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La dérive La dérive Les troubles sexuels des Marocains

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Finalement, la mise en place<br />

d’une commission parlementaire<br />

d’enquête sur<br />

la Caisse nationale de sécurité<br />

sociale (CNSS) s’est achevée. <strong>Les</strong><br />

21 membres de cette commission,<br />

émanation de la Chambre<br />

<strong>des</strong> conseillers, ont réussi, mardi<br />

27 novembre, à dépasser leurs<br />

précoces querelles intestines et<br />

à élire Rahou Haylâa, président<br />

du groupe du Front <strong>des</strong> Forces<br />

démocratiques (FFD) de Thami<br />

Khayari, président de cette instance.<br />

Son rival, Ahmed El<br />

Kadiri, présenté par le Parti de<br />

l’Istiqlal n’a obtenu que 7 suffrages.<br />

<strong>La</strong> commission s’est dotée<br />

de deux rapporteurs. Il s’agit<br />

de Rahim Taour du<br />

Rassemblement national <strong>des</strong> indépendants<br />

et Soualhi Bouzekri<br />

du Mouvement populaire.<br />

Querelles<br />

POLITIQUE<br />

<strong>Les</strong> doutes exprimés par certaines parties, notamment par la CDT,<br />

sur l’opportunité de faire participer l’UMT à une enquête sur la gestion<br />

passée de la CNSS ont fini par l’emporter. C’est, d’ailleurs le même<br />

argument brandi vis-à-vis du candidat de l’Istiqlal qui aurait été,<br />

par le passé, un avocat de la Caisse.<br />

<strong>La</strong> commission d’enquête parlementaire sur la CNSS entame ses travaux<br />

<strong>La</strong> mauvaise fortune n’était pas,<br />

dans cette affaire, “l’apanage”<br />

<strong>des</strong> amis de Abbas El Fassi. <strong>Les</strong><br />

militants de l’Union <strong>des</strong> travailleurs<br />

marocains (UMT), qui<br />

ont tout fait pour avoir droit de<br />

cité dans la commission, ont été<br />

scrupuleusement écartés.<br />

Aucun représentant de la centrale<br />

syndicale de Mahjoub Ben<br />

Seddiq ne siège dans la nouvelle<br />

instance. Deux facteurs expliquent,<br />

pour ne pas dire justifient,<br />

cet ostracisme jeté sur<br />

l’UMT: sur le plan strictement<br />

juridique, le syndicat, qui ne dispose<br />

pas de groupe parlementaire<br />

dans la seconde chambre<br />

n’aurait pas le droit d’être associé<br />

à cette commission.<br />

Opérationnellement, il semble<br />

que les doutes exprimés par certaines<br />

parties, notamment par<br />

la CDT, sur l’opportunité de faire<br />

participer l’UMT à une en-<br />

L’heure de vérité ?<br />

quête sur la gestion passée de la<br />

CNSS, dans laquelle la centrale<br />

de Ben Seddiq, était très impliquée,<br />

ont fini par l’emporter.<br />

C’est, d’ailleurs le même argument<br />

brandi vis-à-vis du candidat<br />

de l’Istiqlal qui aurait été,<br />

par le passé, un avocat de la<br />

Caisse.<br />

Force est de constater, cependant,<br />

que ces querelles de chapelle<br />

n’étaient pas l’unique obstacle<br />

face à la structuration<br />

d’une commission dont la mise<br />

en place fut décidée depuis plus<br />

d’un an.<br />

Depuis que les Conseillers se sont<br />

mis dans la tête d’emboîter le<br />

pas aux Représentants, qui ont<br />

mené une enquête aux conclusions<br />

accablantes sur la gestion<br />

du Crédit immobilier et hôtelier<br />

(CIH), il a fallu revoir la loi organique<br />

relative aux commissions<br />

d’enquête parlementaire,<br />

qui, promulguée en 1995 dans le<br />

cadre d’un système monocaméral,<br />

ne parle que de la Chambre<br />

<strong>des</strong> représentants.<br />

Le Parlement avec ses deux<br />

chambres a amendé le texte dans<br />

le sens favorable aux souhaits<br />

<strong>des</strong> membres de la seconde<br />

chambre. Mais la législation modifiée<br />

n’a été publiée dans le<br />

journal officiel -donc n’a eu force<br />

de loi- que depuis quelques<br />

jours.<br />

Malgré le souci de cohérence<br />

dans sa composition et la ténacité<br />

de ses promoteurs, la commission<br />

d’enquête sur la CNSS<br />

reste perçue comme une entreprise<br />

ardue et hasardeuse.<br />

Personne ne sait si les 21<br />

membres de cette instance vont<br />

parvenir, au bout de six mois,<br />

comme le souhaite la présidence<br />

de la Chambre <strong>des</strong> conseillers,<br />

à faire toute la lumière -pour en<br />

permettre le nettoyage- sur ces<br />

• Rahou Haylâa, présidera la commission d’enquête sur la CNSS<br />

écuries d’Augias que fut, autrefois,<br />

la CNSS. Pour ce faire, les<br />

enquêteurs devront apporter <strong>des</strong><br />

réponses précises et vraies sur<br />

cinq volets bien définis: les résultats<br />

<strong>des</strong> audits <strong>des</strong> comptes<br />

de la Caisse, l’état de conformité<br />

de sa gestion aux dispositions<br />

légales en vigueur, les responsabilités<br />

dans les irrégularités de<br />

gestion, la situation financière de<br />

l’établissement et la somme <strong>des</strong><br />

dépenses non-justifiées.<br />

Irrégularités<br />

Il est fort probable que la<br />

“consternation” de nos honorables<br />

conseillers ne soit, au bout<br />

de compte, moins vive que<br />

“l’émoi” exprimé, il y a plus d’un<br />

an, par leurs collègues de la première<br />

chambre, menés par Driss<br />

<strong>La</strong>chgar, après avoir fait leur fa-<br />

meuse plongée dans les ténèbres<br />

du CIH. À en croire les estimations<br />

les plus mo<strong>des</strong>tes, 500 millions<br />

de dirhams, au bas mot,<br />

auraient été dilapidés dans la<br />

caisse. Alors que les différents<br />

rapports d’audits effectués sur<br />

la gestion de ce grand établissement<br />

public parlent d’innombrables<br />

tares: défaillances <strong>des</strong><br />

systèmes informatiques, prestations<br />

non-justifiées, absence de<br />

justificatifs pour certaines rubriques<br />

comptables et différences<br />

flagrantes entre les montants <strong>des</strong><br />

placements déclarés par la CNSS<br />

et ceux réellement effectués auprès<br />

de la CDG.<br />

Mais, l’investigation de la seconde<br />

chambre risque d’éclabousser<br />

beaucoup de monde y<br />

compris certains partis politiques<br />

représentés au sein même de la<br />

commission d’enquête. Plusieurs<br />

© Ph. DR<br />

entreprises de presse partisanes<br />

n’ont payé, depuis belle lurette,<br />

leurs cotisations à la caisse.<br />

Seront-elles, clairement, montrées<br />

du doigt? Risqueront-elles<br />

d’être poursuivies en justice?<br />

Le doute est permis. D’autant<br />

que le rapport accablant sur le<br />

CIH n’a encore débouché sur aucune<br />

action en justice. Mais cela<br />

relève de la responsabilité de<br />

l’exécutif et non pas <strong>des</strong> commissions<br />

parlementaires qui sont<br />

engagées uniquement à lui baliser<br />

la voie en clarifiant les<br />

choses et en déterminant les responsabilités.<br />

Responsabilité<br />

Vue de cet angle, l’investigation<br />

entamée par la chambre <strong>des</strong><br />

conseillers sur la CNSS pourrait<br />

aboutir. Il existe aujourd’hui une<br />

volonté politique d’assainissement<br />

de la caisse. En témoignent<br />

la réunion, le 23 juillet dernier,<br />

du conseil d’administration de<br />

celle-ci et la nomination à la tête<br />

de cet établissement, 4 mois<br />

plus tôt, de Mounir Chraïbi,<br />

cadre supérieur réputé pour son<br />

sens de la réforme.<br />

Depuis son installation le nouveau<br />

directeur général de la<br />

Caisse, qui n’est en rien impliqué<br />

dans ses déboires, a relancé<br />

l’œuvre de redressement entamée<br />

par son prédécesseur,<br />

Rafiq Haddaoui, aujourd’hui en<br />

retraite. Mais le traitement de<br />

choc, dont la CNSS a besoin,<br />

reste hypothéqué par <strong>des</strong> considérations<br />

politico-syndicales<br />

liées à la nature <strong>des</strong> enjeux au<br />

sein de la caisse. C’est à la commission<br />

d’enquête de le réadministrer<br />

et aux autorités publiques<br />

d’en favoriser la mise en<br />

œuvre.❏<br />

Abdallah Ben Ali<br />

Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 9

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