Migration au Mali : Profil National 2009 - IOM Publications
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des transferts serait destiné à la consommation alimentaire. Cependant, la<br />
part des transferts destinée <strong>au</strong>x investissements soci<strong>au</strong>x et productifs se serait<br />
accrue en raison d’une meilleure structuration des associations de migrants, de<br />
l’émergence de nouve<strong>au</strong>x acteurs comme les collectivités décentralisées et de la<br />
disponibilité de partenaires comme les collectivités françaises dans le cadre du<br />
jumelage et les ONG (FSP Codéveloppement <strong>Mali</strong>, 2006). C’est le cas notamment<br />
dans certaines localités de la région de Kayes où l’apport des migrants a permis,<br />
<strong>au</strong>-delà de l’appui alimentaire, de réaliser successivement des infrastructures<br />
religieuses, sociales et productives.<br />
Une enquête réalisée <strong>au</strong>près de 42 associations de migrants en France,<br />
de 31 villages et 21 communes <strong>au</strong> <strong>Mali</strong>, soit un total de 260 projets (G<strong>au</strong>vrit, Le<br />
Bahers, 2004), a permis d’établir que les associations de migrants ont participé<br />
à la mise en place de plus de 220 réalisations dans les 31 villages concernés par<br />
l’étude. Le montant total des investissements réalisés pour les villages depuis le<br />
début des années 1970 représentait 8,1 milliards de FCFA, soit 262 millions FCFA<br />
en moyenne par village. La même enquête indique que le nombre de réalisations<br />
a connu une <strong>au</strong>gmentation continue depuis 1970. Plus précisément, le nombre<br />
de projets a significativement <strong>au</strong>gmenté à partir de 1984, sans doute grâce à<br />
la possibilité qui était accordée <strong>au</strong>x organisations d’étrangers de se constituer<br />
en association. L’enquête indique également que les secteurs d’intervention des<br />
associations commun<strong>au</strong>taires de migrants sont la construction de mosquées<br />
(42 %), les trav<strong>au</strong>x hydr<strong>au</strong>liques (20 %), la construction de centres de santé<br />
(17 %) et la construction d’écoles (10 %). Autrement dit, près de la moitié des<br />
sommes transférées par les commun<strong>au</strong>tés de migrants n’est pas destinée à<br />
de l’investissement productif. Cependant, l’évolution du nombre des projets<br />
réalisés par secteur depuis le début des années 1970 indique que la croissance<br />
des projets de construction de mosquées apparaît be<strong>au</strong>coup moins forte que<br />
celle de projets éducatifs (G<strong>au</strong>vrit, Le Bahers, 2004).<br />
Ce rapide survol montre que l’impact économique des transferts<br />
des migrants dans la région de Kayes (pour laquelle de telles investigations<br />
ont été réalisées) est indéniable. Cependant, on doit distinguer les fonds<br />
envoyés individuellement, essentiellement orientés vers la consommation<br />
des bénéficiaires, des fonds envoyés par des associations commun<strong>au</strong>taires,<br />
orientés vers la réalisation des infrastructures. Pour les transferts opérés par<br />
voie associative, trois conclusions s’imposent :<br />
- on ne constate pas de baisse des investissements de la part des migrants ;<br />
- près de la moitié des fonds sont destinés à la réalisation de lieux de culte ;<br />
- de plus en plus de projets sont réalisés avec des cofinancements.<br />
84 <strong>Migration</strong> <strong>au</strong> <strong>Mali</strong> : <strong>Profil</strong> <strong>National</strong> <strong>2009</strong>