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Consulter le texte intégral de la thèse

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Actuel<strong>le</strong>ment, il existe peu d’outils d’hétéro évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> dou<strong>le</strong>ur, et une seu<strong>le</strong><br />

échel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s personnes polyhandicapées ; l’échel<strong>le</strong> <strong>de</strong> San Salvadour.<br />

Si l’intérêt d’une échel<strong>le</strong> est <strong>de</strong> désigner un certain nombre d’items d’observation, el<strong>le</strong><br />

ne diminue pas tant que ce<strong>la</strong> <strong>la</strong> dimension <strong>de</strong> l’appréciation. L’intensité d’un geste, par<br />

exemp<strong>le</strong>, n’est pas objectivement évaluée. De plus, el<strong>le</strong> présuppose une adéquation entre<br />

l’intensité <strong>de</strong>s manifestations et l’intensité d’un ressenti douloureux, adéquation qui n’est<br />

évi<strong>de</strong>mment pas prouvée, au contraire. De plus, certains <strong>de</strong> ces items, qui visent l’évaluation<br />

d’une dou<strong>le</strong>ur, pourraient éga<strong>le</strong>ment viser une évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance sans dou<strong>le</strong>ur du<br />

corps. La diminution <strong>de</strong> l’investissement <strong>de</strong> l’environnement est un exemp<strong>le</strong>.<br />

Il arrive que <strong>la</strong> dou<strong>le</strong>ur d’un enfant soit évi<strong>de</strong>nte pour tous, en particulier quand un<br />

con<strong>texte</strong> <strong>la</strong> justifie, c'est-à-dire qu’il est possib<strong>le</strong> <strong>de</strong> lui donner une explication. Néanmoins, il<br />

arrive encore qu’un enfant ayant toutes <strong>le</strong>s raisons suffisantes pour avoir mal, reste sans<br />

antalgique en milieu hospitalier.<br />

La situation est encore plus comp<strong>le</strong>xe lorsque <strong>la</strong> personne polyhandicapée montre que<br />

ce<strong>la</strong> ne va pas, sans qu’il soit possib<strong>le</strong> <strong>de</strong> déterminer si « el<strong>le</strong> a mal » ou si « el<strong>le</strong> est mal ».<br />

D’une certaine façon, <strong>la</strong> distinction ne vaut que pour <strong>le</strong>s professionnels, et pour répondre à <strong>la</strong><br />

nécessité <strong>de</strong> prescrire <strong>de</strong>s antalgiques ou non, car pour <strong>la</strong> personne el<strong>le</strong>-même, comme au fond<br />

pour tout un chacun, avoir mal n’est jamais très loin d’être mal. La réciproque n’est pas<br />

toujours juste.<br />

Ce sont, <strong>le</strong> plus souvent, <strong>le</strong>s professionnels du quotidien qui se font porte paro<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

personne polyhandicapée, et a<strong>le</strong>rtent <strong>le</strong>s professionnels médicaux. Grâce à <strong>le</strong>ur gran<strong>de</strong><br />

proximité physique avec el<strong>le</strong>, ils connaissent dans <strong>le</strong> détail ses attitu<strong>de</strong>s habituel<strong>le</strong>s et savent<br />

repérer <strong>le</strong>s modifications lorsqu’el<strong>le</strong>s surviennent. Ces professionnels ont souvent éga<strong>le</strong>ment<br />

une gran<strong>de</strong> proximité émotionnel<strong>le</strong>, ils connaissent son histoire, sa famil<strong>le</strong>. L’i<strong>de</strong>ntification à<br />

<strong>la</strong> position parenta<strong>le</strong>, en particulier lorsque <strong>le</strong>s parents effectifs ne sont guère présents,<br />

organise <strong>le</strong> « prendre soin » avec quelquefois <strong>de</strong>s excès. Le processus d’i<strong>de</strong>ntification porte<br />

souvent sur <strong>la</strong> personne el<strong>le</strong>-même. En particulier, lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> faire reconnaître une<br />

dou<strong>le</strong>ur par <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> médical, il n’est pas rare d’entendre : « on aurait ce qu’el<strong>le</strong> a, on aurait<br />

très mal"<br />

Ainsi, il n’est jamais très faci<strong>le</strong> <strong>de</strong> savoir, lorsqu’un professionnel du quotidien se fait<br />

porte-paro<strong>le</strong> d’une personne polyhandicapée, si el<strong>le</strong> par<strong>le</strong> réel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> cette personne ou si<br />

el<strong>le</strong> par<strong>le</strong> d’el<strong>le</strong>-même, <strong>de</strong> sa propre souffrance.<br />

De là s’engagent plusieurs questions qui feront l’objet <strong>de</strong> cette recherche.<br />

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