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Rapport du jury 2006 - Département d'études anglophones

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3.2 Commentaire dirigé en anglais<br />

Le commentaire portait cette année sur un extrait de Richard II situé à l’acte III scène 3, <strong>du</strong><br />

vers 133 jusqu’à la fin, scène centrale permettant de convoquer des parallèles intertextuels et de<br />

proposer une interprétation approfondie. Les candidats ayant, dans une large majorité, lu et étudié la<br />

pièce, le passage n’a pas posé de problèmes de compréhension majeurs 4 . Un certain nombre de<br />

copies, rédigées dans un anglais fluide et précis, ont montré des qualités littéraires et des qualités<br />

personnelles que le <strong>jury</strong> a appréciées et récompensées. Cependant, les correcteurs ont aussi pu<br />

observer chez un trop grand nombre de candidats des défauts méthodologiques et des insuffisances<br />

linguistiques que nous détaillerons d’abord, avant de donner des éléments de corrigé sur le texte lui-<br />

même.<br />

A) Méthode et qualité de l’anglais<br />

1) Que signifie commenter un texte ?<br />

Chaque session donne au <strong>jury</strong> l’occasion de rappeler quelques principes fondamentaux trop<br />

souvent négligés ou malmenés. Ils figurent déjà dans le rapport 2003 (dernier sujet de type<br />

« commentaire littéraire » avant celui-ci), et nous invitons les futurs candidats à s’y reporter, d’autant<br />

plus qu’il concerne un autre passage de Shakespeare.<br />

Commenter n’est pas décrire. Trop de candidats parcourent le texte de façon purement<br />

linéaire ou bien, sous couvert de « parties » artificielles et arbitrairement découpées, se contentent en<br />

fait d’un récit paraphrastique des événements, agrémenté de remarques ponctuelles : Richard se<br />

plaint à Dieu (une remarque stylistique), puis il pleure (une remarque sur le thème des larmes), puis il<br />

descend rejoindre Bolingbroke (une remarque sur le mouvement descendant) …<br />

Commenter n’est pas simplement élucider, même si l’élucidation est indispensable en amont,<br />

pour soi, au moment où l’œuvre est lue et travaillée. Pour commenter un extrait, Il faut certes bien<br />

connaître le sens <strong>du</strong> texte, comprendre les rapports entre les personnages, maîtriser le contexte<br />

culturel et l’organisation thématique de l’œuvre, mais tous ces acquis ne sont pas le but <strong>du</strong><br />

commentaire. Beaucoup de candidats voulant éviter l’écueil de la description partent maladroitement<br />

de rubriques ou de savoirs tout prêts dont ils se bornent à reconnaître la trace dans le passage<br />

proposé, en suivant par exemple ce genre de démarche : « je sais que Richard est un roi de droit<br />

divin, et que c’est un thème important dans la pièce ; eh bien cela se voit ici, il invoque Dieu (« O<br />

God… », « in God’s name »…), il dresse la liste de ses attributs royaux etc. ; je vais donc faire une<br />

« partie » sur l’onction divine des rois ». Voilà assurément un savoir utile à la bonne intelligence <strong>du</strong><br />

texte, mais s’en tenir là, c’est refuser l’expérience littéraire pour se réfugier dans le placage de cours.<br />

En retrouvant dans le texte certains thèmes ou motifs étudiés au cours de l’année, on aboutit<br />

seulement à montrer que Shakespeare, finalement, est bien dans son époque et correspond à ce<br />

qu’en disent les critiques et les préparateurs <strong>du</strong> concours.<br />

4 Quelques lignes <strong>du</strong> texte seulement ont été mal interprétées dans la quasi-totalité des copies : « that e’er this<br />

tongue of mine… should take it off again… ». Ce qui a été pris pour un souhait (ou irréel <strong>du</strong> présent), « ah ! si<br />

seulement je pouvais … » est en réalité une expression de dépit devant l’obligation présente : « dire que me voilà<br />

contraint à… ; qui aurait dit qu’un jour je devrais… ! » Ce point de détail a donné lieu à de nombreuses erreurs<br />

d’appréciation.<br />

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