L'importance de la lutte anti-sous-marine au 21e siècle - CESM

opèrent sur le théâtre Pacifique, basés soit sur les côtes ouest américaines, soit au sein
de la VIIe flotte 16.
La base navale de Guam abrite en moyenne cinq sous-marins nucléaires d’attaque
destinés à opérer jusqu’en mer de Chine méridionale.
D’autre part, il importe d’évoquer l’ancrage américain en océan Indien. Diego Garcia,
avant-poste américain dans la région, abrite l’USNS Emory S. Land, bâtiment-base de
sous-marins, destiné à appuyer du Sud les déploiements en Asie du Sud-Est.
Enfin, il faut prendre en compte les efforts américains en matière de reconnaissance et
de surveillance acoustique dans la région. Le programme SURTASS (T-AGOS) déployé
depuis le début des années 1980 permet à Washington d’alimenter régulièrement ses
bases de données particulièrement étoffées et uniques au monde.
Des points d’appui locaux : Singapour, la Thaïlande, les Philippines
Outre ses implantations nationales a Guam et Hawaii, les Etats-Unis ont disposé en Asie
du Sud-Est un réseau de points d’appui et de facilités portuaires, de la Thaïlande aux
Philippines en passant par Singapour. Washington cherche à développer davantage ses
partenariats avec l’Indonésie et le Vietnam, tandis que ses liens avec la Malaisie restent
embryonnaires.
L’US Navy multiplie enfin les exercices de coopération avec un vaste éventail de marines
alliées : Japon, Taïwan, Corée du Sud, Australie, Singapour. Il est ainsi important de noter
que dans le classement des 20 premières marines, 18 entretiennent avec l’US Navy des
liens d’amitié ou de coopération.
c. L’affrontement sous-jacent sino-américain
La présence américaine dans la région est particulièrement contestée par la Chine qui considère
la mer de Chine méridionale comme sa mer intérieure et y affirme jalousement sa souveraineté,
allant jusqu'à interpréter en sa faveur les termes de la Convention des Nations Unies sur le Droit
de la Mer.
Plusieurs incidents navals témoignent de cet affrontement entre Washington et Pékin. Ils ne
sauraient toutefois être considérés individuellement car ils participent, dans la stratégie
chinoise, d’un ensemble varié de vecteurs et d’actions subtiles, concourant à l’imposition de la
présence chinoise sur la scène asiatique :
Incident du Kitty Hawk : en novembre 2006, un sous-marin chinois de type Song (type-
039) fait surface à proximité du groupe aéronaval Kitty Hawk, au large d’Okinawa. La
Chine jubile, l’incident fait couler beaucoup d’encre, et permet accessoirement à l’US
Navy d’appuyer ses demandes d’armement.
En mars 2009, l’Impeccable, un bâtiment de surveillance océanique T-AGOS équipé de
sonars et de systèmes d’écoute, est encerclé par cinq bâtiments chinois alors qu’il
patrouille à 120km des côtes de Hainan. La Chine fait ainsi connaître son agacement,
mais les Etats-Unis persistent dans leurs patrouilles ASM.
Les Etats-Unis sont donc bien déterminés à conserver leur poids en Asie du Sud-Est. Au
demeurant les deux puissances ne souhaitent pas un affrontement direct en mer de Chine
méridionale même si un incident local serait susceptible de dégénérer et provoquer mort
d’hommes.
Washington perfectionne ses alliances avec les grandes marines d’Asie (Inde, Japon, Corée du
Sud, Australie) tandis que la Chine joue l’approche bilatérale avec les Etats d’Asie du Sud Est.
16 La flotte américaine en Asie du Sud-Est, ou VIIe flotte, se répartit sur trois bases navales : Yokosuka et
Sasebo au Japon, et Guam dans la baie d’Apra. Elle a pour missions principales de défendre le Japon, la
Corée du Sud ou Taïwan en cas d’agression.
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