Le temps des pionniers - IUFM de l'académie de la Réunion
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<strong>Le</strong> <strong>temps</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>pionniers</strong> : 1663-1715 163<br />
elle avait 13 ans au maximum ! Pourquoi cette jeune épouse aurait-elle<br />
marronné avec ses compatriotes, pour ensuite revenir à son mari ? De plus,<br />
Cauzan semble être arrivé à Bourbon avec <strong>la</strong> flotte <strong>de</strong> B<strong>la</strong>nquet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haye,<br />
donc seulement en 1671. Quant au seul enfant du couple (François), il naît<br />
vers 1673, ce qui concor<strong>de</strong> parfaitement avec une instal<strong>la</strong>tion en 1671.<br />
Nous avons les dates d’entrée <strong>de</strong> douze femmes malgaches, chacune<br />
mariée à un Français, à Madagascar. Six, entrées à une date inconnue ou<br />
incertaine (Anne Caze), peuvent être les trois jeunes marronnes (tableau 1).<br />
<strong>Le</strong>s six premières femmes françaises arrivent dans l’île en février 1667 ;<br />
toutes épousent <strong><strong>de</strong>s</strong> Français. Avant, il n’y a pas eu d’autre entrée féminine<br />
que celle <strong><strong>de</strong>s</strong> trois Malgaches <strong>de</strong> 1663. <strong>Le</strong> plus gros contingent <strong>de</strong> Malgaches<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux sexes est débarqué par l’escadre <strong>de</strong> Perse le 1 er mai 1671 (9 avril,<br />
départ <strong>de</strong> Fort-Dauphin ; le trajet dure 22 jours). Toute naissance enregistrée<br />
sur l’île avant cette date ne peut être que le fait <strong><strong>de</strong>s</strong> trois Malgaches <strong>de</strong> 1663,<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux couples franco-malgaches arrivés mariés en 1667, ou <strong><strong>de</strong>s</strong> six<br />
Françaises (<strong>de</strong>ux Françaises, <strong>de</strong> nouvelles Malgaches et les Indiennes arrivant<br />
plus tard).<br />
<strong>Le</strong>s dates <strong>de</strong> naissance ou, plus souvent, <strong>de</strong> baptême (toujours précoce à<br />
cette époque) sont précisées au jour près par les recherches <strong>de</strong> Jean Barassin<br />
et/ou <strong>de</strong> Camille Ricquebourg. Nous pouvons les considérer comme quasi<br />
certaines. Trois naissances ou baptêmes, issus <strong>de</strong> trois couples malgaches,<br />
avec patronyme <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux parents, sont enregistrés à Bourbon avant le 1 er mai<br />
1671. Si ces renseignements sont exacts, ils donnent automatiquement les<br />
noms <strong><strong>de</strong>s</strong> trois jeunes filles malgaches et ceux <strong>de</strong> trois (sur un total <strong>de</strong> sept)<br />
hommes malgaches arrivés en 1663 avec Payen. Ces patronymes sont<br />
indiqués en gras dans le tableau 2. Il ne peut y avoir que <strong>de</strong>ux sœurs Caze,<br />
Marie et Marguerite. <strong>Le</strong>s six Malgaches concernés ont le statut <strong>de</strong><br />
domestique ; mais une femme <strong>de</strong>vient libre par remariage avec un Français.<br />
Un couple a <strong>de</strong>ux filles qui, elles aussi, <strong>de</strong>viennent libres par mariage avec<br />
<strong>de</strong>ux Français.<br />
Dans ce cas, Anne Caze, libre par mariage à Fort-Dauphin, est arrivée<br />
seulement en 1671 avec son mari, mais accompagnée par <strong>de</strong>ux nouvelles<br />
sœurs, Marie-Anne et Jeanne ; <strong>la</strong> première <strong>de</strong>vient libre par mariage avec un<br />
Français, <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> épouse un compatriote ; comme sa sœur Marguerite, elle<br />
se retrouve domestique chez sa sœur Anne remariée avec le colon français<br />
Gilles Launay.