Le temps des pionniers - IUFM de l'académie de la Réunion

210 Jean-Pierre Coevoet
renseignements, ne permettent pas les comparaisons. Au final, ils opposent
deux types de population aux statuts de plus en plus inégalitaires :
- le groupe des « libres » qualifiés de Blancs, même pour ceux métissés à
un degré plus ou moins important ;
- le groupe des « domestiques de couleur », qualifiés de Noirs, nègres,
négresses et, avec le temps, de plus en plus d’esclaves.
Nous avons choisi d’exclure du groupe des immigrants, les dirigeants
locaux de la Compagnie et les prêtres nommés sur l’île, migrants instables
par fonction. La liste des gouverneurs et des curés est disponible dans
l’ouvrage de Jean Barassin, La Vie quotidienne des colons de l’île Bourbon à
la fin du règne de Louis XIV, pages 252 et 253 (voir bibliographie). Nous
avons fait une exception pour Antoine Boucher car il est cité dans le
Dictionnaire généalogique de C. Ricquebourg et fort présent dans les travaux
de J. Barassin et, de plus, principal auteur des recensements entre 1702 et
1710 :
« Avant notre départ, des personnes du conseil nommèrent aussi un
commandant pour laisser à l’île de Mascareigne, et dix-huit ou vingt
personnes de divers emplois, pour servir sous lui. Le sieur Regnault, de Paris,
fut le commandant » (cité par Lougnon, 1990, p. 42).
Ce texte de François Martin parle de la nomination, en 1665, du premier
gouverneur (appelé alors commandant), Étienne Regnault, et des premiers
immigrants officiels. Nous n’avons pas comptabilisé Regnault dans nos
travaux. Pour les colons, entre « 18 ou 20 », Jean Barassin a opté pour le
nombre le plus fort; nous avons suivi ce choix.
Dans les textes cités nous avons conservé la forme trouvée dans
l’ouvrage, même en cas de faute d’orthographe ou de charabia, mais sans le
moindre (sic) réprobateur.
Les sources sont incomplètes, sujettes à interprétation, parfois incertaines.
Nous nous sommes efforcés de les utiliser avec le recul historique qui permet
de se rapprocher le plus possible de l’idéal inaccessible qu’est l’objectivité.
Nous assumons nos interprétations, non les manques ou les erreurs des
sources. Nous avons certainement commis des oublis et des erreurs
involontaires. Nous nous en excusons par avance, sommes prêts à les
reconnaître et à les corriger.