14.08.2013 Views

JEAN-DANIEL LALLEMAND L'éthique cartésienne de la ... - Thèses

JEAN-DANIEL LALLEMAND L'éthique cartésienne de la ... - Thèses

JEAN-DANIEL LALLEMAND L'éthique cartésienne de la ... - Thèses

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Introduction Une philosophie à pratiquer par chacun<br />

<strong>de</strong>s retours sur <strong>de</strong>s points qui n'avaient peut-être pas été assez explorés <strong>la</strong> première<br />

fois, etc., autrement dit un véritable travail <strong>de</strong> recherche *. Ce<strong>la</strong> est surtout dû au fait<br />

que <strong>la</strong> philosophie qui se montre là est une philosophie en <strong>de</strong>venir, une philosophie<br />

vivante et plus encore une philosophie <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, au sens où cette philosophie n'est pas<br />

du tout spécu<strong>la</strong>tive, mais bien pratique — même si sa matière est, en l'espèce, <strong>de</strong><br />

nature métaphysique.<br />

Il est alors possible <strong>de</strong> commencer à répondre à <strong>la</strong> question que nous posions<br />

précé<strong>de</strong>mment re<strong>la</strong>tivement à cette <strong>de</strong>rnière branche <strong>de</strong> l'arbre cartésien <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

philosophie, <strong>la</strong> morale : quelle est donc <strong>la</strong> morale qui procè<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie<br />

<strong>cartésienne</strong> ? Au regard <strong>de</strong> cette philosophie, justement, on comprend que <strong>la</strong> morale<br />

<strong>cartésienne</strong> ne peut qu'être <strong>la</strong> morale <strong>de</strong> René Descartes ; mais que ce <strong>de</strong>rnier nous <strong>la</strong><br />

donne à voir en acte à nouveau, car elle a elle aussi, comme <strong>la</strong> philosophie qui <strong>la</strong><br />

soutient, vocation à l'universalité. Il nous <strong>la</strong> montre par sa vie même. Et comment<br />

nous apparaît-elle, cette vie ? Comme <strong>la</strong> vie d'un créateur. La vie <strong>de</strong> Descartes est<br />

entièrement consacrée à <strong>la</strong> production <strong>de</strong> son œuvre. Non pas seulement au sens où<br />

c'était là son seul véritable centre d'intérêt, mais au sens où il a effectivement<br />

organisé sa vie, y compris dans sa dimension matérielle, en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong><br />

son œuvre.<br />

On connaît d'autres grands hommes qui ont ainsi vécu uniquement pour leur œuvre.<br />

Des artistes notamment. Mais on parle, dans leur cas, plus volontiers <strong>de</strong> passion.<br />

Nous ne disons pas que Descartes n'a pas eu <strong>la</strong> passion <strong>de</strong>s sciences et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

philosophie. Mais, au fond, nous n'en savons trop rien. Et il est déjà révé<strong>la</strong>teur en soi<br />

que <strong>la</strong> très volumineuse correspondance que nous a <strong>la</strong>issée Descartes ne <strong>la</strong>isse pas<br />

transparaître quelque chose comme une passion dont le feu aurait été à <strong>la</strong> source <strong>de</strong><br />

ses réalisations. On <strong>de</strong>vine bien qu'il aimait beaucoup résoudre <strong>de</strong>s problèmes, <strong>de</strong><br />

géométrie notamment. Mais précisément, il décida assez vite <strong>de</strong> ne plus passer <strong>de</strong><br />

temps sur les mathématiques 10 (même s'il lui arriva, en dépit <strong>de</strong> cette résolution, <strong>de</strong><br />

* En réalité, nous pensons que le texte <strong>de</strong>s Méditations a été énormément travaillé, et qu'il est tout<br />

sauf <strong>la</strong> minute <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> Descartes (le Discours peut d'ailleurs, d'un certain point<br />

<strong>de</strong> vue, être considéré comme une première étape <strong>de</strong> cette recherche). Il est extrêmement abouti,<br />

étant entendu que <strong>la</strong> forme que lui a donnée Descartes est totalement délibérée et indispensable aux<br />

idées elles-mêmes qui y sont présentées, ou plus exactement à <strong>la</strong> parfaite compréhension par le<br />

lecteur <strong>de</strong> ces idées, au sens où Descartes entend <strong>la</strong> compréhension, c'est-à-dire une appropriation<br />

i<strong>de</strong>ntique à celle que l'on a justement en découvrant soi-même les idées en question : « […] on ne<br />

saurait si bien concevoir une chose, & <strong>la</strong> rendre sienne, lorsqu'on l'apprend <strong>de</strong> quelque autre, que<br />

lorsqu'on l'invente soi-même. » Discours <strong>de</strong> <strong>la</strong> Métho<strong>de</strong> – Sixième Partie. Adam et Tannery, Vol. VI<br />

– page 69<br />

<strong>L'éthique</strong> <strong>cartésienne</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée 21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!