgie musicale.<br />
que représ<strong>en</strong>te pour vous l’Ircam aujourd’hui ?<br />
laur<strong>en</strong>t Cuniot : Pour moi, l’Ircam n’est pas<br />
une <strong>en</strong>tité abstraite. C’est un lieu de projets, qui<br />
crée un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre technologie et musique, avec<br />
une dim<strong>en</strong>sion importante de recherche musicale<br />
; c’est aussi une structure vivante qui évolue<br />
<strong>en</strong> fonction de ses directions artistiques. Frank<br />
Madl<strong>en</strong>er a une approche de la direction artistique<br />
de l’Ircam qui me touche particulièrem<strong>en</strong>t, car il<br />
lie toute la recherche musicale à l’artistique. Cela<br />
crée des relations fortes avec un public qui a un<br />
vrai appétit pour la création.<br />
flor<strong>en</strong>ce Baschet : L’Ircam est un lieu extrêmem<strong>en</strong>t<br />
innovant, un lieu de recherche très agréable<br />
pour un compositeur. On peut y disposer d’un studio,<br />
de la prés<strong>en</strong>ce d’un réalisateur <strong>en</strong> informatique<br />
musicale.<br />
quels sont les outils mis <strong>en</strong> œuvre pour <strong>La</strong><br />
Muette ?<br />
f. B. : <strong>La</strong> musique mixte (instrum<strong>en</strong>ts et électronique)<br />
ne requiert pas les mêmes outils s’il s’agit<br />
d’un quatuor à cordes ou d’une pièce avec voix<br />
et <strong>en</strong>semble. Ce qui est extraordinaire à l’Ircam,<br />
c’est la possibilité de se servir d’outils innovants,<br />
parfaitem<strong>en</strong>t ajustés à un projet particulier. Pour <strong>La</strong><br />
Muette, j’ai mis <strong>en</strong> œuvre avec Serge Lemouton,<br />
le réalisateur <strong>en</strong> informatique musicale avec qui je<br />
travaille, un suivi de la voix et des instrum<strong>en</strong>tistes<br />
– non pas un suivi du geste mais un suivi audio,<br />
ce qui sera une première.<br />
l’électronique influ<strong>en</strong>ce-t-elle l’écriture instrum<strong>en</strong>tale<br />
et son interprétation ?<br />
gros plan <br />
tM+ à l’irCaM<br />
l’<strong>en</strong>semble confronte des pièces<br />
de ligeti, gilbert amy et flor<strong>en</strong>ce<br />
baschet.<br />
L’Ircam accueille les musici<strong>en</strong>s de TM+ et leur chef<br />
<strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Cuniot pour un concert réunissant trois figures<br />
majeures de la création. Dans les sous-sols du<br />
bâtim<strong>en</strong>t de R<strong>en</strong>zo Piano, la soirée s’ouvrira avec différ<strong>en</strong>tes<br />
études pour piano de Ligeti. Le compositeur<br />
hongrois emploie dans chacune de ces pièces une<br />
f. B. : L’électroacoustique apporte énormém<strong>en</strong>t au<br />
langage instrum<strong>en</strong>tal. quand on écrit une partition,<br />
on est complètem<strong>en</strong>t dans le symbolique, alors<br />
qu’avec l’électroacoustique, on relève les manches<br />
et on travaille sur le son. Cela dit, il n’y a pas de<br />
schisme <strong>en</strong>tre les deux : je recherche l’hybride et<br />
l’ambigu. Je souhaite provoquer un questionnem<strong>en</strong>t<br />
autour de l’id<strong>en</strong>tité sonore de ce que l’on écoute.<br />
l. C. : Nous avons <strong>en</strong>registré l’œuvre très tôt dans<br />
la saison, de façon à ce que Flor<strong>en</strong>ce et Serge<br />
Lemouton puiss<strong>en</strong>t élaborer précisém<strong>en</strong>t les scènes<br />
de transformation <strong>en</strong> temps réel. À ce mom<strong>en</strong>t-là,<br />
nous ne sommes pas du tout <strong>en</strong> contact avec<br />
l’univers électroacoustique. C’est p<strong>en</strong>dant les<br />
répétitions que cela se passe et qu’il faut retrouver<br />
ses marques par rapport à une vision de l’univers<br />
sonore adv<strong>en</strong>ant au mom<strong>en</strong>t de la première lecture.<br />
<strong>La</strong> principale difficulté ti<strong>en</strong>t au fait qu’une part de la<br />
maîtrise du son, que j’aime tant travailler avec les<br />
musici<strong>en</strong>s, nous échappe un peu.<br />
À quel mom<strong>en</strong>t la chanteuse, Donati<strong>en</strong>ne<br />
michel-Dansac, a-t-elle été impliquée ?<br />
f. B. : Dès le début, <strong>en</strong> mai dernier. Serge Lemouton<br />
avait besoin d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sa voix, son timbre<br />
pour comm<strong>en</strong>cer à travailler sur le projet du suivi<br />
audio. Puis, à la demande de <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t, nous avons<br />
fait lecture à trois, très agréable, de la partie<br />
vocale. C’est très important parce que même sur<br />
une partition surnotée, on ne peut pas tout dire, il<br />
faut passer par l’oral pour bi<strong>en</strong> préciser l’écrit.<br />
Sur quel texte l’œuvre se fonde-t-elle ?<br />
f. B. : Je suis l’œuvre de Chahdortt Djavann depuis<br />
technique d’écriture bi<strong>en</strong> spécifique, comme l’ostinato<br />
(dans l’étude « Fanfares »), la polymétrie main<br />
gauche/main droite (dans l’étude « Arc-<strong>en</strong>-ciel ») ou<br />
<strong>en</strong>core le principe d’un continuum de doubles croches<br />
(dans l’étude « Automne à Varsovie »). Le langage<br />
est conc<strong>en</strong>tré, tout à la fois profond et virtuose.<br />
L’œuvre pianistique de Ligeti a d’ailleurs inspiré les<br />
plus grands créateurs, notamm<strong>en</strong>t Stanley Kubrick<br />
dans Eyes Wide Shut. Ces études permettront d’apprécier<br />
le jeu du jeune pianiste Juli<strong>en</strong> Le Pape, issu<br />
de la classe de Gérard Frémy du CNSM de Paris.<br />
<strong>La</strong> deuxième pièce du concert, donnée <strong>en</strong> création<br />
mondiale, est signée Gilbert Amy. Intitulée Cors et<br />
cris, cette œuvre mêle l’Ensemble et l’électronique<br />
L’Espace de projection de l’Ircam accueille TM+ le 9 février pour des créations de Gilbert Amy et Flor<strong>en</strong>ce Baschet.<br />
© Marco Delogu<br />
« des outils innovants<br />
parfaitem<strong>en</strong>t<br />
ajustés à un projet<br />
particulier. » Flor<strong>en</strong>ce Baschet<br />
2002. En 2008, quand elle a publié <strong>La</strong> Muette, texte<br />
qu’elle a écrit <strong>en</strong> français, je v<strong>en</strong>ais de terminer mon<br />
quatuor à cordes pour l’Ircam et le quatuor Danel.<br />
J’ai s<strong>en</strong>ti l’urg<strong>en</strong>ce que j’avais d’écrire sur ce récit<br />
c<strong>en</strong>tré sur une femme qui décide de se taire pour<br />
ne pas avoir à trahir la vérité. Par son sil<strong>en</strong>ce, elle<br />
conquiert une forme de liberté. En tant que compositeur,<br />
je trouve que c’est une très belle métaphore<br />
de la musique. Comme l’écrit l’auteure, « <strong>La</strong> Muette<br />
savait faire parler son sil<strong>en</strong>ce comme personne ».<br />
Sa nièce emprisonnée raconte l’histoire. J’y ai<br />
trouvé une écoute rare, int<strong>en</strong>se, qui se manifeste<br />
aussi dans l’acte compositionnel.<br />
Pourquoi avoir fait traduire le texte français<br />
de Chahdortt Djavann <strong>en</strong> persan ?<br />
f. B. : En 2001, <strong>en</strong> écrivant Femmes, chanté <strong>en</strong><br />
langue arabe, je trouvais déjà important, pour<br />
un compositeur, de se p<strong>en</strong>cher sur des langues<br />
qui nous sont étrangères. L’écriture vocale, c’est<br />
d’abord l’écriture de la prononciation. Le travail<br />
phonologique se replace <strong>en</strong>suite dans le matériau<br />
compositionnel et se charge de s<strong>en</strong>s.<br />
l. C. : Dans le travail de Flor<strong>en</strong>ce, il y a vraim<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> temps réel. Gilbert Amy s’intéresse ici au spectre<br />
sonore, et <strong>en</strong> particulier à celui des deux cors de<br />
l’Ensemble (des parties jouées ici par Éric Du Fay<br />
et Jérôme Rouillard). Rappelons que le compositeur<br />
a utilisé l’électronique avec poésie et radicalité<br />
dans les années 80 – on p<strong>en</strong>se <strong>en</strong> particulier à sa<br />
pièce Une saison <strong>en</strong> <strong>en</strong>fer. Le dispositif d’électronique<br />
Ircam sera ici supervisé par Thomas Goepfer<br />
et Serge Lemouton. Autre création att<strong>en</strong>due, celle<br />
« la complexité<br />
de l’écriture est<br />
au service d’une<br />
int<strong>en</strong>tion dramatique<br />
très forte. » <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Cuniot<br />
une double dim<strong>en</strong>sion : un travail sonore sur la<br />
langue mais aussi un <strong>en</strong>jeu dramatique qui s’inscrit<br />
dans le parcours de la pièce. L’écriture peut<br />
d’abord sembler un peu abstraite car elle fouille<br />
beaucoup les modes de jeu. Mais on passerait à<br />
côté de l’œuvre si on n’inscrivait pas ce travail-là<br />
dans des gestes qui sont des gestes dramatiques.<br />
<strong>La</strong> complexité de l’écriture est au service d’une<br />
int<strong>en</strong>tion dramatique très forte.<br />
lors de ce concert sera égalem<strong>en</strong>t créée<br />
une œuvre de gilbert Amy, Cors et Cris<br />
qu’est-ce qui peut les rapprocher ?<br />
l. C. : Probablem<strong>en</strong>t le fait que les deux mett<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> jeu une dramaturgie dans la forme, même si le<br />
propos est très différ<strong>en</strong>t : un projet dramatique chez<br />
Flor<strong>en</strong>ce, une mise <strong>en</strong> valeur d’un imaginaire et d’une<br />
poésie sonore autour d’un instrum<strong>en</strong>t chez Gilbert<br />
Amy. Au-delà de préoccupations techniques importantes<br />
et complexes, il y a chez ces deux compositeurs<br />
une respiration de la forme, une volonté de<br />
jouer sur la psychologie de l’écoute de l’auditeur.<br />
Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun<br />
de Flor<strong>en</strong>ce Baschet, qui s’est inspirée d’un texte<br />
de la romancière irani<strong>en</strong>ne Chahdortt Djavann pour<br />
composer sa pièce <strong>La</strong> Muette. Cette réflexion sur la<br />
place de la femme dans la société irani<strong>en</strong>ne se révèle<br />
plus que jamais d’actualité.<br />
Antoine Pecqueur<br />
Jeudi 9 février à 20h à l’Ircam. Tél. 01 44 78 12 40.<br />
Places : 14 €.<br />
lES TEmPS fORTS DE lA SAISON<br />
zoom sur les productions phare de l’<strong>en</strong>semble, à nanterre et à paris.<br />
Des r<strong>en</strong>contres alléchantes sont au m<strong>en</strong>u de la<br />
programmation 2012 de TM+. A comm<strong>en</strong>cer par<br />
le vernissage <strong>en</strong> musique de l’exposition « Pas si<br />
bêtes. Des histoires comme-ci », autour de la représ<strong>en</strong>tation<br />
de l’animal (7 mars à la galerie Villa des<br />
Tourelles de Nanterre). Les musici<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>semble<br />
se mêleront aux créations de différ<strong>en</strong>ts peintres,<br />
sculpteurs et vidéastes (Cédric Eym<strong>en</strong>ier, Maïder<br />
Fortuné, <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Sfar…). On p<strong>en</strong>sera bi<strong>en</strong> sûr très<br />
fort au regretté Gilles Aillaud, passé maître dans l’art<br />
du bestiaire. Place <strong>en</strong>suite à la confrontation <strong>en</strong>tre<br />
deux compositeurs : le grec Alexandros Markeas et<br />
le mexicain Javier Alvarez (5 avril à la Maison de la<br />
musique de Nanterre). Les deux ont le même intérêt<br />
pour la musique de leur pays, alliée à un emploi très<br />
personnel des nouvelles technologies. Pour l’occasion,<br />
l’Ensemble TM+ sera rejoint par l’Ensemble de<br />
percussions Tambuco du Mexique. Le Théâtre de<br />
l’Athénée accueillera <strong>en</strong>fin la reprise (att<strong>en</strong>due !) de<br />
la production de L’Histoire du Soldat de Stravinsky,<br />
mise <strong>en</strong> scène par Jean-Christophe Saïs. Pour tous<br />
ceux qui n’ont pas <strong>en</strong>core vu <strong>La</strong>ur<strong>en</strong>t Cuniot incarner<br />
le rôle du diable, c’est un r<strong>en</strong>dez-vous à ne<br />
manquer sous aucun prétexte (du 16 au 22 juin).<br />
L’Ensemble pr<strong>en</strong>dra <strong>en</strong>suite la route des festivals<br />
d’été, mais c’est une autre histoire… A. Pecqueur<br />
///////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
TM+<br />
8 rue des Anci<strong>en</strong>nes-Mairies, 92000 Nanterre<br />
Tél. 01 41 37 52 18.<br />
site internet : www.tmplus.org<br />
Réservation pour les concerts à Nanterre : 39 92<br />
///////////////////////////////////////////////////////////////////////////