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encontre avec <strong>de</strong>s auteurs et <strong>de</strong>s projets, avec une vraie envie d’être surpris : <strong>de</strong>s projets<br />

<strong>de</strong> série courte d’auteur, un projet <strong>de</strong> série documentaire animé, et puis on commence<br />

tout juste <strong>à</strong> se poser la question <strong>de</strong> produire un long métrage. Le long-métrage paraît une<br />

aventure démesurée… Je pense qu’on en reparlera.<br />

Xavier Kawa-Topor<br />

J’ai envie <strong>de</strong> poser une première question <strong>à</strong> Grégoire Solotareff. Vous avez beaucoup<br />

parlé avec Hervé Joubert-Laurencin <strong>de</strong> l’aspect artistique : ce qui se lie entre les images<br />

fixes et l’animation. L’animation en tant qu’art mais autre chose se joue également. Vous<br />

travaillez en tant qu’auteur, illustrateur dans un cadre relativement solitaire : vous êtes le<br />

seul capitaine <strong>à</strong> bord. Avec l’animation, vous passez dans un cadre collectif. Cela a dû être<br />

le cas pour Loulou et autres loups ; c’est aussi le cas pour U. Qu’on abor<strong>de</strong> un format <strong>de</strong><br />

26 minutes ou un long métrage, il s’agit d’un collectif, d’une collaboration. Quelles ont été<br />

vos premiers sentiments vis-<strong>à</strong>-vis <strong>de</strong> ce cadre <strong>de</strong> travail que vous découvriez, d’autant que<br />

l’économie du <strong>cinéma</strong> et ses contraintes n’ont rien <strong>à</strong> voir avec ceux <strong>de</strong> l’édition ?<br />

Et pour aller encore plus loin, est-ce qu’il faut rogner sur la liberté <strong>de</strong> l’auteur lorsqu’on<br />

passe dans l’animation ?<br />

Grégoire Solotareff<br />

Comme toutes les aventures artistiques, c’est une histoire <strong>de</strong> rencontre. Le travail avec<br />

Valérie Schermann, Christophe Jankovic et toute l’équipe, en particulier Serge Elissal<strong>de</strong><br />

avec qui j’ai fait ce film <strong>de</strong> bout en bout, a permis <strong>à</strong> ces projets d'aboutir. On mène cette<br />

aventure ensemble, du début jusqu’<strong>à</strong> la fin, avec l’idée <strong>de</strong> fabriquer ensemble un film en<br />

sachant que cela va être long et compliqué. Chacun <strong>à</strong> son poste va donner le meilleur <strong>de</strong> ce<br />

qu’il est capable <strong>de</strong> donner. C’est comme si l’on partait en voyage ensemble pour plusieurs<br />

années : il faut composer sur le plan humain. On n'appréhen<strong>de</strong> pas forcément cet aspect,<br />

on part enthousiaste, avec en ligne <strong>de</strong> mire un objet virtuel ; ce qui est très excitant (c’est<br />

d’ailleurs un très grand souvenir). L’autre jour, j’ai participé <strong>à</strong> une rencontre avec <strong>de</strong>s<br />

<strong>enfants</strong> et un enfant <strong>de</strong> 6 ou 7 ans m’a posé une question incroyable pour cet âge-l<strong>à</strong> : « estce<br />

que tu préfères finir un livre ou le commencer ? ». À cette belle question, j’ai répondu<br />

: « comme tout ce que je fais, je préfère commencer. D’ailleurs, je ne sais pas finir mes<br />

histoires ». Ainsi, l’idée <strong>de</strong> commencer un travail <strong>à</strong> plusieurs est très excitant ; d’autant plus<br />

que, quand on est <strong>à</strong> l’origine d’un projet, on a un désir qu’on sait ne pas pouvoir réaliser<br />

seul : la règle du jeu est évi<strong>de</strong>nte dès le départ. La question <strong>de</strong> l’adaptation <strong>de</strong> son travail<br />

ne se pose donc pas, l’idée même que d’autres personnes viennent travailler sur ce qu’on a<br />

imaginé est au contraire inouïe. C’est extrêmement gratifiant, d’autant qu’habituellement,<br />

le travail d’auteur est très solitaire. Je crois qu’on écrit et <strong>de</strong>ssine correctement que<br />

lorsqu’on est seul. L’arrivée d’une équipe sur un projet <strong>à</strong> soi est une vraie récompense <strong>de</strong><br />

son travail. On sait bien que cela va être difficile, qu'il y aura <strong>de</strong>s tensions, qu’on va se<br />

trouver dans <strong>de</strong>s moments où l’on est moins productif que les autres, qu’on n’est pas tous<br />

au même rythme. La fatigue faisant, tout ne se passe pas <strong>de</strong> manière aussi idéale que l’on<br />

aurait aimé, mais tout cela fait partie du jeu. Globalement, Loulou et autres loups et U<br />

ont été <strong>de</strong>s aventures formidables qui ont été produits avec une grâce extrême. On ne s’est<br />

jamais quitté, on s’est bien entendu jusqu’au bout. L’idée fixe et commune était <strong>de</strong> faire le<br />

meilleur film possible ; conscients que l’objet n’était pas purement commercial. L’objectif<br />

était <strong>de</strong> faire, ensemble, un film qui vaille la peine.<br />

Xavier Kawa-Topor<br />

Pour prolonger ce que vous venez <strong>de</strong> dire, je vais m’adresser aux 3 producteurs : pourquoi<br />

produisez-vous <strong>de</strong>s films d’animation ? Est-ce plus facile, plus difficile que le <strong>cinéma</strong> en<br />

prise <strong>de</strong> vue réelle ? Un producteur abor<strong>de</strong>-t-il la production d’animation en se rassurant<br />

sur un public jeune acquis avec <strong>de</strong>s débouchés <strong>à</strong> travers la télévision et l’édition ?<br />

Christophe Jankovic<br />

La production est le seul moyen d’arriver <strong>à</strong> faire les films qu’on veut faire. Nous n’avons<br />

pas gran<strong>de</strong> vocation en terme industriel, financier… ou autres joyeusetés <strong>de</strong> ce genre, si ce<br />

n’est une nécessité <strong>de</strong> survie <strong>de</strong> la société, d’en vivre aussi, avec notre équipe, puisque c’est<br />

<strong>de</strong>venu notre métier. Mais qu’est-ce qui déclenche pour Valérie et moi l’envie <strong>de</strong> faire un<br />

film ? Notre chance est <strong>de</strong> travailler avec <strong>de</strong>s gens que nous connaissons bien, dont nous<br />

<strong>Les</strong> <strong>enfants</strong> <strong>de</strong> <strong>cinéma</strong> - Actes <strong>de</strong> la Rencontre Nationale École et <strong>cinéma</strong> - Octobre 2009 55 n

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