L'importance de la lutte anti-sous-marine au 21e siècle - CESM

assure la surveillance des
approches de l’Etat
insulaire, et dispose d’une
compétence ASM
manifeste.
est considérable. Il permet
de faire face à la menace
sous-marine chinoise.
principalement adaptés et
dirigés à l’encontre de la
menace nord-coréenne.
Tableau 3 : Aéronavales du Sud-Est Asiatique
adapté à la surveillance de
ses approches, et à
l’étoffement de ses
capacités ASM.
Les aéronefs ASM présentent un excellent potentiel en Asie du Sud-Est, dans la zone des faibles
fonds et il serait logique que les Etats de la région songent à se doter de tels instruments de lutte
anti-sous-marine, dans la continuité de leurs politiques d’acquisition de sous-marins.
Un bémol toutefois : l’impunité de ces aéronefs pourrait être bientôt remise en question par le
développement allemand (Diehl) d’un missile anti-aérien tiré à partir de sous-marins, IDAS-U.
La lutte anti-sous-marine en Asie du Sud-Est en est donc à ses prémisses, et il faudra bientôt s’y
préoccuper du partage de l’eau entre toutes ces flottes sous-marines ou anti sous-marines.
3. Quelle place pour la France ?
Comme ses voisins, la France a quelque peu délaissé la lutte anti-sous-marine à l’aube des
années 1990. Les capacités ont diminué, même si le souci d’assurer la sûreté de la force
océanique stratégique a permis d’en éviter la perte totale. Il demeure :
une flotte de six sous-marins nucléaires d’attaque, destinés à être remplacés par les
Barracuda entre 2017 et 2027, qui constitue un format minimal pour appuyer le
déploiement des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins français et participer à la
protection du groupe aéronaval ou effectuer des patrouilles indépendantes;
au-dessus du dioptre, les FREMM vont remplacer les F67 et F70, avec des équipements
de détection particulièrement performants 28;
l’hélicoptère Caïman ou NH90, équipé du sonar Flash, offre des possibilités
opérationnelles beaucoup plus larges que le Lynx actuel, il entre en service en 2011. Les
avions de patrouille maritime Atlantique sont en cours de modernisation et conservent
une compétence de pointe en matière de lutte anti-sous-marine.
Nos capacités sont crédibles, fondées sur des décennies d’expérience et un ensemble doctrinal
consistant. Pour autant, l’attrition des moyens nous empêche de les déployer sur les théâtres
stratégiques de demain et la présence de tels atouts en Asie du Sud Est risque d’être bien rare.
CONCLUSION
La maîtrise du domaine sous-marin progresse pour de nombreux Etats, nouveau levier de
puissance et d’affirmation sur la scène régionale voire internationale. Pour autant, la course aux
sous-marins que nous constatons en Asie du Sud-Est se heurtera tôt ou tard à quelques écueils
qu’il convient de souligner :
- la précipitation des pays riverains dans l’acquisition d’un outil militaire, certes adapté à
leurs besoins de souveraineté car « multiplicateur de forces », occulte tout un pan de
construction technologique, humaine et doctrinale ;
- acquérir une capacité sous-marine requiert des investissements lourds, qui s’inscrivent
dans la durée. La lutte anti-sous-marine en est le corollaire inévitable, ce que les pays de
la région semblent avoir négligé.
28 Le sonar 4249 ATBF (Actif Très Basse Fréquence) offre une portée de détection bien supérieure à nos
équipements actuels.
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