L'importance de la lutte anti-sous-marine au 21e siècle - CESM

II. Des capacités de lutte ASM.
1. La suprématie américaine concurrencée
L’Asie du Sud-Est est l’un des théâtres majeurs de la flotte américaine. Après un désengagement
temporaire, lié aux conflits en Afghanistan et en Irak, les Etats-Unis reviennent en force dans la
région, constatant les avancées chinoises durant leur absence. Washington conserve la première
force sous-marine dans la région, en dépit des remarques acerbes de la Chine qui ne supporte
plus les incursions de marines étrangères en mer de Chine méridionale, incursions qu’elle
considère comme des ingérences dans ses affaires régionales.
a. Une suprématie quantitative et qualitative
La flotte sous-marine américaine a naturellement connu une déflation à la fin de la guerre froide,
passant de 87 SNA en 1991 à 53 en 2010, avec 41 prévus à l’horizon 2028 15. Malgré cette
décroissance numérique, Washington conserve « deux niveaux de puissance » d’écart avec
Pékin et Moscou. L’US Navy totalise en effet :
- 14 SSBN de type Ohio (leur successeur étant en projet)
- 4 SSGN de type Ohio, équipés de missiles de croisière de type Tomahawk
- 53 SSN dont 44 Los Angeles, 3 Seawolf et 6 Virginia conçus avant tout pour la lutte ASM
mais réellement polyvalents.
Les sous-marins sont le fer de lance de la lutte anti-sous-marine américaine. La marine
américaine dispose par ailleurs d’une impressionnante flotte d’aéronefs ASM avec pas moins de
220 hélicoptères SH-60 Seahawk, complétés par 174 P3-C Orion (dont le remplaçant, le P8
Poseidon est au niveau de la pré – série). La flotte de surface disposant de capacités ASM compte
22 croiseurs Ticonderoga, 34 destroyers de type Arleigh Burke, 30 frégates de type O.H. Perry,
bâtiments auxquels il faut ajouter les 2 destroyers Zumwalt prévus pour 2013, ainsi que le
programme des LCS (cf. infra).
La supériorité est numérique, mais également qualitative. Le fossé technologique entre les Etats-
Unis et le reste du monde en matière de sous-marins et de lutte anti-sous-marine, creusé tout au
long de la guerre froide, maintenu par la suite, lui confère une suprématie certaine même si
Russes, Japonais, Britanniques et Français, ont aussi montré leur savoir faire dans la
construction de sous-marins océaniques. Considérant la continuité des investissements
américains dans ce domaine, il est peu probable que les Etats-Unis voient émerger un rival
sérieux à long terme.
La torpille filoguidée Mark 48 est toujours une référence, malgré l’émergence de
nouveaux concepts tels que la torpille-fusée (la « Shkval » russe) ou la torpille à suivi de
sillage. Le programme CBASS (Common Broadband Advanced Sonar System)
d’amélioration de l’autodirecteur acoustique de la torpille, indique un intérêt pour les
milieux côtiers.
L’effort technologique porte également sur l’homogénéisation des systèmes tactiques,
notamment la corrélation et la bonne transmission des informations entre les senseurs
et les armes, ce qui permet des engagements rapides.
b. La présence américaine en Asie du Sud-Est
Un recentrage pacifique
L’US Navy a établi un ratio d’au moins 60/40 dans la répartition de sa flotte en faveur du
Pacifique. En ce qui concerne les sous-marins, cela signifie que dix Ohio (dont deux gréés
avec des missiles de croisière Tomahawk), trois Seawolf, 25 Los Angeles et deux Virginia
15 Seulement une entrée en service de SNA Virginia pour deux désarmements de SNA Los Angeles.
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