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2009 DOCTORAT Histoire et Cultures de l'Antiquité Grecque et ...

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Georges Cedrenus par Gergius 1 délivre l’information étonnante sur la vie du romancier selon<br />

laquelle, « Héliodore, qui a écrit les Aithiopika, a été un évêque <strong>de</strong> Trikka durant le règne <strong>de</strong><br />

Théodose le Grand (379-395 apr. J.-C.) ». Quelques siècles plus tard, le byzantin Nicephorus<br />

Callistus 2 ajoute dans une notice que la « coutume [<strong>de</strong> célibat], Héliodore l’évêque <strong>de</strong><br />

Trikka, l’a établie en Thessalie. Encore maintenant, il existe une œuvre d’amour qui lui est<br />

attribuée ; il l’a composée quand il était jeune. Il l’appela Aithiopika, mais elle est maintenant<br />

appelée Chariclée. A cause <strong>de</strong> cela, il perdit son évêché. A la suite <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te composition, un<br />

syno<strong>de</strong> lui donne le choix entre brûler son œuvre <strong>de</strong> jeunesse qui allume les flammes <strong>de</strong> l’amour<br />

ou abandonner son ministère. Il choisit le premier ».<br />

Dans les faits, ni Photius ni Georges Cedrenus ni Nicephorus Callistus n’apportent <strong>de</strong>s<br />

éléments nouveaux par rapport à Socrate qui concè<strong>de</strong> la paternité <strong>de</strong>s Ethiopiques à l’évêque <strong>de</strong><br />

Trikka. C<strong>et</strong>te expression, amenée par le verbe le/g<strong>et</strong>ai, exprime une opinion peu sûre à propos <strong>de</strong><br />

l’attribution <strong>de</strong> l’œuvre qui n’est pas nécessairement vérifiée. Leurs témoignages m<strong>et</strong>tent l’accent sur<br />

l’intervalle entre la composition <strong>de</strong>s Ethiopiques, pendant la jeunesse <strong>de</strong> l’auteur, <strong>et</strong> l’accession<br />

d’Héliodore, plus tard, à la fonction épiscopale. Il est difficile d’expliquer pourquoi un Syrien<br />

d’Emèse, appartenant vraisemblablement à une riche famille sacerdotale, serait allé faire se faire<br />

ordonner évêque à Trikka. Il n’y a, en définitive, aucune raison <strong>de</strong> supposer que le futur évêque <strong>de</strong><br />

Trikka ait pu composer les Ethiopiques. Seules <strong>de</strong> nouvelles découvertes ou d’autres témoignages<br />

sur le roman d’Héliodore perm<strong>et</strong>tront d’envisager une datation indiscutable. Une telle chronologie<br />

est tentante pour expliquer qu’Héliodore est marqué dans sa jeunesse, à Emèse, par le siège <strong>de</strong><br />

Nisibis, comme ce fut le cas pour ses contemporains 3 .<br />

En eff<strong>et</strong>, certains savants <strong>de</strong> l’époque mo<strong>de</strong>rne 4 , pour situer le romancier, associent la<br />

<strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> Syène 5 à l’événement historique du troisième siège <strong>de</strong> Nisibis évoqué par<br />

Julien à <strong>de</strong>ux reprises dans ses panégyriques en l’honneur <strong>de</strong> Constance 6 : hypothèse basée sur les<br />

souvenirs conservés du siège <strong>de</strong> Nisibis par Chapour en 350 apr. J.-C. Le roman du Grec d’Emèse<br />

serait daté <strong>de</strong> la même époque que les discours <strong>de</strong> Julien sur le traité <strong>de</strong> Saloustios. Dans les <strong>de</strong>ux<br />

cas, les souverains Hydaspe <strong>et</strong> Chapour font entourer une ville d’une chaussée <strong>et</strong> détournent les<br />

eaux du fleuve entre les remparts <strong>et</strong> la digue. Les habitants <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Syène, durant la nuit,<br />

1 . Georges Cedrenus, Compendium Historiarum, Bekker ed., 2 vol., CSHB, Bonn, 1838-1839.<br />

2 . Nicéphore Calliste, <strong>Histoire</strong> Ecclésiastique XII, 34. Montaigne se fait l’écho <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te hypothèse dans ses Essais II, 8.<br />

3 . Thémistios, Oartiones II, 36 sq.<br />

4 . H. VAN DER WALK, 1941, p. 97-100. C<strong>et</strong>te même démonstration a été acceptée par J. R. MORGAN, "History,<br />

romance and realism in « The Aithiopika » of Heliodorus", ClAnt 1, 1982, p. 226, n° 6 ; A. COLONNA, « L’assedio di<br />

Nisibis <strong>de</strong>l 350e la cronologia di Eliodoro Emiseno », Athenaeum 1950, p. 79-87.<br />

5 . Héliodore, Ethiopiques IX, II-VIII.<br />

6 . Julien, Discours <strong>de</strong> Julien l’Empereur II, 22-23 ; 3, 11-16.<br />

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