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La dérive La dérive Les troubles sexuels des Marocains

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Afouss c'est l'âge adulte de la musique marocaine moderne. L'âge de la pierre<br />

aussi, parce que le jeu d'Afouss peut partir sans prévenir dans une longue<br />

séquence de rock pur et dur avant de passer au raï.<br />

Le groupe de rock Afouss se trace une voie dans l’univers de la musique<br />

Ceux qui ne connaissent<br />

pas le théâtre de la FOL<br />

ne savent pas ce qu'ils<br />

perdent. C'est un endroit pacifié,<br />

épargné, en dehors du<br />

temps. Et la musique est servie<br />

là, dernier cri, rock, pop, fusion,<br />

tout ce que le Maroc fait pour<br />

le rock depuis 4 ans.<br />

Afouss, a frappé un grand coup,<br />

une date essentielle. Samedi 24<br />

novembre au théâtre de la F.O.L,<br />

la lente mais sûre progression<br />

de la musique marocaine universelle<br />

y a connu une subite<br />

accélération.<br />

<strong>La</strong> perfection naît de l'impair, de<br />

l'imperfection, comme une coquetterie<br />

dans l'œil, c'est le plaisir<br />

suprême de la musique.<br />

Même si Mohamed Achaour, un<br />

<strong>des</strong> quatre percussionistes du<br />

groupe dit que ce n'est pas un<br />

effet “recherché”.<br />

On découvre de plus en plus<br />

souvent cette fausse imprécision<br />

née de la maîtrise et de la<br />

création. Une autre complicité<br />

se noue entre les musiciens et<br />

les flingués de toutes origines<br />

qui dansent de l'intérieur aussi.<br />

C'est là qu'Afouss -la main<br />

en tamazight- sait saisir son public<br />

au ventre, morceau après<br />

morceau, couleur après couleur,<br />

du rock au gnaoui, au raï, puis<br />

au latino en passant par l'amarg<br />

achelhi. <strong>La</strong>tino pas du genre sirupeux<br />

pour boui-boui déclassé,<br />

non, un mélange de dynamite<br />

et de brise tropicale, avec<br />

<strong>des</strong> crépitements de jungle tranquille:<br />

gargouillis, rafales de<br />

tam-tam, casca<strong>des</strong> tirées d'on<br />

ne sait quelles calebasses, quels<br />

grattoirs, quelles maracas.<br />

Complicité<br />

Tant de fantaisies se greffent<br />

sur le rythme de fond, elles naviguent<br />

entre Carlos Santana et<br />

Bob Marley pour repasser par<br />

un déchirant mawwal khaledien.<br />

Retour au raï d'origine<br />

bien oranais, aussi, c'est-à-direbédouin-espagnol-andaloussi.<br />

Du raï de beuglant et de<br />

gros rouge avec l'amant qui<br />

pleure toutes les larmes de son<br />

corps en poussant de sinistres<br />

hululements douloureux, et qui<br />

Afouss, les doigts d’or<br />

va se tuer parce que sa “zerga"<br />

l'a délaissé pour un rival. Avec<br />

<strong>des</strong> claviers faussement approximatifs,<br />

faussement à<br />

contretemps, rugueux, pas<br />

Hasni, raïman oranais, assassiné<br />

par les islamistes algériens,<br />

plutôt Khaled sans l'asepsie<br />

contrainte de l'universalisme où<br />

il s'est enfermé.<br />

L'âge adulte de la musique marocaine<br />

moderne, depuis 4 ans,<br />

grâce aux illuminés de la FOL.<br />

L'âge de la pierre aussi, parce<br />

que le jeu d'Afouss peut partir<br />

sans prévenir dans une longue<br />

séquence de rock pur et dur,<br />

néo années 70. Et les qraqeb<br />

gnaouis font valdinguer l'esprit<br />

entre Conakry, Marrakech et<br />

Ouagadougou..<br />

Raïna Raï a exploré cette voie,<br />

on les a vus à Marrakech et à<br />

Casablanca, du temps de Hagda.<br />

Mais les péripéties de la vie les<br />

ont séparés. Ce qu'il en reste<br />

ici: à Casablanca, il y a une rue<br />

baptisée Rue Raïna Raï, par les<br />

jeunes qui y habitent parce<br />

qu'ils apprennent tous à jouer<br />

de la guitare en s'exerçant sur<br />

les folies de Raïna Raï.<br />

Alchimie<br />

Afouss, huit musiciens, soit seize<br />

ifassen (mains) qui ne chôment<br />

pas. Guitare électrique,<br />

basse, claviers, batterie, chant et<br />

percussions d'ici et d'ailleurs.<br />

D'où viennent les jeunes<br />

d'Afouss? Le premier noyau du<br />

groupe, s'est formé en 1998. <strong>Les</strong><br />

frères Achaour, Mohamed,<br />

Karim et Mustapha (percussionnistes<br />

tous les trois) rencontrent<br />

les frères Rabih: Karim<br />

(claviers) et Mustapha (bassiste).<br />

Tous sont étudiants à la<br />

Faculté <strong>des</strong> Lettres de Ben<br />

M'sick ou à Mohammedia. Ils<br />

ont tous fait de l'action culturelle.<br />

Mohamed Achaour<br />

contactera son ami Zakaria<br />

Haddouchi, guitariste et <strong>La</strong>mya<br />

Meski percussionniste.<br />

C'était en 1999. Zakaria<br />

Haddouchi et Mustapha Rabih<br />

sont les compositeurs attitrés<br />

du groupe, mais on entend bien<br />

huit voix. Pour Afouss, de la<br />

musique et du chant amazighes<br />

<strong>La</strong> perfection naît<br />

de l'impair, de<br />

l'imperfection, comme<br />

une coquetterie dans<br />

l'œil, c'est le plaisir<br />

suprême de la musique.<br />

Même si Mohamed<br />

Achaour, un <strong>des</strong> quatre<br />

percussionistes du<br />

groupe dit que ce n'est<br />

pas un effet “recherché”.<br />

SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />

entre frères, il fallait passer à<br />

<strong>des</strong> choses plus avancées. Le<br />

groupe travaille, répète, il est<br />

invité au 3° Boulevard <strong>des</strong><br />

Jeunes musiciens organisé<br />

chaque année par la FOL. C'est<br />

un succès d'estime incontestable<br />

qu'Afouss recueillera. C'est<br />

là qu'ils seront choisis par le<br />

Jury pour figurer au programme<br />

du dernier Festival<br />

d'Essaouira. Il est certain qu'à<br />

ce moment-là, les musiciens<br />

d'Afouss savent qu'ils ne peuvent<br />

pas faire de la figuration,<br />

Carnet rose<br />

© Ph. MHI<br />

ils veulent faire danser leur public<br />

mais aussi montrer leur art<br />

pour que de possibles producteurs<br />

éditeurs les remarquent.<br />

Ils répèteront pendant 2 mois.<br />

L'alchimie fonctionne, le<br />

contact passe avec le public et<br />

Afouss est déjà considéré comme<br />

le groupe marocain de fusion<br />

le plus accompli. Afouss<br />

compose d'autres morceaux, un<br />

éditeur français les remarque.<br />

Transe<br />

Je m’appelle hélène<br />

“<strong>Les</strong> attentats du 11 septembre<br />

nous ont empêchés d'être au<br />

rendez-vous, alors nous avons<br />

décidé de produire notre propre<br />

album tout seuls, on en avait<br />

marre d'attendre que quelque<br />

chose se passe après notre passage<br />

au Festival d'Essaouira".<br />

<strong>La</strong> société Tichkaphone a mis<br />

ses studios à leur disposition,<br />

ils en sont à la dernière touche<br />

de leur premier album. Il sortira<br />

avant la fin de l'année.<br />

Ils y travaillent ferme et nous<br />

vous en parlerons. Si vous<br />

n'avez jamais entendu <strong>La</strong>lla<br />

Mimouna façon Afouss, guettez<br />

la sortie de l'album, bien sûr,<br />

mais leur présence sur scène est<br />

un voyage au fond de toutes les<br />

transes.❏<br />

Amale Sami<br />

Le foyer de Magali<br />

et Karim Selhami<br />

s'est égayé de la<br />

naissance d'un<br />

superbe bébé, la<br />

rayonnante Hélène.<br />

Tous nos vœux de<br />

bonheur, de joie et<br />

de bonne santé<br />

vont à la belle<br />

Hélène,<br />

au couple Selhami,<br />

ainsi qu'à notre<br />

directeur et jeune<br />

grand père,<br />

Mohamed Selhami.<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 33

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