Gia2 gianadda automne 2011 : Gianadda : 1 : Page 01
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Ils projettent leurs idéaux vers<br />
des contrées rurales encore intactes<br />
où ils se réfugient. En Suisse,<br />
les artistes se retirent dans les<br />
Alpes: Giovanni Segantini et<br />
Giovanni Giacometti dans<br />
l’Engadine, Ernest Biéler,<br />
Edmond Bille, Edouard Vallet ou<br />
encore Charles-Clos Olsommer<br />
en Valais. Au contact des habitants<br />
de Savièse et de sa région,<br />
les sources d’inspiration et le<br />
style de Biéler évoluent. Les œuvres<br />
deviennent moins intellectuelles,<br />
directement inspirées de<br />
la vie quotidienne des villageois.<br />
Son style se modifie en conséquence,<br />
il se fait moins délicat,<br />
plus réaliste comme dans «La<br />
Raclette» (1903). Pourtant l’artiste<br />
semble conscient que sa voie<br />
est ailleurs et vers 1905/1906, il<br />
se dirige vers un style plus raffiné,<br />
extrêmement graphique, qui<br />
contribuera à son succès. Il exécute<br />
alors à l’aquarelle une série<br />
de petits portraits au dessin<br />
«d’une vigueur telle, d’une si robuste<br />
netteté qu’on les prendrait<br />
pour des gravures sur bois en<br />
couleur» 1 .<br />
Ce nouveau genre trouve des<br />
amateurs, les musées et les particuliers<br />
se portent acquéreurs.<br />
Encouragé par son succès, l’artiste<br />
participe à de nombreuses<br />
expositions et exécute alors des<br />
vues du lac, souvent plongeantes,<br />
aux tonalités chaudes qui accordent<br />
aux effets de lumières une<br />
importance particulière. Biéler,<br />
protestant et relativement indifférent<br />
aux questions religieuses, se<br />
voit confier en 1933 l’exécution<br />
des vitraux, du chemin de croix et<br />
de la décoration de l’église de<br />
Saint-Germain (Savièse). Cette<br />
commande lui donne l’occasion<br />
de réaliser une œuvre d’art totale<br />
qui ne comprend pas moins de<br />
quarante et un vitraux et un<br />
chemin de croix en mosaïque de<br />
quatorze stations. Au cours de ces<br />
années, outre des paysages du<br />
Lavaux et de Venise l’artiste<br />
continue de réaliser des sujets valaisans<br />
mais ne parvient plus à se<br />
renouveler. Biéler décède en<br />
1948, peu avant son 85 e anniversaire,<br />
laissant derrière lui une œuvre<br />
extrêmement riche et variée.<br />
C’est l’intégralité du parcours<br />
artistique d’Ernest Biéler que se<br />
propose de retracer l’exposition à<br />
travers les quelque 120 œuvres<br />
présentées qui proviennent autant<br />
de collections publiques que<br />
particulières. ���<br />
��� BIÉLER<br />
Ernest Biéler, Les feuilles mortes, 1899.<br />
Huile sur toile, 149,7 x 481,5 cm. Kunstmuseum Bern.<br />
Schönbühl, Prolith AG<br />
Paravent à trois feuilles, vers 1946.<br />
Tempera sur panneau, 165 x 189 cm.<br />
Collection particulière. Hinterkappelen, Markus Beyeler<br />
1 Supplément illustré de l’Art et les Artistes, août 1906,<br />
pp. 23-24.<br />
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