Voyage aux îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy ... - Manioc
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— 25 —<br />
En 1805-1806, une nouvelle pério<strong>de</strong> troublée allait s'ouvrir<br />
pour <strong>Saint</strong>-<strong>Barthélemy</strong>. Les conséquences <strong>de</strong> la guerre<br />
européenne se firent sentir jusque dans les mers <strong>de</strong>s Antilles.<br />
Ce fut à ce moment que le roi Gustave III Adolf fit<br />
partie <strong>de</strong> la coalition formée en 1805 pour contre-balancer<br />
les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> domination universelle <strong>de</strong> Napoléon I er .<br />
En 1806, le gouverneur <strong>de</strong> la Gua<strong>de</strong>loupe, le général Ernouf,<br />
notifia à Ankarhem, gouverneur <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Barthélemy</strong><br />
la déclaratien <strong>de</strong> la guerre entre la Suè<strong>de</strong> <strong>et</strong> la France.<br />
Jusque-là, les navires <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> l'Ile, en dépit <strong>de</strong>s<br />
bruits <strong>de</strong> guerre <strong>et</strong> par suite <strong>de</strong> la neutralité rigoureusement<br />
observée, n'avaient point été inquiétés par les corsaires<br />
français. Le général Ernouf <strong>et</strong> Villar<strong>et</strong>, gouverneur<br />
<strong>de</strong> la <strong>Martin</strong>ique, étaient animés <strong>de</strong>s meilleurs sentiments<br />
à l'égard <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Barthélemy</strong>, bien que Jérôme Bonaparte,<br />
commandant en chef <strong>de</strong> l'escadre française <strong>de</strong>s Antilles,<br />
n'entrât point dans leurs vues.<br />
Le gouverneur Ankarhem espérait, par conséquent continuer<br />
<strong>de</strong>s relations commerciales avec les Antilles françaises<br />
dans le cas où Jérôme Bonaparte quitterait ce<br />
comman<strong>de</strong>ment. Contre c<strong>et</strong>te attente, la déclaration <strong>de</strong><br />
guerre <strong>de</strong>vint publique, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s corsaires français capturèrent<br />
plusieurs navires <strong>de</strong> l'Ile. Leur tâche fut d'autant<br />
plus facile qu'ils furent encouragés par les habitants qui<br />
leur offraient un refuge.<br />
Le commerce souffrit <strong>de</strong> c<strong>et</strong> état <strong>de</strong> choses, <strong>et</strong> la Colonie<br />
tomba en pleine déca<strong>de</strong>nce. Le seul remè<strong>de</strong> était <strong>de</strong> proposer<br />
au Gouvernement français la neutralité <strong>de</strong> l'Ile.<br />
C<strong>et</strong>te neutralité avait été accordée à <strong>Saint</strong>-<strong>Martin</strong> par un<br />
traité intervenu entre les Gouvernements français <strong>et</strong> anglais<br />
(1), pendant la durée <strong>de</strong>s hostilités entre les <strong>de</strong>ux<br />
pays. Ankarhem crut <strong>de</strong>voir, pour cela, obtenir l'assentiment<br />
du roi.<br />
(1) Le manuscrit doit vouloir dire « hollandais »,