L'importance de la lutte anti-sous-marine au 21e siècle - CESM

- la Chine présente la menace majeure, en raison de sa puissance, au moins numérique et
ses prétentions régionales qui pourraient s’étendre au-delà de la seule mer de Chine
méridionale.
Une course est donc lancée, pour Pékin qui accroît sa puissance navale, mais aussi pour les
autres pays d’Asie, en particulier d’Asie du Sud Est, qui accroissent simultanément leurs flottes
et leur maîtrise de l’outil sous-marin.
Les menaces sur les voies d’approvisionnements et les détroits stratégiques de l’Asie du Sud Est,
voire du Pacifique Ouest sont bien réelles et il est important de considérer dès aujourd’hui la
zone comme un théâtre de lutte anti-sous-marine potentiel. Certes, les schémas de la guerre
froide n’y ont plus cours, mais la multiplication des sous-marins augure de nouvelles rivalités
sous le dioptre. Dès lors, la lutte anti-sous-marine devient un enjeu majeur de la région. Les
flottes des puissances régionales voisines y maintiennent d’ores et déjà une présence de plus en
plus régulière de surveillance et de contrôle de l’activité sous-marine : Etats-Unis, Japon, Inde.
La France aussi est concernée. Si la rareté de nos moyens sous-marins ou de surface et la
légitime priorité accordée à la sûreté de la force océanique stratégique rendent notre présence
effective sur ce théâtre très faible, nos intérêts y sont pourtant patents.
En tant que membre permanent du Conseil de Sécurité, puissance de l’océan Indien et du
Pacifique où sont concentrées nos richesses alimentaires, énergétiques minérales de demain, la
France serait bien inspirée de suivre de près les évolutions des flottes sous-marines en Asie. Un
moyen économique de le faire consiste à développer les coopérations avec les marines alliées ou
amies de la région, dont un nombre certain figure déjà parmi les clients de notre industrie
nationale de défense.
La France a l’avantage énorme de disposer actuellement d’un savoir faire technique et
opérationnel unique pour un pays de sa dimension. Elles est bien placée pour le partager
efficacement avec des marines alliées ou amies dans la région sans effrayer ces dernières. Elle
participera ainsi a la mise en place de mesures de confiance qui pourraient permettre d’éviter un
conflit dans cette zone de l’Asie du Sud Est au cours du XXIe siècle.
27