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L'Envers vaut l'endr..

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— Soit, coupa Alex. (Il arracha la liasse des mains de Tate, en prit la moitié, puis rendit le reste au<br />

rougeaud.) Ça devrait pile effacer ton ardoise. En plus, quand tu auras payé Taylor, il pourra s’occuper<br />

de la sienne.<br />

— Taylor ? cracha Tate avec dédain en s’éventant avec les billets restants. J’ai une grande liste de<br />

créditeurs importants et à bout de patience. Ils passent en premier. Taylor n’est qu’un employé, il attendra<br />

son tour.<br />

Il éclata d’un rire gras en invitant les gens à l’imiter.<br />

Silence<br />

Certains commencèrent à s’éloigner de lui. Alex se pencha par-dessus le comptoir et planta son regard<br />

dans celui du rougeaud.<br />

— Tu comptes arnaquer Taylor ? Tu veux mourir ou quoi, Tate ?<br />

Le gros homme bomba le torse, ce qui ne fit guère de différence, et sa bouche se tordit avec colère.<br />

— J’ai pas peur de Taylor !<br />

— Tu devrais si Dieu t’avait donné au moins autant de bon sens qu’un verre de vin cuit.<br />

Il me regarda par-dessus l’épaule de Tate, et me fit « hello » de la tête. Tout le monde se retourna, et le<br />

gras héritier finit par imiter la clientèle pour me repérer au pied de l’escalier. Il comprit que j’avais tout<br />

entendu.<br />

J’approchai du bar, et certaines personnes qui n’étaient même pas sur mon chemin partirent en courant.<br />

Le cercle autour du vantard se dissipa en un instant pour se reformer à une distance plus prudente. Tate ne<br />

bougea pas d’un pouce, le front haut. Il essayait de garder son calme, mais ce n’était pas une réussite. Je<br />

m’arrêtai devant lui. Il suait comme une éponge. Je lui souris, et il avala bruyamment.<br />

— Bonsoir, Tate, souff lai-je. C’est sympa de te voir. Tu es toujours aussi grotesque. Je suis heureux<br />

d’apprendre que l’héritage est à la mesure de tes prévisions. J’adore quand une affaire se termine sans<br />

accroc. Bon, où est mon argent ? Je ne suis pas d’humeur à attendre.<br />

— T’as pas le droit de me toucher, Taylor ! Je suis riche maintenant ! Je suis protégé !<br />

Sa main gauche potelée arracha deux gris-gris ignobles d’un bracelet doré entourant son poignet droit.<br />

Il les jeta devant lui. La réalité se tordit, et un portail dimensionnel s’ouvrit. Deux créatures reptiliennes<br />

remplacèrent les fétiches. Elles étaient énormes, surmusclées, et leurs têtes triangulaires débordaient de<br />

dents acérées. Les monstres me regardèrent, je les regardai, et ils se tournèrent vers Tate.<br />

— Vous voulez qu’on s’occupe de lui ? demanda celui de gauche. Vous nous avez conjurés pour qu’on<br />

se cogne cet empaffé de John Taylor ? Vous êtes dingue ou quoi ?<br />

— Ouais, continua celui de droite. On ne fait pas dans les causes perdues.<br />

À ces mots, ils retournèrent sur leur plan d’origine. Pris de panique, Tate essaya tous les autres grisgris<br />

de son bracelet. Aucun ne daigna fonctionner. Je me contentai de le regarder sans bouger, l’air<br />

impassible, tandis que mon cœur retrouvait un rythme normal. Ces reptiles étaient sacrément baraqués !<br />

Ça aide d’avoir une réputation d’ordure aussi puissante qu’impitoyable. Le gros homme finit par laisser<br />

tomber son inventaire magique et releva la tête à contrecœur.<br />

Je lui souris et il se décomposa.<br />

Pour finir, je récoltai tout son blé, ses cartes de crédit, sa joncaille (le bracelet à fétiches compris) et

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