Étude pédologique, les terres cultivées de la Péninsule Gaspésienne

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La région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine se positionne et redéfinit son agriculture qui est un secteur important de l’activité
économique et un moteur pour l’industrie touristique. Elle doit sortir des données statistiques qui la place dans « autres
régions ou moins de 1 % », si ce n’est pour le bois et la pêche.
Note : Merci à monsieur Bernard Racine pour sa collaboration à cette partie de l’étude.
Histoire sur les sols
Beaucoup de choses sont dites et/ou écrites sur les sols de la péninsule gaspésienne : «… les sols sont rouges… les sols sont
bons pour l’agriculture biologique … les sols sont lithocromes… les sols sont bons pour l’industrie porcine…»; il y en a pour
tous les goûts. Blanchard disait : «… avec des soins convenables, les sols défrichés sont propres à la culture… le sol a dans
tous les cas une fertilité assez grande… à l’intérieur, les sols sont résiduels; sur grès et conglomérats ils sont médiocres alors
que ceux sur schistes, calcaires et roches éruptives sont bons ». Grandtner, Bell et Chalmer ont parlé des sols argileux à fort
pourcentage de limon et du phénomène de la podzolisation qui est moins évolué, de la présence courante de sols résiduels,
des complexes fertiles de sols à base de schistes tendres, calcaires marneux et de conglomérats… Scott déclarait : « les
argiles sont des limons argileux… et que dans le comté de Bonaventure il n’y a que des limons ». Boucher et Lavoie écrivaient
dans La Patrie (1953) : «… aux environs de Escuminac et Nouvelle il y a une terre de platain d’origine alluvionnaire aux
alentours de Carleton, un sol sablo-argileux qui constitue des butteraux vers Caplan, un terrain décidément plus argileux…».
% Argile
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
A - Lo
A - Li
L - Li - A
Li
A
L - A
L - Li
L
A - S
L - S - A
A
A-Li
A-Lo
A-S
L
L-A
L-Li
L-Li-A
L-S-A
L-S
Li
S
S-L
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
% Sable
Figure 5. Classes texturales des sols de la péninsule gaspésienne (toutes couches confondues)
L - S
: argile
: argile limoneuse
: arglie A lourde
: argile sableuse
: loam
: loam argileux
: loam limoneux
: loam limoneux-argileux
: loam sablo-argileux
: loam sableux
: limon
: sable
: sable laomeux
S - L S
L’abaque des classes texturales montre que l’ensemble des textures tournent principalement autour du L, L-A avec un groupe de
textures un peu plus limoneuses (L-Li, L-Li-A) et un autre un peu plus sableuses (L-S-A, L-S), lesquels coïncident avec certains
ensembles et/ou groupements de sols décrits dans les pages précédentes (dépôts, caténas, associations). Vers la fin des
années 40, Scott révélait que « les sols de la péninsule gaspésienne avec leur variété et leur capacité de production constituent
un actif important ». Vers la fin des années 60, l’inventaire ARDA (classement des sols selon leur l’aptitude à la production
agricole) qualifiait les terres de la péninsule gaspésienne : sur la côte de l’estuaire il y avait dominance de 3F, 3T et 5RT; sur la
côte de la Baie-des-Chaleurs et sur les plateaux de la Matapédia, les 2F, 3F et 3T dominaient sauf pour le secteur de Vald’Espoir
(3 et 5T). C’est donc dire que les sols avaient des limitations faibles à graves pour certaines productions et/ou des
pratiques de conservation plus ou moins importantes à opérer (1 étant la classe sans restriction, 7 étant la plus restrictive); les
sous-classes F, T, R réfèrent respectivement à des problèmes de basse fertilité, de relief, de profondeur au roc. Durant la même
LES TERRES CULTIVÉES DE LA PÉNINSULE GASPÉSIENNE - IRDA