Voyage aux îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy ... - Manioc
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neur <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Martin</strong>. Elle y resta jusqu'en 1784 : époque<br />
où Louis XVI l'échangea, avec la Suè<strong>de</strong>, contre le droit<br />
d'établir un entrepôt commercial à Gothenbourg, dans la<br />
Suè<strong>de</strong> méridionale. Elle fut, l'année suivante, déclarer<br />
port libre, attira quelques commerçants <strong>et</strong> forma la p<strong>et</strong>ite<br />
ville <strong>de</strong> Gustavia, du nom <strong>de</strong> son roi : Gustave III (1771-<br />
1792). Elle était <strong>de</strong>venue l'entrepôt <strong>de</strong>s <strong>îles</strong> voisines, lorsqu'en<br />
1842, un incendie, dont elle porte encore les traces,<br />
la détruisit. En 1877, Oscar II <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong> en proposa la rétrocession<br />
qui eut lieu le 16 mars 1878.<br />
Description <strong>de</strong> l'Ile<br />
Le pays ne manque pas <strong>de</strong> pittoresque ; mais il est<br />
pauvre. Sa belle ra<strong>de</strong>, qui mesure en long 700 mètres, <strong>et</strong><br />
200 en large, constitue son unique curiosité naturelle.<br />
Facile à défendre, <strong>et</strong> très sûre, elle servit longtemps <strong>de</strong><br />
refuge <strong>aux</strong> Corsaires <strong>de</strong>s Antilles, durant nos guerres<br />
coloniales avec l'Angl<strong>et</strong>erre. La beauté <strong>de</strong> ses plages,<br />
toutes découpées en anses <strong>et</strong> en pointes, la pur<strong>et</strong>é <strong>de</strong> son<br />
air la ren<strong>de</strong>nt agréable à habiter. Ses habitants, d'origine<br />
norman<strong>de</strong>, sont pauvres, mais actifs <strong>et</strong> affables. Le sel,<br />
les ananas <strong>et</strong> quelques autres productions coloniales leur<br />
donnent <strong>de</strong> maigres revenus. On y remarque la saline <strong>de</strong><br />
<strong>Saint</strong>-Jean, qui toise 100 mètres sur 500, <strong>et</strong> la gran<strong>de</strong> saline<br />
<strong>de</strong> L'Orient, exploitée, <strong>de</strong>puis 1816, puis abandonnée<br />
<strong>et</strong> remise plus tard en état ; elle a 180 mètres sur 450. Les<br />
chape<strong>aux</strong> en paille <strong>de</strong> latanier, la pèche, l'élevage, les<br />
trav<strong>aux</strong> en écaille <strong>de</strong> tortue ou en coquillages marins sont<br />
les principales occupations <strong>de</strong>s « <strong>Saint</strong>-Barth », comme<br />
on les appelle à la Gua<strong>de</strong>loupe. Le pays, manquant d'eau,<br />
comme <strong>Saint</strong>-<strong>Martin</strong>, est impropre à la gran<strong>de</strong> culture.<br />
Bribes d'histoire<br />
Les archives <strong>de</strong> la Mission forment toute l'histoire <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite île. Du temps <strong>de</strong> Du Tertre, il n'y avait pas<br />
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