La dérive La dérive Les troubles sexuels des Marocains

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ACTUALITÉ La campagne de sensibilisation qui démarrera le 3 décembre prochain trouvera-t-elle des oreilles attentives? Les différentes mesures prises par différents départements demeurent en définitive répressives. On a beau dire, la corruption reste ancrée dans les mœurs bureaucratiques. L’année 2002 se présente sous le signe de la probité. Le 26 novembre dernier, Ahmed Lahlimi, ministre de l’Économie sociale, des PME et de l’Artisanat chargé des Affaires générales du gouvernement, tenait une conférence de presse pour annoncer le lancement en janvier de la campagne nationale de sensibilisation pour la moralisation de la vie publique. Cette campagne sera pilotée par un Comité national pour la moralisation et qui comprend des membres de la société civile, des médias, des ministères, de la CGEM, du PNUD et de bien d’autres partenaires. Ce microcosme, grâce à sa diversité, a permis de sortir du cocon bureaucratique et à transposer les visions de la société civile à la réalité et surtout à ce que les ministères ne tombent pas dans le péché mignon de la démagogie. En préparation depuis plus d’un an, cette campagne de sensibilisation sera précédée par un séminaire sur la moralisation de la vie publique le 13 décembre à Casablanca. L’un des thèmes abordés sera sans nul doute le bilan de la moralisation. L’une des questions qui vient à brûle-pourpoint est la suivante: où en est la moralisation trois ans après l’avènement de l’alternance? Bilan contrasté Depuis 1998, date de l’arrivée du gouvernement Youssoufi, plusieurs avancées ont été enregistrées sur le terrain, pourtant dresser un bilan exhaustif n’est pas aisé. Certains départements ont initié des initiatives allant dans le sens de la moralisation. La primature a ainsi créé deux commissions. La première, chargée de collecter les réactions de la presse sur l’administration, a reçu depuis sa création en l’an 2000 547 lettres d’explications de différents départements ou établissements publics. À la lumière des faits mis en question, la commission a préconisé l’adoption de mesures concrètes pour lutter contre les abus de pouvoir, l’habitat clandestin, l’exécution des jugements… La deuxième commission chargée du cumul des fonctions a défini des critères pour l’octroi des autorisations de cumul entre une fonction publique et une activité libérale. Au département de la Justice, et entre 1998 et 2000, des poursuites ont été engagées contre 2080 personnes dont 129 juges, 329 fonctionnaires, 423 avocats et 433 membres de l’administration pénitentiaire. 665 personnes de cet effectif ont fait l’objet de 6 - Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 Moralisation de la vie publique L’union fait la force Il y avait les effets d’annonce par-ci par là, à la faveur de telle opportunité; assainissement, moralisation, … Couplet bien connu, rituellement repris au gré des saisons, et qui finalement n’était qu’un fétu de paille. Chacun retournait alors à ses “mauvaises” habitudes, avec ses réseaux, ses combines, ses procédures et ses acquis. Tel était le “système” qui paraissait tourner et qui s’apparentait à une véritable “poche de résistance”, une montagne inaccessible pour tout dire. Alternance Ahmed Lahlimi, ministre des Affaires générales dans ce cabinet, n’ignorait pas la nature et la portée de cette plaie so- • Ahmed Lahlimi. poursuites judiciaires. Au niveau de la Gendarmerie Royale, 55 éléments ont été rayés des listes pour corruption et 10.202 tentatives de corruption ont été enregistrées. Le vivier de la corruption demeure sans nul doute Assainissement et moralisation LA MÉTHODE LAHLIMI ciale, qu’était la corruption. Il aurait pu faire comme les autres, multiplier les coups de menton médiatiques et les gesticulations de colloques pour s’attaquer au mal. Il a préféré procéder autrement, en évitant surtout deux écueils, le premier, c’est d’éviter de faire la lutte contre la corruption une simple affaire du gouvernement d’alternance qui se serait ainsi approprié, haut et fort, le crédit d’une politique sur laquelle les précédents gouvernements ont été quelque peu défaillants quand ils ne sont pas proprement concernés comme responsables et comptables du passif accusé en la matière. La second c’est d’en faire une affaire de son seul département qui se serait alors octroyé le monopole de l’initiative dans ce domaine et partant le bénéfice pouvant en être tiré. Alors, que faire? Mettre tout le monde dans le coup, si l’on ose dire et associer ainsi toutes les bonnes volontés. Rigidités © Ph. MHI C’est le sens du lancement, le 3 décembre prochain, d’une campagne nationale de moralisation de la vie publique. C’est un nouveau palier dans une démarche qui avait déjà été marquée, on s’en souvient, par des assises associant plusieurs départements ministériels mais aussi des ONG -dont Transparency-, l’association des barreaux du Maroc, la CGEM, etc… Le cadre d’action avait été ainsi identifié et clairement ba- les collectivités locales qui emploient 70% des fonctionnaires et accaparent 75% du budget de l’État. Au cours de l’année 2000, la vérification comptable et financière a abouti à la révocation par décret du Premier ministre de 12 présidents de communes et d’un adjoint et la suspension par le ministre de l’Intérieur de deux présidents. Endiguer du jour au lendemain le fléau de la corruption, du népotisme et autres variantes de trafic d’influence ou d’abus de pouvoir, tient lieu du mythe. Les colonnes de journaux étrangers tapissées de scan- dales sont là pour nous rappe- ler que la victoire totale est exclue. Dans le cas du Maroc, on est encore loin de gagner cette guerre bien que des batailles aient été entamées.❏ A.D.A. lisé : il devait permettre de surmonter les rigidités et les blocages éventuels et conduire à promouvoir les convergences de tous vers des objectifs communs. Non pas des thèmes académiques mais des actions concrètes, visibles et significatives, de nature à témoigner de la ferme volonté des participants de se mobiliser pour la lutte contre la corruption. Cette campagne va être déclinée sur deux mois, à travers les différents médias. Elle doit marquer d’une pierre blanche, l’an I du programme de moralisation de la vie publique, une nouvelle culture citoyenne qui mettra sans doute du temps pour s’enraciner mais qui doit être le signe de ralliement de tous.❏ M.S.
Comme il est de coutume, l'Onusida, un organisme qui coiffe l’ensemble des agences des Nations unies luttant contre le sida, publie chaque année un rapport sur l'état de cette pandémie meurtrière. Comme chaque année, les chiffres ont notablement augmenté, franchissant cette fois-ci le cap des 40 millions de personnes porteuses du VIH, contre 36,1 millions l'an dernier. Trois millions de personnes sont décédées au cours de l'année 2001 et cinq millions ont nouvellement été contaminées. “L'épidémie de sida est toujours en augmentation à travers le monde, et les pays de l'ex-bloc soviétique connaissent actuellement le plus fort taux de propagation du virus VIH”, lit-on dans le rapport publié mercredi 28 novembre, à quelques jours de la journée mondiale de lutte contre la pandémie, le 1er décembre. Au Maroc, la situation reste des plus ambiguës. Selon les chiffres publiés par l’Association de lutte contre le sida (ALCS) que préside le docteur Hakima Himmich la situation épidémiologique comptable, au 31 décembre 2000, fait état de 834 cas depuis l’apparition du premier cas de sida en 1986 (chiffres cumulés en sachant que pour des calculs statistiques fiables, chaque cas engendre 104 autres). Ce chiffre – très controversé - ne concerne cependant que les cas cliniques. C’est-àdire les personnes chez lesquelles la maladie est effectivement apparue et favorise la vulnérabilité quant aux maladies opportunistes. Vulnérabilité Les spécialistes appellent cette phase le stade le plus avancé. 66 % des cas, répartis selon des tranches d’âge, sont de sexe masculin contre 34 % de sexe féminin. Il va de soit – malheureusement - que ce sont les 30-39 ans qui détiennent le triste record des personnes at- Résultats semestriels de la SSII IB Maroc CONTRE TOUTE ATTENTE On peut tabler sur un taux de croissance, mais on s’attend rarement à le voir dépassé dans les faits. Et pourtant c’est ce qui a eu lieu à IB Maroc. Les résultats semestriels publiés par la société sont supérieurs aux prévisions. À se demander si la cotation à la bourse de Casablanca l’été dernier a donné des ailes au staff de cette société exprte dans le domaine des e-infrastructures sécurisées. Le résultat d’exploitation de cette Société de Service d'Ingénierie Informatique (SSII) a connu au cours du premier trimestre 2001 une augmentation de 12% contre 10% initialement prévu. La marge brute dégagée par IB Maroc a enregistré une croissance de 18%, soit 28,5% de plus que ce que les décideurs escomptaient. Le même scénario se répète si on se penche sur la valeur ajoutée dégagée. Celle-ci est de l’ordre de 24 % au lieu des 22% prévus. Malgré la morosité qui caractérise l’économie nationale et internationale, IB Maroc semble s’être frayé un chemin vers la consécration. En effet, la société continue de progresser au-delà des ob- L’Afrique est la plus touchée par le sida Les maux en chiffres • M. Hadef, Pdg de IB Maroc. jectifs fixés dans ses domaines de prédilection. Son chiffre d’affaires pour le premier semestre a connu une évolution positive de 63% supérieure à celle de la même période de l’année précédente. Loin de dormir sur ses lauriers, IB Maroc a entamé une démarche qualité pour certifier son service après-vente et a noué de nouveaux partenariats en Afrique de l’Ouest, conformément à sa volonté d’internationalisation. Enfin, sous l’impulsion de son Pdg, M. Abdellatif Hadef, IB Maroc entend mettre en place le premier centre au Maroc et en Afrique de Back Up, ce qui lui conférera une stature qui devra aller de pair avec le nouveau siège social en cours de finalisation.❏ A.DA teintes avec 44 %, et 28 % pour les 15- 29 ans contre 6 % chez les 40-49 ans. Alarmants. Comme partout ailleurs, ou presque, ce sont les rapports sexuels non protégés qui se taillent le vilain rôle avec 77 % des cas, suivis de la drogue 6 %, de mode dit multirisques 6 %, de mode de transmission inconnu 5 %, de transfusion et périnatale avec 3 % chacun des deux derniers modes de transmission. Risques C’est dans le milieu urbain que le taux de cas découverts est le plus élevé avec 87 % contre 8 % en milieu rural où la non-dépravation des mœurs et l’inexistence de structures de dépistages expliquent tout. Par ailleurs les estimations suite aux différentes consultations font état de 15 à 20.000 personnes porteuses du virus au Maroc. ACTUALITÉ 140 personnes bénéficient du traitement tritérapique gratuitement dont le coût est évalué à 6400 Dh par mois. Si le Maroc est l’un des pays les moins touchés en Afrique, le rapport de l’Onusida est sans équivoque: L'Afrique demeure le principal foyer de la maladie, car ayant sur son sol les trois quarts des 40 millions de personnes comptabilisées comme ayant le virus ou la maladie. Lueur d’espoir peut être: Le taux de contamination n'est toutefois plus aussi élevé que par le passé en Afrique. En Europe occidentale, comme dans les autres pays à revenus élevés, la maladie est également en propagation, au moment où la prévention connaît un certain relâchement et où les thérapies permettant aux malades de vivre plus longtemps, sont confondues par bon nombre avec un traitement curatif. Conséquence: “Les comportements à haut risque sont en augmentation”, conclut l'Onusida.❏ R.S. Maroc Hebdo International - N° 488 - Du 30 nov. au 6 déc. 2001 - 7
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