Le temps des pionniers - IUFM de l'académie de la Réunion
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<strong>Le</strong> <strong>temps</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>pionniers</strong> : 1663-1715 191<br />
<strong>Le</strong> nombre exact est sans doute entre les <strong>de</strong>ux. Si on applique aux 17<br />
inconnus le même pourcentage <strong>de</strong> départs que pour les 53 partis avec<br />
certitu<strong>de</strong>, l’île perd 4 émigrants supplémentaires, donc au total 57 émigrants.<br />
Nous obtenons ainsi un sol<strong>de</strong> migratoire <strong>de</strong> 141 libres soit en moyenne<br />
annuelle un peu moins <strong>de</strong> 3 départs (2,82).<br />
La croissance démographique totale est <strong>de</strong> 630 personnes. Retirons les<br />
141 immigrants restés pour obtenir un sol<strong>de</strong> naturel <strong>de</strong> 489 personnes nées et<br />
<strong>de</strong>meurées sur l’île. Elles sont qualifiées <strong>de</strong> libres créoles et sont plus <strong>de</strong> trois<br />
fois plus nombreuses (3,5) que les immigrants. <strong>Le</strong> sol<strong>de</strong> migratoire participe<br />
à 22% <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance, contre 78% pour le sol<strong>de</strong> naturel, pourtant handicapé<br />
par un fort déséquilibre <strong><strong>de</strong>s</strong> sexes, en particulier dans les premiers <strong>temps</strong>.<br />
<strong>Le</strong> poids du déséquilibre <strong><strong>de</strong>s</strong> sexes chez les libres<br />
<strong>Le</strong> groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> 201 immigrants comporte 160 hommes (80%) pour 41 femmes<br />
(20%). Ce déséquilibre est sans doute une <strong><strong>de</strong>s</strong> causes du nombre conséquent<br />
<strong>de</strong> célibataires masculins et <strong>de</strong> <strong>la</strong> rareté d’une telle situation pour les femmes.<br />
Il réduit les possibilités <strong>de</strong> naissances et, automatiquement, le taux <strong>de</strong><br />
natalité. En revanche, il joue <strong>de</strong> manière contradictoire sur <strong>la</strong> fécondité,<br />
atténuée par l’insuffisance du nombre <strong>de</strong> femmes en âge <strong>de</strong> procréer, mais<br />
augmentée par le mariage très précoce <strong><strong>de</strong>s</strong> jeunes filles créoles et donc par<br />
l’utilisation complète <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> fertilité (<strong>de</strong> l’apparition <strong><strong>de</strong>s</strong> règles à <strong>la</strong><br />
ménopause) 25 . La date d’âge au mariage <strong>la</strong> plus précoce relevée est <strong>de</strong> 11 ans,<br />
4 mois et 13 jours. La jeune femme (Geneviève Royer) est une créole francoindienne<br />
née le 31 janvier 1683. Elle est mariée, le 13 juin 1694, à Jean<br />
Baptiste Bidon, secrétaire du gouverneur Vauboulon. En 1697, elle suit son<br />
époux qui part s’établir près d’Ancenis (Loire-At<strong>la</strong>ntique) alors dans <strong>la</strong><br />
province <strong>de</strong> Bretagne.<br />
Sur l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>, 25 femmes ont eu une <strong><strong>de</strong>s</strong>cendance finale<br />
supérieure ou égale à 10 enfants dont 5 à 15 (voir tableau à <strong>la</strong> page suivante).<br />
<strong>Le</strong>s mères se répartissent assez équitablement entre les différentes origines<br />
25. <strong>Le</strong>s démographes ont fixé cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fertilité féminine naturelle entre 15 et<br />
49 ans (durée : 34 ans). Selon les personnes, elle peut varier <strong>de</strong> quelques années au<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong> ces limites. Ces limites individuelles ne permettent qu’exceptionnellement une<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>cendance finale supérieure ou égale à 20 enfants par femme et <strong><strong>de</strong>s</strong> taux <strong>de</strong> natalité<br />
supérieurs à 55‰.