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Migration au Mali : Profil National 2009 - IOM Publications

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femmes, et de seulement 26,6 % d’actifs (Fall, 2008). Il semble qu’<strong>au</strong>cun des<br />

enfants de 0 à 14 ans, qui représentaient 30 % de l’effectif de ces migrations, ne<br />

fréquentait l’école avant le départ. Pendant ces années de sécheresse, les Peuls<br />

nomades et les Touaregs du nord durent abandonner leurs parcours habituels<br />

pour rechercher des pâturages vers les savanes du sud, peuplées d’agriculteurs<br />

avec lesquels ils entrèrent en conflit. Des éleveurs nomades venus du <strong>Mali</strong> ont<br />

également cherché refuge dans d’<strong>au</strong>tres pays de l’Afrique de l’Ouest comme le<br />

Ghana, le Nigeria et le Niger (Fall, 2008).<br />

Les facteurs géo-climatiques jouent également un rôle important dans<br />

les mouvements migratoires dans d’<strong>au</strong>tres parties du pays. On peut à cet égard<br />

mentionner la région de Kayes, le plate<strong>au</strong> Dogon et la région de Sikasso. Le<br />

bassin du fleuve Sénégal, à cheval entre le Sénégal, le <strong>Mali</strong> et la M<strong>au</strong>ritanie,<br />

est un domaine de transition entre deux zones bioclimatiques à l’écosystème<br />

fragile, la zone saharienne et la zone soudanienne. Cette région se caractérise<br />

surtout par une alternance entre bonnes et m<strong>au</strong>vaises années, par l’irrégularité<br />

des pluies et par leur intensité très variable. Particulièrement <strong>au</strong> cours des 30<br />

dernières années, cette région a connu une grande variabilité climatique et des<br />

risques sérieux de déficit hydrique.<br />

Dans cette zone, les deux sécheresses de la fin des années 1970 et du<br />

début de la décennie 1980 ont provoqué un changement des comportements.<br />

Be<strong>au</strong>coup de jeunes habitants ont émigré par le biais de chaînes migratoires<br />

en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en direction des pays de<br />

l’Europe, tout particulièrement vers la France. Cette pratique migratoire pour<br />

c<strong>au</strong>se de sécheresse s’est diffusée dans tous les villages situés le long du fleuve<br />

Sénégal et de ses affluents. Les données de l’EMMU 1992/1993 permettent<br />

de mesurer l’ampleur du phénomène migratoire dans la région de Kayes<br />

(particulièrement dans les cercles de Yélimané et Nioro) : l’émigration a affecté<br />

40 % de la population, surtout les hommes âgés de 20 à 30 ans et les femmes<br />

de 15 à 25 ans. Plus de 70 % de cette migration avait pour destination l’extérieur<br />

du <strong>Mali</strong>. Ces départs de jeunes réduisirent la force de travail disponible pour les<br />

trav<strong>au</strong>x agricoles, diminuant ainsi la production dans un contexte où les pratiques<br />

agricoles ancestrales à faible rendement n’ont pas su s’adapter à l’<strong>au</strong>gmentation<br />

de la population. Il f<strong>au</strong>t cependant noter que des traditions migratoires existaient<br />

déjà dans cette zone, notamment chez les commerçants Soninké, bien avant les<br />

dernières sécheresses (EMMU, 1992-1993).<br />

La problématique est légèrement différente dans le sud du pays (région<br />

de Sikasso). Elle se pose ici en termes de pression sur les ressources naturelles<br />

dans un contexte de densité élevée de la population, de forte croissance<br />

<strong>Migration</strong> <strong>au</strong> <strong>Mali</strong> : <strong>Profil</strong> <strong>National</strong> <strong>2009</strong><br />

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