L'importance de la lutte anti-sous-marine au 21e siècle - CESM

subtil, puisque sans arriver à une opposition frontale, la Chine s’arroge des droits que ses
voisins ne sont pas en mesure, militairement, de contester. Ce comportement est
également observable à proximité du Japon qui voit régulièrement passer des bâtiments
chinois dans ses eaux, voire parfois des sous-marins 11 !
le mythe du « collier de perles » : la littérature regorge de spéculations sur ce réseau de
points d’appui chinois en océan Indien, qui demeure aujourd’hui embryonnaire. Il s’agit à
l’heure actuelle d’infrastructures civiles développées conjointement avec la Chine, à
Marao (Maldives), Coco Island (Birmanie), Chittagong (Bangladesh) et Gwadar
(Pakistan). On ne peut toutefois ignorer qu’à plus long-terme ces coopérations
ponctuelles et a priori anodines pourraient transformer ces ports en nœuds d’influence
voire en véritables points d’appuis militaires pour la Chine en Océan Indien.
3. Les capacités SM et ASM régionales : des moyens disséminés et hétérogènes
L’expansionnisme chinois fournit un argument de choix pour les marines régionales qui ont
initié acquièrent des sous-marins depuis quelques années. Une telle entreprise est également
motivée, de manière sous-jacente, par des préoccupations plus locales. Ces flottes sous-marines
en devenir constituent autant de leviers d’affirmation régionale pour des pays comme la
Malaisie ou Singapour mais aussi l’Indonésie qui souhaitent se doter de moyens de contrôle sur
leurs détroits (Malacca et La Sonde particulièrement). Ce mimétisme régional est frappant,
d’autant plus lorsque l’on connaît les difficultés à mettre en œuvre une flotte sous-marine, et à
développer doctrines et compétences crédibles en la matière dans certains pays.
a. Singapour, Taïwan et la Malaisie, chefs de file…
La Cité-Etat de Singapour dispose de la flotte sous-marine la plus avancée de la région. Premier
pays de l’ASEAN, « Eldorado » de l’Orient, Singapour bénéficie en 2011 d’un budget de défense
de 9,5 milliards de dollars, le plus important de la région, ce qui lui permet de modeler ses forces
armées en fonction de ses besoins. Sa position géographique au carrefour de détroits
stratégiques se traduit par une activité maritime intense dont le pays tire une grande partie de
sa richesse. Pour surveiller ses approches et assurer au-delà la libre circulation des navires,
Singapour s’est dotée de forces navales bine équipées comprenant frégates, patrouilleurs, sousmarins.
Le sous-marin joue un rôle important en matière de défense côtière: il s’agit là
notamment d’empêcher une puissance navale hostile de bloquer les détroits ou d’approcher par
la mer.
Ses 4 sous-marins suédois de type A-12 (Classe Sjöormen) seront remplacés à partir de 2011 par
2 sous-marins de type A-17 (Classe Västergötland) équipés d’AIP. Par ailleurs, Singapour
participe, aux côtés de la France et de l’Allemagne, au nouveau projet suédois de sous-marin A-
26. Singapour disposera ainsi à terme de la flotte la plus importante de l’Asie du Sud Est après la
Chine et l’Australie, bénéficiant qui plus est d’une crédibilité opérationnelle fondée sur un
savoir-faire naval certain et l’existence d’un complexe militaro-industriel compétent.
Singapour possède également des moyens performants en matière de lutte anti-sous-marine,
qu’il s’agisse de la flotte de surface avec 6 frégates de type Formidable, chacune équipée d’un
hélicoptère SeaHawk S-70B ASM ou de moyens aériens basés a terre. Les moyens déployés
témoignent de l’ambition maritime singapourienne et de sa volonté de jouer un rôle militaire
majeur dans la région.
C’est également le cas de la Malaisie, rivale de Singapour. L’acquisition de 2 sous-marins de type
Scorpene, les plus modernes de la région en termes de discrétion et de systèmes de combat, lui
confère une importance nouvelle dans la région. Le programme de coopération franco-malaisien
11 Le 10 novembre 2004, un sous-marin Han est repéré et suivi par les PATMAR japonais dans l’archipel
d’Okinawa.
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