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fonds judiciaires et pénitentiaires de la période révolutionnaire

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III<br />

comme terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> série L pour toutes les justices <strong>de</strong> paix, y compris les trente-trois qui furent maintenues 1 .<br />

Les affaires <strong>de</strong> commerce étaient <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence <strong>de</strong>s juridictions civiles (tribunaux <strong>de</strong> district,<br />

puis tribunal civil), partout ailleurs que dans le ressort <strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong> commerce prévus par <strong>la</strong> loi du 24 août<br />

1790. Il fut créé trois tribunaux <strong>de</strong> commerce dans les Côtes-du-Nord, à Paimpol (décr<strong>et</strong> du 27 septembre 1791), à<br />

Quintin <strong>et</strong> à Saint-Brieuc. Pour ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers tribunaux, les décr<strong>et</strong>s qui les ont créés n'ont pas été conservés. Le<br />

tribunal <strong>de</strong> Saint Brieuc entra en fonctions le 27 février 1792 <strong>et</strong> celui <strong>de</strong> Quintin le 12 mars 1793. L'étendue <strong>de</strong> leur<br />

juridiction semble avoir subi quelques modifications au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> Révolution. On peut adm<strong>et</strong>tre en gros que le<br />

ressort du tribunal <strong>de</strong> Paimpol s'étendait sur les districts <strong>de</strong> Lannion <strong>et</strong> <strong>de</strong> Pontrieux ; celui du tribunal <strong>de</strong> Saint-<br />

Brieuc sur les districts <strong>de</strong> Lamballe <strong>et</strong> <strong>de</strong> Saint-Brieuc, moins les cantons <strong>de</strong> Lanfains, Ploeuc <strong>et</strong> Quintin ; ces trois<br />

<strong>de</strong>rniers cantons ressortissaient au tribunal <strong>de</strong> Quintin, ainsi que les cantons <strong>de</strong> Cor<strong>la</strong>y <strong>et</strong> d'Uzel.<br />

Les délits <strong>et</strong> crimes militaires étaient déférés à <strong>de</strong>s juridictions spéciales, <strong>de</strong> même que plus tard un<br />

certain nombre <strong>de</strong> délits dits <strong>révolutionnaire</strong>s (cours martiales instituées par les lois <strong>de</strong>s 29 octobre 1790 <strong>et</strong> 17 mai<br />

1792 ; tribunaux militaires ambu<strong>la</strong>nts créés par <strong>la</strong> loi du 12 mai 1793 ; conseils militaires prévus par celle du 1 er<br />

jour complémentaire an III, 17 septembre 1795). Les conseils <strong>de</strong> guerre, tels qu'ils fonctionnent encore aujourd'hui<br />

à peu <strong>de</strong> modifications près, doivent leur origine à <strong>la</strong> loi du 13 brumaire an V (3 novembre 1796). Il en fut institué à<br />

Saint-Brieuc un permanent, qui fonctionna jusqu'après <strong>la</strong> Révolution.<br />

Le régime pénitentiaire n'a guère été réglementé avant le XIX e siècle. Il existait près <strong>de</strong> chaque<br />

tribunal une ou plusieurs maisons d'arrêt pour l'exécution <strong>de</strong>s peines prononcées par jugement. En outre, on instal<strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> geôles <strong>de</strong>stinées à recevoir les prévenus pour lesquels le juge <strong>de</strong> paix informait, jusqu'à leur<br />

comparution <strong>de</strong>vant le tribunal. Ces geôles paraissent avoir existé, au moins à l'état rudimentaire, dans presque tous<br />

les chefs-lieux <strong>de</strong> canton. Leur nombre n'étant-pas réglementé, il m'a semblé qu'il suffisait d'une seule division <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> série L (231 L) pour y comprendre les documents se rapportant à ces <strong>de</strong>rnières prisons.<br />

De même que pour les tribunaux <strong>de</strong> commerce-<strong>et</strong> les juridictions militaires, les archives <strong>de</strong>s prisons<br />

ont été incorporées dans <strong>la</strong> série L jusqu'au 9 prairial an VIII.<br />

CONSTITUTION DES FONDS<br />

Jusqu'en 1864, les papiers <strong>de</strong>s tribunaux restèrent dans les greffes. En l'an IV, les archives <strong>de</strong><br />

chaque tribunal <strong>de</strong> district furent versées au tribunal correctionnel dont le ressort s'étendait sur le district supprimé.<br />

En l'an VIII, les greffes <strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong> première instance prirent en charge tous les documents <strong>de</strong>s juridictions<br />

antérieures comprises dans leur ressort.<br />

Pour les justices <strong>de</strong> paix, les choses se passèrent d'une façon un peu plus compliquée. Les greffes<br />

étaient souvent mal installés (il en est <strong>de</strong> même aujourd'hui) <strong>et</strong> le greffier avait parfois intérêt à profiter <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

permission que lui donnait <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> déposer périodiquement ses archives au greffe du tribunal <strong>de</strong> district ou<br />

correctionnel, ou même à <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> canton, à partir <strong>de</strong> l'an III, si le tribunal était éloigné. Dans ce <strong>de</strong>rnier<br />

cas, les archives <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice <strong>de</strong> paix suivirent le sort <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> canton <strong>et</strong> échouèrent à <strong>la</strong><br />

mairie, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s administrations cantonales. En raison du désir légitime <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r leurs minutes <strong>et</strong><br />

leurs répertoires à leur disposition, les greffiers <strong>de</strong> paix n'effectuèrent qu'assez rarement ces dépôts.<br />

Par diverses circu<strong>la</strong>ires du 24 octobre 1862 au 25 septembre 1876, le ministère <strong>de</strong> l'Intérieur<br />

prescrivit aux préf<strong>et</strong>s <strong>de</strong> provoquer <strong>la</strong> réintégration aux archives départementales <strong>de</strong>s registres <strong>et</strong> dossiers provenant<br />

<strong>de</strong>s juridictions <strong>de</strong> l'ancien régime <strong>et</strong> conservés dans les tribunaux. Il y eut souvent résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s<br />

greffiers, <strong>et</strong> <strong>la</strong> mesure ne fut exécutée que lentement <strong>et</strong> incomplètement. Jules Lamare, archiviste du département<br />

<strong>de</strong>puis 1860, ne put obtenir <strong>de</strong> versements que <strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong> Dinan (17 décembre 1864) <strong>et</strong> <strong>de</strong> Loudéac (27<br />

janvier 1865). Il était réservé à son successeur, Dauphin Tempier, nommé en 1874, d'aboutir pour les trois autres<br />

tribunaux aux versements prescrits (Lannion, 25 septembre 1879 ; Guingamp, 15 décembre 1879 ; Saint-Brieuc, 5<br />

septembre 1881). Les tris, faits par les soins <strong>de</strong>s greffiers, étaient sommaires. J'ai pu constater, notamment à Dinan,<br />

qu'une quantité d'archives <strong>de</strong> l'ancien régime n'avait pas alors été comprise dans les versements. Par contre, il arriva<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> sorte aux archives départementales un certain nombre <strong>de</strong> registres <strong>et</strong> dossiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>révolutionnaire</strong>, ce<br />

qui n'était pas prévu par les circu<strong>la</strong>ires ministérielles. L'ensemble <strong>de</strong>s <strong>fonds</strong> <strong>judiciaires</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> série L ainsi incorporés<br />

aux archives départementales représentait près <strong>de</strong> quatre rayons, dont <strong>de</strong>ux pour les justices <strong>de</strong> paix. Les archives<br />

<strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong> district <strong>de</strong> Guingamp, Lamballe, Pontrieux <strong>et</strong> Rostrenen avaient été versées presque intégralement.<br />

Ces <strong>fonds</strong> ne reçurent pas d'accroissement avant 1913, année où M. Charles Desages, archiviste<br />

<strong>de</strong>puis 1910, obtint du tribunal <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Saint-Brieuc <strong>la</strong> réintégration <strong>de</strong>s archives <strong>de</strong> l'ancienne amirauté <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> plusieurs juridictions seigneuriales. A ce versement furent joints les registres <strong>et</strong> papiers <strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong><br />

1 Voici <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s 33 cantons maintenus après l'an X : Belle-Isle-en-Terre, Bothoa (<strong>de</strong>puis 1836 : Saint-Nico<strong>la</strong>s-du-Pélem), Bourbriac,<br />

Broons, Cal<strong>la</strong>c, Châte<strong>la</strong>udren, <strong>la</strong> Chèze, Cor<strong>la</strong>y, Evran, Jugon, Lanvollon, Lézardrieux, Maël-Carhaix, Matignon, Merdrignac,<br />

Moncontour, Mùr, Paimpol, Perros-Guirec, P<strong>la</strong>ncoët, Pléneuf, Plestin, Ploeuc, Plouagat, Plouba<strong>la</strong>y, . Plouguenast, Plouba, Pontrieux,<br />

Quintin, <strong>la</strong> Roche-Derrien, Rostrenen, Uzel, le Vieux-Marché (<strong>de</strong>puis l'an XI, 1803, Plouar<strong>et</strong>).

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