3.2. Evaluation et motivation

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© Novembre 2002 – Septembre 2006.

« Engagez-vous,
rengagez-vous, qu’il disait,
vous verrez du pays ! »
– Caïus Joligibus, Légionnaire
Astérix et le Bouclier Arverne,
Albert Uderzo & René Goscinny

Avant-propos p. 5
Remerciements p. 7
Introduction p. 8
1. Ce qu’il faut mettre dans son cartable…
… pour se sentir à l’aise dans sa peau de prof et dans son établissement. p. 10
2. Autour de la classe
2.1. Etre professeur principal p. 12
2.2. La vie scolaire : Conseiller Principal d’Education (C.P.E.) ; Assistants
d’éducation ; Surveillants. p. 14
2.3. L’équipe pédagogique : Professeurs ; Professeurs des écoles ; Personnels
spécialisés ; Professeur documentaliste. p. 15
2.4. Les personnels ATOSS : Secrétariat des personnels ; Secrétariat des
élèves ; Intendance : agent comptable, gestionnaire, secrétaire d’Intendance ;
OEA (Ouvrier d’entretien et d’accueil) ; OP (ouvrier professionnel) ; Ouvrier
spécialisé (électricien, cuisinier…) ; Technicien de laboratoire ; Infirmière ;
Assistante sociale ; COP (Conseiller d’orientation psychologue). p. 17
2.5. La direction : Principal / Proviseur ; Principal adjoint / Proviseur adjoint ;
Directeur de la SEGPA ; Agent comptable p. 18
3. Dans la classe
3.1. De la pédagogie : trucs et astuces. p. 21
Cas très très particulier p. 23
3.2. Evaluation et motivation p. 24
3.2.1. Quelques principes p. 24
3.2.2. Coupon d’évaluation d’une prise de parole en continu p. 26
3.2.3. Fiche de participation orale dynamique p. 27
3.2.4. Fiche d’objectifs avant une évaluation écrite p. 29
3.2.5. Fiche de remédiation après une évaluation écrite p. 30
3.3. Enseigner en SEGPA. p. 31

4. Le B.A.-BA de la tenue de classe
4.1. Mettre toutes les chances de son côté… p. 37
… ou pas. p. 39
4.2. L’accueil et le départ des élèves.
Un exemple : un cours d’espagnol. p. 40
Boîte à idées p. 42
4.3. Le corps et la voix p. 42
4.3.1. Par pitié, arrêtez de crier ! p. 43
4.3.2. La danse de Saint-Guy p. 44
4.4. Faire un plan de classe p. 47
4.4.1. Disposition « traditionnelle » p. 47
4.4.2. Le « U » p. 49
5. Petits et gros incidents : gérer le quotidien
5.1. Ne pas faire n’importe quoi p. 52
5.2. « Action, Réaction ! » p. 55
5.2.1. Premières mesures p. 55
5.2.2. Montée en gamme p. 57
5.2.3. Ne rions plus p. 58
6. Récapitulons ! Quelques cas pratiques… p. 64
7. Conclusion p. 68
Bibliographie p. 70
Glossaire p. 71
Index p. 77

Bienvenue à toi, Petit Scarabée.
Après toutes ces années d’étude, tes efforts sont finalement récompensés, ton souhait est
maintenant exaucé : te voilà enseignant ! Mais une fois passées les premières bouffées enivrantes de
craie, une fois corrigés les premiers paquets de copies et ce beau stylo rouge enfin étrenné, voilà
qu’une grande inconnue se dresse devant toi : « la discipline ». Tu réalises peu à peu que, pour être
en mesure d’enseigner, il faut savoir gérer le groupe, rappeler à l’ordre, punir peut-être. Punir,
punitions, carnet, sanctions, heures de colle, … colère et hurlement ? Tout un chacun associe
volontiers ces mots au métier d’enseignant, et tu penses naturellement qu’il va falloir à ton tour en
faire une part de ton quotidien. Mais le faut-il vraiment ? Quoi qu’il en soit, rien jusqu’ici ne t’a vraiment
préparé à ça et les premières difficultés apparaissent, se succèdent et s’amoncellent, et tu donnerais
cher pour ne pas avoir à attendre le bénéfice des années pour savoir comment réagir au mieux et au
plus vite.
Heureusement ton dur
chemin rocailleux t’a mené
jusqu’ici, tu as frappé à la bonne
porte. Ce petit manuel de
survie, conçu pour aider les
professeurs débutants à faire
face aux difficultés de la gestion
de classe, est une collection
d’exemples hétéroclites de
démarches ou attitudes
adoptées avec succès par
différents enseignants, dont
aucun n’est pourtant un modèle
absolu en matière de
« discipline ». En effet, garde bien cela à l’esprit, la perfection en la matière n’existe pas. Il ne s’agit
donc pas là de La Méthode à suivre scrupuleusement, même si certaines lignes semblent énoncer
pompeusement de grands principes cosmiques fondamentaux.
Tu comprendras vite également que « l’autorité » d’un enseignant – rien que le mot fait frémir – ne
peut plus se résumer aujourd’hui à sa capacité à briser des phalanges avec une règle en bois. Etre
respecté de ses élèves et, par conséquent, avoir de l’autorité, c’est obéir soi-même à un tout, s’en
remettre à notre bonne vieille Sainte Trinité locale :

- une bonne connaissance du système éducatif et de tous ses acteurs pour être en
mesure de travailler véritablement en équipe,
- une pédagogie évolutive et humaine, plus soucieuse des élèves que de la didactique,
qui accordera autant d’importance à l’éducation qu’aux résultats scolaires,
- et une volonté ferme de prendre une part active à la résolution des coups durs, avec
tout ce que cela implique de réflexions et d’efforts gratuits, trois axes qu’il ne faut jamais dissocier et
que tu maîtriseras mieux au bout de ta lecture.
Tu ne tiens entre tes mains qu’un malheureux petit guide qui te donnera quelques trucs pour
affronter les premières semaines, et qui, au fil des pages, t’aidera à comprendre les rouages de la
monstrueuse machine dans laquelle tu viens tout juste de mettre le petit doigt. Tu pourras
naturellement t’en inspirer librement, mais il te faudra apprendre seul à réagir avec ta propre
sensibilité et trouver ta voie, ta pratique personnelle. D’autant plus que notre expérience s’appuyant
essentiellement sur l’enseignement des langues vivantes au collège, certains des conseils donnés
plus loin devront être adaptés face à un public plus âgé ou dans d’autres matières.
Ces pages ne sont donc pas exhaustives, loin de là. Les situations sont inégales d’un
établissement à un autre, les élèves, les professeurs eux-mêmes sont différents. Pour toutes ces
différences, les méthodes employées varient nécessairement. Pour ces mêmes raisons, il est
impossible de toutes les lister. Chacun pourra ainsi ajouter du sien à la réflexion entamée ici. Car à
vrai dire, l’essentiel est dans le fond. Pour tout problème il y a une solution. Là, quelque part. Pour la
trouver il faut simplement ne pas cesser de la chercher.
Alors vole Petit Scarabée, vole…

Avant de céder aux sirènes d’Hollywood qui déjà se bousculent pour adapter les aventures du Petit
Scarabée à l’écran (originale cette idée, non ?), profitons de notre intégrité encore intacte pour
formuler comme il se doit quelques remerciements bien mérités à ceux qui ont contribué, d’une façon
ou d’une autre, à faire de notre petit manuel de survie ce qu’il est aujourd’hui.
Commencez par graisser votre poêlons à l’aide d’un funambulesque merci à Christophe Auclair,
professeur de Mathématiques au collège des Champs-Plaisants, grand ordinateurien devant l’Eternel,
qui, faisant preuve d’une patience incommensurable devant notre nullité électronique, a fini par nous
fabriquer ce si joli site Internet que tous les rectorats de France nous envient ;
Ajoutez une pincée de merci désopilant à Corinne Chalmeau, géniale illustratrice de son état, qui a
créée les magnifiques bestioles qui peuplent les pages dudit site Internet ;
Saupoudrez le tout d’un inénarrable merci à Nathalie Lecoultre, professeur d’Arts Plastiques
aujourd’hui exilée vers des contrées moins bétonnées, dont l’enthousiasme devant les premières
formes embryonnaires du présent manuel nous encouragea à poursuivre.
Remuez la pâtée obtenue à l’aide d’un merci zygomatique à Céline Schmitt, professeur de Lettres
Classiques au collège des Champs-Plaisants, qui, délaissant un temps des lectures plus nobles,
s’attacha à traquer la vilaine faute d’orthographe à travers les lignes épaisses et pas toujours très
lisibles de notre petit manuel. S’il en reste, c’est la faute à l’ordinateur.
Ajoutez enfin un extrait d’huile d’un merci boyautant à Jean-Marc Vatinet, principal de notre collège,
qui, bien que réticent à nous laisser disséquer de vrais élèves afin de les étudier de plus près, nous
laissa farfouiller librement dans les gravats de notre établissement, alors en travaux, pour en
comprendre le fonctionnement, répondant au passage à toutes questions d’ordre juridique sur les
fondements de notre aimable institution ;
Si vous avez bien suivi la recette de cette soupe à la rigolade que fut l’écriture de ce que nous
appelons tous affectueusement notre Petit Scarabée, vous obtiendrez un petit clin d’œil impayable à
ces centaines d’élèves – gloups, déjà ! – qui ont défilé dans nos classes, parfois à reculons, et qui,
persuadés qu’ils étaient d’avoir à faire à des professionnels chevronnés, nous servirent si souvent
sans le savoir de cobayes lors de nos recherches en pédagogie expérimentale. Si ce manuel existe,
c’est surtout grâce et aussi un peu à cause d’eux !

Les motivations qui peuvent pousser une personne normalement constituée à embrasser la
formidable carrière d’enseignant sont innombrables. Si diverses en vérité que certaines semblent
parfaitement incompatibles les unes avec les autres. Qu’il s’agisse d’une passion brûlante pour la
matière enseignée, de l’ambition fantastique de former les esprits de demain, ou tout simplement de la
perspective d’accéder à la fonction publique et ainsi assurer son avenir, les raisons qui motivent le
professeur frais émoulu de l’Université estompent trop souvent les deux énormes boulets qu’il traîne
derrière lui, et qui l’empêchent de mesurer la complexité de la situation dans laquelle il vient de mettre
le pied.
Le premier handicap du professeur débutant vient du fait qu’au-delà des motivations avouables qui
l’animent, le choix d’enseigner a souvent été validé, au final, par le souvenir d’un ou plusieurs
professeurs qui l’auront marqué au cours de sa longue carrière sur les bancs de l’Ecole. Plus qu’une
image chaleureuse du passé, il est fort à parier que ce souvenir serve de modèle dès les premiers
jours. Et si du point de vue de la pédagogie, cette démarche peut éventuellement aboutir à des
résultats satisfaisants, il est peu probable qu’au cœur d’une situation de crise elle ait plus de
consistance qu’un mirage au milieu du désert. Là où le modèle semblait parfaitement maîtriser son
sujet et gérer le conflit au mieux, même au cours des séances suivant l’incident, la copie manque de
repères et d’appuis. « Qu’aurait-il fait à ma place ? » Ce que l’élève devenu maître a retenu de cette
époque se limite nécessairement à ce dont il fut témoin entre les quatre murs de la classe. C’est ce
savoir parcellaire qui aujourd’hui l’induit en erreur et le fragilise, car rien en matière d’enseignement
comme de discipline ne s’est jamais limité aux quatre murs de la classe. Travaillait-il seul ? Dans le
cas contraire, qui l’épaulait ? Où cherchait-il conseil ? Qui complétait son action en dehors de la
classe ? Arrivait-il qu’elle soit initiée par quelqu’un d’autre que lui ?
Le second handicap naît étrangement à nouveau de cet ancien élève, dont le fantôme hante
encore quotidiennement celui qui vient à peine de passer de l’autre côté du bureau. En effet, rares
sont les professeurs qui ne sont pas d’anciens bons élèves. Ce qui fut jadis un atout peut finalement
se retourner contre notre ancien premier de la classe. Car ne nous y trompons pas, analyser et
comprendre le pourquoi des difficultés d’un élève, pour ensuite tenter de les résoudre, n’est pas
toujours chose facile. Elles peuvent avoir mille et une origines. Qu’il s’agisse d’une erreur de méthode
ou d’un manque de connaissances, le professeur est là tout à son affaire ; mais si, plus
douloureusement, elles découlent de situations extrascolaires délicates, le professeur seul n’est plus à
même de résoudre quoi que ce soit.
Ainsi, mieux vaut-il pour bien commencer en ces pages mettre à bas plusieurs idées reçues.
L’enseignant n’est pas au centre de l’Ecole. Elle ne repose pas que sur lui. Il n’est pas non plus le
sommet d’une pyramide dont la base, formée des autres personnels de l’établissement, serait là pour
le servir et l’assister en cas de besoin. En effet, l’enseignant mis de côté, des dizaines de
professionnels formés et compétents travaillent au quotidien, dans des domaines tout aussi variés que
complémentaires – de l’entretien des locaux à l’orientation en passant par l’infirmerie ou le secrétariat
–, et tous concourent à leur niveau à la réussite de la même mission éducative, qu’on associe encore

trop souvent aux seuls professeurs. Ne perdons pas de vue d’ailleurs que le temps de présence d’un
élève face à un professeur donné ne représente que 3 à 5 heures quand son emploi du temps peut en
compter jusqu’à 35, soit moins de 10 %, sans compter les heures de présence en permanence ou à la
cantine. Or, aucun élève ne passe 90 % de son temps à se languir du professeur qu’il vient de quitter
en attendant la séance suivante. Il vit et évolue au contact des autres adultes de l’établissement. Les
difficultés, comme les réussites d’un groupe classe, sont donc l’affaire de tous les personnels,
enseignants ou non.
Ainsi la classe telle que nous la voyons n’est pas un noyau impénétrable. Personne ne doit donc
jamais être seul. Une bonne dose d’humilité chaque matin, un exemplaire du Petit Scarabée annoté et
gribouillé sous le bras, et un cartable plein de bonne volonté devraient faire le reste.

… pour se sentir à l’aise dans sa peau de prof
et dans son établissement.
Car mis à part le fameux crayon rouge, la bonne vieille règle en bois et la boîte de bons points, il
est des choses qu’il ne faut surtout pas oublier de mettre dans ce beau cartable en cuir flambant neuf
offert par maman, au matin de sa première journée d’enseignement. Voici donc une liste non
exhaustive de petites choses à penser, qui fera sans doute très bonne figure entre la boîte de crayons
de couleur et la patte de lapin porte-bonheur.
* Première chose, un
établissement scolaire n’a rien
d’une usine. Ce qu’on y
« fabrique » repose beaucoup sur
les relations humaines. Il est donc
essentiel d’y passer du temps
avant et après les cours (il n’y a
pas de pointeuse, inutile de filer
comme un voleur). Arrivez un peu
en avance le matin (pas facile,
d’accord), mangez à la cantine le
midi quand c’est possible (même
si c’est pas bon !). Cela permet de
prendre d’autres points de
repères dans l’établissement, de
s’approprier un peu les lieux, ainsi que de tisser des liens avec tous les collègues. Echanger des
points de vue sur les cours, les élèves mais aussi sur le temps qu’il fait et les chaussettes du petit
dernier autour d’un bon bœuf bourguignon arrosé d’un bon vin de table local, y’a que ça d’vrai !
* Rendez vous disponible auprès de vos collègues comme de vos élèves, aux interclasses ou
pendant une heure de trou dans votre emploi du temps (qui n’est pas une heure de méditation
transcendantale, faut-il le rappeler…). Les élèves doivent pouvoir venir vous trouver pour toutes
sortes de motifs relatifs à votre cours. Alors si quelqu’un frappe à la porte de la salle des profs, cessez
de baver et de grogner, allez ouvrir ! Soyez à l’écoute !
* Soyez passionné, ayez foi en ce que vous faites et restez confiant. Surtout ne vous affolez pas en
cas de baisse de régime ou de moral, ça arrive à tout le monde et ça ne dure jamais bien
longtemps. Malgré l’adversité, ce boulot est fantastique. Répétez ça 10 fois devant votre glace le
matin avant de partir. Par ailleurs, si vous ne croyez pas en ce que vous faites, les élèves n’y croiront
pas davantage.

* Efforcez-vous d’être dynamique et de bonne humeur, positif, car la bonne humeur se transmet.
Nous sommes là pour eux. Préférez également le mode de l’humour plutôt que celui de la terreur.
Soyez bienveillant !
* Autre qualité importante, la patience. Efforcez-vous de rester patient face aux difficultés d’un élève
ou face aux vôtres ! Ça aide.
* Aménagez à tout prix votre temps de récupération. Ne sacrifiez pas vos loisirs à votre travail.
Pensez à vous, préservez votre temps de détente et de plaisirs personnels. Pour ce faire, établissez
une progression plus ou moins précise à plus ou moins long terme pour ne pas avoir à tout reprendre
au beau milieu de la nuit la veille de votre cours. Apprenez également à travailler (parfois) dans
l’urgence, sur la spontanéité et l’improvisation, plutôt que sur le détail, pour être au maximum de vos
capacités physiques et intellectuelles face aux élèves. La fatigue est l’ennemi n°1 de l’enseignant !
* Il est indispensable de prendre du recul par rapport aux problèmes (parfois graves) que certains
élèves rencontrent chez eux ou ceux qu’ils génèrent au sein de la classe. Ne passez pas votre week-
end dessus. N’oubliez pas non plus que vous travaillez toujours au sein d’une équipe. Il ne faut
donc pas hésiter à parler des moindres difficultés rencontrées, et, si le problème est grave, ou s’il ne
dépend pas directement de votre compétence, passez le relais à la personne la plus à même de
résoudre cette situation 1 .
* De la même manière, tenir un journal de bord personnel, un cahier navette (à propos d’une classe
en particulier, par exemple) peut s’avérer utile pour analyser les moments difficiles à tête reposée.
Cela peut également permettre de mieux repérer les changements d’un élève, de l’atmosphère de la
classe ou de soi-même, et de tester ainsi diverses solutions.
Résumons-nous, pour prendre ce métier par le bon bout et être en mesure de faire face aux
difficultés qui se présenteront nécessairement un jour ou l’autre au cours des nombreuses années qui
vous attendent (non, ne comptez pas !), il faut donc s’efforcer d’être reposé, dynamique, passionné
et patient. Si les choses se passent mal, demandez vous d’abord si vous allez bien. Si c’est le cas,
les solutions ne sont jamais bien loin.
1 Cf. § 2.2. La vie scolaire. + § 2.4. Les personnels ATOSS.

Votre cartable est bouclé, il faut maintenant au plus vite faire le tour de tous les personnels de
l’établissement sans oublier personne. Présentez-vous, prenez rendez-vous s’il le faut. Faites-vous
connaître et surtout n’ayez pas peur de leur poser toutes les questions qui vous viennent à l’esprit,
même celles qui vous paraissent stupides – elles ne le sont que rarement –, par exemple : « quel est
votre rôle exact ? », « comment allons-nous travailler ensemble ? », etc. Ce rapide tour d’horizon vous
permettra peut-être de mieux vous repérer dans l’établissement les jours de brouillard, mais surtout,
sans doute, de vous adresser directement aux bonnes personnes en cas de besoin.
La première visite, réservez-la à celui qui joue le rôle d’interface entre tous les adultes de
l’établissement et la classe. Dans certains cas, il est fort probable que cet interface ne soit autre que…
vous !
2.1. Etre professeur principal
* Il arrivera peut-être en effet qu’en découvrant votre emploi du temps, vous ayez le bonheur
d’apprendre que l’on vous a attribué le poste de Professeur Principal pendant vos vacances.
Acceptez-le ! Outre le petit bonus financier qu’il octroie, c’est un excellent moyen de comprendre au
plus vite comment fonctionne l’établissement et de tisser des liens différents et souvent privilégiés
avec les élèves de la classe dont vous aurez la charge. Les heures de vie de classe 2 , que vous
devrez animer seul ou en collaboration avec un ou plusieurs collègues, sont toujours très riches
d’enseignement pour le jeune « P.P. ». Notez qu’il est tout de même possible de refuser ce poste
avant la rentrée. Il suffit pour cela d’en discuter avec la direction le plus tôt possible.
* Les autres professeurs principaux, l’infirmière, le Conseiller Principal d’Education (C.P.E.) et
le Conseil d’Orientation Psychologue (C.O.P.) sont là pour vous aider à assurer ce rôle au mieux.
N’hésitez donc pas à les solliciter autant que nécessaire, sans avoir peur de les déranger. Ce sont
des interlocuteurs privilégiés avec qui vous travaillerez directement au quotidien. Vous devrez faire le
point régulièrement avec eux sur votre classe.
* Le Professeur Principal sert donc d’interface entre les élèves et l’ensemble des professeurs de la
classe, ainsi qu’entre les élèves et l’administration. Il fait circuler les informations dans les deux sens
2 Vie de classe : (Extrait du B.O. N°23 – 10 juin 1999.) Objectifs : permettre une prise de parole des élèves et un dialogue
avec un ou plusieurs adultes ; aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans les cours : problèmes d’actualité,
de société, de citoyenneté, de vie au collège ; prévenir les problèmes de comportement ; éduquer au respect des autres, à la
maîtrise de l’écoute des autres, apprendre à articuler les arguments ; dialoguer sur le règlement intérieur et élaborer une Charte
des droits et des devoirs au collège et/ou dans la classe. Modalités : Une heure est inscrite à l’emploi du temps des élèves
pour la vie de classe, en moyenne tous les quinze jours, de la 6 e à la 3 e . L’organisation de cette heure est confiée au professeur
principal avec la possibilité d’interventions d’autres adultes : autres professeurs, conseiller principal d’éducation, conseiller
d’orientation psychologue, intervenants extérieurs, etc. En 3 e , cette heure sera consacrée plus largement à l’éducation à
l’orientation et aux choix d’orientation de chaque élève. Les interventions de conseillers d’orientations psychologues seront
donc les plus fréquentes possibles. Des personnes parlant de leurs activités seront sollicitées, ainsi que les contacts avec des
élèves et des enseignants des lycées (notamment techniques et professionnels). Au lycée, ces heures de vie de classe
peuvent être animées par des personnels de l’établissement ou par les lycéens eux-mêmes. L’organisation et le contenu de ces
heures sont définis par le conseil d’administration après avis du conseil de la vie lycéenne.

et, à ce titre, il occupe les fonctions de relais, mais aussi de médiateur en cas de tensions entre la
classe ou des membres de la classe et un ou plusieurs professeurs, ou entre les élèves eux-mêmes.
* Pour mener ces différentes tâches à bien, il faut connaître les élèves du mieux possible. Pour ce
faire, vous pouvez éventuellement leur faire remplir de petits questionnaires en début d’année.
Tâchez également de rencontrer les PP ou quelques-uns des professeurs de l’année passée, et
compilez toutes les informations récoltées 3 . Il est aussi possible d’aller voir le secrétariat des élèves
pour consulter les dossiers des années passées : les classes primaires pour le collège, les années
collège pour le lycée, ou simplement l’année précédente. Enfin, rencontrer les parents ou tuteurs
légaux dès le début d’année, sans attendre une raison négative pour le faire, permet d’établir
sereinement des rapports de confiance qui pourront s’avérer essentiels par la suite 4 .
* L’une des principales tâches du Professeur Principal est d’aider les élèves à construire un projet
d’orientation au travers de ce que l’on appelle « l’éducation à l’orientation », et ce, dès la classe de 5 e .
Ces séances de vie de classe sont co-animées, la plupart du temps, par le C.O.P., et permettent à la
classe de développer une meilleure connaissance de soi, des métiers, des filières et des orientations
possibles. Le déroulement, ainsi que les détails de ces séances, sont définis par la politique
d’orientation en place dans l’établissement.
* Vous travaillerez donc en étroite collaboration avec le C.O.P. tout au long de l’année. Outre les
heures de vie de classe que vous partagerez, il reçoit les élèves sur rendez-vous en entretien
individuel (en 4 e et surtout en 3 e ).
* Mais attention, si vous n’êtes pas Professeur Principal, vous pourrez malgré tout vous
intéresser aux orientations possibles et probables de vos élèves. D’une part, si vous savez où ils vont,
vous saurez mieux hiérarchiser les priorités et gagner leur attention (par exemple en choisissant des
thèmes plus appropriés). D’autre part, il est important qu’ils sachent ce qu’ils veulent faire ou, au
moins, ce qu’ils ne veulent pas faire plus tard, quels sont les débouchés, les stratégies possibles pour
y arriver, etc. Lorsqu’un élève se découvre un but à atteindre, une ambition réelle, sa présence à
l’école se justifie d’elle-même. Certains comportements difficiles peuvent changer radicalement après
ce travail de réflexion (qui peut parfois être long).
3 Un classeur peut parfaitement faire l’affaire. Une feuille par élève, et des pochettes transparentes pour y classer les mots, les
rapports d’incidents, les documents liés à l’orientation, les comptes-rendus de rendez-vous avec les parents, l’administration,
etc.
4 Cf. § 5.2.3. Ne rions plus

* N’hésitez pas à parler d’orientation aux élèves que vous sentez en perdition. Incitez-les à aller voir
le C.O.P., et faites passer les informations que vous aurez acquises aux autres membres de l’équipe.
Provoquez cette même discussion avec la famille. En matière d’orientation, il faut mobiliser tout le
monde.
* De part sa place centrale dans la vie des élèves, le bureau de la
vie scolaire est le lieu incontournable d’un collège ou d’un lycée. Ils y
justifient leurs absences, y obtiennent un billet de retard, ou bien s’y
rendent après une exclusion de cours. Mais c’est aussi un lieu
d’accueil et d’écoute, où s’y règlent toutes sortes de petits et gros
bobos. Et côté plaisir, c’est généralement là que l’on affiche la liste
des professeurs absents.
* Le Conseiller Principal d’Education (C.P.E.), les Assistants
d’Education ainsi que les surveillants sont donc des personnes
essentielles au sein de l’établissement avec lesquelles il est
primordial de travailler dans le cadre des diverses actions que vous
2.2. La vie scolaire
Conseiller Principal d’Education (C.P.E.) ;
Assistants d’éducation ; Surveillants.
déciderez de mener avec vos élèves. Vous serez également sans doute sollicité par eux pour
participer aux projets qu’ils mèneront (dans le cadre de la formation des délégués, par exemple.).
* Il faut donc les rencontrer dès le début de l’année, et idéalement le plus souvent possible. Des
relations professionnelles que vous entretiendrez avec eux dépendra sûrement le dénouement de
certaines situations problématiques. Les échanges d’informations avec le C.P.E. sur le comportement,
les résultats ou les conditions de travail d’un élève sont primordiaux, tant pour lui que pour vous. Son
expérience propre des élèves, acquise en dehors de la classe et au contact des familles, vous permet
de mieux les connaître (leur environnement familial et personnel par exemple), ce qui, en retour,
permet :
de mieux comprendre certaines de leurs réactions, ou certaines situations que vous
rencontrez avec eux (pas de matériel, travail non fait, carnet pas signé…).
le cas échéant de rechercher ensemble l’origine exacte de leurs difficultés.
d’envisager des solutions raisonnables et appropriées avec le reste de l’équipe éducative
pour les aider à surmonter ces difficultés.
* Attention à ne pas considérer les personnels de la vie scolaire comme des subalternes. Leur
travail ne consiste pas à assister ni à servir le professeur au quotidien. L’une des dérives les plus
communes est d’attendre d’eux qu’ils résolvent les difficultés auxquelles nous sommes confrontés
!

dans nos classes à notre place, notamment en ce qui concerne les sanctions à appliquer 5 . D’une part,
ce ne sont pas les seules personnes susceptibles de vous aider, et d’autre part il est hors de question
de vous décharger des problèmes que vous rencontrerez. Toute difficulté appelle une réflexion ou un
travail d’équipe. Pour être efficace, toute réponse donnée doit être, dans la mesure du possible,
collective.
* Ceci dit, n’oubliez surtout pas d’aller aussi voir le C.P.E. quand les choses se passent très bien ou
mieux qu’avant. Sachez partager les moments de satisfaction et d’euphorie avec ceux qui vous aident
quand tout va plutôt mal. Ça fait tellement de bien !
2.3. L’équipe pédagogique
Professeurs ; Professeurs des écoles ;
Personnels spécialisés ; Professeur documentaliste.
* C’est par cette expression que l’on désigne l’ensemble des professeurs d’une classe donnée,
regroupés soit par le hasard des choix de la direction, soit autour d’un projet commun bâti ensemble
au cours de l’année scolaire précédente (par exemple, classe musée ; option découverte des métiers
ou de l’entreprise ; classe écologie ; etc.). En revanche, on parle d’équipe éducative lorsque l’on
évoque l’ensemble des personnels de l’établissement, y compris les personnels ATOSS et de
direction.
* En théorie, tout devrait pouvoir aller pour le mieux dans le meilleur des mondes entre
professionnels responsables. Mais en pratique, pas de fausse pudeur, toutes ces personnes ne
partagent pas forcément les mêmes motivations, ni les mêmes centre d’intérêts et la situation peut
tourner au cauchemar en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Il faut donc rapidement
apprendre à composer avec les humeurs de chacun, surtout lorsque l’on est Professeur Principal de
la classe en question 6 . De ces cocktails de personnalités exotiques peuvent naître des mélanges
explosifs voire indigestes ; il faut donc tâcher de trouver celles avec lesquelles le dialogue sera
possible, sans jamais fermer la porte aux autres. En la matière, un conseil essentiel : que vous soyez
de passage ou en poste pour une durée indéterminée, évitez les jugements hâtifs ou les règlements
5 Cf. § 5.1. Ne pas faire n’importe quoi.
6 Cf. § 2.1. Etre Professeur Principal.

de compte de scènes de théâtre : c’est long une année scolaire !
* Ne tombez pas non plus dans le panneau de la petite guéguerre d’un autre âge entre certifiés et
agrégés, professeurs des écoles, des collèges ou des lycées, maîtres auxiliaires, contractuels, etc. Au
contraire, intéressez-vous sans a priori à toutes les structures ou sections spécialisées,
professionnelles ou adaptées que compte votre établissement. Cette connaissance vous donnera une
meilleure vision de l’ensemble.
* Ne négligez donc aucun des personnels enseignants de l’établissement, des professeurs d’atelier
et des professeurs des écoles qui officient en S.E.G.P.A. 7 jusqu’aux personnels spécialisés qui
interviennent en Classe Relais 8 et en Atelier Relais. Puisque nos approches des élèves sont
différentes dans des contextes le plus souvent très différents, les savoirs que nous possédons tous
sont complémentaires. Gardez bien à l’esprit que nous faisons tous le même travail. Alors serrons
nous les coudes !
* N’oubliez pas non plus le professeur documentaliste, souvent seul et isolé au CDI, avec qui vous
pourrez développer des projets divers : exposés, lecture suivie, méthodologie, recherche
documentaire, concours de lecture, etc. Mais il peut également vous renseigner sur l’attitude,
l’assiduité d’un élève qui le sollicite lui plutôt que nous et qui sort de sa coquille quand il quitte le
groupe classe et le cours traditionnel 9 .
* Ceci étant, que vous soyez nouvel arrivant ou en remplacement pour une période assez
importante, tâchez de participer à un ou des projets d’équipe, qu’ils soient internes ou externes à la
classe. Cuisinez vos collègues pour connaître ce qui se fait ou va se faire, consultez le projet
d’établissement 10 pour découvrir les orientations de la maison. N’hésitez pas non plus à proposer vos
propres idées. On a toujours besoin de sang frais pour ragaillardir les champions locaux et éviter la
sclérose, et en l’occurrence, le sang frais, c’est vous !
* S’agissant des projets qui ne sont pas liés directement à une classe donnée (comme par exemple :
7 S.E.G.P.A. : Cf. § 3.3. Enseigner en S.E.G.P.A.
8 Dispositif Relais : Il comprend deux structures distinctes : l’atelier relais et la classe relais. Ces structures diffèrent de part
leur public, leurs objectifs, les moyens mis en œuvre ainsi que les partenaires sollicités. La classe relais accueille un petit
groupe d’adolescents de 14 à 16 ans (10 jeunes maximum) en rupture scolaire (absentéisme lourd). Elle est rattachée
administrativement à un collège mais en est éloignée géographiquement. La classe relais fonctionne en partenariat avec
l'Education Nationale, le Conseil général, la PJJ et la ville. Dans le cas du collège des Champs-Plaisants, l'équipe est
composée d'une éducatrice spécialisée, d'une institutrice spécialisée et d'une aide éducatrice. L’objectif est de rescolariser ces
élèves en collège, en lycée professionnel ou de favoriser leur orientation vers un apprentissage. La période de prise en charge
varie de 6 semaines à une année scolaire. Les intervenants extérieurs sont des professeurs d’enseignement général mais
aussi des animateurs d'ateliers divers, etc. L’atelier relais est une structure parallèle à la classe relais. Il accueille quant à lui
des adolescents de 14 à 16 ans en rupture sociale profonde. Ce sont souvent des délinquants ou des jeunes en voie de
délinquance. L’objectif est avant tout la resocialisation puis éventuellement la rescolarisation. La période de prise en charge
varie de 14 à 20 semaines au cours desquelles des ateliers de travaux manuels sont mis en place (gros œuvre, métallerie,
menuiserie, déforestation, etc.). Ce dispositif est piloté par l’Education Nationale en partenariat avec le conseil général (service
d'aide sociale à l'enfance), un mouvement d'éducation populaire (ex: les FRANCA). La mairie et la PJJ peuvent y être
associées.
9 A ce propos, vous pouvez parfaitement vous investir vous-même dans la vie du CDI et donner votre avis sur les publications
ou ouvrages relatifs à votre matière que vous souhaitez y trouver. Pour ce faire, vous pouvez tout simplement donner des
magazines, en commander sur les crédits d’enseignement de votre matière, ou demander l’abonnement à certains journaux ou
certaines revues.
10 Projet d’Etablissement : Il s’agit de l’ensemble des objectifs que se fixe l’établissement scolaire en fonction des besoins des
élèves. Ce projet est soumis au conseil d’administration pour discussion et approbation. Il permet ensuite d’obtenir des moyens
en personnel et en heures pour atteindre ces objectifs. Il peut s’agir d’aide aux élèves en grandes difficultés, d’une activité
culturelle avec ouverture sur milieu extérieur, l’apprentissage de la citoyenneté, une information sur les dangers du tabac, etc.

participer à l’aide aux devoirs, rendre visite aux élèves sur leurs lieux de stage, animer un club,
concevoir un itinéraire de découvertes, ou tout autre avatar de ce défunt génial concept, ou encore
participer à l’organisation de formations : éducation à l’orientation des filles, formation des délégués,
etc.), ils offrent la possibilité de découvrir les élèves sous des angles nouveaux. Ces pratiques
débouchent forcément sur de nouvelles réflexions et des idées neuves, voire novatrices. Bref, pour
faire simple : investissez-vous !
* Quant à vos collègues, n’attendez pas les conseils de professeurs de mi-trimestre pour connaître
leur point de vue, surtout pour les classes les plus difficiles à gérer. Dialoguez régulièrement avec
l’ensemble de l’équipe pour voir comment ils s’en sortent avec leurs classes. Parfois les situations
sont diamétralement opposées d’un professeur à un autre, en bien ou en mal. Demandez leur par
exemple :
Quelle est leur perception du groupe ?
Quelles sont les associations d’élèves à éviter, à encourager ? 11
Quel est le comportement des élèves perturbateurs dans leur cours ?
Le sont-ils d’ailleurs dans leur cours ?
Quelles méthodes utilisent-ils pour travailler dans le calme ?
Quels types d’activités pratiquent-ils ?
* Enfin, ne gardez pas pour vous les problèmes que vous rencontrez en classe, qu’ils relèvent de la
discipline ou de la pédagogie. Surtout, n’ayez pas honte d’en parler car, de manière générale,
personne n’est épargné par les difficultés. Quoi qu’il arrive, cherchez du soutien en salle des profs.
L’essentiel c’est le dire !
2.4. Les personnels ATOSS
Secrétariat des personnels ; Secrétariat des élèves ;
Intendance : Agent Comptable, Gestionnaire, Secrétaire d’Intendance.
OEA (Ouvrier d’Entretien et d’Accueil) ; OP (Ouvrier Professionnel) ;
Ouvrier Spécialisé (Electricien, Cuisinier…) ; Technicien de Laboratoire ;
Infirmière ; Assistante Sociale ; COP (Conseiller d’Orientation Psychologue).
* Les textes officiels stipulent que les personnels ATOSS 12 sont des membres à part entière de la
communauté éducative, et, qu’à ce titre, ils concourent directement aux missions du service public de
l’éducation 13 , mais ce à des degrés et niveaux très divers. En pratique, à l’exception de l’infirmière, de
l’assistante sociale et du COP, peu d’entre eux ont la possibilité, dans le cadre de leurs missions, de
participer à des actions éducatives, au sens strict du terme.
11 Cf. § 4.4. Faire un plan de classe.
12 Personnels ATOSS : Personnels Administratifs, Techniques, Ouvriers, de Santé, et de Service (y compris les personnels
d’Encadrement Administratif). Ces personnels sont titulaires du service public. Ils sont chargés de contribuer à la qualité de
l’accueil et du cadre de vie, à assurer la sécurité, le service de restauration, la protection sanitaire et sociale, et, dans les
internats, l’hébergement des élèves. Ils contribuent à assurer, sous l’autorité du chef d’établissement, le fonctionnement de des
établissements scolaires. www.education.gouv.fr/sec/chefdet : Fiche 13, Les personnels ATOSS, p. 104
13 www.education.gouv.fr/sec/chefdet : Fiche 13, Les personnels ATOSS, p. 104.

* Pour autant, leur action reste déterminante à de multiples points de vue et mérite qu’on la
considère sérieusement. Imaginez-vous cinq minutes en train de nettoyer votre propre salle ou les
toilettes de la salle des professeurs de la main droite, tout en confiant à vos jambes le soin d’aller
chercher votre courrier. Votre main gauche se charge alors de répondre au téléphone, tandis que
votre autre main gauche répare votre matériel audio ou vidéo. Allez-vous réussir à préparer vos
travaux pratiques seul et gérer toutes les subtilités administratives qui entourent votre carrière à l’aide
de votre seule bouche, ou envisagerez-vous de vous faire greffer une nouvelle main droite ? A moins
que vous ne préfériez une paire d’oreilles articulées ? Pas fastoche… Alors, pourriez-vous vraiment
enseigner sans eux ? Et nous ne parlons là que des tâches qui touchent directement les personnels
enseignants. C’est la qualité de leur travail de tous les jours qui nous permet de travailler dans de
bonnes conditions. C’est pourquoi nous devons mettre un point d’honneur à apprendre à nos élèves à
respecter leur travail, y compris dans les couloirs et dans la cour, même si parfois les locaux que nous
occupons ne permettent pas vraiment d’apprécier leur travail à leur juste valeur…
* Notez par ailleurs qu’en matière de discipline, les personnels ATOSS, qu’ils soient témoins ou
victimes d’une faute commise par un élève, ont la possibilité de demander aux personnels d’éducation
ou de direction que des mesures soient prises pour punir l’élève incriminé 14 .
2.5. La Direction
Principal / Proviseur ; Principal adjoint / Proviseur adjoint.
Directeur de la SEGPA ; Agent comptable
* « Je n’ai pourtant rien fait de mal… » voilà sans doute ce qu’une part du jeune professeur ne peut
s’empêcher de penser, alors qu’il frappe pour la première fois de sa carrière à la porte du bureau de
son chef d’établissement. Car pour cette part d’indicible qu’il conserve du passé, le principal ou le
proviseur est souvent celui qu’on ne doit pas avoir vu d’aussi près si l’on veut attester d’une scolarité
sans heurt.
* Et chacun sait que la légende naît de la réalité. Le chef d’établissement est en effet le garant du
respect des droits et des devoirs de tous les membres de la communauté scolaire et assure
l’application du règlement intérieur. Il peut intervenir dans le règlement de certains conflits, et recevoir
14 A ce propos, ne pas confondre sanctions disciplinaires et punitions scolaires. Voir à ce sujet, § 2.5. La Direction.

dans son bureau l’élève fautif, accompagné ou non de ses parents ou tuteurs légaux, en présence ou
non d’un ou plusieurs membres de l’équipe éducative 15 . Cette « convocation » qui fait tant frémir ne
donne pas nécessairement lieu à la mise en place d’une sanction disciplinaire – le chef
d’établissement en jugera. Elle peut simplement servir à insister sur la gravité des faits reprochés, et
utiliser le cadre solennel du fameux bureau pour marquer les esprits pour, dans certains cas, obtenir
un engagement écrit de l’élève sur des objectifs précis en termes de comportement. C’est ce que l’on
appelle une mesure de prévention.
* Mais en matière disciplinaire, cette entrevue, qui aura permis à l’élève de s’expliquer et de se
défendre, peut donc aussi donner lieu à un avertissement, un blâme 16 ou une exclusion temporaire de
huit jours au plus de l’établissement que le chef d’établissement peut prononcer seul. Lorsqu’il requiert
une sanction plus grave à l’encontre de l’élève, il saisit le conseil de discipline 17 qui se prononce.
* Le passage dans le bureau du chef d’établissement marque également une étape de choix dans la
carrière scolaire de l’élève dont la liste des méfaits s’allonge en moins de temps qu’il n’en faut pour en
parler. La loi ne prévoit pas pourtant qu’une réponse plus musclée soit donnée à chaque nouveau fait
d’indiscipline venant d’un même élève. Bien au contraire, elle stipule que cette réponse doit être
graduée en fonction de la gravité du manquement à la règle et non en fonction de la longueur de la
liste établie par le candidat au record. Cependant, dans le cas d’une accumulation significative de
fautes, l’entrevue avec le chef d’établissement permet de tirer la sonnette d’alarme et d’alerter les
parents plus que les seules punitions scolaires 18 ne sauraient parfois le faire.
* Les textes officiels établissent en effet une distinction précise entre punitions scolaires et
sanctions disciplinaires. Les sanctions disciplinaires concernent les comportements dangereux ou
particulièrement irrespectueux (atteintes aux personnes et aux biens) et relèvent du chef
d’établissement (qui, le plus souvent, en prend connaissance après lecture d’un rapport écrit rédigé
par le personnel témoin ou victime de l’incident) ou du conseil de discipline. Les punitions scolaires
concernent quant à elles essentiellement les manquements de moindre gravité, et sont décidées en
réponse immédiate par des personnels de l’établissement 19 .
15
On parle d’équipe éducative lorsque l’on évoque l’ensemble des personnels de l’établissement, y compris les personnels
ATOSS et de direction.
16
Le blâme constitue une réprimande, un rappel à l’ordre verbal et solennel qui explicite la faute et met l’élève en mesure de la
comprendre et de s’en excuser (Circulaire n°2000-105 du 11 juillet 2000 sur l’organisation des procédures disciplinaires dans
les collèges, les lycées et les établissements régionaux d’enseignement adapté ou EREA).
17
Le conseil de discipline est une commission de l’établissement émanant du conseil d’administration. Il comprend le chef
d’établissement, son adjoint, un conseiller principal d’éducation désigné par le conseil d’administration sur proposition du chef
d’établissement, le gestionnaire, cinq représentants des personnels dont quatre au titre des personnels d’enseignement et
d’éducation et un au titre des personnels administratifs, techniques, sociaux et de santé, ouvriers et de service, trois
représentants des parents d’élèves et deux représentants des élèves dans les collèges, deux représentants de parents d’élèves
et trois représentants des élèves dans les lycées. Le conseil de discipline est présidé par le chef d’établissement ou, en cas
d’absence de celui-ci, par son adjoint. Le conseil de discipline peut, sur rapport du chef d’établissement, prononcer l’exclusion
temporaire supérieure à huit jours et l’exclusion définitive de l’établissement. Toutefois, l’exclusion temporaire ne peut excéder
la durée d’un mois. En outre, dès l’instant où le conseil de discipline a été saisi par le chef d’établissement, il peut prononcer les
mêmes sanctions que lui, ainsi que toutes les sanctions prévues au règlement intérieur. Le conseil de discipline peut également
prescrire les mesures de prévention, de réparation et d’accompagnement prévues au règlement intérieur. Toute sanction,
hormis l'exclusion définitive, est effacée du dossier administratif de l'élève au bout d'un an. (Circulaire n°2004-176 du 19 octobre
2004 sur les procédures disciplinaires dans les Etablissements Publics Locaux d’Enseignement ou EPLE)
18
Voir à ce propos la liste indicative des punitions scolaires, prévue par la circulaire n°2000-105 du 11 juillet 2000, § 5.1. Ne pas
faire n’importe quoi
19
Qu’il s’agisse de personnels de direction, d’éducation, de surveillance ou des enseignants. Les punitions scolaires peuvent
également être prononcées, sur proposition d’un autre membre de la communauté éducative, par les personnels de direction et
d’éducation. Cf. § 5.1. Ne pas faire n’importe quoi ; et § 5.2. « Action, réaction ! »

* Ceci étant, loin des clichés modernes de la télé-réalité, le chef d’établissement n’est pas croque-
mitaine à plein temps. Il tient plus en fait du dragon à trois têtes que du Père Fouettard. Il préside le
conseil d’administration, dont il anime les travaux et exécute les délibérations, ainsi que la commission
permanente 20 , les conseils de classe, et, dans les lycées, le conseil des délégués des élèves. Il
prépare le budget et rend compte de la gestion de l’établissement aux autorités de tutelle. Il participe
activement à l’élaboration du projet d’établissement.
* Sur le plan pédagogique, il est le garant du bon fonctionnement de l’établissement, assure la mise
en place et la répartition des enseignements, veille à leur déroulement et arrête les emplois du temps.
En ce qui concerne l’action éducative, il répartit les élèves dans les classes, et prend les décisions
finales relatives à leur orientation à l’issu du conseil de classe 21 . Notre homme a donc plus d’un chat à
fouetter. Une sorte d’ogre multicarte en somme.
* Enfin, bien évidemment, le chef d’établissement, comme son nom l’indique, a autorité sur
l’ensemble des personnels de l’établissement, ce qui a tôt fait d’inspirer autant de terreur chez ces
derniers que parmi les élèves, et donne envie aux uns comme aux autres de créer autant de distance
que possible entre lui et eux. Ce qui est peut-être un tort, car ce que son nom n’indique pas, c’est son
parcours professionnel. Tous les chefs d’établissements sont en effet d’anciens enseignants ou CPE,
qui, avant d’obtenir la clé du Saint des Saints, ont traversé les mêmes situations que nous, et il est fort
à parier qu’ils s’en souviennent encore. Chacun peut donc se risquer à frapper à sa porte à la
recherche de conseils ou d’une simple oreille attentive sans peur de voir sa note administrative 22
diminuer.
* A moins qu’il n’ait été frappé d’amnésie à l’obtention du
concours, auquel cas il décidera peut-être de faire de vous
son quatre heure. N’y voyez pas alors, comme le dit la
légende, une incapacité physique entre ces deux corps de
l’Education Nationale à communiquer entre eux, mais
plutôt une incompatibilité d’humeurs ou de caractères
entre personnes. Ce qui est vrai pour l’équipe
pédagogique l’est aussi pour la hiérarchie, évitez
généralités et catastrophisme, c’est long une carrière
d’enseignant !
20 La commission permanente est une formation restreinte du conseil d’administration. Elle constitue la chambre d’instruction
préalable des dossiers soumis à l’examen du CA. Elle comprend, dans les collèges et les lycées, les représentants de
l’administration (le chef d’établissement, son adjoint, le gestionnaire, le CPE), le représentant de la collectivité de rattachement,
l’un des représentants de la commune siège, cinq des représentants des personnels (quatre au titre des personnels
d’enseignement, de direction, d’éducation, de surveillance ou de documentation et un au titre des personnels ATOSS), cinq des
représentants des usagers répartis différemment selon l’établissement (à savoir, quatre représentants des parents d’élèves
dans les collèges, et trois représentants des parents d’élèves et deux des élèves dans les lycées). La commission permanente
est présidée par le chef d’établissement. www.education.gouv.fr/sec/chefdet : Fiche 4, La commission permanente, p. 34.
21 www.education.gouv.fr/sec/chefdet : Fiche 5, Le chef d’établissement, pp. 39, 41 et 42.
22 La note administrative vise à évaluer le rôle joué par l’enseignant au sein de l’établissement, son apport au fonctionnement
de la communauté éducative, la manière dont il applique les règles régissant la vie de l’établissement, son sens du travail en
équipe et la qualité de ses relations avec l’ensemble de ses interlocuteurs, dont en premier lieu sa hiérarchie et ses collègues.
Elle est comprise entre 0 et 40, et est arrêtée par le recteur d’académie sur proposition du proviseur ou du principal de
l’établissement, accompagnée d’une appréciation générale sur la manière de servir. La note administrative est additionnée à la
note pédagogique (qui porte sur la qualité et l’efficacité de l’enseignement dispensé) pour donner la note globale finalement
attribuée à l’enseignant. www.education.gouv.fr/sec/chefdet : Fiche 12, Les personnels enseignants, p. 93.

! "
3.1. De la pédagogie : trucs et astuces.
La pédagogie doit, dans la mesure du possible, être adaptée au public visé. Si un élève ne tient pas
en place et cherche à transformer votre salle en véritable dance floor, peut-être est-ce à cause des
activités qui ne lui conviennent pas : problème de concentration, de consignes floues, de sujets peu
attrayants… Peut-être pas, mais peut-être quand même… qui ne tente rien n’a rien. De la manière
dont vous choisirez d’enseigner dépendra en grande partie l’ambiance de vos classes.
* Avant tout, il faut éviter de prendre les instructions officielles au pied de la lettre, mais plutôt les
interpréter en fonction des situations rencontrées. Préférez donc la pédagogie différenciée à
l’enseignement de masse. Adaptez-vous à l’élève, prenez-le là où il en est afin de l’emmener plus
haut. S’il est essentiel que tous acquièrent les mêmes savoirs et compétences, au final, il reste tout à
fait possible d’adapter à chacun les moyens mis en œuvre, ainsi que la durée de l’apprentissage
prévue pour y arriver. Mais attention, c’est un travail qui demande énormément d’efforts et de suivi, et
qui est malheureusement très difficile à gérer sur l’ensemble des classes.
* Par ailleurs, les objectifs du cours doivent être clairs, la démarche également et le cours rythmé
(activités variées : oral / écrit / recherches d’informations). L’élève doit savoir où il va. Si le groupe suit
le rythme imposé, celui qui s’en moque et rêverait d’un championnat international d’avions en papier
ne peut que suivre le mouvement, même s’il choisit de le subir et de ne pas progresser. Ce qui ne
veut surtout pas dire qu’il faut le laisser de côté pour peu qu’il se tienne tranquille. Nous y reviendrons
plus en détails au chapitre 3.2 : Evaluation et motivation.
* N’hésitez pas à ritualiser la démarche, pour certaines activités au moins, pour que l’élève avance
en terrain connu le plus souvent. Si la structure est apparente, connue, elle est rassurante. Evitez
la révolution pédagogique à chaque séance en croyant bien faire.
* Mais si instituer des rituels est indéniablement une
démarche payante avec des élèves en difficultés, attention à ne
pas faire de votre cours un club de bridge ou une leçon de
tricot. Pensez à varier les activités pour impliquer davantage les
élèves ou les réveiller parfois.
* Ne vous entêtez pas à poursuivre un cours qui ne marche
pas, une préparation qui ne fonctionne pas. Soyez raisonnable
et honnête avec vous-même. Trouvez rapidement une
conclusion intelligente et enchaînez sur autre chose.
* Lors de la préparation du cours, prenez en compte l’heure à laquelle il doit avoir lieu. On ne peut
pas attendre la même chose d’un élève de 8h à 9h et de 16h à 17h. A certaines heures, il vaut mieux

prévoir un petit travail écrit qui permet aux élèves de se concentrer sur leur feuille sans être tenter de
trop bavarder avec leur voisin.
* Attention à la gestion du temps, il faut impérativement finir le cours à l’heure pour que les élèves
aient le temps de copier correctement ce qui est au tableau, de prendre leurs devoirs et de ranger
leurs affaires sans être en retard au cours suivant, c’est une question de respect envers l’élève et
envers le collègue qui les a ensuite.
* Apprenez à vous adapter et à tirer parti de toutes les situations qui peuvent survenir lors du cours
et qui pourraient le déstabiliser, démarche particulièrement utile en cours de langue vivante (Par
exemple, « Bidule n’a pas son livre », ou « Machine est subitement malade » « Savez vous le dire
en allemand ? »). Ne restez pas enchaîné à votre préparation. Détendez-vous.
* Quel que soit le niveau auquel vous
enseignez, n’hésitez pas à faire le point sur les
méthodes que vos élèves utilisent pour
apprendre une leçon, rédiger un court texte,
déchiffrer une image, etc. Bon nombre de
lacunes peuvent être corrigées par ce seul
travail. On part trop souvent du principe qu’un
élève d’un âge donné doit maîtriser tel ou tel
savoir faire élémentaire. Or, aussi surprenant
que cela puisse paraître, nombreux sont les
élèves – y compris en fin de collège ou au lycée
– qui ne savent pas apprendre du vocabulaire
ou faire une soustraction par exemple, choses
qui doivent pourtant paraître évidentes à leur
niveau. Ne présumez donc jamais des acquis
méthodologique d’une classe ou d’un élève, évaluez les et resserrez les boulons. Et plutôt que de
maudire vos prédécesseurs ouvertement (« mais qu’avez-vous fait l’année dernière ! »), expliquez,
réexpliquez les choses. N’oubliez pas non plus que ce sont ces méthodes d’apprentissage ou
d’organisation qui permettront à un élève d’aller au bout de ses ambitions, pas une page d’exercices
supplémentaires.
* N’hésitez pas à redéfinir régulièrement votre niveau d’exigence. On ne peut pas obtenir les mêmes
choses de tous les élèves d’une même classe, ni de toutes les classes d’un même niveau. Dans
certaines, il sera parfois préférable de travailler sur un point exotique de civilisation ou sur des
supports plus légers le temps de remobiliser et de remotiver tout le monde.
* Avec tout ce que cela comporte de « si » et de « mais », gardez en tête qu’il faut essayer de
s’occuper de chaque élève à un moment ou à un autre au cours de l’heure, ne délaissez personne.
Trouvez un moyen de vous adresser à chacun par son nom au moins une fois pendant le cours. Ça
réveille celui que l’on appelle, et ça peut laisser entendre que vous vous intéressez à lui. Non, l’appel
ne compte pas !

* Efforcez-vous de trouver des moyens de prendre en compte et de stimuler la participation orale 23 ,
de rendre tout le monde ou un maximum d’élèves actifs par les répétitions, les re-formulations…
* Pour les langues vivantes, intensifiez le travail de répétition qui aide à la mémorisation : petits
poèmes, dialogues ou scénettes écrites par les élèves. Ils adorent ça !
* Respectez toute prise de parole, même si dès les premières syllabes vous devinez que l’élève
passe à côté du sujet. Chacun doit sentir qu’il peut tenter sa chance sans risquer de se faire atomiser
pour une broutille. Réussir à prendre confiance en soi est l’un des enjeux majeurs de l’adolescence,
alors filez leur un p’tit coup de pouce !
* Mais avant tout, et quel que soit le type de situation rencontrée, ne soyez pas
avare en chaudoudoux 24 ! Positivez, encouragez, félicitez, récompensez autant
que possible, sans tomber dans l’excès bien entendu. Même les petites victoires
ne doivent pas passer inaperçues, en particulier celles des élèves en difficulté.
Apprenez leur ce qu’est le goût de la réussite !
* A l’écrit, utilisez une couleur verte ou bleue pour montrer ce qui est bon ou positif ; à l’oral, pensez
à souligner les plus petites prises de paroles d’un geste ou d’un mot. Au passage, amis anglicistes,
apprenez à dire autre chose que l’inévitable « Gooooooooooood ! » 25 . Variez les plaisirs !
Il peut arriver qu’un élève ne soit pas capable de tenir en place tant le fossé entre ses besoins et le
système scolaire proposé est important, et ce malgré vos efforts pour adapter votre pratique à son
profil 26 . Dans ce cas, pour le calmer et regagner un tant soit peu son attention, n’hésitez pas à lui
confier parfois des tâches en marge du cours :
* Remplir le billet d’absence, faire de lui le secrétaire de séance (comptabilité des prises de parole
des camarades, tenue du classeur de classe, etc.), aller chercher les craies dont vous avez besoin
maintenant (ce qui peut le mettre en valeur. Vous avez besoin de lui !).
* Mais n’hésitez pas non plus à lui faire répéter un énoncé simple en le prévenant avant pour qu’il
soit attentif et en l’aidant au besoin. A ce propos les rituels aident les élèves très en difficultés à se
sentir parfois un peu rassurés à force de redites 27 .
* Cherchez à le valoriser et félicitez le souvent, mais sans manière excessive, lorsqu’il réussit
quelque chose, même modestement, qui prouve qu’il suit et qu’il essaie de comprendre.
23 Cf. § 3.2. Evaluation et motivation.
24 Le conte chaud et doux des Chaudoudoux, de Claude Steiner, édité chez InterEditions, 2006. A lire absolument ! « Les
Chaudoudoux étaient très appréciés. Chaque fois que quelqu’un en recevait un, il se sentait chaud et doux de partout. »
25 Traduction approximative : « Biiiiiiieeeeeeeeeeeeeeeeeennnnn ! »
26 Voir à ce propos § 3.3. Enseigner en SEGPA
27 Cf. § 4.2. L’accueil et le départ des élèves

3.2. Evaluation et motivation
La note est incontestablement la clé de voûte du système éducatif français. Note après note, le
parcours scolaire d’un élève se construit, son projet d’orientation prend forme. De toute évidence,
notre culture est celle du résultat, les mathématiques sont la langue officielle de l’enseignement. Mais
il faut reconnaître que les chiffres n’ont pas le pouvoir des mots, et les méthodes d’évaluation comme
les objectifs à atteindre ne sont pas toujours très clairs pour les élèves comme pour leurs parents.
Dans ce contexte, tous imaginent volontiers le professeur lancer ses copies du haut d’un escalier,
laissant les courants d’air décider de leur sort : les plus hautes marches accueilleront les meilleures
notes, le palier se chargera de baisser la moyenne de classe. Transmise de génération en génération,
cette anecdote invraisemblable rend bien compte du flou dans lequel nagent les uns et les autres en
matière d’évaluation, que l’on appelle communément « interrogation ». Le mot, loin d’être anodin,
décrit parfaitement ce que bon nombre d’élèves croient savoir de l’exercice. Il s’agit davantage en ces
termes d’étaler précipitamment ses connaissances sur une page vierge que de démontrer la qualité
d’un savoir-faire ou la précision d’un savoir. Cette incompréhension peut expliquer à elle seule le
manque d’efforts d’une part de la population scolaire, et génère fréquemment frustration, colère et
agressivité.
Pour l’enseignant, l’évaluation au quotidien est avant tout un moyen de mesurer les progrès de
chacun afin d’ajuster son enseignement au mieux. Elle reste donc un acte pédagogique essentiel.
Mais pour tout ce qu’elle peut engendrer de négatif, il faut trouver les moyens de la préparer, de
l’accompagner et de l’expliquer afin d’en tirer chaque fois un vrai bénéfice, quelle que soit la note. Ce
chapitre expose donc quelques pratiques mises en œuvre autour de l’évaluation pour focaliser
l’attention de l’élève sur sa marge de progression, et les outils méthodologiques à sa disposition pour
combler ses lacunes, afin de ne pas en rester au résultat obtenu.
3.2.1. Quelques principes
* Il existe deux types d’évaluation : formative et sommative. L’évaluation formative permet à l’élève
de faire le point sur les objectifs qu’il a atteints en terme de savoirs et de savoir-faire au cours d’une
séquence d’apprentissage. Elle peut être suivie d’activités de remédiation. L’ensemble n’est pas
nécessairement noté. L’évaluation sommative a lieu à la fin de la séquence. Il s’agit d’un bilan noté.
* Les évaluations orales et écrites doivent répondre à des critères distincts. Les modalités de mise
en œuvre et de notation sont également différentes (durée, objectifs à atteindre, barème).
* Une note chiffrée concerne un devoir bien déterminé effectué à un instant précis, et rend compte
d’un travail donné, il ne s’agit pas de juger un élève et de fournir un jugement de valeur sur sa
personne « vous ne ferez jamais rien !». Jusqu’à preuve du contraire, vous n’avez pas de don
d’extralucide. Restez donc bienveillant et positif dans vos appréciations.
* De même, sachez qu’il n’est pas permis de baisser la note d’un devoir ou d’y attribuer un zéro en
!

aison du comportement déplacé d’un élève ou d’une absence injustifiée 28 . Il reste possible de n’y
accorder aucune note, et de prendre d’autres mesures, telles qu’une punition ou une sanction
disciplinaire en fonction de la gravité de la situation 29 .
* Par ailleurs, un élève absent lors d’un contrôle n’est pas dispensé pour autant ! Il peut composer à
son retour. Cette règle de fonctionnement peut être instituée dès le début de l’année pour la rendre
plus acceptable quand le cas de figure se présente. L’élève peut composer soit au fond de votre
classe si les activités le permettent, ou dans la salle d’un collègue qui voudra bien l’accueillir pour
l’occasion.
* Les critères d’évaluation doivent être connus ou facilement identifiables par l’élève. La consigne de
travail doit être le plus clair possible. Lors d’un contrôle, l’élève doit pouvoir faire appel à vous s’il ne
comprend pas cette consigne.
* En langues vivantes, lors d’un contrôle écrit, il peut être intéressant de laisser un espace de
liberté où l’élève pourra écrire ce que bon lui semble dans la langue du cours. Ce petit texte ou ces
quelques mots, qui auront un lien ou non avec les leçons étudiées en classe, vous permettront de voir
ce qu’il sait, ce qu’il n’a pas compris ou ses capacités à travailler en autonomie. Cette petite
production pourra être bonifiée d’un point ou deux et permettra à l’élève fort de montrer l’étendue de
ses connaissances et de se faire plaisir à la fin d’un contrôle qu’il aura peut-être trouvé facile, et
valorisera le travail de l’élève en difficultés. Cet espace renseigne également sur les différents
rythmes d’apprentissage au sein d’une même classe.
* Lors de la correction d’un devoir écrit, utilisez des couleurs différentes pour montrer aussi ce qui
est réussi ou en progrès, même faible. Essayez de trouver quelque chose à valoriser dans chaque
copie. Cette démarche incite les élèves à relire leur copie une fois notée et à prendre en compte les
remarques formulées par le professeur en appréciation. Gardez le rouge pour les vraies fautes, et
offrez vous de beaux crayons bleus et verts !
* Il est possible d’envisager des tests écrits réguliers (voire hebdomadaires) sur 5 ou 10 sur un point
du cours précédent ou de la séquence en cours, ceci pour encourager l’attention et l’apprentissage
régulier même si on s’approche du système de la carotte… Attention toutefois à la surcharge de
copies à corriger ! Pensez à des évaluations orales régulières (de préférence quotidiennes) pour les
cours de langues vivantes.
* Pour ce faire, donnez systématiquement du travail à préparer à la maison, mais en quantité
raisonnable. N’oubliez pas que les élèves n’étudient pas que votre matière et que leurs soirées
peuvent être bien longues après des journées souvent déjà bien chargées.
28 Circulaire n°2000-105 du 11 juillet 2000
29 Voir la distinction entre sanctions disciplinaires et punitions scolaires au § 2.5. La Direction. Voir la liste indicative des
punitions scolaires prévue par la circulaire n°2000-105 du 11 juillet 2000, § 5.1. Ne pas faire n’importe quoi

3.2.2. Coupon d’évaluation d’une prise de parole en continu (PPC)
* Dans les cours de langues vivantes, l’évaluation orale, qui traditionnellement a lieu en début
d’heure, porte le plus souvent sur le contenu de l’heure précédente. Habituellement, elle ne donne pas
l’occasion à l’enseignant de formuler une appréciation écrite que l’élève pourra garder dans son
classeur pour guider ses efforts à venir, et peut-être mieux réussir l’évaluation suivante. C’est
pourquoi il peut être intéressant de créer un coupon type qui fournira à l’élève interrogé un compte
rendu de ses erreurs comme des points forts.
* Dans le coupon que nous proposons ici 30 , utilisé au quotidien dans nos classes d’anglais comme
d’espagnol, la note sur 20 est divisée en quatre critères distincts : Prononciation ; correction
grammaticale ; richesse du vocabulaire ; respect des objectifs. Chacun de ces critères est noté sur
cinq points. Alors que l’élève s’exprime en début d’heure, le professeur prend des notes dans la partie
« remarques / points à travailler », y inscrit par exemple des remarques sur la phonologie, des erreurs
de syntaxe mais il y souligne également des points positifs, les progrès effectués, etc.
!!!! " #
$ % % & ! """" #
' ( ) * & +
, &
' *- . +
( % &
! " #### "
! " # " # $"
%& & "
* Au cours de l’évaluation, le reste de la classe écoute attentivement et se prépare à réagir à la
demande du professeur. En cours d’évaluation ou une fois la PPC achevée, un ou plusieurs élèves
prennent la parole pour pointer les petits défauts, les grosses lacunes, aider, corriger et comprendre
ensemble comment réussir l’exercice « il aurait dû dire ça », « il aurait pu le dire comme ça ». Cette
partie peut d’ailleurs être parfaitement menée dans la langue du cours.
* Insistez également pour que le positif soit remarqué et souligné par la classe : « elle a bien appris
sa leçon », « c’est bien meilleur que la fois précédente », « il a ajouté des éléments nouveaux », etc.
Montrer ce qui est bien, c’est montrer ce que vous attendez d’eux. Vous posez ainsi des jalons
30 Ce document est disponible en téléchargement au format réel dans la rubrique « Ressources / Anglais » et « Ressources /
Espagnol » de La Toile du Petit Scarabée : http://petitscarabee.multimaths.net/
!

méthodologiques. Au passage, la personne interrogée le ressent positivement et se sent plus en
confiance.
* Le coupon sert ensuite de support au professeur pour expliquer la note finale et indiquer les points
à travailler pour progresser. Cette explication pourra avoir lieu en toute fin d’heure et ne dépassera
pas une minute. L’élève consciencieux se servira enfin de cette trace écrite pour travailler et corriger
ses erreurs dans l’optique d’une prochaine évaluation.
3.2.3. Fiche de participation orale dynamique
* Les instructions officielles n’ont cessé d’insister ces dernières années pour que l’élève soit replacé
au centre de son apprentissage. Dans l’enseignement des langues vivantes, ceci implique en clair que
le cours le mène vers toujours plus d’autonomie, dans l’expression écrite comme orale, au travers
d’activités qui feront naître des besoins langagiers que l’enseignant pourra satisfaire sans jamais
revenir au cours magistral, désormais proscrit. La théorie est très séduisante, mais encore faut-il que
l’élève soit motivé pour tout cela. Surtout à l’oral, où les difficultés de prononciation peuvent provoquer
gêne ou moqueries. Certains élèves aphones évoquent alors leur grande timidité, d’autres avouent
clairement ne pas voir l’intérêt de participer. Certaines classes se transforment bientôt en dortoir où
seule une poignée d’élèves se manifestent. L’ambiance y est pesante, les bavardages inévitables.
Date
Excellent!
4 pts
Points de participation Sous totaux Pénalités
Very good!
3 pts
Good!
2 pts
Ok…
1 pt
E VG G O Sérieux
Respect des
Autres
/ - 2 - 4 - 6 - 2 - 4 - 6
/ - 2 - 4 - 6 - 2 - 4 - 6
/ - 2 - 4 - 6 - 2 - 4 - 6
* La fiche de participation dynamique 31 que nous proposons ici a justement été conçue pour fournir
aux muets comme aux bavards une raison valable d’essayer au moins un peu : la possibilité d’obtenir
la note maximale, et ce, quelles que soient leurs résultats habituels ou leurs capacités, s’ils tiennent
les objectifs qu’ils auront définis individuellement avec le professeur. Au fil des semaines et des
fiches, le principe fait que la fréquence et la qualité de leur expression s’améliorent presque
inévitablement.
* Les objectifs, fixés à la semaine ou au cours selon chacun, correspondent à un total de points de
31 Ce document, accompagné d’un mode d’emploi détaillé et des fiches méthodologiques utilisées en classe pour l’expliquer,
est disponible en téléchargement au format réel dans la rubrique « Ressources / Anglais » et « Ressources / Espagnol » de La
Toile du Petit Scarabée : http://petitscarabee.multimaths.net/

participation que l’élève comptabilise lorsqu’il s’exprime pendant l’heure de cours, et qu’il reporte sur
sa fiche individuelle sur indication du professeur. Ainsi l’élève obtient un Excellent! (soit 4 points)
lorsqu’il construit une ou plusieurs phrases complexes, seul ou avec l’aide du tableau (phrases qui
comportent soit une relative, soit un ou plusieurs mots de liaison intéressants). Il place un bâton dans
la colonne Very good! (soit 3 points) lorsqu’il construit une phrase simple de très bonne qualité ou
lorsqu’il répète une phrase complexe. Un Good! (soit 2 points) récompense toute tentative
d’expression qui s’éloigne la syllabe unique, une phrase simple par exemple, même erronée. Enfin, il
note un Ok… (soit 1 point) lorsqu’il lit une consigne, donne un mot de vocabulaire ou une explication,
ou encore lorsqu’il apporte de l’aide à un camarade (ces critères sont détaillés au travers d’une fiche
méthodologique réalisée en classe en tout début d’année.).
* Cette fiche met également l’accent sur le sérieux et le respect des autres car elle permet de
gérer des problèmes quotidiens qui, s’ils ne sont pas canalisés, peuvent poser des problèmes et
empêcher le bon déroulement du cours (retards systématiques, travail non fait, absences non
justifiées, prise de parole intempestive…), ceci pour insister sur le fait que la participation en classe
ne peut être véritablement productive que si elle participe d’une attitude générale, nécessairement
sérieuse et constructive, tournée vers le progrès. Puisque l’objectif fixé est raisonnable, il convient
donc à chacun de prendre soin de respecter toutes les règles de la classe pour aller de l’avant. Il est
ainsi possible de perdre des points en cas de retard intempestif, ou de bavardage incessant 32 .
* De même, un élève qui accaparerait la parole ou qui la prendrait sans lever la main se verrait
sanctionné de 2, 4 ou 6 points, en fonction du nombre ou de la gravité des infractions constatées.
Comme pour les points de participation gagnés, les points de pénalités perdus sont indiqués par le
professeur, qui aura tout de même pris soin d’avertir l’élève et de le rappeler à l’ordre avant que la
sanction ne tombe. Il ne s’agit pas là simplement de taper sur les doigts d’un bavard ou d’un
retardataire : ces deux colonnes (sérieux, respect des autres) précisent le règlement intérieur de la
classe et le réactivent au quotidien, fournissant au passage une base concrète sur laquelle discuter
calmement en cas de faux pas.
* Ainsi cette fiche de participation est dynamique à plus d’un titre. Dynamique pour l’élève qui se
doit de construire des énoncés toujours plus complexes s’il souhaite remplir ses objectifs, mais
également dynamique pour l’enseignant qui, d’une part, doit bâtir son cours de telle sorte qu’il laisse
la part belle à l’expression orale, et qui, d’autre part, doit récompenser l’énoncé produit par un mot, et
répartir au mieux la parole dans la classe pour permettre à tout le monde de s’exprimer et de
progresser.
* Attention tout de même à l’excès, car si les objectifs individuels peuvent être réévalués à la hausse
régulièrement, cette surenchère ne peut être systématique. Chacun doit pouvoir progresser à son
rythme. Certains élèves auront atteint au bout de seulement quelques semaines un seuil raisonnable
qui ne bougera plus, ou très peu. D’autres auront une progression plus lente, et continueront
d’évoluer, fiche après fiche. A défaut, des objectifs trop élevés deviennent vite décourageants et
peuvent produire l’effet tout à fait inverse de celui espéré. La difficulté pour l’enseignant est d’atteindre
un certain équilibre au sein de la classe, qui permettra à chacun de s’exprimer suffisamment sans
32 Voir un exemple de fiche de suivi sur laquelle sont répertoriés les pénalités : § 5.2.3. Ne rions plus

éclamer la parole à tout va. Quoi qu’il en soit, lorsque les objectifs seront effectivement réévalués,
l’accent devra chaque fois être mis sur la qualité plutôt que sur la quantité (un élève qui souhaite
obtenir 6 points peut viser 2 Very good! plutôt que 3 Good!).
* L’expérience montre que cette fiche fonctionne et donne des résultats tout à fait surprenants chez
des élèves qui avaient cessé de participer depuis des mois, et qui reprennent peu à peu confiance en
eux, focalisés sur leur propre expression et ainsi libérés de l’impression de compétition qui avait pu
s’instaurer avec les autres élèves de la classe. Les élèves les plus à l’aise à l’oral apprennent quant à
eux à canaliser leur énergie pour construire leur expression, et cessent de vouloir participer le plus
pour participer le mieux.
3.2.4. Fiche d’objectifs avant une évaluation écrite
* Annoncer une date de contrôle – que l’on peut d’ailleurs fixer avec les élèves en fonction des
autres échéances de la classe, les autres professeurs donnent eux aussi des contrôles ! – c’est
annoncer une période de révisions que tous ne savent pas aborder facilement. En 6 e comme en 5 e ,
bon nombre ignorent ce que « réviser » veut dire au juste. Certains imaginent honnêtement que relire
la dernière leçon suffira, d’autres vont réapprendre des pages de leçon antérieures à la dernière
séquence et passer des heures à s’exercer inutilement. C’est pourquoi il faut travailler avec eux – et
peut-être même avec des élèves plus âgés – dès que possible sur les méthodes élémentaires de
travail à la maison.
– –
/ ( ) 0 1&. ,) 2( . 0 3 & )
Lessons Folder Class Book Workbook
PART 2: Lesson 11: “Where were you?”
PART 2: Lesson 12: “Did you have a nice
weekend?”
diary
-
pp. 102 – 103
pp. 104 – 105
Vocabulary Folder Class Book
Word Bank: Lessons 11 and 12.
Question Words.
Talk about your weekend.
-
G 18
diary
GRAMMAR Folder
Question Words.
Le prétérit simple [BE / verbes réguliers et
irréguliers]
G 18
G 05
-
-
-
Class Book:
Grammar Box
-
pp. 103 & 105
pp. 86 – 87
pp. 88 – 89
Workbook:
Word Bank
pp. 160 – 161
-
p. 88
Workbook:
Look & Learn
-
pp. 87 & 89

* Le principe de la fiche d’objectifs avant contrôle est justement de leur montrer ce que vous
attendez d’eux précisément, ainsi que les supports qu’ils doivent consulter pour être au point pour le
jour J. Lors de la première distribution, elle est longuement expliquée. Les élèves sont invités à aller
voir immédiatement les pages indiquées pour constater qu’il s’agit effectivement des leçons vues
ensemble lors des séances précédentes.
* Ces temps d’explication peuvent sembler bien longs, car il n’est pas question d’y glisser une
quelconque activité en langue étrangère ou un problème de mathématiques. Mais c’est justement bien
souvent la qualité des méthodes de travail qui distingue un bon d’un mauvais élève. Prendre le temps
nécessaire d’expliquer les choses en détails en début d’année permet de s’assurer que tout le monde
a les connaissances suffisantes pour procéder correctement une fois la journée terminée. Les fiches
suivantes pourront ainsi être distribuées sans plus de cérémonie. Tout le monde gagne ainsi en
temps, et en efficacité.
* Dans certaines classes ou pour certains élèves qui ont une fâcheuse tendance à l’amnésie
passagère, on pourra faire viser la fiche par les parents pour s’assurer que les familles sont au
courant qu’il y a du travail à faire. Dans ce cas, faites noter un mot dans le carnet de correspondance
ou dans le cahier de texte à cet effet. Faites viser le mot et la fiche, on n’est jamais trop prudent.
* Le principe de la fiche d’objectifs avant une évaluation écrite n’est évidemment pas la panacée.
Elle peut néanmoins faire partie d’un travail plus vaste, notamment dans le cadre des études dirigées
en collège, ou au sein d’un projet pluridisciplinaire sur l’autonomie.
3.2.5. Fiche de remédiation après une évaluation écrite
* Rendre un contrôle ne doit pas se limiter à la distribution des notes et à l’élucidation des problèmes
posés lors de l’évaluation. C’est une heure de cours proprement dite, c'est-à-dire que les élèves
doivent y apprendre quelque chose de nouveau. Ce quelque chose peut tout simplement être
l’identification d’une ou plusieurs lacunes récurrentes.
* La plupart des manuels offrent à l’élève de multiples possibilités de résoudre par lui-même les
difficultés qu’il peut rencontrer sans avoir recours éternellement au professeur. Mais les entrées sont

parfois si nombreuses qu’il peut être difficile de s’y retrouver. La fiche « pansements et remèdes 33 »,
ainsi nommée car elle est utilisée en classe lors de la correction d’un test écrit, permet à l’élève aidé
de son professeur de cibler précisément les points qui lui posent problème pour ensuite travailler à les
résoudre en totale autonomie ou avec l’aide de ses parents. Les références indiquées dans le tableau
sont classées par item (sélectionnés par le professeur) et renvoient aux pages des leçons, aux divers
paragraphes explicatifs du manuel (ici, New Live 3 e , anglais LV1), ou encore aux fiches du classeur.
1.
2.
3.
45 6 7 8 7 ' 8 9
' . , *& & & ,., , : : & $ ;
Items
Les noms
dénombrables &
indénombrables /
Les noms
composés
Les articles :
Ø, THE, A / AN
Les adjectifs et
pronoms
possessifs.
Le génitif
Fautes récurrentes
repérées
[ signalées en rouge ]
Enoncés corrigés
[ correction en vert ]
Fiche
classeur
G 01
G 02
§ + pp
New Live
3e
§ 9,
pp. 151-152
G 03 § 11, p. 154
G 04
G 05
§ 10, p. 153
Le Robert &
Nathan
§ 2-11,
pp. 13-25
§ 14-17,
pp. 29-33
§ 19-21,
pp. 35-36
§ 22-24,
pp. 37-41.
* Ce tableau prend ensuite une place centrale dans le dispositif d’acquisition d’autonomie lors de la
correction des exercices d’expression écrite en langue vivante. Les principaux items étant numérotés,
le professeur n’a qu’à indiquer dans la marge, dans une couleur neutre telle que le vert, la ligne du
tableau concernée face à une faute ou une imprécision commise par l’élève. Il est ensuite en mesure
d’identifier seul sa faute, de la reprendre grâce aux références données et de se corriger.
3.3. Enseigner en SEGPA.
* Enseigner en SEGPA n’est pas chose facile quand on n’a pas été longuement formé à le faire
comme l’ont été les professeurs des écoles spécialisés qui officient dans ces classes. Et devant la
difficulté de notoriété publique, l’attitude de certaines équipes enseignantes n’est pas toujours des
plus sympathiques. Ainsi, il n’est pas rare qu’un professeur fraîchement nommé dans un
établissement lambda se voit confier la charge de la quasi-totalité des niveaux. Devant cette situation,
33 Ce document est disponible en téléchargement au format réel dans la rubrique « Ressources / Anglais » de La Toile du Petit
Scarabée : http://petitscarabee.multimaths.net/

et en l’absence de réelle formation adaptée aux enseignants venus de l’enseignement général, il
convient de connaître les spécificités de la Section d’Enseignement Général et Professionnel
Adapté 34 .
* Outre les instituteurs ou professeurs des écoles spécialisés et les professeurs de lycée
professionnel, les professeurs d’E.P.S., de langues vivantes, de physique chimie, de technologie ou
d’éducation artistique enseignent aux élèves de SEGPA 35 .
* Les élèves accueillis en SEGPA sont recrutés pour leurs grandes difficultés scolaires de la 6 e à la
3 e . Les groupes sont généralement faibles en nombre, de 10 à 16 élèves le plus souvent. Et
contrairement à ce qui se dit bêtement ici ou là, il ne s’agit en aucun cas de déficients mentaux.
Les élèves sont progressivement situés dans la perspective de préparation d'une formation
professionnelle qualifiante et diplômante. À l'issue de la classe de 3 e , leurs parcours se diversifient et
l'objectif pour chacun d'eux est d'accéder à « une qualification de niveau V 36 sanctionnée par un
diplôme professionnel en lycée professionnel ou en centre de formation d'apprentis 37 ».
* Il peut toutefois arriver que la SEGPA accueille « provisoirement » dans ses rangs des élèves
présentant des troubles du comportement, car les établissements adaptés, sensés les prendre en
charge, manquent généralement de place. La SEGPA représente alors la première étape vers une
orientation satisfaisante de ces élèves, qui devront parfois attendre de longs mois voire même des
années avant de pouvoir accéder à une prise en charge adaptée. (Inversement, l’affectation en
SEGPA étant conditionnée au consentement des parents qui peuvent donc parfaitement refuser, il
arrive très souvent que des élèves relevant pleinement de la SEGPA soient contraints de subir une
scolarité dans l’enseignement général jusqu’à l’âge de 16 ans. Les perspectives d’orientations
satisfaisantes sont alors bien minces. Ceci peut peut-être expliquer cela.)
* Mais en attendant cette décision d’affectation qui n’arrivera peut-être pas, il faut aussi faire face
aux particularités des autres élèves du groupe, et ne pas se contenter de leur présenter une page de
coloriage ou des mots croisés en attendant que la sonnerie vienne vous délivrer, comme il est bien
tentant de faire, même si ce n’est pas bien joli de l’avouer. Et c’est là que tout se complique.
34
Les sections des enseignements généraux et professionnels adaptés accueillent dans les collèges des élèves qui, en
raison de leurs difficultés scolaires, ne peuvent pas aborder un cursus scolaire ordinaire en sixième. La décision d'affectation
est prononcée soit à la fin de l'école élémentaire par la commission de circonscription préscolaire et élémentaire (CCPE), soit,
pour les élèves en échec scolaire important, au collège, par la commission de circonscription du second degré (CCSD). Les
enseignements dispensés sont adaptés aux élèves grâce à l'aménagement des situations, des supports et des rythmes
d'apprentissage. L'élève suit un enseignement général et technologique dans une classe à effectifs réduits et bénéficie d'un
soutien renforcé de l'équipe pédagogique. Les matières sont les mêmes qu'en cursus ordinaire et les élèves de la SEGPA et les
autres élèves du collège ont, de manière régulière, des activités communes. En classe de quatrième, l'élève aborde les notions
technologiques par l'expérimentation de différents champs professionnels, au cours d'ateliers (maçonnerie, horticulture,
entretien de locaux collectifs, etc.). En classe de troisième il devra opter pour une seule de ces disciplines. A la fin de ce cursus,
l'élève présente le certificat de formation générale à la place du brevet (CFG). Durant la scolarité, l'accès à la qualification, à
l'insertion sociale et professionnelle est favorisé par l'organisation de stages en entreprise. Après la troisième en SEGPA,
l'élève peut s'orienter vers un apprentissage (CAP en lycée professionnel). L’objectif est de réorienter les élèves dans le cursus
ordinaire dès que possible. http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F2326.xhtml
35
Il n’existe pas de programmes à proprement parler, mais des orientations pédagogiques ainsi que des documents
d’accompagnement sont disponibles dans la rubrique « Ressources / Anglais » de La Toile du Petit Scarabée :
http://petitscarabee.multimaths.net/
36 ère
NIVEAU V bis et VI = sorties sans qualification : niveau collège et 1 année de CAP ou BEP : NIVEAU V = niveau
BEP/CAP ; NIVEAU IV = niveau Bac.
37
B.O. 26 du 25 juin 1998 sur la Mise en oeuvre de la rénovation des enseignements généraux et professionnels adaptés dans
le second degré : http://www.education.gouv.fr/bo/1998/26/ensel.htm

* Tout d’abord, dans l’esprit de bon nombre d’élèves, les enseignants que l’on a « contraints » à
prendre en charge des classes de SEGPA sont des profs qu’on a punis parce qu’ils avaient fait
quelque chose de mal ailleurs, des mauvais profs qu’on ne sait plus où mettre donc en SEGPA, des
profs dont ce n’est pas l’activité professionnelle principale, etc. S’ils projettent ces idées sur nous,
c’est tout simplement dû à la réputation qui colle à la peau de toutes les sections d’enseignement
adapté depuis qu’elles existent, et qui d’ailleurs collait déjà à la peau des structures antérieures du
même type. « Si on nous met là parce qu’on est des nuls, les profs doivent pas être bien futés non
plus », c.q.f.d.
* Si vous avez décidé de faire autre chose de cette année en SEGPA qu’un épouvantable calvaire,
mieux vaut donc commencer par lutter contre cette idée. Première étape, oubliez que vous auriez pu
dire « non » si on vous avait demandé votre avis et prenez cette nouvelle comme un challenge. De
manière assez surprenante – mais pas tant que ça finalement – vous verrez bientôt que toutes les
démarches que vous parviendrez à mettre en place avec succès en SEGPA seront parfaitement
transposables à l’enseignement plus général.
* Relevez donc la tête, souriez, et montrez
un peu d’énergie et d’envie d’être avec eux –
ils sauront vous le rendre – car attention,
l’inverse est également très vrai. L’élève
perturbateur n’a pas tout à fait le même profil
en SEGPA. Il connaît le véritable échec
depuis bien plus longtemps que l’élève de
collège moyen, d’où une certaine rancune
envers l’institution scolaire et ceux qui la
représentent ; son parcours personnel est
plus difficile, parfois même effroyable, ce qui
ajoute tristesse et colère au cocktail, et pour
peu qu’il appartienne à cette catégorie d’élèves dont l’affectation dans un établissement adapté a été
repoussée aux calendres grecques, vous voilà en présence d’une personne qui réagira négativement
beaucoup plus vite, ira plus loin dans ses gestes et ses propos plus rapidement, bref, quelqu’un qu’il
faut traiter avec beaucoup de considération…
* En cas de dérapage avec ce type d’élèves très particulier, évitez à tout prix de vous emporter (oui,
je sais, c’est pas facile). Gardez bien à l’esprit que, pour toutes les raisons citées plus haut, celui qui
vient de décider de mettre un peu d’animation dans votre cours si morose à son goût, maîtrise
autrement mieux que vous les situations conflictuelles. Dans ce cas, puisque les limites auront sans
doute déjà été dépassées, préférez renvoyer l’élève sans trop de cérémonie mais dans les règles 38 .
L’incident ne pouvant se régler raisonnablement avec l’élève seul, c’est en présence du directeur de la
SEGPA ou du CPE, dont aucun ne souffrent de l’épouvantable réputation dite du je-suis-nul-donc-
eux-aussi qui handicape les personnels enseignants, que la confrontation devra avoir lieu afin de
trouver une solution à court terme.
38 A propos de l’exclusion de cours et des mesures alternatives, cf. § 5.2. « Action, réaction ! »

* Les solutions à plus long terme étant bien difficiles à trouver et à mettre en place, prenez garde à
ne pas confondre l’élève incriminé et la classe dans son ensemble. Comme pour toute classe, ne
traitez pas le groupe comme un tout, encore moins comme une bande de mauvais élèves, ce qu’ils ne
sont pas. Ils sont tous extrêmement différents les uns des autres et fonctionnent tous de manière très
différente également : il y a ceux qui présentent des capacités très intéressantes, ceux qui en
présentent un peu moins, ceux qui en présentent encore moins et ceux dont on ne sait pas vraiment
ce qu’ils présentent au juste. Mais tous méritent qu’on essaie de trouver face à eux les moyens
d’enseigner vraiment 39 .
* Pour commencer, apportez donc un peu de chaleur à vos cours, car les élèves travaillent
énormément au feeling. S’ils apprécient votre démarche, alors ils feront des efforts. Plus que dans
n’importe quelle autre classe, prenez le temps de parler, de bavarder avec eux, ils ont un grand
besoin d’extérioriser leurs expériences, même les plus futiles. Face à la détresse de certains, c’est
l’importance même de votre cours qui devient toute relative. Cinq ou dix minutes d’attention peuvent
faire tellement de bien, alors écoutez-les !
* Dans ces classes, encore plus que dans les autres,
la ritualisation est primordiale pour aider à la
mémorisation des savoirs élémentaires en langues
étrangères : se dire bonjour, prendre congé,
comprendre des consignes simples à l’intérieur de la
classe, etc. L’objectif de communication étant
prioritaire 40 , l’accent est mis sur des activités orales qui
favorisent la mise en place d’éléments récurrents de
phonologie (chansons, poèmes, outils audiovisuels,
jeux de rôle, etc.) et une manipulation intensive des
structures cibles de la part des élèves (fabrication
d’objets, flashcards, découpages, sketches, mimes,
etc.). Ces structures seront ensuite rebrassées à plusieurs reprises au cours des séances suivantes
dans des situations d’emploi différentes. Gardez vous bien de toute ambition lexicale et grammaticale
excessive. Faites simple et efficace !
* Mais les activités orales en classe de SEGPA n’échappent pas à la règle générale. On retrouve les
mêmes composantes qu’ailleurs : timidité due à la complexité de la prononciation, manque de
motivation, ou inversement, trop plein d’énergie, participation désordonnée, bavardages et
compagnie. Pour fixer un cadre, des fiches de suivi, de sérieux ou de participation peuvent être
élaborées. Le premier exemple 41 ci-dessous s’inspire fortement de la fiche de participation dynamique
proposée aux autres classes de l’enseignement général 42 . L’élève n’a plus d’objectifs, mais il doit
veiller tant à sa participation orale qu’à la qualité de son investissement à l’écrit. Une note comme
carotte, le principe n’est pas glorieux – même si on peut l’assimiler à une certaine forme de pédagogie
39
http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/anglais/segpa/ ou encore http://www.onestopenglish.com/
40
Cf. Documents officiels d’accompagnements téléchargeables dans la rubrique « Ressources / Anglais » de la Toile du Petit
Scarabée : http://petitscarabee.multimaths.net/
41
Ce document et sa fiche de suivi sont disponibles en téléchargement au format réel dans la rubrique « Ressources / Anglais »
de la Toile du Petit Scarabée : http://petitscarabee.multimaths.net/
42
Cf. § 3.2.3. Fiche de participation dynamique.
!

de l’encouragement –, mais l’objectif ici est de tenir tout le monde actif et conscient d’un but précis et
réalisable au cours de l’heure, à condition de respecter des règles simples.
Date
Investissement à l’écrit Participation orale Sous totaux Totaux
Respect des
Sérieux
Soin Autonomie “Good!” “Ok…”
autres
S A G O
/ 10 / 20
2 pts
2 pts
2 pts 1 pt
/ 0 1 2 0 1 2 - 2 - 4 - 6 - 2 - 4 - 6
/ 0 1 2 0 1 2 - 2 - 4 - 6 - 2 - 4 - 6
* Les notes de soin et d’autonomie concernent l’écrit. Il faut écrire proprement et lisiblement, sur une
feuille digne de ce nom, ajouter des couleurs si possible, bref, faire preuve de soin. Il faut également
s’efforcer de suivre les consignes données et le cas échéant lever la main pour mieux comprendre la
tâche à réaliser et éviter de rester les bras ballants à ne rien faire. Les Good! et OK… correspondent
aux mêmes critères que ceux évoqués précédemment, les points de pénalité pour le manque de
sérieux et le manque de respect des autres également. Les fiches sont ramassées puis redistribuées
à chaque heure. Deux cours donnent une note sur 20.
* Comme pour la fiche de participation dynamique classique, cette fiche est accompagnée d’une
feuille de suivi 43 remplie quotidiennement par l’enseignant, ce qui constitue un bon outil de suivi pour
les rencontres avec les parents, ainsi que pour les conseils trimestriels.
Pour être efficace en classe et obtenir de bons résultats, il faut adopter une attitude positive qui
favorisera le travail et l’attention de tous. Utilise la grille ci-dessous à chaque heure pour noter la
qualité de ton attention et progresser.
Compte le nombre de « oui » que tu as obtenus chaque jour, et tu sauras quelle note te donner de
0 à 5. Ex. : 3 oui = 3 / 5.
Le ………………………………, en classe d’anglais, Oui Non
J’ai apporté mes affaires (classeur rangé, feuilles blanches, crayons ou stylos).
J’ai fait de mon mieux pour participer le plus possible pendant le cours.
J’ai levé la main et attendu d’être interrogé(e) avant de prendre la parole.
Je suis resté(e) concentré(e) sur le cours sans bavarder avec mes voisins.
J’ai tenu compte des remarques de mon professeur pour progresser.
Commentaire du professeur :
43 Pour un exemple de fiche de suivi, cf. § 5.2.3. Ne rions plus
Total 1 : / 5

* Cette seconde fiche 44 , qui conviendra davantage aux plus jeunes élèves, leur permet de revoir à
chaque séance les petites règles de la classe, et de réfléchir sur leur attitude face au travail. Les
efforts demandés sont assez modestes mais valorisent immédiatement celui qui cherche à bien faire.
Quatre séances donnent une note sur 20.
* S’agissant des devoirs donnés à faire à la maison, soyez extrêmement raisonnable. S’il s’agit d’un
exercice écrit, il devra être (très) court, et devra autant que possible correspondre à ce qui a été fait le
jour même en classe, une petite activité de rebrassage par exemple. De plus, les consignes auront été
lues par les élèves et expliquées. Le support, s’il y en a un, aura été préparé. S’il s’agit d’une leçon à
apprendre, elle devra également être courte, 4 à 5 lignes maximum, et aura été longuement lue,
prononcée, articulée en classe. Les difficultés de lecture étant très répandues parmi les élèves
scolarisés en SEGPA, la graphie anglaise pose naturellement de très sérieux problèmes, sans parler
de phonologie…
* Ces difficultés liées à l’écrit posent ensuite
la question de l’évaluation écrite telle qu’elle
est pratiquée dans les autres types de
classes 45 : déchiffrage des consignes difficile
(en français comme en anglais), et rédaction
lente, qui impliquent un temps d’évaluation
conséquent. Pour remédier à ces difficultés,
une solution consiste à faire de la dernière
séance d’un cycle une séance de rebrassage
sous forme d’une activité donnée qui sera
ensuite reproduite à l’identique à l’écrit, avec
bien sûr quelques variantes qui permettront
d’évaluer honnêtement les savoirs et savoir-
faire de l’élève qui aura été informé au préalable du déroulement précis de cette séance. L’évaluation
doit pouvoir se dérouler dans un contexte stimulant qui doit mettre l’élève en confiance et en position
de réussir.
* Enfin, en tant que membre de l’équipe enseignante de la SEGPA, essayez de prendre part aux
réunions de synthèse et de coordination avec les autres enseignants spécialisés. Cela vous aidera à
mieux cerner vos élèves et à tisser des liens avec des professionnels aguerris, certainement aptes à
vous aider à résoudre les difficultés que vous rencontrerez.
44 Ce document est disponible en téléchargement au format réel dans la rubrique « Ressources / Anglais » de La Toile du Petit
Scarabée : http://petitscarabee.multimaths.net/
45 Cf. § 3.2. Evaluation et motivation

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De toutes les difficultés rencontrées par l’enseignant, qu’il soit débutant ou pas, la question de
l’autorité est sans conteste la plus douloureuse et la plus compliquée à résoudre quand elle vient à se
poser (il existe des endroits privilégiés nous dit-on…). Tout simplement car, contrairement à la
pédagogie que seule la sagesse du grand âge nous apprendra à maîtriser parfaitement, en matière
d’autorité il y a souvent urgence !
Peut-on être dénué d’autorité ? Pour y répondre, par pitié, ne passez pas vos week-ends devant
votre glace de salle de bain à vous demander si la nature vous a pourvu du charisme ou de l’autorité
naturelle de Maître Yoda, les oreilles en moins. Comme le reste, cette qualité – que certains
maîtrisent plus vite que d’autres, allez savoir pourquoi – se travaille et s’acquiert avec le temps. S’il est
impossible en quelques feuillets de remplacer des années de réflexion continue et de recherches, il
existe tout de même quelques sages conseils qu’il est tout à fait essentiel – pour ne pas dire vital – de
mettre en place dès la première heure pour commencer du bon pied. Rater un début d’année n’a rien
de catastrophique, tout peut se récupérer en quelques semaines, mais bon, si on peut l’éviter…
4.1. Mettre toutes les chances de son côté…
* Avant toute chose, soyez chaleureux et bienveillant. Ne cherchez donc pas à faire peur ou à
impressionner dès la rentrée pour « marquer les esprits ». Si vous entamez les relations avec vos
classes sur le mode de l’hostilité, elles sauront vous le rendre au centuple. Préférez passion et
énergie !
* Apprenez rapidement à reconnaître tous vos élèves. L’anonymat est néfaste dans les deux sens.
L’élève trop longtemps anonyme – communément nommé « toi » en cas d’infraction, ou « jeune
homme » quand on a besoin de lui – a du mal à se sentir pleinement concerné par ce qui se passe, ce
qui peut dégager beaucoup de temps libre pour développer toutes sortes d’activités parallèles. Par

ailleurs, vous n’aurez pas de vision globale du groupe (fâcheux en cas d’incident), et votre animation
de la classe manquera toujours un peu de pêche tant que vous ne serez pas capable de les nommer
tous par leur prénom. Pour cela, constituez au plus vite un trombinoscope. Parfois le PP 46 en aura
fabriqué un dès les premiers jours de la rentrée. Dans d’autres cas, toutes les photos des élèves
seront disponibles au bureau de la vie scolaire. Vous pouvez également leur demander d’écrire dès le
premier cours leur prénom sur un cavalier qu’ils placeront sur leur table à chaque heure.
* Demandez à vos élèves de garder la même place jusqu’à nouvel ordre. Expliquez-leur pourquoi !
Faites un plan de classe 47 et gardez-le sous les yeux.
* Profitez de l’appel pour commencer par une note d’humour : essayez de voir si les noms
s’impriment dans votre petite tête soumise à si grande épreuve en ce début d’année. Demandez-leur
de ne pas lever le doigt à l’appel de leur nom.
* Afin d’éviter les temps morts, source d’embarras pour le professeur et synonyme de récréation
pour quelques membres de l’audience, préparez tout votre matériel à l’avance. Votre livre et votre
cahier d’exercices sont à portée de main, votre préparation de cours est bien en vue, la cassette audio
ou vidéo est calée, vous vous êtes assuré à l’avance du bon fonctionnement de tous vos appareils
(poste, téléviseur, magnétoscope, lecteur CD ou DVD, rétroprojecteur), mais aussi que vous avez des
craies en nombre suffisant, que vos feutres n’ont pas rendu l’âme au fond de votre sac et que vos
photocopies sont faites et préparées sur votre bureau. Ces petites choses sont des prérequis, qui
vous éviteront poussées de fièvre et perte de crédibilité. Et oui, l’autorité passe d’abord par là ! Votre
professionnalisme est votre premier atout.
* Même si cela répond à l’un de vos nombreux rêves de candidat au concours, ne vous contentez
pas d’occuper la chaire inerte du prédicateur tout en haut de l’estrade. Cette configuration reflète en
grande partie une vision archaïque de l’enseignement. Faites un pas dans la modernité, ne vous
mettez pas au-dessus du lot. Allez à l’encontre de vos élèves, déambulez au milieu des rangs,
déplacez-vous pour donner du rythme, bref, occupez l’espace 48 .
* N’allez pas croire, en passant dans les couloirs, que les hurlements incessants de vos collègues
traduisent leur autorité sur un groupe. Tâchez surtout de ne pas les imiter en cela. Votre voix mérite
bien mieux, c’est votre meilleur outil de travail ! Ne la limitez pas à un vieux numéro de tyran de série
B. Apprenez à en jouer et inventez-vous un don pour l’imitation : aggravez votre timbre, montez vers
les aigus, roulez les R (surtout si vous n’êtes pas professeur d’espagnol !), variez les intonations et les
rythmes. Faites vous plaisir ! C’est un très bon moyen de garder l’auditoire éveillé, et lorsqu’il s’agira
de réprimander, vous découvrirez qu’on peut le faire sans se casser les cordes vocales 49 .
* Etre enseignant, c’est aussi faire partie de la vie des élèves. Vous figurerez un jour sans doute
d’une façon ou d’une autre dans le trombinoscope qu’ils garderont de leurs années collège. Vous
serez regardé, parfois même admiré. Prenez donc soin de votre image et de votre tenue. Il ne s’agit
46 Cf. § 2.1. Etre professeur principal
47 Cf. § 4.4. Faire un plan de classe
48 Cf. § 4.3.2. La danse de Saint-Guy
49 Cf. § 4.3.1. Par pitié, arrêtez de crier !

évidemment pas d’adopter un costume trois pièces du jour au lendemain si vous êtes adepte du
bermuda pantoufle, mais ne cherchez pas non plus à vous vêtir comme eux. Que cela vous plaise ou
non, vous avez cessé d’être « un jeune » dès l’obtention de votre CAPES. Soyez juste naturel… et
propre sur vous.
* Faites-vous une règle de terminer avant l’heure. En pratique, la sonnerie sonne le glas de votre
cours, après elle, plus personne ne vous écoute, et vouloir à toute fin qu’on prête attention à vos
propos serait aberrant puisque vous ne respectez pas vous-même l’horaire fixé. De plus, garder les
élèves après la sonnerie est une faute professionnelle. Et s’il faut un dernier argument pour vous
convaincre, si vous annoncez le travail à faire après la cloche, les élèves trouveront là une excuse en
or pour justifier une information mal perçue ou un travail non fait. Soyez organisé !
… ou pas.
Inversement à tous ces bons conseils, si d’aventure vous vous sentiez l’âme d’un kamikaze
désespéré avant même d’avoir entamé le gros de l’année, voilà en quelques exemples le type de
conduite à adopter pour se faire détester de ses élèves en moins d’un mois, afin peut-être de trouver
une réelle motivation pour changer de métier avant noël. Toute ressemblance avec un personnage
existant ou ayant existé…
Arrivez systématiquement en retard et renvoyez les élèves qui arrivent après vous.
Traitez la classe comme un tout. Gardez bien à l’esprit l’indémodable punition collective. Vous
annihilerez à vous seul des années d’éducation à la citoyenneté, ainsi que toute idée de justice et
d’équité en ce bas monde.
Placez les élèves perturbateurs au fond de la classe et faites de votre mieux pour ne vous
occuper que des deux premiers rangs. Le brouhaha deviendra vite une composante
caractéristique de vos cours, et justifiera nombre de démarches disciplinaires qui ne règleront
jamais rien. Sans parler de vos rendez-vous chez l’ORL.
Accaparez la parole. Plus vous parlerez, moins les élèves vous écouteront. Profitez en pour
parler de vos vacances et des problèmes de santé du chat du voisin.
Coupez systématiquement la parole à un élève dont les efforts pour s’exprimer ne présentent
pas à première vue un grand intérêt pour le cours. C’est de l’impolitesse caractérisée et un
manque de pédagogie inqualifiable. Cherchez par la suite à lui reprocher son manque
d’investissement en classe.
Laissez copier les élèves entre eux, et lors de la correction montrez du doigt l’élève honnête qui
n’a pas obtenu la moyenne.
Menacez à tout va et ne prenez aucune sanction. Critiquez ouvertement l’attitude du CPE et
celle de la direction qui ne vous soutiennent décidément pas.
Multipliez les contrôles surprises ou pièges. Expliquez à la classe que l’honnêteté ne paie pas.
Invitez l’élève chahuteur au tableau pour l’humilier et finalement lui offrir une scène inespérée
pour mettre le feu à votre classe.

Enfin, profitez des bulletins trimestriels pour régler vos comptes. Puisque ces documents
serviront à préparer un dossier d’acceptation pour une filière à sa portée, approchez-vous autant
que possible de l’injure en portant des jugements sur l’élève et non sur son travail. Glissez au
passage quelques fautes d’orthographe.
4.2. L’accueil et le départ des élèves.
Un exemple : un cours d’espagnol.
L’accueil est un moment important qu’il ne faut pas négliger. Le calme sera plus ou moins difficile à
installer selon les groupes mais c’est un prérequis essentiel pour travailler efficacement. Il faut donc y
consacrer le temps nécessaire pour y parvenir, et considérer cette transition du cours précédent au
vôtre comme une partie intégrante de l’heure. Un cours ne peut avoir lieu dans le chahut.
* L’accueil des élèves se fait
dans le couloir, où le calme et
l’ordre doivent être installés
une première fois.
* Soyez là avant eux autant
que possible, car les élèves
entrent chez vous, c’est votre
Maison. Mais vous devrez
faire en sorte qu’ils s’y sentent
chez eux, ce qui implique par
exemple de les faire participer
à la décoration de la salle en
affichant leurs travaux.
* Tenez vous devant votre
porte et saluez les un par un
alors qu’ils entrent dans la classe, cherchez les du regard, un sourire. Vous avez la pêche, le cours
commence déjà: “¡Hola!”, “¡Buenos días!”, “¿Qué tal?”, “¿Cómo estás hoy?”.
* À l’intérieur, chacun se tient debout à côté de sa chaise, enlève sa veste et sort ses affaires puis
attend. Attendez le calme absolu pour dire bonjour une nouvelle fois même si vous cela soit durer
quelques minutes. Si le silence tarde à venir, regardez les bavards mais évitez à tout prix de crier.
Vous pouvez varier les plaisirs selon les jours, de manière tonitruante, calme ou chuchotée :
Professeur : “¡Buenos días a todos!”
Elèves : “¡Buenos días señora!”,
Professeur : “Podéis sentaros.”
!

* Dès le début de l’heure, toutes les démarches rituelles et la communication en classe doivent se
dérouler en espagnol. On peut aussi varier les plaisirs au moment de faire l’appel, par exemple
quelques uns lèvent la main et se proposent pour faire l’appel : “¿Puedo pasar lista por
favor ?”, “¿Puedo escribir el papel?”, “¿Puedo colgar el papel?” 50 On remarque après quelques
semaines que certains élèves plus faibles sont volontaires pour l’une ou l’autre de ces actions. Cette
activité désormais connue leur semble plus facile et les met en confiance. Quant aux autres, ils se
battent littéralement pour le faire, ce qui permet d’introduire toujours plus de vocabulaire :
Elève : “Es la primera / segunda / tercera vez”
Professeur : “¿Falta alguien?”
Elève : “No falta nadie / Sí falta(n)… ” 51
* Rappelons que même si le programme de votre heure vous parait bien chargé, vous ne
pouvez faire l’économie du contrôle des absences. C’est une tâche administrative qui est
absolument obligatoire ! Ne pas le faire vous mettrait en faute en cas d’incident.
* De la même façon, pendant le cours tout se dit en espagnol : un élève arrive en retard “Siento
llegar tarde”, un autre veut fermer la fenêtre : “¿Puedo cerrar la ventana ?” Petit à petit, l’élève
acquiert de plus en plus de vocabulaire pour décrire le quotidien de la classe (qui est noté dans le
classeur). Tous ces petits rituels l’aident à se sentir plus à l’aise et peuvent l’inciter à prendre des
risques plus importants pendant l’heure. Ils aident également chacun à se concentrer sur le cours dès
la porte franchie.
* De même, on ne quitte pas le cours de manière désordonnée. Les tables et les chaises sont
remises en place avant de partir et les papiers qui pourraient se trouver sur les tables ou par terre
sont mis à la poubelle. Nous nous saluons cette fois-ci par un “Hasta mañana”, “hasta luego”, “hasta
el lunes”… 52 . La boucle est bouclée.
* Pour finir sereinement le cours, attention à la gestion du temps : pas de précipitation ! Il vaut
mieux finir deux minutes en avance que deux minutes en retard ! Les élèves en profitent pour noter
leurs devoirs et ranger calmement leurs affaires, ce qui vous permet à vous d’effacer votre tableau et
50 « Puis-je faire l’appel ? », « Puis-je remplir le billet d’appel ? », « Puis-je accrocher le billet ? »
51 « C’est la première / deuxième / troisième fois », « Y a-t-il des absents ? », « Non, il n’y en a pas / Oui, il manque… »
52 « A demain », « à bientôt », « à lundi »…
!

de vous préparer à l’heure qui suit. Ainsi tout le monde est plus détendu, et chacun aborde le cours
suivant le plus tranquillement du monde.
* Rappelons par ailleurs que personne ne doit sortir de la salle avant la sonnerie, pas même vous !
L’enseignant commet une faute en laissant sciemment une classe de collège sans surveillance.
o On peut prévoir parfois un petit moment de détente pour terminer l’heure, comme par
exemple Los Trabalenguas 53 , (il y a de nombreux exemples dans nos manuels) qui, répétés
par la classe entière puis par quelques élèves, permettront de s’amuser tout en
perfectionnant la prononciation (prévoyez 5 à 10 minutes tout de même).
“Javier, baja la jaula. Si no la bajas tú, la baja Jorge.”, 54
“Se me traba la lengua, la lengua se me traba.”,
“Poco a poco Paca empaca las pocas copas que Paco saca.”
o En collège plus particulièrement, en début d’heure, essayez les deux minutes de silence,
dites de « reconcentration ». Les élèves font le calme absolu, croisent les bras et posent
leur tête pour deux minutes de repos (ils sont encouragés à fermer les yeux) pendant
lesquelles ils se préparent à changer de discipline, des maths à l’anglais par exemple.
Ces deux minutes vous permettent de commencer l’heure avec un niveau sonore très
bas et serein, et d’épargner vos cordes vocales et vos tympans (particulièrement efficace de
16h à 17h).
o Pour instaurer le silence et recentrer tout le monde sur le travail, on peut aussi demander
aux élèves de revoir la leçon du jour pendant que l’on fait soi-même l’appel en silence.
4.3. Le corps et la voix
En matière de communication non verbale, il est des raccourcis qui peuvent vous épargner bien des
situations inconfortables. Voici quelques exemples de base de gestion de votre voix et de vos
déplacements que vous pouvez mettre en pratique dès vos premières heures d’enseignement. Mais
attention, pour cela il vous faudra accepter de quitter le blindage pare-boulettes de votre cartable en
cuir et de risquer un pas ou deux au milieu des élèves.
53 Tongue Twisters en anglais, virelangues en français (ne rougissez pas, nous ne connaissions pas le terme avant, nous non
plus !), on en trouve des centaines dans de nombreuses langues sur Internet : www.uebersetzung.at/twister/
54 On rigole moins là, hein ?
!

4.3.1. Par pitié, arrêtez de crier !
* Quoi qu’il puisse se passer à l’intérieur de la salle de classe ou en dehors, efforcez-vous de rester
zen en toutes circonstances. Tout d’abord parce que la majorité des élèves au tempérament
agressif ne sait pas réagir face au calme imperturbable du professionnel aguerri que vous êtes.
Ensuite, cela vous donnera les moyens d’analyser au mieux ce qui se passe afin de prendre la bonne
décision. Enfin, vous éviterez de ruiner inutilement votre meilleur outil de travail : votre voix. Si vous
hésitez encore à aller grossir les rangs des ORL, orthophonistes, phoniatres et autres « réparateurs »
de voix de tout poil, ces quelques lignes sont pour vous.
Evitez …
… de chercher à couvrir la voix des élèves, qui prennent
subitement votre cours pour le dernier salon de thé à la mode,
pour obtenir leur attention.
… baissez la voix jusqu’à murmurer, ou même vous taire.
Vous verrez que l’absence subite du son mélodieux de votre
organe vocal épuisé les laissera sans voix 55 .
Evitez …
… de vous emporter et de crier pour rétablir le calme sans
comprendre la situation, et dans la foulée prendre une sanction
immédiate contre les fautifs présumés.
… demander des explications calmement mais fermement,
pour ainsi comprendre ce qui se passe. Puis prendre le temps de
la réflexion (l’heure peut suffire) pour prendre la sanction adéquate.
… utiliser l’humour pour désamorcer des situations tendues. A ne pas confondre avec dérision,
ironie ou moquerie pour fuir la difficulté. Il n’est pas question de prendre un élève pour un imbécile et
espérer ensuite qu’il se calme. Traitez le problème en douceur, certes, mais franchement.
Quand l’excitation semble générale (en fin de journée, fin de semaine, fin de trimestre, les « fins »
ont ceci de tragique), et qu’il est décidément impossible de rétablir le calme pour travailler, plutôt que
de perdre votre calme et votre voix, n’hésitez à stopper le cours pour aborder des activités qui
nécessitent le calme absolu. La teneur des activités en question dépendra évidemment de la
situation : des exercices de traduction à ceux de grammaire ou encore un commentaire écrit du
règlement intérieur. Tout est envisageable à condition de rester constructif.
Evitez …
… d’interpeller un élève pris en faute depuis le bureau ou
depuis l’autre bout de la classe sur un ton accusateur. Le risque
de dérapage systématique est énorme puisque certains élèves
55 Si cela s’avère inefficace, passez à l’étape suivante : Cf. § 4.3.2. La danse de Saint-Guy, puis § 4.4. Faire un plan de classe,
puis enfin § 6. Récapitulons ! Quelques cas pratiques…
!
Préférez plutôt …
Préférez plutôt …

profiteront de la belle occasion pour étendre le problème au reste du groupe qui n’attend souvent que
ça. Si la salle de classe est un théâtre pour vous, elle l’est aussi pour lui.
…, dans le cas d’un élève particulièrement insolent et
provocateur, interrompre le cours un instant et privilégier le
dialogue en tête à tête. Déplacez-vous et parlez-lui à voix basse,
voire même dans l’oreille, calmement, pour l’isoler du reste de la classe et de ses spectateurs, et
mieux, de ses fans.
…, dans des situations plus classiques, l’inviter à venir vous voir après le cours pour en discuter.
Quelles que soient les circonstances, n’hésitez pas à expliquer et ré-expliquer encore les règles
élémentaires de vie en communauté. Ce qui est évident pour vous ne l’est pas nécessairement pour
l’ensemble des élèves.
… de hurler, de perdre le contrôle de vos nerfs et dire n’importe
quoi dès que les choses se passent mal. La colère d’un
professeur est souvent perçue comme un aveu d’échec et
d’impuissance. Pire encore, vous risquez de dire des choses qui dépasseront votre pensée, de perdre
ainsi un peu de votre crédibilité, et de vous mettre en position délicate.
… réserver votre colère pour les « grandes occasions », quand
la faute est avérée et d’importance. Dans ce cas mieux vaut la
préparer à l’avance (introduction, développement, conclusion) avec
un vrai but à atteindre (Même si parfois c’est vrai, une bonne petite colère, ça soulage quand même
un peu.).
Votre voix s’usera probablement plus vite que vos nerfs si vous n’y prenez pas garde. Il
faut donc apprendre à bien s’en servir. D’autant plus que tous les trucs que vous mettrez
au point pour la préserver vous serviront à merveille d’un point de vue relationnel. Ceci dit,
s’il vous est impossible de faire porter votre voix sans risquer de vous étrangler – et nous
savons que vous êtes quelques uns à vous cachez – sachez qu’il existe des cours de technique
vocale pour « assurer à votre appareil phonatoire endurance et longévité » (le tout sur un air des
années 50). Publicité mise à part – il faut bien vivre – n’attendez pas le dernier moment pour
consulter dès qu’un problème vocal pointe le bout de son nez, même si vous êtes fan de Barry
White…
Evitez …
4.3.2. La danse de Saint-Guy
Comment se déplacer face à une classe ? Sur ses deux jambes bien sûr ! Voilà une question qui
peut effectivement paraître stupide à celui qui ne se l’est jamais posée. Or la manière dont on occupe
l’espace est d’une importance capitale. Coincés entre l’exposé magistral et la maladie de la tremblote,
certains enseignants, débutants ou pas, se retranchent derrière leur bureau, comme pour se protéger,
! !
Préférez plutôt …
Préférez plutôt …

ou restent adossés au tableau, des fois que le reste de la classe ne s’effondre… Autant d’attitudes à
proscrire ! Vos gestes et déplacements doivent être raisonnés, tant dans une situation
d’enseignement classique qu’au milieu d’un incident. Ritualiser des gestes cohérents aide également
à établir des codes compris par tous les élèves et à gagner en efficacité.
* Envisagez la salle comme une scène. Vous êtes un acteur, libérez-vous ! S’il ne s’agit pas de faire
de vous le centre d’attention – car il faut aussi apprendre à s’effacer – vous n’en êtes pas moins
maître de cérémonie.
* Une scène se prépare, prévoyez un espace
suffisamment large entre les murs et les rangs de
tables pour vous y frayer un chemin (attention à
ne pas vous prendre les pieds dans les cartables
au passage…). Vous devez pouvoir aller partout,
vous rendre auprès de chaque élève si besoin est.
Si l’aménagement de la salle pose un problème 56 ,
voyez avec les autres enseignants qui l’occupent.
N’hésitez pas non plus à en toucher deux mots à
la direction qui pourra peut-être, le cas échéant,
vous proposer de changer de salle.
* Voyez également où placer votre bureau, au milieu, sur le côté… Tâchez d’optimiser l’espace.
* Après ces quelques aménagements, évitez de rester statique face aux élèves, on vous confondrait
rapidement avec le mobilier. Si au contraire vous bougez trop rapidement, nerveusement de gauche à
droite ou d’avant en arrière, vous risquez de donner le mal de mer aux premiers rangs. Vos
déplacements doivent être porteurs de sens.
* Par exemple, pour s’assurer que celui qui a pris la parole est écouté, déplacez-vous lentement à
l’opposé d’où il se trouve, parcourez les rangs tout en gardant un contact visuel avec lui pour lui
montrer que vous l’écoutez et que vous n’êtes pas parti en promenade. Même s’il doit apprendre à
s’adresser à la classe, si vous ne montrez pas votre intérêt pour ce qu’il dit, il risque d’avoir
l’impression de parler tout seul et de se taire.
* Employez la même technique avec un élève dont la voix serait à peine audible pour le pousser à
se faire entendre. Faites un geste de la main pour lui indiquer de monter le son, placez une main
derrière votre oreille pour montrer que votre grand âge vous fait défaut (gare au déchirement de
tissu !).
* Si un coin de la classe profite de la prise de parole d’un camarade pour bavarder, dirigez-vous
justement dans cette direction. Inutile de les réprimander la première fois, un geste pour leur indiquer
que quelqu’un parle, un autre pour leur dire d’écouter. Restez près d’eux quelques instants pour
56 Cf. § 4.4. Faire un plan de classe
!

insister et assurer le calme. Vous pouvez placer une main sur la table pour marquer un peu plus votre
présence.
* De la même manière, sachez que les coins de salle que vous visitez s’animent tout à coup d’un
intérêt tout neuf pour la séance en cours. Pensez à aller troubler les dormeurs par votre seule
présence.
* Dans le cas d’un élève timide, pour qui prendre la parole relève de l’effort surhumain, n’hésitez pas
à vous approcher de lui l’aider à débuter, acquiescez pour approuver son effort puis reculez
progressivement. Un petit sourire peut aider.
* Si vos déplacements sont sensés, voilà tout d’un coup que votre immobilité soudaine devient aussi
significative. Doublée d’un silence éloquent et d’un regard fixe, tout le monde comprendra que vous
en avez après cette fameuse bande de bavards là-bas à gauche.
* Si en début d’année vous éprouvez des réticences à quitter le triangle tableau-bureau-porte-de-
sortie, voici quelques idées pour vous aider à conquérir cet espace et vaincre vos appréhensions :
vérifiez que le travail à la maison a bien été fait en prenant le temps de lire ce que certains auront
écrit ; allez suivre une lecture ou un exercice sur le manuel d’un élève placé au fond ; braquez le
rétroprojecteur sur le mur opposé au tableau, déplacez-vous pour montrer un détail de l’image
projetée ; ne demandez pas à un élève d’ouvrir ou de fermer la fenêtre, allez-y vous-même ; en toute
fin d’heure, placez-vous au fond pour relire votre tableau et remplir le cahier de texte.
* Lors des contrôles écrits, vous serez peut-être tenté d’apporter un paquet de copies à corriger et
de rester assis à votre bureau tant que les élèves composeront. Sans céder à la paranoïa, parcourez
régulièrement la salle des yeux, déplacez-vous derrière chaque élève, pas seulement pour vérifier
l’honnêteté de son travail, mais aussi pour vous assurer qu’il aura bien lu la consigne 57 et, le cas
échéant, lui donner un petit coup de pouce.
* Sachez tout de même que votre présence derrière son épaule peut déstabiliser un élève et lui faire
perdre ses moyens. Ne vous attardez pas trop longtemps. Soyez présent, pas envahissant.
* Dans le cas d’élèves particulièrement doués pour frauder en toute discrétion, allez vous placer
quelques minutes au fond de la salle, dans le dos de classe. Observez ceux qui sont le plus gênés de
ne plus vous voir passer à heure fixe dans leur champ de vision, puis redéfinissez l’itinéraire de votre
ronde.
* Dans les cours de langues vivantes, il sera sans doute utile d’ouvrir la porte ou de montrer une
fenêtre pour vous faire comprendre, ou encore de mimer. Pensez aussi à laisser le champ libre de
temps en temps, car il est important que les élèves ne vous aient pas toujours dans leur champ de
vision. Ils doivent pouvoir se parler, demander à un camarade de répéter, dire qu’ils ne sont pas
d’accord sans avoir à passer par vous. L’échange élève/professeur doit être remplacé aussi souvent
57 Cf. § 3.2.1. Evaluation et motivation : quelques principes.
!

que possible par l’échange élève/élève. Le temps de parole doit être incontestablement en faveur de
l’élève à la fin de l’heure. Apprenez donc à vous faire tout petit.
Parvenir à animer une classe à l’aide de simples déplacements – ce que l’on appelle également
« rayonnement » – peut aussi bien relever de l’inné (c’est pas juste !) que d’un travail réfléchi de
longue haleine. Selon votre personnalité, vous endosserez ce nouveau rôle avec plus ou moins de
naturel. Si vous ressentez une certaine gêne, pensez à prendre des cours de théâtre, ça aide !
4.4. Faire un plan de classe
Un plan de classe, lorsqu’il est mis en place la première fois, ne doit pas être présenté comme une
punition collective : « vous n’êtes qu’une bande de gredins, je m’en vais tous vous séparer céans ! ».
La meilleure manière de le présenter, c’est tout simplement d’en faire un de façon tout à fait aléatoire
dès la première heure de cours, en expliquant que c’est vous qui choisirez où s’assoira chaque élève
afin de « dynamiser au mieux l’auditoire ». Cela revient strictement au même, mais la formulation
passera sans doute mieux ! Instituée d’emblée, cette règle sera tout à fait acceptable.
N’hésitez pas à changer votre plan régulièrement si besoin est. Demandez aux autres enseignants
de l’équipe s’ils ont trouvé des associations efficaces auxquelles vous n’auriez pas pensé. Certaines
peuvent d’ailleurs être surprenantes…
* Dans les établissements modernes, le problème se pose peu, mais dans les vieilles bâtisses, le
premier réflexe est de s’assurer qu’aucun élève ne puisse être coupé du groupe de part la
configuration de la salle elle-même (trop longue, trop large, poteaux en plein milieu).
* Si c’est le cas, n’hésitez pas à modifier la disposition des tables pour rendre la salle plus
fonctionnelle : tables de deux, pôles de quatre, système « en U », etc. Trouvez la configuration qui
vous va le mieux. Elle peut être différente selon vos classes et les salles que vous occupez. Pensez à
en discuter avec les collègues qui utilisent la même salle que vous.
* Et pour trouver celle qui vous ira comme un gant, rien de tel que de l’essayer ! Voici quelques
indications sur les bénéfices et les désavantages des deux systèmes les plus communément utilisés :
le « U » et la disposition « traditionnelle ».
4.4.1. Disposition « traditionnelle »
* A la tradition, puisque c’est la configuration la plus répandue, ajoutons le réflexe conditionné.
Lorsqu’une classe pénètre dans une salle, les mêmes forces entrent systématiquement en action,
année après année. Les « bons élèves » se précipitent sur les premiers rangs et s’entraînent à
décocher leur main plus vite que leur ombre, tandis que ceux qui préfèrent se faire oublier se dirigent
immédiatement au fond de la classe, qu’elle dispose de 5 rangs ou de 25. D’autres encore, plus
!

soucieux de leur confort, iront se pelotonner contre le radiateur (même au mois de mai), et
déplaceront au besoin leur table de plusieurs dizaines de centimètres pour pouvoir reposer leur tête
sur le rebord de la fenêtre toute près.
* Laisser ce genre de comportements se mettre en place dès le début de l’année, c’est au minimum
s’offrir une bonne tranche d’efforts supplémentaires pour mobiliser l’attention de tous. De ces
quelques réflexes que nous avons tous eu à leur âge (vous étiez plutôt radiateur ou premier rang ?),
quelques enseignements s’imposent. Il faut envisager votre salle comme un espace découpé en
zones d’influence. S’il est difficile de communiquer d’un bout à l’autre, une conversation peut quand
même avoir lieu sur plusieurs rangs. Donc :
* Ne jamais placer un élève potentiellement agité au fond de la salle. Tout d’abord parce qu’il y serait
parfaitement installé pour y développer toutes sortes d’activités parallèles étrangères à votre cours.
Ensuite, si c’est à la suite d’un écart de conduite que vous décidez de le déplacer vers le fond, il
s’imaginerait, probablement à raison, que vous ne voulez plus vous soucier de lui, ce qui ne
l’encouragerait guère à faire des efforts pour changer d’attitude.
Cloison
Porte
Tableau
Bureau
élève actif ; élève lambda plutôt calme ; élève agité
* Placez-le plutôt dans les tous premiers rangs (voir schéma ci-dessus). S’il dispose d’un public,
entourez-le d’élèves qui seront moins réceptifs à ses appels (des filles le plus souvent, ou d’autres
!
Fenêtres

élèves avec qui il n’a pas spécialement de lien : attention, pas l’un de ses rivaux !). Ne choisissez pas
nécessairement les « bons » élèves pour jouer ce rôle de tampon – vous pouvez le faire, mais évitez
de leur faire jouer systématiquement le rôle des redresseurs de tort – mais des élèves au
tempérament calme et imperturbable (même si ce sont parfois les mêmes). Suivant les classes ou
l’endurance de l’élève concerné, cela peut être plus ou moins difficile.
* De même pour les élèves en difficulté, ne les placez pas trop près du fond. Préférez les installer
près de vous. Evitez d’ailleurs de leur faire jouer ce fameux rôle de tampon auprès d’un élève agité.
Préservez autant que possible leur environnement pour leur permettre de se concentrer plus
facilement.
* S’agissant des élèves très prolixes à l’oral, utilisez leur énergie pour former des pôles animés au
milieu et sur chaque côté. Evitez tout de même de les mettre tout devant, leur présence doit pouvoir
« contaminer » tout un secteur. Placez donc devant eux des élèves timides, peu bavards ou
généralement endormis. Si ça ne suffit pas à les inviter à prendre la parole 58 , ça les tiendra au moins
éveillés.
* Pensez également que votre regard sera naturellement attiré par le côté le plus éclairé de la salle,
la rangée bordant les fenêtres. Si les forces de votre effectif sont déséquilibrées (trop peu d’élèves
actifs), évitez donc de placer dans l’ombre une série d’élèves endormis, vous risqueriez de les oublier
totalement.
* Enfin, si votre effectif et la taille de la classe le permettent (ce qui risque d’arriver plus en collège
qu’en lycée malheureusement), tâchez de grouper les élèves afin de ne mettre personne au fond, ou
au moins de garder une table libre, ce qui peut être très utile quand un élève de retour d’une longue
absence doit effectuer un contrôle 59 ou lorsque vous recevez un élève exclu d’un autre cours 60 .
!
4.4.2. Le « U »
* L’avantage indéniable du « U », c’est la place faite à la convivialité. Tout le monde se voit, les
échanges à travers la classe sont facilités. Lors d’une phase de travail oral en classe de langues
vivantes, les élèves peuvent fonctionner sans l’enseignant, qui peut totalement se faire oublier 61 .
* Suivant la place de votre bureau, vous disposerez de plus de place pour aller au cœur de la classe
à l’intérieur du « petit U » (voir schéma ci-dessous). Assurez-vous tout de même de pouvoir circuler
entre les deux U, ainsi que derrière les rangs situés sur les côtés. Certaines salles auront du mal à
accepter cette configuration.
58 Pensez à les encourager en mettant en place un système de participation, ils profiteront d’autant mieux de leur présence aux
côtés d’un élève très actif. Cf. § 3.2.3. Fiche de participation orale dynamique.
59 Cf. § 3.2.1. Evaluation et motivation : quelques principes
60 Cf. § 5.2. « Action, réaction ! »
61 Cf. § 4.3.2. La danse de Saint-Guy

* Comme pour le système « traditionnel », les élèves qui posent problème ne doivent pas être placés
au fond, même si le fond de salle paraît beaucoup plus proche de vous dans un système en U.
Lorsque vous vous trouvez à proximité du tableau vous avez 4 tables immédiatement à côté de vous
– quand l’autre système n’en donne que 3 – soit 8 places de choix pour des élèves agités. Ceci étant,
si votre effectif compte plusieurs perturbateurs, préférez les regrouper sur la même file de façon à
éviter qu’ils ne se voient directement, ou placez en un dans le petit U, et un autre derrière lui, mais
pas trop près.
Fenêtres
Bureau
Tableau
* Si vous avez su présenter les choses comme il faut, les élèves auront compris que votre emprise
sur leur placement à l’intérieur de la classe est positif pour eux. Suivant votre démarche, il peut arriver
que deux élèves vous proposent de faire des efforts de comportement afin de rester ensemble.
N’hésitez pas à accepter, au moins pour essayer, même si certains collègues vous déconseillent
vivement cette association. On ne sait jamais, ça peut marcher avec vous ! Montrez par là que vous
êtes quelqu’un d’ouvert et de positif, et que vous êtes prêt à leur faire confiance.
* De la même manière, si certains élèves habitués à travailler ensemble et à s’entraider souhaitent
rester côte à côte en classe, essayez de préserver les binômes tant que votre plan de classe reste
Cloison Porte

efficace. Si vous devez les séparer pour répartir au mieux les forces, expliquez leur directement votre
choix.
* Malgré toutes ces recommandations d’ordre plutôt sécuritaire, encouragez les élèves à changer de
place lors d’un changement d’activité : par exemple pour une correction de contrôle où certains élèves
vont aider d’autres camarades à corriger, un travail sur la méthode pendant lequel les élèves les plus
à l’aide iront expliquer les choses avec leurs propres mots, souvent plus clairs dans leur langage que
dans le nôtre. Au passage, cette pratique permet de gérer l’hétérogénéité, car cela évite que des
élèves s’ennuient car ils n’ont rien ou peu à corriger.
* Une fois encore, si votre effectif et la taille de la classe le permettent, regrouper les élèves. En
priorité autour du petit U, au milieu duquel vous avez accès à 10 élèves sans vous déplacer (quelle
économie de semelle !). Si des tables peuvent rester inoccupées, préférez libérer l’une ou l’autre des
tables grisées dans le schéma ci-dessous. Ces petits coins sont de véritables pôles de bavardage,
donc attention à qui vous déciderez d’y placer…
* A propos des schémas proposés, il existe évidemment plus de trois types d’élèves. Certains
agitateurs seront également d’excellents élèves, qui, entre deux interventions géniales, n’hésiteront
pas interpeller leurs copains trois rangs plus loin. Ce n’est pas toujours facile d’établir un plan de
classe efficace suivant le niveau général de la classe, le degré d’agressivité d’un élève ou le nombre
d’élèves en difficulté.
Quoique l’on fasse, il faut bien l’admettre, le confinement d’une salle de classe est loin de satisfaire
les exigences de l’enseignement d’une langue étrangère. La disposition dite « traditionnelle »
favorisera d’elle-même le dérapage progressif vers un cours magistral, centré sur le professeur. Le
« U » offrira bien peu de solutions pour une classe pleine d’agitateurs qui n’auront de cesse de se
chercher du regard et de se faire des petits signes pour pouffer de rire.
La salle de classe est encore plus loin, aujourd’hui, de satisfaire un public de plus en plus habitué à
être libre de ses mouvements, pour qui le fait d’être assis 55 minutes est de l’ordre de la torture
moyenâgeuse.
Rappelons que votre plan de classe n’est qu’une partie du dispositif. Le rythme du cours, la diversité
des activités, le thème abordé devrait pouvoir ajouté un peu d’huile au mécanisme. Quoiqu’il en soit,
restez vigilant et faites quelques modifications ici ou là dès que l’agitation ou la monotonie s’installent.

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5.1. Ne pas faire n’importe quoi.
Au commencement, il y eut cette fameuse idée folle : ce sacré Charlemagne inventa l’école. Ce que
la chanson ne dit pas, c’est que dès le lendemain matin, et après seulement une demi-journée de
pratique, un abbé créa fort à propos le bonnet d’âne, les colonnes de cent lignes et le coup de règle à
plat sur les doigts. Avec le temps, les pratiques se sont adoucies mais le principe originel n’a pas pris
une ride : quand on enseigne, il faut punir. Non pas qu’il y ait un quelconque plaisir ou une absolue
nécessité là-dessous, c’est une simple évidence. Pour toutes les raisons déjà énumérées dans ces
pages, l’autorité du professeur ne va pas de soi, et tout enfant qui se respecte – car les élèves sont
des enfants, ne l’oubliez pas – testera d’une façon ou d’une autre les limites de celui qui est justement
sensé incarner l’autorité. Tous les livres traitant de la psychologie de l’enfant vous diront que ça l’aide
à grandir… Même si c’est difficile à entendre pour qui espérait y couper, le premier pas vers le salut
est de considérer que la punition scolaire est un acte pédagogique à part entière.
* Ce rappel n’a rien d’anodin. Aussi choquant
que cela puisse paraître, il existe encore et
toujours, ici et là, des irréductibles pour qui le fait
d’indiscipline est une tare qui parasite leur
érudition, et que l’on se doit de traiter violemment
et sans retenue dès les premiers symptômes
pour en éradiquer la racine. Ils font ainsi
ressurgir, dans le secret de leurs classes, des
pratiques d’un autre âge, disproportionnées et inégales d’une salle à l’autre : cent lignes de « je ne
mâcherai plus de chewing-gum en jouant de la flûte », huit heures de colle sur quatre mercredis, un
zéro pour un oubli de matériel, un autre pour ne pas avoir dénoncé son voisin de table, etc. C’est pour
lutter contre ces dérives que les textes officiels, très précis en matière de sanctions 62 et de punitions 63 ,
fixent un cadre rigoureux et souple à la fois. Suffisamment rigoureux, d’une part, dans le but de
proscrire ces pratiques incompréhensibles qui discréditent l’institution dans son ensemble et son
projet éducatif, tout en fragilisant la notion même d’autorité, favorisant ainsi l’apparition de
comportements violents nés du sentiment d’injustice. Ce cadre est également suffisamment souple
pour permettre à tout professionnel consciencieux d’utiliser son libre arbitre afin de mettre en pratique
des réponses raisonnables et justes, adaptées aux cas particuliers qu’il rencontre. Il n’existe donc pas
de réponse figée, pas de nomenclature de la punition, mais des indications.
62 Voir l’échelle indicative des sanctions disciplinaires prévue par le décret du 30 août 1985 modifié : § 2.5. La Direction
63 Les punitions scolaires concernent essentiellement certains manquements mineurs aux obligations des élèves, et les
perturbations dans la vie de la classe ou de l'établissement. Elles sont fixées par le règlement intérieur et sont décidées en
réponse immédiate par des personnels de l'établissement. Les sanctions disciplinaires concernent les atteintes aux
personnes et aux biens et les manquements graves aux obligations des élèves. Elles figurent dans le règlement intérieur de
l’établissement et relèvent du chef d'établissement ou des conseils de discipline. (Extraits de la circulaire n°2000-105 du 11
juillet 2000 sur l’organisation des procédures disciplinaires dans les collèges, les lycées et les établissements régionaux
d’enseignement adapté ou EREA.)

* En effet, pour être applicable et acceptable par l’élève pris en faute, toute punition scolaire doit
avoir été prévue au règlement intérieur. Il faut donc, avant toute chose, dès votre arrivée, lire ce
règlement intérieur. Il peut varier sensiblement selon les établissements, mais se base toujours sur la
liste indicative suivante, définie par la loi :
inscription sur le carnet de correspondance ;
excuse orale ou écrite ;
devoir supplémentaire assorti ou non d’une retenue ;
exclusion ponctuelle d’un cours 64 ;
retenue pour faire un devoir ou un exercice non fait.
* Notez que toute retenue doit faire l’objet d’une information écrite soit auprès du CPE, soit auprès
du chef d’établissement ou de son adjoint. Les devoirs supplémentaires effectués dans
l’établissement doivent être rédigés sous surveillance.
* Il est également précisé que « les punitions infligées doivent respecter la personne de l'élève et sa
dignité : sont proscrites en conséquence toutes les formes de violence physique ou verbale, toute
attitude humiliante, vexatoire ou dégradante à l'égard des élèves 65 . » Ce qui ne doit vous priver ni de
votre sens de la répartie, ni d’un certain mordant. La plupart des élèves n’ont rien d’une Juliette
Capulet ni d’une Scarlet O’Hara, n’ayez donc pas peur des mots. N’oubliez pas non plus que l’humour
est une arme redoutable !
* Il est également impératif de distinguer les punitions relatives au comportement des élèves de
l'évaluation de leur travail personnel. Il est formellement interdit – pour ne pas dire impensable – de
baisser la note d'un devoir en raison du comportement d'un élève ou d'une absence injustifiée, pas
question d’infliger non plus des lignes et des zéros 66 .
* Même s’il existe une échelle indicative des punitions scolaires, la réponse donnée à un
manquement à la règle doit toujours être graduée en fonction de la gravité du manquement en
question. Le fait que l’élève fautif ait déjà été sanctionné ne justifie pas en soit une punition plus
lourde, car il convient non pas de sévir à tout prix, mais le plus souvent de trouver une solution
durable à un problème donné. Certaines situations mineures du quotidien trouveront évidemment une
réponse simple et quasi systématique (oubli de matériel, travail non fait, retard, etc. 67 ). Mais pour des
faits d’indisciplines plus lourds (manque de respect vis-à-vis de l’adulte, perturbation de la classe,
64 Voir à propos d’exclusion de cours : § 5.2.2. Montée en gamme
65 Extrait de la circulaire n°2000-105 du 11 juillet 2000 sur l’organisation des procédures disciplinaires dans les collèges, les
lycées et les établissements régionaux d’enseignement adapté ou EREA.
66 Sur ce point, celui du zéro, une phrase étonnante dans le guide juridique du chef d’établissement : « Les punitions ont pour
objet de réprimander et d’amender un comportement fautif. Il convient de distinguer strictement l’évaluation des aptitudes et
performances scolaires du manquement à la discipline des élèves. C’est à ce titre que la circulaire du 11 juillet 2000 a précisé
qu’il n’est pas permis de baisser la note d’un devoir en raison du comportement d’un élève ou d’une absence injustifiée. Une
telle mesure ne prive cependant pas le professeur de la possibilité de n’attribuer aucune note, lorsqu’il apparaît qu’un élève
tente de se soustraire à ses obligations et place ainsi volontairement l’enseignant dans l’incapacité d’apprécier ses aptitudes,
sauf à les juger négativement. L’absence de notation qui en résulte induit directement une baisse de la moyenne de
l’élève, dans la mesure où celui-ci s’est dispensé d’accomplir, sans motif valable, la totalité des travaux notés à la
réalisation desquels il était tenu. » Ce qui, en mathématiques, revient à remplacer le travail non effectué par un zéro. Reste
qu’il n’est pas présenté comme une réponse à un comportement, mais comme une solution à un problème mathématiques. De
quoi marcher sur la tête. www.education.gouv.fr/sec/chefdet : Fiche 33, Discipline des élèves, p. 264.
67 Voir des exemples de réponses § 5.2. « Action, réaction ! », et § 6 Quelques cas pratiques

etc.), ou des récidives incessantes de manquements moins graves, vous devez éviter d’automatiser
vos réponses et de monter en puissance aveuglément, car ces écarts peuvent cacher des situations
plus délicates. Si l’élève doit être placé en situation de s’interroger sur sa conduite (pour grandir
justement !), l’adulte lui doit chercher une résolution complète de l’incident, et s’il y a récidive, il devra
– vous devrez – chercher à adapter votre action de manière à trouver une vraie réponse, ou mieux, un
remède. Ce qui peut évidemment passer par l’intervention d’autres membres de l’équipe éducative 68 .
* Puisque la lecture du règlement intérieur en début d’année peine à remporter le prix Goncourt des
écoliers (manque d’images peut-être…), une manière relativement simple de rendre vos décisions
acceptables est, dès la première heure, de clarifier vos attentes du point de vue du travail en classe
comme à la maison, ainsi que de l’attitude à adopter en classe, sous forme d’une fiche méthode ou de
consignes. Il ne s’agira pas de faire une liste des choses à ne pas faire, ne vous donnez pas des
allures de Père Fouettard, mais bien au contraire, d’insister sur les objectifs à atteindre 69 .
* Si vous préférez ne pas avoir recours à un contrat écrit – tout simplement parce que vous n’aurez
peut-être pas encore eu le temps d’y réfléchir – annoncez tout de même votre mode de
fonctionnement, même de manière sommaire, afin d’indiquer la marche à suivre, et peut-être laisser
entendre que vous serez vigilant.
* Quoi qu’il arrive, une nouvelle fois, ne traitez pas la classe comme un groupe compact, mais
comme un ensemble d’individualités bien distinctes. Sachez reconnaître aussi bien les défauts que les
qualités de la classe et gardez vous bien des généralités. S’il y a un ou plusieurs perturbateurs,
identifiez-les puis isolez-les dans la classe. Ne faites pas rejaillir par vos commentaires ou vos
décisions disciplinaires un peu de leur comportement sur ceux qui ne bougent pas une oreille.
* Par conséquent, faites-vous une
règle de ne jamais donner de
punition collective pour obtenir, par
exemple, le nom d’un coupable. Ce
type de mesure est aussi injuste
qu’inefficace. Effet catastrophique
assuré ! Une façon efficace de
démasquer le ou les fautifs consiste
simplement à prendre la classe par
petits groupes – en fin d’heure par
exemple – et de recouper les
informations récoltées. N’hésitez
pas non plus à faire intervenir le
CPE si la situation se complique.
* Même poussé à bout – ça arrive – n’énoncez jamais de grandes mesures disciplinaires que vous
n’êtes pas sûr de pouvoir tenir. Réfléchissez bien aux implications que de telles mesures pourraient
68 Voir les différents membres de l’équipe éducative et leurs rôles : § 2.1. à 2.5.
69 Voir un exemple de mise en œuvre : § 3.2.3. Fiche de participation orale dynamique
!

entraîner, ne serait-ce qu’au point de vue matériel (tests à répétition = corrections à répétition,
bouleversement et diminution de la durée des séances, etc.).
* Evitez de vous acharner sur un élève, même si lui semble vouloir s’acharner sur votre cours. Une
nouvelle fois, faites preuve de recul et de discernement. C’est vous l’adulte responsable.
* Une fois le problème réglé, l’ardoise est effacée. On repart à zéro. Evitez le piège de l’habitude
dans l’attitude. Restez vigilant, pas crispé.
* Montrez que vous remarquez les efforts que produit l’élève qui cherche à corriger son attitude.
Dites lui s’il approche de ce que vous attendez de lui, et si le but est atteint, dites-le lui ! Vos mots
peuvent marquer une étape importante dans l’évolution de son comportement.
* Enfin, votre tâche en matière de discipline de s’arrête pas au seuil de votre porte. En dehors de la
classe, vous restez un membre actif de l’équipe éducative. Réagissez vous-même si vous êtes témoin
d’une faute. N’attendez pas de la vie scolaire qu’elle fasse justice à votre place 70 .
5.2. « Action, réaction ! »
Le cadre rigoureux de la loi est maintenant
posé, entrons donc de ce pas dans la
souplesse du quotidien 71 ; cette fameuse
souplesse que l’on pourrait aussi appeler
« exercice du libre arbitre sans filet » ou
encore « apprentissage de la
magnanimité en chute libre », et qui laisse
une part presque encombrante à
l’improvisation de haut vol. Cette souplesse,
disais-je, qui manquerait peut-être un peu parfois de la rigidité d’une bonne vieille règle en bois, et qui,
à l’usure, tendrait à se changer en toute sorte d’instruments contondants (un bureau, une armoire
métallique ?). A moins qu’on apprenne dès les premiers temps à en faire bon usage. Comme ceci…
5.2.1. Premières mesures
* Même si vous êtes persuadés que vos élèves savent ce que vous attendez d’eux, faites des
rappels systématiques à la loi, reprécisez les exigences de la vie en collectivité, même si ceux-ci ne
semblent pas suivis d’effets immédiats. N’oubliez pas que pour certains élèves, nous sommes les
seuls adultes à leur fournir ce cadre essentiel.
70 Cf. § 2.2. La vie scolaire
71 Cf. § 5.1. Ne pas faire n’importe quoi.

* Ceci étant, ne différez pas la sanction plus d’une fois. Rien de pire qu’une colle annoncée qui
n’arrive jamais.
* N’hésitez donc pas à sanctionner, dès les toutes premières heures de l’année, même si c’est votre
chouchou qui fait l’imbécile. Ça fait partie du boulot et les élèves n’attendent que ça. Ils détestent de
manière générale les professeurs qui ne punissent pas.
* N’oubliez pas non plus que, lorsque l’on prend la décision de punir, il faut aller jusqu’au bout à
partir du moment où elle est annoncée. Toujours faire ce que l’on dit ! On peut donc prendre du temps
pour y réfléchir quand c’est possible : par exemple prendre le carnet de correspondance au cours de
l’heure, mais ne punir qu’à la fin de l’heure de manière constructive et ne pas réagir dans l’instant, « à
chaud ». Ce laps de temps peut également permettre à l’élève de réfléchir et de venir s’expliquer et,
pourquoi pas, s’excuser une fois la tension retombée.
* Prévoyez toujours à l’avance les devoirs ou exercices supplémentaires que vous pouvez être
amené à donner au quotidien pour toutes sortes de motifs (devoir non fait, matériel oublié, etc.) afin
de ne pas être pris au dépourvu. Choisissez des petites activités, assez courtes, qui auront un attrait
direct avec le thème, la séquence, la séance en cours. Idéalement, le devoir supplémentaire devrait
pouvoir être réinvesti en classe ou consolider des acquis. Pensez d’ailleurs à faire noter cette punition
immédiatement dans le cahier de texte, ne prenez pas le risque d’oublier en fin d’heure.
* Pensez également à noter dans vos petits papiers que vous avez donné une punition, et à qui vous
l’avez donnée, pour vous rappeler de vérifier qu’elle a bien été faite. Si vous ne le faites pas
systématiquement, vos efforts n’auront aucun effet.
* Il est d’ailleurs possible de faire faire à l’élève sa punition sur le champ qui sera évidemment
adaptée à la situation et qui ne durera pas toute l’heure.
5.2.2. Montée en gamme
* Dès le début de l’heure, vérifiez systématiquement que le travail à la maison a bien été fait. Après
quelques semaines de cours, il se peut que ce ne soit plus nécessaire à chaque heure, les élèves
auront pris le pli, un rapide coup d’œil par-dessus les épaules suffira. Mais dans certaines autres
classes, il faudra persister. Plusieurs façons de procéder existent pour sanctionner les amnésiques.
Quand le fait est exceptionnel, on peut se contenter d’écrire un mot dans le carnet de correspondance
assorti ou non d’un devoir supplémentaire. On peut aussi établir une comptabilité de ces « oublis » et
graduer les sanctions qui s’appliqueront aux récidivistes par un système de croix (1 croix = 1 devoir
supplémentaire, 3 croix = 1 heure de colle) ou de points de pénalité 72 sur une fiche de savoir être ou
de participation qui devrait en motiver plus d’un à rétablir le cap.
* Malgré cela, renseignez-vous sur le mode de fonctionnement des heures de colle dans votre
72 Cf. § 3.2.3. Fiche de participation orale dynamique et § 3.3. Enseigner en SEGPA

établissement. On a parfois des surprises. Il se peut en effet qu’un seul mercredi par mois soit
disponible (problème d’effectif en vie scolaire le plus souvent), le reste des colles est alors réparti sur
les heures d’études déjà présentes dans l’emploi du temps de l’élève. L’impact est alors proche du
zéro absolu puisqu’il effectue son heure de colle entouré de ses copains. Ailleurs, le professeur devra
surveiller lui-même l’élève mis en colle un mercredi après-midi…
* Pour remédier à cela, il est possible de coller un élève dans l’un de vos propres cours, ou celui
d’un collègue consentant, pendant une des heures de permanences ou une heure de trou prévue à
l’emploi du temps de l’élève (par exemple de 8h à 9h ou de 16h à 17h, heures stratégiques). Ceci
permet de :
décharger la vie scolaire qui, après tout, n’a pas vocation à surveiller les colles 73 .
rendre à la sanction toute sa valeur pédagogique. L’heure de colle peut alors s’appeler
« étude imposée » ou « séance de rattrapage », puisque vous pourrez aider vous-même
l’élève à réaliser son devoir supplémentaire, qui portera sur un des points récents du cours,
des révisions de bases nécessaires pour les élèves en grande difficulté ou une préparation
de contrôle. Encore une fois, le fameux côté pédagogique de la punition.
* Il est tout à fait possible de punir sans faire de grandes manières. Si les règles sont claires et
précises, la punition prononcée est forcément logique et donc acceptable. Dans une classe difficile, on
pourra par exemple demander aux élèves de tenir leur cahier de texte à votre disposition sur leur table
pour que vous puissiez noter vous-même au besoin le devoir supplémentaire mérité. Ainsi, aucune
discussion inutile ni remontrance redondante.
* Ne renvoyez pas systématiquement un élève perturbateur pour vous en débarrasser. Il faut avant
tout chercher vous-même la ou les réponses appropriées à la situation donnée.
* Mais n’hésitez pas à le renvoyer quand la situation devient vraiment insupportable et quand le
cours lui-même est en péril. Il ne faut simplement pas en faire une habitude car il s’agit bien là d’une
mesure exceptionnelle, justifiée par un manquement grave qui donnera systématiquement lieu à une
information écrite au CPE et/ou au chef d’établissement.
* A ce propos, faites systématiquement des rapports écrits en cas d’incidents graves (injures,
remarques déplacées, attitudes inquiétantes, situations de crise à la maison, problèmes d’hygiène ou
de comportement…). Ces petits rapports, que vous transmettrez au PP, à la vie scolaire et au chef
d’établissement permettront de constituer un dossier pour un éventuel signalement ou de futures
mesures de discipline (Procureur de la République, enfance en danger, conseil de discipline…).
* Concernant l’exclusion, comme pour les heures de colle, dans les classes avec lesquelles chaque
heure de cours est un véritable combat, il est possible de voir à l’avance avec un autre collègue s’il
serait prêt à accueillir à tout moment un élève avec un devoir supplémentaire en cas de gros
problème. Cette démarche a pour avantage de montrer à l’élève que l’équipe est soudée autour de lui
73 Cf. § 2.2. La vie scolaire

et que la faute qu’il a commise est considérée comme une faute grave par toute l’équipe. C’est notre
cohérence sur ces points qui rend le système général de valeurs acceptable et indiscutable.
* Lorsque l’on parle d’exclusion, il n’est bien sûr jamais question de laisser l’élève partir seul. Il doit
toujours être accompagné d’un élève de confiance, pas forcément le délégué de classe qui,
rappelons-le, n’est pas le gendarme de la classe. Vous aurez rédigé une petite note qui expliquera
brièvement les raisons de cette exclusion et vous fournirez également un travail qu’il devra effectuer
en permanence. De la même manière, il n’est pas question de demander à un ou plusieurs élèves
« d’aller se calmer » dans le couloir. Un élève ne doit jamais rester sans surveillance dans un
couloir.
* A titre d’exemple, au collège des Champs-Plaisants, depuis l’année scolaire 2004-2005, une
alternative efficace à la pratique de l’exclusion des élèves a été mise en place. A cette époque, la vie
scolaire recensait certaines heures jusqu’à huit exclusions de cours ! Se faire exclure était devenu un
sujet de challenge entre les élèves, qui se donnaient rendez-vous en salle de permanence.
De nombreux professeurs se sont donc portés volontaires pour recevoir un ou plusieurs élèves
exclus au sein de leur classe, au cours des heures de leur choix, ceci pour rendre moins « attractif »
l’exclusion de cours, en la remplaçant par un simple « transfert de cours ». Depuis lors, dès qu’un
élève exclu arrive au bureau de la vie scolaire, il est immédiatement accompagné chez un autre
professeur – le nombre de professeurs volontaires à chaque heure fait que chaque élève coutumier
du fait est confié à un enseignant capable de le canaliser. Finis les rendez-vous galants près de la
corbeille à papiers ! Ce procédé a permis, d’une part, de décharger la vie scolaire des trop
nombreuses exclusions quotidiennes, lui ôtant de fait le rôle de gendarme qu’elle avait fini par
endosser aux yeux de tous. Elle a pu ainsi retrouver son rôle d’écoute et de médiateur auprès des
élèves et de leur famille. De plus, loin du contexte agressif qui a mené à son exclusion, l’élève
concerné est souvent plus disposé à parler de l’incident déclencheur, ce qui peut permettre au
« professeur relais » d’analyser à froid avec lui la situation, et parfois de trouver des solutions
durables. Dernier aspect positif, le nombre de personnels impliqués dans cette démarche a permis
une prise de conscience générale des difficultés que l’établissement traversait. La notion d’entraide a
ainsi refait surface et a resserré les liens de l’équipe éducative dans son ensemble.
5.2.3. Ne rions plus
* Plutôt que de vouloir à toute fin une sanction lourde à la suite d’un incident, et puisqu’il vaut mieux
s’impliquer jusqu’au bout dans la résolution des situations problématiques que l’on rencontre – avec
pourquoi pas l’intervention d’un ou plusieurs autres membres de l’équipe éducative 74 – privilégiez les
rencontres avec les parents, et ce quelle que soit l’importance du problème rencontré. C’est de très
loin la mesure la plus efficace.
74 Voir les différents membres de l’équipe éducative et leurs rôles : § 2.1. à 2.5.

* N’attendez pas la traditionnelle rencontre parents professeurs et ne vous limitez pas à celle-ci
lorsqu’elle est déjà passée. Essayez d’ailleurs de voir tous les parents, même ceux dont les enfants
sont des choubidous.
* Le rendez-vous peut-être pris par le biais du carnet de correspondance, sinon par téléphone, ou
encore en dernier recours, pour ceux qu’on ne peut atteindre par des moyens conventionnels, par une
convocation par le chef d’établissement. La plupart des parents réagissent très bien. Une rencontre et
l’instauration d’un dialogue avec la famille arrange souvent les choses. Quand ce n’est pas le cas,
c’est au moins un renseignement de plus en votre possession.
* Si le rendez-vous s’annonce difficile, n’hésitez à vous y rendre accompagné d’un autre collègue de
la classe qui pourra vous appuyer et donner son propre point de vue. Suivant la gravité des faits
reprochés, il pourra avoir lieu en présence du principal ou de son adjoint, ou, comme c’est le cas le
plus souvent, avec le CPE.
* Il se peut que le rendez-vous ait été pris parce que les parents contestent une punition que vous
aurez donnée à leur enfant. C’est un cas de figure de plus en plus fréquent. S’il est vrai que les
punitions infligées par les enseignants sont des mesures d’ordre intérieur dont le contrôle
d’opportunité est laissé à leur seule appréciation, acceptez tout de même d’entendre ce que les
parents, et surtout l’élève en question, ont à dire. Sachez que « seul le chef d’établissement peut,
dans le cadre hiérarchique, annuler la mesure, et qu’en aucun cas il n’appartient au responsable légal,
durant le temps selon lequel l’enfant est confié à un membre de l’enseignement public, de le
soustraire à tout ou partie de la responsabilité du professeur. Cette responsabilité de l’Etat, qui
protège [les familles] en cas de dommages causés ou subis par l’élève, s’accompagne aussi de la
nécessaire autorité qui en constitue la contrepartie. Les sanctions et punitions gradués et
proportionnées en fonction de la faute commise, sont des éléments de son autorité » 75 .
* Il ne s’agit pas de faire un grand déballage de ce qui ne va pas pour ensuite regarder les parents
étriper leur enfant. Un rendez-vous se déroule en deux temps : tout d’abord informer la famille de la
75 Principes rappelés par M. Vatinet, principal du collège des Champs-Plaisants, dans un courrier adressé à des parents
contestant une heure de retenue infligée à leur enfant qui n’avait pas respecté les consignes de sécurité en classe de science.

situation en cours, puis proposer une solution qui sera mise en place avec son accord et son appui.
* L’information peut se baser sur les notes obtenues, un bulletin scolaire si vous êtes PP, ou sur les
rapports de collègues rédigés suite à un incident (qui mentionneront précisément les propos tenus par
l’élève, aussi grossiers soient-ils, donc pas d’euphémismes, afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur les
interprétations possibles). Vous pouvez également utiliser les fiches de suivi que vous aurez mises en
place au quotidien pour montrer concrètement l’évolution du comportement ou du travail :
*
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Feuille n° 5
* Ici Paul n’a pas été en mesure de présenter son travail trois séances de suite, est arrivé en retard
et a oublié son matériel lors de la quatrième pour finalement sécher le cinquième cours. Pierre était
particulièrement agité lors des deux premiers cours, Jacques était absent le 4 avril et a été invité à
jeter son chewing-gum le 8.
* Parmi les solutions proposées côté établissement (car nombre de parents prennent des mesures
immédiates de leur côté), il peut y avoir un engagement écrit et signé de l’élève dans lequel il
précisera solennellement ce à quoi il s’engage.
* On peut aussi mettre en place un carnet de suivi (à la demande du professeur principal, du CPE,
des professeurs de la classe, des parents ou de l’élève lui-même). C’est souvent un dispositif qui plait
aux élèves, même s’il n’est pas efficace à 100%, car ce carnet tient dans la main, un peu comme un
joker, une solution miracle que l’on exhibe et qui, à elle seule, peut tout changer.
* Ce carnet suit l’élève, heure par heure, pendant une durée variable, fixée au préalable,
généralement de six semaines. Il détermine un certain nombre d’objectifs que l’élève s’est engagé à
atteindre lors d’un entretien qui, idéalement, regroupe l’élève, les parents, le professeur principal et le
CPE. Il s’agit d’objectifs simples en apparence mais que l’élève concerné a du mal à respecter seul
tels que avoir le matériel nécessaire pour toutes les matières (livres, classeurs, cahiers…), noter le
travail à faire à la maison sur le cahier de texte, faire des efforts pour suivre et participer en classe,
arriver à l’heure à tous les cours, etc. Si des efforts ne sont pas constatés, l’élève s’expose à des
sanctions qui auront été définies lors de ce même entretien. Le carnet est présenté à chaque cours
ainsi qu’en permanence au professeur ou surveillant concerné, dès le début de l’heure. Le professeur

ou le surveillant le remet à l’élève à la fin du cours, après l’avoir complété. Chaque fin de semaine, le
bilan est fait avec l’élève par le professeur principal. Ce bilan est ensuite signé par les parents qui
peuvent ainsi juger des progrès réalisés au quotidien 76 .
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* Le procédé n’a rien de miraculeux mais fonctionne presque idéalement avec certains élèves.
L’inconvénient est que certaines classes comprennent un nombre impressionnant de candidats au
fameux carnet, parfois cinq ou sept, ce qui peut encombrer considérablement les fins d’heure, si
chacun a le sien, et rendre le bilan expéditif et donc inefficace. Pour favoriser les chances de réussite
de la méthode, il faut absolument en restreindre le nombre au sein d’une même classe (pas plus de
deux), et donc bien sélectionner le ou les élèves susceptibles de profiter pleinement du dispositif.
76 Un carnet de suivi est disponible en téléchargement dans la rubrique « Ressources » de La Toile du Petit Scarabée :
http://petitscarabee.multimaths.net/

* Quant aux autres, souvent les plus difficiles à gérer, on peut mettre en place un suivi plus resserré
autour de quelques adultes, au minimum le PP et le CPE, fondé sur le dialogue. L’absence de
document à caractère officiel, le cadre plus informel et la fréquence des rendez-vous peuvent
également convenir à une certaine catégorie d’élève. Qui ne tente rien n’a rien !
* Quand toute la classe s’anime et se met d’accord pour ne plus rien produire de bien fameux, les
réponses constructives et efficaces à grande échelle commencent à manquer. Il faut donc reprendre
les cas individuellement et diversifier les réponses 77 en reprenant une par une les démarches décrites
plus haut. Il est possible par exemple de participer à une heure de vie de classe 78 avec le PP pour
débattre des sujets qui animent la classe et comprendre leurs motivations ; on peut aussi faire
intervenir le CPE pendant une heure de cours ou de vie de classe pour apporter un point de vue
extérieur à l’agitation.
* En tant que PP, il est également possible de mettre en place – en complément du reste – une
feuille de suivi de classe. Il s’agit d’une fiche sur laquelle figurent les noms de tous les élèves ainsi
que la liste des matières. Cette fiche est confiée à un élève de confiance qui la remettra à chaque
professeur en début d’heure. Elle permet au professeur principal d’avoir une vision générale très
précise du déroulement de chaque séance, de voir si le comportement de la classe est uniforme sur
une journée, et de mieux repérer le ou les élèves responsables de l’agitation générale. Elle sert de
document de référence pour exposer les problèmes rencontrés aux parents, ou à l’administration, et,
le cas échéant, elle permet de justifier la demande d’une sanction 79 .
5 B
Maths Français
semaine 3 L M M J V L M M J V
A = absent(e) ; R = retard ; M = oubli de matériel ; B = bavardages gênants ; I = insolence ; W = absence de travail
* S’engager sur la voie de la répression est souvent le premier réflexe de tout adulte confronté à
l’agitation d’une classe. Cela peut suffire. Mais sur la longueur, mieux vaut entamer un travail de
réflexion sur les exigences de la vie en collectivité. Le travail sur la Charte de la classe part justement
du constat que de nombreux élèves ignorent ou choisissent d’ignorer les règles auxquelles ils sont
77 Cf. § 6 Récapitulons ! Quelques cas pratiques
78 Cf. § 2.1. Etre Professeur Principal.
79 Voir le distinction entre punitions scolaires et sanctions disciplinaires ainsi que l’échelle des sanctions : § 2.5. La Direction

sensés se soumettre au quotidien. La lecture du règlement intérieur de l’établissement en début
d’année n’offre pas toujours l’occasion de débattre de la validité des règles établies.
L’élaboration d’une Charte de la classe, effectuée avec le professeur principal en heure de vie de
classe, le plus souvent en collaboration avec le CPE, permet aux élèves de s’interroger, de débattre et
finalement de comprendre la nécessité d’un règlement, pour enfin établir leurs propres règles, qui
d’ailleurs reformulent toujours d’une certaine manière les points essentiels du règlement intérieur lui-
même.
Coupon élève :
A ton avis, quels sont les droits et devoirs des élèves de la classe ? Note pour chaque catégorie
au moins trois droits et trois devoirs des élèves :
1. L’attitude en classe. 3. Les élèves entre eux.
2. Les élèves par rapport aux professeurs. 4. Au début et à la fin des cours.
5. Travail en autonomie, en petits groupes. 6. Autres contextes.
Notons tout de même qu’il existe une catégorie d’élèves qui restent totalement imperméables aux
punitions, aux menaces de sanctions aussi bien qu’aux sanctions elles-mêmes. Dans ce type de cas,
il n’y a guère que le travail d’équipe, l’obstination et le temps qui passe pour apporter des solutions et
du réconfort. Le prochain incident apportera peut-être son lot de réponses. Alors ne perdez pas
courage !
Il faut donc sans cesse répéter les mêmes démarches, même si l’on a parfois l’impression que ça ne
sert à rien. En la matière d’ailleurs, toutes vos suggestions sont les bienvenues…

) * +
, *
Rien de plus difficile à digérer qu’un bon gros manuel de survie bien dodu. Pour faire passer le tout,
voilà en quelque sorte notre trou bourguignon à nous. Nous avons sélectionné quelques petits tracas
du quotidien auxquels les conseils prodigués tout au long de notre coléoptère boulimique peuvent
répondre.
Avant de lire les propositions, parcourez une nouvelle fois notre petit manuel à la recherche des
réponses les mieux adaptées (pas de précipitation, il n’y a pas de lave-linge à gagner), vous
réaliserez une nouvelle fois que les solutions efficaces obéissent à notre Sainte Trinité : travail
d’équipe, pédagogie adaptée et implication personnelle.
Pour chaque situation envisagée, le scénario proposé est chronologique et progressif dans la
fermeté des réponses apportées. On peut donc s’arrêter en cours de chemin si le tir a été corrigé ou
même passer une ou plusieurs étapes si la situation le justifie. Il n’y a pas de réponse figée ni
infaillible, vous trouverez peut-être mieux. Notez que pour certains cas, il n’y aura plus grand-chose à
faire sinon patienter dès lors que votre part d’action aura été accomplie. Les procédures disciplinaires
peuvent prendre du temps.
Et puis pour corser le tout – c’est costaud un trou bourguignon – nous avons ajouté quelques
situations plus délicates auxquelles il est plus difficile de réagir calmement lorsqu’elles surviennent au
beau milieu d’un cours. Rappelons qu’il est parfois possible de désamorcer ces situations avant
qu’elles n’aient lieu, mais mieux vaut tout de même être prévenu…
des élèves bavards
o Ne pas hausser le ton / baisser la voix jusqu’à murmurer
o Se déplacer vers eux sans interrompre le cours 80
o Interrompre le cours, montrez votre agacement, leur donner une chance de rester ensemble
s’ils se raisonnent 81
o Noter l’incident sur votre feuille de suivi
o Séparer les bavards 82
o Prendre les carnets pour y noter un mot court pour informer les parents de leur attitude
o Devoir supplémentaire
o Prendre rendez-vous avec les parents 83
o Heure de retenue 84
80 Voir gestion des déplacements § 4.3.2. La danse de Saint-Guy
81 Voir gestion de face à face § 4.3.1. Par pitié, arrêtez de crier
82 Pour les meilleures stratégies à mettre en place, voir § 4.4. Faire un plan de classe
83 Se préparer à rencontrer des parents d’élèves § 5.2.2. Montée en gamme
84 Penser à l’étude imposée § 5.2.2. Montée en gamme
!

une classe remuante
o Faire un nouveau plan de classe
o Faire des rapports explicits des incidents rencontrés
o Participer à une heure de vie de classe avec le PP et le CPE (élaboration éventuelle d’une
charte)
o Faire intervenir le CPE dans votre cours
o Mettre en place, avec l’aide du PP, un suivi de la classe (sur feuille)
o Prendre rendez-vous avec un maximum de parents
o Mise en place de carnets de suivi (en nombre restreint) 85
o Si les responsabilités sont établies et vérifiées, demander des sanctions disciplinaires contre
les élèves fautifs
o Si la classe est vraiment remuante, reprendre la procédure depuis le début,
encore et encore jusqu’au mois de juin
un élève n’a pas fait son travail
o Chercher à savoir pourquoi
o Noter le fait sur votre feuille de suivi
o Devoir supplémentaire éventuel (en fonction des raisons invoquées)
o Heure de retenue
o Prendre rendez-vous avec les parents
o Mise en place d’un carnet de suivi + Information auprès du CPE
un élève absent juste pour les contrôles
o Noter systématiquement les absences sur le cahier d’appel de la classe (plus
éventuellement sur votre feuille de suivi)
o Préciser que tout devoir non effectué le jour prévu sera rattrapé dès le retour en classe 86
o Prendre rendez-vous avec les parents
o Information auprès du CPE
des absences répétées
o Noter systématiquement les absences sur le cahier d’appel de la classe (plus
éventuellement sur votre feuille de suivi)
o Prendre rendez-vous avec les parents
o Information auprès du CPE (qui mettra en place une procédure de signalement si le nombre
d’absences et leur fréquence le justifient)
85 Mise en place d’un carnet de suivi : § 5.2.3. Ne rions plus
86 Cf. § 3.2.1. Evaluation et motivation : quelques principes

des retards intempestifs
o Se renseigner sur les modalités en place dans votre établissement
o Rappel verbal à la loi
o Toujours faire mention précisément du retard sur le cahier d’appel (qui sera comptabilisé au
même titre que les absences par le bureau de la vie scolaire)
o Noter le éventuellement sur votre feuille de suivi
o Si le retard est inférieur à 10 minutes, accepter l’élève en classe après des excuses de
forme (éviter les grandes manières et gagner du temps sur le contretemps)
o S’il est important, exiger un billet de retard validé par la vie scolaire
o Tenir un compte personnel du nombre de retards et voir avec le CPE pour organiser un
entretien avec l’élève seul ou en présence de ses parents
o Prendre rendez-vous avec les parents
o Alerter la direction au travers de rapports si la situation ne change pas
un élève se prépare à sortir de la classe sans votre accord
o Savoir ce qui se passe au juste (problèmes personnels, altercation silencieuse avec un autre
élève, pétage de plombs spontané, etc.)
o Lui rappeler clairement le règlement intérieur, lui expliquer ce à quoi il s’expose s’il sort de la
classe
o Lui dire lui explicitement qu’il n’a pas votre autorisation de sortir
un élève sort de la classe sans votre accord
o Ne pas sortir vous-même de la classe pour le rattraper. La classe reste sous votre
responsabilité
o Envoyer un élève de confiance au bureau de la vie scolaire avec un mot expliquant la
situation
o Aller voir le CPE dès que possible, à la fin du cours si votre emploi du temps le permet, pour
savoir ce qui s’est passé ensuite
o Voir avec lui comment régler le problème afin d’éviter que cela ne se reproduise (par
exemple un entretien avec l’élève seul ou dans le bureau du CPE ; rendez-vous avec les
parents ; etc.)
un élève vous insulte
o Surtout ne pas faire semblant de ne pas avoir entendu. Garder votre sang-froid et éviter de
surenchérir. Les limites sont déjà franchies. Ne pas non plus en faire une affaire personnelle.
Une nouvelle fois, c’est vous l’adulte !

o Remplir calmement un mot d’exclusion, ainsi qu’un travail à effectuer lors de l’heure qui
vient 87
o Expliquer à l’élève que l’incident fera l’objet d’un rapport écrit et que des mesures
disciplinaires vont suivre
o Ce rapport sera très explicite et citera précisément les mots employés par l’élève. Evitez les
tournures du style « il m’a manqué de respect » ou « elle s’est montrée particulièrement
grossière ». N’ayez pas peur des mots
o Rendez vous au bureau de la vie scolaire pour tâcher de régler le problème
un élève exclu refuse de sortir de la classe
o Envoyer un élève de confiance à la vie scolaire avec un mot qui expliquera en peu de mots
la situation et qui demandera à un personnel de venir chercher l’élève
o En attendant que cette personne arrive, rester calme et considérer que l’incident est clos et
continuer votre cours
87 Cf. § 5.2. Petits et gros incidents: gérer les problèmes du quotidien.

Ah, quel beau métier que celui d’enseignant ! N’est-ce pas ?
La parabole de la chrysalide :
du Petit Scarabée au Grand Dragon.
Si ces pages sont venues troubler tes dernières semaines de vacances avant ta première rentrée de
prof, tu répondras sans doute d’un « oui » encore tout neuf, ferme et volontaire. Si tu as laissé passer
septembre avant de nous lire, tu hésiteras probablement un peu avant de répondre par un seul mot.
Dès les premières heures, tu auras éprouvé la lourdeur de tes bagages universitaires face au niveau
des classes qu’on t’aura confiées. Très vite, tu auras ressenti ce sentiment d’impuissance tenace
devant l’échec d’un grand nombre d’élèves, et ce malgré tous les efforts que tu auras déployés pour
en venir à bout. Dans la foulée, tu te seras senti responsable de leurs difficultés, te demandant alors si
tu ne ferais pas mieux de songer à une reconversion anticipée. Il n’y a aucune honte à l’envisager, un
nombre incalculable de professeurs stagiaires hésitent à jeter l’éponge avant même la fin de leur tout
premier trimestre. Mais sais-tu combien hésitent encore des mois après leur validation ? Sans doute
juste un peu moins. Tout simplement parce que les difficultés ne s’arrêtent pas là. Une fois surmontés
les problèmes de disciplines, en nombre grandissant, une fois encaissées les situations familiales
socioculturelles catastrophiques, de plus en plus répandues, une fois le deuil fait de conditions
matérielles satisfaisantes dans les classes ou au dehors, reste encore à adapter les recommandations
des Instructions Officielles et celles de l’IUFM aux possibilités réelles d’agir sur le terrain, inégales
d’un établissement à l’autre. Au final, il faut bien reconnaître que Tati Jacqueline racontait bien des
salades lorsqu’elle affirmait que quelques mois d’enseignement suffiraient à produire assez de cours
et d’évaluations pour se la couler douce, et ne plus avoir à travailler chez soi jusqu’à la fin de sa
carrière. Et non Tati, enseigner n’est pas un métier facile. Est-il beau ? Oui. Passionnant ?
Assurément. Mais sacrément difficile !
Du rêve de juillet au cauchemar du mois d’octobre, tu auras pris la réalité en pleine figure. La lecture
de notre petit manuel de survie n’aura sans doute pas suffi à panser tes blessures, car le facteur
premier en la matière est le temps. Si les premières semaines te paraissent insurmontables, sache
que même armé des meilleurs outils, il te faudra probablement attendre les congés d’hiver pour y voir
plus clair, et te sentir plus à l’aise. Quatre petits mois pour découvrir les méthodes et techniques
pédagogiques de base, et comprendre qu’il te faudra des années pour te les approprier pleinement et
les perfectionner petit à petit. Ce simple constat te fera quitter pour de bon la liste des candidats à la
démission, et te donnera la foi en ce que tu fais ici et maintenant. Songe au nombre d’années qu’il
t’aura fallu pour maîtriser les savoirs que tu comptes transmettre aujourd’hui. Imaginais-tu qu’il te
suffirait de réciter tes leçons pour être efficace en tout point ? Bien sûr que non. Mais c’est au nom de
ces années passées à hanter les bibliothèques de section que tu vas t’accrocher et terminer cette
première année scolaire en fanfare.
Tu entreras alors dans un continuum espace-temps troué comme un gruyère qui n’appartient qu’à
notre profession, un phénomène temporel bougrement sympathique, qui ne serait pas bien loin de
rejoindre certains des propos maladroits de Tati Jacqueline quand il prend fin, au mois de juin.
Personne n’a jamais reçu de Prix Nobel pour l’invention de l’année scolaire, mais fichtre quelle belle
trouvaille ! Septembre et juin marquent en effet le début et la fin d’un chapitre de notre carrière, au

cours duquel moult péripéties seront survenues, des vertes et des pas mûres, et à la fin duquel la
morale nous dira ce qu’il faut garder ou jeter afin d’affiner l’écriture du prochain opus. Tout peut être
corrigé, repris ou échangé. Le septembre nouveau, outre des mines ensoleillées – Tati, si tu nous lis !
–, apportera de quoi repeindre les couleurs de l’arc-en-ciel : de nouvelles classes, de nouveaux
élèves, des plus petits, des plus grands – dont certains auront subi des mutations génétiques
importantes au cours de l’été : plus de centimètres, plus de poils, plus d’appareils dentaires, plus de
tout ! –, de nouveaux collègues, des gentils, des pas beaux, et surtout de nouveaux objectifs à valider
avant l’arrivée de l’autre mois de juin, comme par exemple parfaire la répartition de la parole dans la
classe, travailler plus étroitement avec la vie scolaire, ou tout simplement s’efforcer de faire ranger les
chaises en fin d’heure. L’année écoulée t’aura suffisamment appris pour que tu entames ta lente
mutation non pas vers la perfection, mais vers un niveau souhaitable de maîtrise du sujet. Car
attention, indépendamment des nombreuses qualités que ce métier requiert, parmi lesquelles le
respect d’une certaine déontologie, un sens de l’éthique lié à notre place parfois prépondérante dans
le parcours humain des enfants auxquels nous prétendons enseigner, et l’ambition de faire progresser
tous les élèves et toujours, il te faudra aussi pouvoir compter sur une bonne dose d’humilité, car s’il
t’arrivera de connaître de grandes réussites, des instants de complicité mémorables avec certaines
classes, tu affronteras peut-être les pires difficultés avec des classes de même niveau l’année
suivante.
Enseigner n’a rien d’exact. De la
confection des cours à la gestion des
rapports humains, c’est un métier de
bricoleur. S’il est bon de se laisser aller à
un peu d’autosatisfaction de temps en
temps, le vilain coup de marteau sur le
pouce n’est jamais bien loin. Souviens-toi,
Petit Scarabée, que ce n’est qu’au bout
d’une longue quête sur les chemins de
l’expérience que cette passion du
dimanche ne se muera en une certaine
forme d’art subtil. Un jour peut-être
quitteras-tu ta fragile carapace de
minuscule petit insecte pour revêtir
l’armure écaillée du Grand Dragon. Ce
jour-là, sois gentil, dis-nous comment tu
auras fait !

Textes officiels relatifs à la vie lycéenne
-
www.vie-lyceenne.education.fr/textes/texte_liste.php
. % / *0
Circulaire n°2000-105 du 11 juillet 2000 sur l’organisation des procédures disciplinaires dans les
collèges, les lycées et les établissements régionaux d’enseignement adapté ou EREA
Circulaire n°2004-176 du 19 octobre 2004 sur les procédures disciplinaires dans les
Etablissements Publics Locaux d’Enseignement ou EPLE
Guide juridique du chef d’établissement
www.education.gouv.fr/sec/chefdet/
Fiche 4 : La commission permanente
Fiche 5 : Le chef d’établissement
Fiche 12 : Les personnels enseignants
Fiche 13 : Les personnels ATOSS
Fiche 33 : Discipline des élèves
Fiche 40 : Réponse aux phénomènes de violence
Bulletins Officiels de l’Education Nationale
N°26 du 25 juin 1998 sur « La mise en oeuvre de la rénovation des enseignements généraux et
professionnels adaptés dans le second degré », et « Les orientations pédagogiques pour les
enseignements généraux et professionnels adaptés dans le second degré » :
http://www.education.gouv.fr/bo/1998/26/ensel.htm
Conseils aux Professeurs de Lycée et Collège Stagiaires, François Faivre et Bernard Russo,
formateurs disciplinaires (Anglais) à l’IUFM de Dijon, 1999.

Assistants d'éducation Les assistants d'éducation accomplissent, dans les établissements
d'enseignement et les écoles, sous la direction des autorités chargées de
l'organisation du service, les fonctions suivantes :
- encadrement et surveillance des élèves dans les établissements ou les écoles, y
compris le service d'internat, et, en dehors de ceux-ci dans le cadre d'activités
nécessitant un accompagnement des élèves ;
'
- aide à l'accueil et à l'intégration des élèves handicapés ;
- aide à l'utilisation des nouvelles technologies ;
- participation à toute activité éducative, sportive, sociale ou culturelle.
Personnels A.T.O.S.S. Personnels Administratifs, Techniques, Ouvriers, de Santé, et de Service (y
compris les personnels d’Encadrement Administratif). Ces personnels sont
titulaires du service public. Ils sont chargés de contribuer à la qualité de l’accueil
et du cadre de vie, à assurer la sécurité, le service de restauration, la protection
sanitaire et sociale, et, dans les internats, l’hébergement des élèves. Ils
contribuent à assurer, sous l’autorité du chef d’établissement, le fonctionnement
de l’établissement.
www.education.gouv.fr/sec/chefdet : Fiche 13, Les personnels ATOSS, p. 104.
Commission permanente C’est une formation restreinte du conseil d’administration. Elle constitue la
chambre d’instruction préalable des dossiers soumis à l’examen du CA. Elle
comprend, dans les collèges et les lycées, les représentants de l’administration (le
chef d’établissement, son adjoint, le gestionnaire, le CPE), le représentant de la
collectivité de rattachement, l’un des représentants de la commune siège, cinq
des représentants des personnels (quatre au titre des personnels
d’enseignement, de direction, d’éducation, de surveillance ou de documentation
et un au titre des personnels ATOSS), cinq des représentants des usagers
répartis différemment selon l’établissement (à savoir, quatre représentants des
parents d’élèves dans les collèges, et trois représentants des parents d’élèves et
deux des élèves dans les lycées). La commission permanente est présidée par le
chef d’établissement. www.education.gouv.fr/sec/chefdet : Fiche 4, La
commission permanente, p. 34.
Conseil d’administration C’est l'organe de délibération et de décision des lycées et collèges. Il se réunit en
séance ordinaire à l'initiative du chef d'établissement au moins trois fois par an. Il
adopte, sur le rapport du chef d'établissement, le projet d'établissement, le
budget, le compte financier, le règlement intérieur ainsi que les décisions qui
relèvent de l'autonomie de l'établissement en matière pédagogique et
éducative. Ce conseil, présidé par le chef d'établissement, comporte 30 membres
pour les lycées et les collèges de plus de 600 élèves, 24 membres pour les
collèges de moins de 600 élèves. Il se compose de 4 ou 5 personnes de la
direction de l'établissement, de 6 ou 7 personnes de l'enseignement et de
l'éducation, de parents d'élèves (6 ou 7 au collège, 5 au lycée), de représentants

des élèves (2 ou 3 au collège, 5 au lycée), de 2 ou 3 personnels administratifs,
ouvriers et de service, et de 3 ou 4 élus locaux.
Conseil de discipline C’est une commission de l’établissement émanant du conseil d’administration. Il
comprend le chef d’établissement, son adjoint, un conseiller principal d’éducation
désigné par le conseil d’administration sur proposition du chef d’établissement, le
gestionnaire, cinq représentants des personnels dont quatre au titre des
personnels d’enseignement et d’éducation et un au titre des personnels
administratifs, techniques, sociaux et de santé, ouvriers et de service, trois
représentants des parents d’élèves et deux représentants des élèves dans les
collèges, deux représentants de parents d’élèves et trois représentants des
élèves dans les lycées. Le conseil de discipline est présidé par le chef
d’établissement ou, en cas d’absence de celui-ci, par son adjoint.
Le conseil de discipline peut, sur rapport du chef d’établissement, prononcer
l’exclusion temporaire supérieure à huit jours et l’exclusion définitive de
l’établissement. Toutefois, l’exclusion temporaire ne peut excéder la durée d’un
mois. En outre, dès l’instant où le conseil de discipline a été saisi par le chef
d’établissement, il peut prononcer les mêmes sanctions que lui, ainsi que toutes
les sanctions prévues au règlement intérieur. Le conseil de discipline peut
également prescrire les mesures de prévention, de réparation et
d’accompagnement prévues au règlement intérieur. Toute sanction, hormis
l'exclusion définitive, est effacée du dossier administratif de l'élève au bout d'un
an.
Conseil éducatif C'est l'organe de médiation et de conciliation pour l'élève avant un conseil de
discipline. Son rôle est de lui rappeler les règles de conduite, de le mettre devant
ses responsabilités et d'obtenir son engagement de respecter dorénavant le
règlement intérieur. Il est composé des membres de la direction, de représentants
élus des parents, de l'ensemble de l'équipe pédagogique de la classe, de
l'assistante sociale, d'une infirmière et des parents de l'élève. A l’issue de ce
conseil, un contrat éducatif contenant des objectifs « raisonnables » tant sur le
plan du comportement, de l’attitude que du travail est mis en place. Un suivi
personnalisé sous forme d’un tutorat peut également être proposé.
CPE Les conseillers principaux d'éducation participent aux activités éducatives du
second degré sans pour autant enseigner. Les fonctions exercées, sous la
responsabilité du chef d'établissement, se situent dans le cadre général de la vie
scolaire et contribuent à placer les élèves dans les meilleures conditions possibles
en vue de leur scolarité. Leurs responsabilités sont réparties principalement dans
les trois domaines suivants :
- le fonctionnement de l'établissement : organisation de la vie collective
quotidienne, hors du temps de classe, en liaison avec la vie pédagogique dans
l'établissement.
- la collaboration avec le personnel enseignant : travail en liaison étroite avec les
professeurs afin d'assurer le suivi des élèves et participation aux conseils de
classe.
- l'animation éducative : création des conditions du dialogue dans l'action

éducative, sur le plan collectif et sur le plan individuel, organisation de la
concertation et de la participation des différents acteurs à la vie scolaire au sein
de l'établissement.
Discipline C'est au chef d'établissement qu'il revient, s'il y a lieu, d'engager des poursuites
disciplinaires à l'encontre d'un élève. Le chef d'établissement peut prononcer seul,
c'est à dire sans réunir le conseil de discipline, les sanctions, de l'avertissement à
l'exclusion temporaire de huit jours au plus.
Dispositif Relais Il comprend deux structures distinctes : l’atelier relais et la classe relais. Ces
structures diffèrent de part leur public, leurs objectifs, les moyens mis en œuvre
ainsi que les partenaires sollicités.
La classe relais accueille un petit groupe d’adolescents de 14 à 16 ans (10
jeunes maximum) en rupture scolaire (absentéisme lourd). Elle est rattachée
administrativement à un collège mais en est éloignée géographiquement. La
classe relais fonctionne en partenariat avec l'Education Nationale, le Conseil
général, la PJJ et la ville. Dans le cas du collège des Champs-Plaisants, l'équipe
est composée d'une éducatrice spécialisée, d'une institutrice spécialisée et d'une
aide éducatrice. L’objectif est de rescolariser ces élèves en collège, en lycée
professionnel ou de favoriser leur orientation vers un apprentissage. La période
de prise en charge varie de 6 semaines à une année scolaire. Les intervenants
extérieurs sont des professeurs d’enseignement général mais aussi des
animateurs d'ateliers divers, etc.
L’atelier relais est une structure parallèle à la classe relais. Il accueille quant à lui
des adolescents de 14 à 16 ans en rupture sociale profonde. Ce sont souvent des
délinquants ou des jeunes en voie de délinquance. L’objectif est avant tout la
resocialisation puis éventuellement la rescolarisation. La période de prise en
charge varie de 14 à 20 semaines au cours desquelles des ateliers de travaux
manuels sont mis en place (gros œuvre, métallerie, menuiserie, déforestation,
etc.). Ce dispositif est piloté par l’Education Nationale en partenariat avec le
conseil général (service d'aide sociale à l'enfance), un mouvement d'éducation
populaire (ex: les FRANCA). La mairie et la PJJ peuvent y être associées.
Droits et obligations TITRE I - LES DROITS ET OBLIGATIONS DES ÉLÈVES
des élèves Art. L 511-1. - Les obligations des élèves consistent dans l'accomplissement des
tâches inhérentes à leurs études ; elles incluent l'assiduité et le respect des règles
de fonctionnement et de la vie collective des établissements. Art. L 511-2. - Dans
les collèges et les lycées, les élèves disposent, dans le respect du pluralisme et
du principe de neutralité, de la liberté d'information et de la liberté d'expression.
L'exercice de ces libertés ne peut porter atteinte aux activités d'enseignement.
Extraits du Livre V du code de l'éducation concernant la vie scolaire.
Ecole ouverte Lancé en 1991, le dispositif interministériel École ouverte s’adresse en priorité
aux enfants et aux jeunes qui vivent dans des zones socialement défavorisées ou
dans des contextes culturel et économique difficiles. Il permet d’accueillir dans les
collèges et les lycées, pendant les vacances scolaires, les mercredis et les
samedis, des jeunes (y compris des élèves des écoles élémentaires) qui ne

partent pas en vacances et ne fréquentent pas les centres de loisirs. Les activités
proposées ont un caractère scolaire pour 25 % du temps au minimum (aide aux
devoirs, soutien). Pour le reste, elles sont sportives, ludiques ou culturelles.
Note administrative Elle vise à évaluer le rôle joué par l’enseignant au sein de l’établissement, son
apport au fonctionnement de la communauté éducative, la manière dont il
applique les règles régissant la vie de l’établissement, son sens du travail en
équipe et la qualité de ses relations avec l’ensemble de ses interlocuteurs, dont
en premier lieu sa hiérarchie et ses collègues. Elle est comprise entre 0 et 40, et
est arrêtée par le recteur d’académie sur proposition du proviseur ou du principal
de l’établissement, accompagnée d’une appréciation générale sur la manière de
servir. La note administrative est additionnée à la note pédagogique (qui porte sur
la qualité et l’efficacité de l’enseignement dispensé) pour donner la note globale
finalement attribuée à l’enseignant. www.education.gouv.fr/sec/chefdet:
Fiche 12, Les personnels enseignants, p. 93.
P.J.J. Les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse assurent la prise en
charge des mineurs délinquants, la protection des mineurs en danger moral et
physique et des jeunes majeurs en grande difficulté qui leur sont confiés par
décision de justice.
Dans ce cadre, la PJJ suit et encadre les jeunes, accompagne leur évolution et
les aide à retrouver leur place dans la société au sein de structures qui relèvent
soit du secteur public, soit du secteur associatif habilité. Dans le cadre de ses
missions, la PJJ prend en charge trois catégories de jeunes : les mineurs en
danger, les mineurs délinquants et les jeunes majeurs en difficulté d'insertion
sociale. http://www.justice.gouv.fr/justorg/justorg10b.htm
Projet d’établissement Il s’agit de l’ensemble des objectifs que se fixe l’établissement scolaire en fonction
des besoins des élèves. Ce projet est soumis au conseil d’administration pour
discussion et approbation. Il permet ensuite d’obtenir des moyens en personnel et
en heures pour atteindre ces objectifs. Il peut s’agir d’aide aux élèves en grandes
difficultés, d’une activité culturelle avec ouverture sur milieu extérieur,
l’apprentissage de la citoyenneté, une information sur les dangers du tabac, etc.
Responsabilité Il existe trois types de responsabilités : civile, pénale et administrative. Lorsqu’un
enseignant commet une faute de service (défaut de prévoyance, surveillance non
adaptée ou manque de discernement. De manière générale, le juge reproche
l’inattention du maître. Par exemple lorsqu’un accident survient après avoir laissé
des élèves seuls sans surveillance, ou suite à une prise de risque inconsidérée
lors d’un trajet) il est susceptible de répondre de cette faute devant les tribunaux
civils (versement de dommages et intérêts en vertu de l’article 1384 du Code
Civil qui stipule que les enseignants sont responsables des élèves dont ils ont la
garde), les tribunaux répressifs (condamnation éventuelle en raison d’une
infraction au Code Pénal) et le conseil de discipline pour faute de service.
Depuis 1937, l’Etat se substitue à l’enseignant, devant le tribunal civil uniquement,
pour indemniser les familles quand la faute de service est effectivement
reconnue. S’il s’agit au contraire d’une faute personnelle (violences physiques
!

non justifiées par la légitime défense, malveillance ou atteinte aux mœurs)
l’enseignant devra indemniser seul les familles.
Sanctions et punitions Les punitions scolaires concernent essentiellement certains manquements
mineurs aux obligations des élèves, et les perturbations dans la vie de la classe
ou de l'établissement. Elles sont fixées par le règlement intérieur et sont décidées
en réponse immédiate par des personnels de l'établissement. Les sanctions
disciplinaires concernent les atteintes aux personnes et aux biens et les
manquements graves aux obligations des élèves. Elles figurent dans le règlement
intérieur de l’établissement et relèvent du chef d'établissement ou des conseils de
discipline.
C'est pourquoi il est demandé que le règlement intérieur de chaque établissement
comprenne des dispositions relatives tant aux punitions scolaires susceptibles
d'être prononcées qu'aux sanctions disciplinaires proprement dites. Une telle
rédaction des règlements intérieurs est susceptible de donner au régime
disciplinaire la cohérence qui est indispensable à l'acceptation par les élèves des
conséquences des fautes qu'ils peuvent commettre.
Les sanctions ne prennent en effet sens et efficience que lorsqu'elles s'inscrivent
réellement dans un dispositif global explicite et éducatif, au travers duquel se
construisent respect d'autrui, sens de la responsabilité et respect de la loi.
Il convient de prévoir également des mesures positives d'encouragement
prononcées par le conseil de classe, qui pourront être définies dans le cadre du
règlement intérieur.
Extraits de la circulaire n°2000-105 du 11 juillet 2000 sur l’organisation des
procédures disciplinaires dans les collèges, les lycées et les établissements
régionaux d’enseignement adapté ou EREA
S.E.G.P.A. Les sections des enseignements généraux et professionnels adaptés accueillent
dans les collèges des élèves qui, en raison de leurs difficultés, ne peuvent pas
aborder un cursus scolaire ordinaire en sixième. La décision d'affectation est
prononcée soit à la fin de l'école élémentaire par la commission de circonscription
préscolaire et élémentaire (CCPE), soit, pour les élèves en échec scolaire
important, au collège, par la commission de circonscription du second degré
(CCSD).
Les enseignements dispensés sont adaptés aux élèves grâce à l'aménagement
des situations, des supports et des rythmes d'apprentissage. L'élève suit un
enseignement général et technologique dans une classe à effectifs réduits et
bénéficie d'un soutien renforcé de l'équipe pédagogique. En classe de quatrième,
l'élève aborde les notions technologiques par l'expérimentation de différents
champs professionnels, au cours d'ateliers (maçonnerie, horticulture, entretien de
locaux collectifs, etc.). En classe de troisième il devra opter pour une seule de ces
disciplines. A la fin de ce cursus, l'élève présente le certificat de formation
générale à la place du brevet.
Durant la scolarité, l'accès à la qualification, à l'insertion sociale et professionnelle
est favorisé par l'organisation de stages en entreprise. Après la troisième en
SEGPA, l'élève peut s'orienter vers un apprentissage (CAP en lycée
professionnel).

Vie de classe Objectifs : permettre une prise de parole des élèves et un dialogue avec un ou
plusieurs adultes ; aborder des questions qui ne peuvent trouver leur place dans
les cours : problèmes d’actualité, de société, de citoyenneté, de vie au collège ;
prévenir les problèmes de comportement ; éduquer au respect des autres, à la
maîtrise de l’écoute des autres, apprendre à articuler les arguments ; dialoguer
sur le règlement intérieur et élaborer une Charte des droits et des devoirs au
collège et/ou dans la classe.
Modalités : Une heure est inscrite à l’emploi du temps des élèves pour la vie de
classe, en moyenne tous les quinze jours, de la 6 e à la 3 e . L’organisation de cette
heure est confiée au professeur principal avec la possibilité d’interventions
d’autres adultes : autres professeurs, conseiller principal d’éducation, conseiller
d’orientation psychologue, intervenants extérieurs, etc. En 3 e , cette heure sera
consacrée plus largement à l’éducation à l’orientation et aux choix d’orientation
de chaque élève. Les interventions de conseillers d’orientations psychologues
seront donc les plus fréquentes possibles. Des personnes parlant de leurs
activités seront sollicitées, ainsi que les contacts avec des élèves et des
enseignants des lycées (notamment techniques et professionnels. Au lycée, ces
heures de vie de classe peuvent être animées par des personnels de
l’établissement ou par les lycéens eux-mêmes. L’organisation et le contenu de
ces heurs sont définis par le conseil d’administration après avis du conseil de la
vie lycéenne.
Extrait du B.O. N°23 – 10 juin 1999.
Zone d’éducation prioritaire Il s’agit d’un classement des collèges et des lycées professionnels dotés de 4 e et
de 3 e technologiques établi en 1991 par l’Education Nationale. Ce classement
s’effectue selon des critères sociologiques et économiques. Il favorise la
concentration des moyens issus des ministères concernés par la zone afin d’y
mener des actions en fonction de la politique de la ville (ex. : école ouverte). Il
permet également aux établissements concernés d’obtenir des moyens en
personnels complémentaires. Le fait de maintenir les effectifs de 6 e en deçà de la
moyenne nationale est une décision académique propre à la Bourgogne.
Zone sensible C’est une zone géographique établie sur critères sociologiques et économiques.
La définition d’une zone en tant que zone sensible permet la concentration des
moyens issus des ministères concernés. Les actions menées le sont selon la
politique de la ville en partenariat avec l’Etat, les services de l’Etat, les
collectivités locales (conseil régional, conseil général ou la commune). Cette zone
dépasse donc le cadre strict de l’éducation mais peut, le cas échéant, se
superposer avec une zone d’éducation prioritaire.

Nota bene : Les numéros indiqués renvoient aux numéros des pages.
Absentéisme
Cas pratiques 65
voir aussi Evaluation
Accueil et départ des élèves 40-42
Anti-pédagogie 39
Appel 38, 41
Appréciation 24, 26
Appréciation vindicative 40
Assistants d’éducation 14, 71
ATOSS 17-18
Atelier relais
voir Dispositif relais
Autonomie 31
Autorité 37
Avertissement
voir Sanctions disciplinaires
Bavardages
Cas pratique 64
Pénalités/participation orale 27
Réprimander les bavards 43, 45
voir Plan de classe 51
Blâme 19
voir aussi Sanctions disciplinaires
Brouhaha 39
Cahier navette 11
Cantine 10
CCPE 32
CCSD 32
CDI
voir Documentaliste
Charte de la classe 62-63
Chaudoudoux 23
voir aussi Motivation
Chef d’établissement 18-20
Classe relais
voir Dispositif relais
Colère 43-44
Commission permanente 20
Communication non verbale 42-47
A
B
C
Conseil d’administration 71-72
Conseil de discipline 19
Conseil éducatif 72
Conseil de mi-trimestre 17
Conseiller d’orientation psychologue
(C.O.P.)
voir Orientation
Contrôle des absences
voir Appel
Contrôles
voir Evaluation
Contrôles surprises 39
Correction de copies 25, 31
Correction d’un devoir en classe
voir Evaluation/Remédiation
CPE 14-15
Appui avec les parents 59
Entretien avec élève 33
Intervention en classe 54, 62
Missions 72
Suivi des élèves 62
Démission 68
Déplacements 38, 44-47
Devoirs
voir Travail à la maison
Direction 18-20
Discipline 73
Dispositif relais 16
Documentaliste 16
Droits et obligations des élèves 73
Ecole ouverte 73-74
Encouragements
Equipe
voir Motivation
Éducative 15
Entente générale 15
Pédagogique 15
Projet d’équipe 16-17
Travail d’équipe 11, 36, 54
Ethique 69
Evaluation
D
E
Consignes 25
Définition 24-25
Ecrite, Orale 26
Espace de liberté 25
Evaluation & indiscipline 25, 53
Remédiation 26, 30-31
En SEGPA 36
Exclusion de cours
Alternatives 58
Modalités 57-58
Exclusion de l’établissement 19
voir aussi Conseil de discipline
Face à face prof / élève 33, 43-44
Fatigue 11
Faute professionnelle
Contrôles des absences 41
Elève sans surveillance 58
Sortir avant la sonnerie 42
Gestion du temps 21-22, 39
Gestuelle
voir Déplacements
Handicaps de l’enseignant 8
Heure de colle
Humour
voir Retenue
Mode de communication 11
Désamorcer les crises 43, 53
Hurlements 43-44
Infirmière 17
Instructions officielles 21, 27
Interrogation
voir Evaluation
Jeu d’acteur 38, 45
Journal de bord
-
F
G
H
I
J

voir Cahier navette
Koko, le concasseur de cacao,
courtisait Kiki la cocotte. Kiki la
cocotte convoitait un caraco kaki à
col de caracul ; mais Koko, le
concasseur de cacao, ne pouvait
offrir à Kiki la cocotte qu'un caraco
kaki sans col de caracul. Le jour où
Koko, le concasseur de cacao, vit
que Kiki la cocotte arborait un caraco
kaki à col de caracul, il comprit que
son cœur de cacao ne courtiserait
plus Kiki la coquine.
Lignes à copier 52, 53
Loi 55
Mesure de prévention 19
Méthodes de travail 22
Coupon d’évaluation orale 26
Fiches d’objectifs 29-30
K
L
M
Fiche de participation orale 27-29
Fiche de remédiation 30-31
Motivation
Encouragements verbaux 23, 46
Niveau d’exigence 22
Non verbal
voir Communication
Note administrative 20
Note chiffrée 24, 27
voir aussi Participation orale
Objets contondants 55
Obligation des élèves
voir Droits et obligations des élèves
Orientation
Parents
Implication des parents 14
Pertinence pour le prof 13
Rôle du PP 13
Travail PP/COP 13
& le chef d’établissement 18-19
Première rencontre 13
Rencontre suite à incident 58-59
N
O
P
voir aussi Orientation
Participation orale 23, 27-29
En SEGPA 34-36
Pédagogie différenciée 21
voir aussi Anti-pédagogie
Phoniatre 43
PJJ 16, 74
Plan de classe
Aménagement de la salle 45, 47
Pertinence 17, 38
Plan classique 47-49
Plan kamikaze 39
Le « U » 49-51
Préparation de cours 21
Principal / Proviseur 18-20
Professeur principal (P.P.) 12
Professionnalisme 38
Projet d’établissement 16
Punition scolaire
Collective 39, 54
Contestée par les parents 59
Définition 52
Distinction / sanctions 19, 52
Echelle de punitions 53
Punitions moyenâgeuses 52
S’y préparer 55-56
Qualités de l’enseignant 10-11
Rapports d’incidents 57, 60
Règlement intérieur
De la classe 28, 57
De l’établissement 53
voir aussi Chef d’établissement
Remédiation
voir Evaluation
Renvoi de cours
voir Exclusion
Responsabilité de l’enseignant 74-75
Retards intempestifs
Cas pratique 66
Retenue
Alternatives 57
Fonctionnement 57
Ritualisation 21, 34, 41
Sainte Trinité 6, 64
Sanctions disciplinaires
Distinction / punitions 19
Echelle de sanctions 19
Q
R
S
Principes de graduation des
sanctions 19, et des punitions 53
SEGPA 31-36
Situations de crise
Suivi
Cas pratique 66-67
Individuel 60
Classe 62
Carnet de suivi 60-61
Surveillants 14
Tongue Twisters / Trabalenguas 42
Travail à la maison
Bien noter 41
Quantité 25
En SEGPA 36
Vérification 56
Tricherie 46
Tuteurs légaux
« U »
voir Parents
voir Plan de classe
Vie de classe 12
Vie Scolaire 14
Virelangues
voir Tongue Twisters
Voix 38, 43-44
Wagon-restaurant
voir Xylophone
Xylophone
voir Objets contondants
Yellow Submarine
voir Wagon-restaurant
Yoda 37
Zéro 24, 53
Zen 43
Zone d’éducation prioritaire 76
Zone sensible 76
T
U
V
W
X
Y
Z