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La dérive La dérive Les troubles sexuels des Marocains

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“nouveau procédé marocain”.<br />

Le “président” a adressé, le<br />

même jour, une lettre au président<br />

Bush “dans le souci d'éviter<br />

à la région un dérapage<br />

incontrôlable”. Situation de<br />

nouveau explosive. Comme<br />

l'année dernière, lors de la 23°<br />

édition du Paris-Dakar.<br />

Souvenons-nous. Le 7 janvier<br />

2000, le monde entier attendait,<br />

avec scepticisme, il faut le dire,<br />

une flambée militaire contre le<br />

Maroc qui laissait le Paris-<br />

Dakar transiter par les provinces<br />

du sud. Ce jour-là, les<br />

concurrents devaient entrer sur<br />

le sol du Sahara.<br />

Le Polisario et l'Algérie menaçaient<br />

les concurrents d'un bain<br />

de sang. Le Maroc allait subir<br />

une offensive sur tous les fronts<br />

et il serait bien sûr “écrasé par<br />

les combattants <strong>des</strong> droits <strong>des</strong><br />

peuples”.<br />

Menace<br />

De fortes pressions avaient été<br />

exercées sur les organisateurs<br />

pour qu'ils adoptent un parcours<br />

en conformité avec le<br />

droit du Polisario à obéir à<br />

Alger. Le général Mohamed<br />

<strong>La</strong>mari, tête de file <strong>des</strong> généraux<br />

qui ont ruiné leur pays<br />

avait même dû rester en contact<br />

permanent avec le leader séparatiste<br />

parce que “la situation<br />

évoluait très vite”. Puis il s'était<br />

rendu à Tindouf pour “exhorter<br />

le Polisario à s'en tenir au<br />

recours à la légalité internationale<br />

et à ne pas “détruire” le<br />

Maroc”.<br />

<strong>Les</strong> nations représentées au<br />

Paris-Dakar étaient inquiètes,<br />

rien de plus normal, et l'armée<br />

marocaine avait redoublé de<br />

vigilance dans l'éventualité<br />

bien peu probable où les gesticulations<br />

<strong>des</strong> chefs du Polisario<br />

seraient suivies d'effet. Au<br />

moins un petit raid, une brève<br />

escarmouche. Mais il n'y avait<br />

rien derrière les moulinets et les<br />

serments fracassants.<br />

Le Maroc était-il en mesure de<br />

protéger la caravane sportive<br />

contre <strong>des</strong> terroristes s'ils<br />

s'étaient mis en tête de mettre<br />

leurs menaces à exécution? <strong>Les</strong><br />

concurrents <strong>des</strong> quatre coins du<br />

monde n'avaient pas été dissuadés<br />

par leurs gouvernements<br />

de faire ronfler les<br />

moteurs sur les dunes. Parce<br />

qu’on sait dans les chancelleries<br />

de quelles forces disposent<br />

les uns et les autres.<br />

Face aux craintes d'attaque du<br />

Front Polisario lors de la traversée<br />

du Sahara, Roger<br />

Kalmanovitz le directeur <strong>des</strong><br />

relations extérieures de la course,<br />

avait déclaré sur France<br />

Info: “J'ai rencontré les personnes<br />

adéquates qui m'ont<br />

garanti que le rallye, en tout<br />

cas les participants, ne sont<br />

absolument pas menacés dans<br />

leur sécurité physique'”. Il avait<br />

ajouté: “le Front Polisario n'est<br />

pas un mouvement terroriste”.<br />

Un message on ne peut plus<br />

clair: toute atteinte au rallye<br />

serait considérée comme un<br />

acte terroriste. Mais la menace<br />

du terrorisme n'est-elle pas<br />

l'essence même du terrorisme?<br />

Mohamed Abdelaziz avait<br />

déclaré aux “organisateurs du<br />

rallye, au roi du Maroc et à tous<br />

ceux qui leur ont donné le feu<br />

vert: Stoppez votre aventure,<br />

arrêtez votre provocation”. Estce<br />

autre chose que du terrorisme<br />

exercé sur <strong>des</strong> sportifs pacifiques?<br />

Comment ne pas voir<br />

un chantage ignoble dans cette<br />

déclaration de Mohamed<br />

Abdelaziz? “À trois jours de la<br />

date fatidique, nous nous<br />

considérons déliés de tous nos<br />

engagements en ce qui concerne<br />

le respect du cessez-le-feu, dès<br />

le jour où le rallye passera la<br />

frontière maroco-sahraouie.<br />

Nous aurons recours aux armes<br />

sur tous les fronts contre les<br />

forces d’occupation marocaines”.<br />

Chantage<br />

Le Maroc a définitivement verrouillé<br />

ses territoires. <strong>Les</strong><br />

conjectures sur la portée <strong>des</strong><br />

missiles, sur l'armement lourd<br />

et semi-léger, les effectifs <strong>des</strong><br />

unités, tout avait été tenté pour<br />

mettre en scène deux géants sur<br />

le point de s'empoigner. Il avait<br />

suffi d'un geste “humanitaire”<br />

en direction <strong>des</strong> chefs du<br />

Polisario à Tindouf pour trouver<br />

à ceux qui menaçaient “une<br />

porte de sortie honorable”. Le<br />

Maroc est-il pour autant tenu<br />

d'attendre que ses adversaires<br />

trouvent une porte de sortie<br />

honorable après chaque menace?<br />

Le secrétaire général de l'ONU,<br />

Kofi Annan, avait officiellement<br />

mis en garde le Polisario<br />

contre tout geste malheureux<br />

qui porterait atteinte à la sécurité<br />

<strong>des</strong> coureurs du rallye. Puis<br />

le Conseil de sécurité avait<br />

vigoureusement condamné ces<br />

menaces récurrentes, accusant<br />

le Polisario de mener un chantage<br />

à la guerre contre la communauté<br />

internationale.<br />

<strong>Les</strong> menaces ont recommencé<br />

quand même, cette année à la<br />

veille du passage <strong>des</strong> concurrents<br />

de l'édition 2001-2002<br />

par le Sahara. Interrogé sur la<br />

question, un organisateur du<br />

rallye ne se fait visiblement pas<br />

de mauvais sang: “Il ne faut<br />

rien exagérer, l'année dernière,<br />

le seul incident en relation avec<br />

la guerre dans la région était<br />

l'explosion d'une mine qui a<br />

grièvement blessé un guide sur<br />

le territoire mauritanien”.<br />

Le Conseil de sécurité a décidé<br />

de proroger à l'unanimité le<br />

mandat de la MINURSO de trois<br />

mois, soit jusqu'au 28 février<br />

prochain, pour que les parties<br />

aient le temps de discuter. Mais<br />

surtout, un avertissement clair<br />

a été adressé au Polisario: “Il<br />

est demandé aux parties au<br />

conflit de s'abstenir de toute<br />

action qui pourrait aggraver la<br />

situation dans la région”.<br />

Le chef du Polisario s'est intérrogé:<br />

“Si les participants du<br />

Paris-Dakar prennent le risque<br />

de s’aventurer dans une zone<br />

d’hostilités, comment voulezvous<br />

que nous garantissions<br />

qu’ils ne seront pas touchés?”<br />

Baudruche<br />

<strong>La</strong> réponse du Maroc est claire,<br />

le rallye Paris-Dakar est une<br />

manifestation sportive. Elle<br />

passe sur le territoire marocain.<br />

Il appartient au Maroc de<br />

veiller à la sécurité <strong>des</strong> sportifs,<br />

<strong>des</strong> journalistes et <strong>des</strong> accompagnateurs.<br />

Mais les masques<br />

sont tombés, le Polisario a<br />

montré son vrai visage, un<br />

conglomérat de <strong>des</strong>perados sur<br />

le point de virer au terrorisme.<br />

Confronté à une réalité qui<br />

scelle son sort, il a recours aux<br />

menaces et aux tentatives d’intimidation.<br />

Mais aucun concurrent<br />

n'a peur de recevoir, le 3<br />

janvier 2002, une avalanche de<br />

missiles sur le capot. <strong>La</strong> baudruche<br />

va se dégonfler, comme<br />

elle s'était dégonflée le 7 janvier<br />

2001.<br />

Toutefois, la communauté<br />

internationale doit condamner<br />

ces procédés de brigands qui<br />

tiennent <strong>des</strong> propos intolérables,<br />

prélude habituel aux<br />

actes les plus sanglants, les plus<br />

insensés.❏<br />

<strong>La</strong> chronique de ...<br />

POLITIQUE<br />

Redynamiser<br />

la Promotion Nationale<br />

<strong>La</strong> stratégie de développement initiée par le colonialisme<br />

a essentiellement recherché le développement <strong>des</strong><br />

infrastructures ainsi que <strong>des</strong> secteurs tournés vers l’exportation<br />

parce que les investissements engagés alors<br />

dans notre pays devaient compléter la stratégie élaborée<br />

au centre, c'est-à-dire en France. C’est dire que l’équilibre<br />

spatial ou social étaient considérés comme un substratum<br />

de cette vision.<br />

Au lendemain de l’indépendance, nous avons hérité d’une<br />

société et d’une économie déstructurées que les politiques<br />

économiques et sociales ont essayé de redresser par<br />

<strong>des</strong> politiques sectorielles mais aussi par <strong>des</strong> initiatives<br />

dont certaines auraient pu, si elles n’avaient pas été déviées<br />

de leur nature, jouer<br />

un grand rôle dans la<br />

Le temps est venu maximisation de l’emploi<br />

et le développement ru-<br />

pour rehausser ral.<br />

Sans aucun doute l’ins-<br />

la Promotion titution de la Promotion<br />

nationale dès les pre-<br />

nationale au mières années de l’indépendance<br />

avait cette vo-<br />

niveau de ses cation.<br />

Outre la souplesse <strong>des</strong><br />

principes initiatives qu’elle ouvrait,<br />

elle permettait la réalisa-<br />

originels en lui tion de micro-projets associant<br />

directement les<br />

permettant de populations concernées.<br />

<strong>Les</strong> premières années de<br />

retrouver son âme.<br />

Rachidi Rhezouani<br />

la Promotion nationale<br />

ont ouvert tellement de<br />

perspectives et permis tellement d’actions qu’elles ont<br />

permis de concevoir une véritable politique d’animation<br />

<strong>des</strong> populations rurales.<br />

Notre pays est considéré comme pionnier de la mise en<br />

œuvre <strong>des</strong> politiques d’animation. <strong>Les</strong> nombreuses recherches<br />

dans les instituts français en témoignent aisément.<br />

Aussi, outre les techniques “labour-intensive” que la<br />

Promotion nationale utilisait, elle s’est évertuée à affiner<br />

<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> multiples allant jusqu’à permettre la réalisation<br />

de projets initiés directement par les populations<br />

rurales qui travaillaient généralement pour la satisfaction<br />

d’une partie de leurs besoins infrastructurels, à charge<br />

pour l’Etat de participer par l’achat de matériaux et<br />

les salaires d’encadrement.<br />

Très vite, au fil du temps, la Promotion nationale est<br />

passée de ce statut à celui de palliatif pour résorber le chômage<br />

et surtout les besoins <strong>des</strong> collectivités urbaines.<br />

Cela a poussé les autorités à choisir la facilité par la mise<br />

en place de “chantiers sociaux” véritables foyers de distribution<br />

de salaires. Ces chantiers ont certes eu une utilité<br />

sociale sans avoir forcément une utilité économique<br />

majeure.<br />

Aujourd’hui, le temps est venu pour rehausser la<br />

Promotion nationale au niveau de ses principes originels<br />

en lui permettant de retrouver son âme. <strong>La</strong> Fondation<br />

Mohammed V pour la solidarité pourrait servir de rédempteur<br />

de la Promotion nationale en s’ouvrant à cette<br />

perspective salvatrice. ❏<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001- 11

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