14.02.2014 Views

impact [PDF] - Publisuisse SA

impact [PDF] - Publisuisse SA

impact [PDF] - Publisuisse SA

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

édition juillet 2012<br />

<strong>impact</strong>Le magazine<br />

de publisuisse<br />

Le coup de Cartier<br />

Un long spot pour marquer<br />

le jubilé et les esprits.<br />

Page 13<br />

L’affaire du chef<br />

Quand la Mobilière fait de la pub.<br />

Page 16<br />

«Renaissance<br />

du media planning»<br />

Florian Haller, publicitaire en vue et expert des marques,<br />

à propos de la pub à l’ère numérique.<br />

Page 4<br />

Couple de rêve<br />

pour la pub<br />

Voilà pourquoi Scout24<br />

mise sur la pub TV.<br />

Page 18


instantané<br />

éditorial<br />

Stratégie publicitaire<br />

Capitaine contre vents et marées<br />

Naviguer en toute sécurité vaut de l’or dans le monde complexe des médias et de la communication – ce que sait pertinemment<br />

aussi Urs Schneider, élu publicitaire suisse de l’année 2012. Le fait que le prix soit décerné pour la première fois à<br />

un spécialiste des médias, l’agence Mediaschneider, révèle toute l’importance actuellement accordée au media planning<br />

stratégique. Urs Schneider connaît parfaitement la valeur d’une assistance à la navigation pour ce type d’activité. Il a par<br />

conséquent volontiers accepté de servir de support publicitaire pour «mediacompass», le nouvel outil de planification stratégique<br />

de publisuisse, et de se laisser relooker pour la circonstance.<br />

➔➔<br />

Article de la rubrique tendance sur le media planning stratégique dans <strong>impact</strong>, page 8<br />

➔➔<br />

Présentation du nouvel outil de planification «mediacompass» dans <strong>impact</strong> zoom, page 2<br />

Photo: publisuisse.<br />

<strong>impact</strong><br />

4 face-à-face<br />

Le publicitaire renommé Florian Haller à propos<br />

de la publicité réussie et l’importance du média TV<br />

dans le monde «internetisé».<br />

8 tendance<br />

Les raisons de l’importance grandissante du media<br />

planning stratégique pour un marketing réussi et une<br />

publicité efficace.<br />

13 marché<br />

Long spot à contre-courant: comment Cartier<br />

a fait sensation grâce à une superproduction réalisée<br />

à l’occasion de son jubilé.<br />

16 portrait<br />

«L’affaire du chef»: Urs Berger, président du Conseil<br />

d’administration de la Mobilière donne son avis sur<br />

la publicité.<br />

18 gros plan<br />

Le couple de rêve TV/Online: le réseau suisse<br />

de marchés en ligne Scout24 mise fortement sur<br />

la pub TV.<br />

20 gros plan<br />

Succès malgré un budget limité: Prodis montre<br />

comment même de petites entreprises peuvent elles<br />

aussi tirer profit de la publicité TV.<br />

22 agenda/zone mixte<br />

23 regard croisé<br />

Carte blanche au professeur Albert Alexander Stahel,<br />

expert en stratégie et en questions de sécurité.<br />

<strong>impact</strong> zoom<br />

Comment fonctionne le nouvel outil de planification<br />

stratégique «mediacompass» de publisuisse et quels<br />

sont ses avantages? Comment réussir une pub<br />

efficace pour un produit destiné à un groupe cible<br />

spécifique? La société YouMedical fournit une réponse.<br />

La nouvelle rubrique «Rapport MDF» se penche sur<br />

l’effet «feu de camp» des médias. Enfin, l’exemple<br />

du Tour de Romandie montre comment un organisateur<br />

d’événements sportifs offre à ses sponsors une<br />

campagne crossmedia attractive.<br />

Couverture: Florian Haller photographié par Manu Friederich.<br />

Le mot «stratégie» est emprunté au grec ancien<br />

«strategós» qui désignait autrefois un<br />

chef d’armée, un commandant. Aujourd’hui,<br />

le terme est omniprésent, que ce soit dans le<br />

monde économique ou militaire (comme le<br />

montre la chronique d’Albert Stahel), dans<br />

les jeux ou dans le développement de nouveaux<br />

logiciels. Mais les stratégies gagnent<br />

aussi sans cesse en importance pour la publicité.<br />

Dans le monde actuel fragmenté et numérisé<br />

de la communication, le media planning<br />

stratégique est le facteur déterminant pour le succès d’une publicité.<br />

«Il est au centre d’une campagne et reste indissociablement lié à l’évolution<br />

du concept créatif», affirme le publicitaire renommé Dominique von Matt.<br />

L’individualisation de l’homme se répercute aussi sur la consommation des<br />

médias. La devise en place: «Anything, anytime, anywhere and any quality».<br />

Florian Haller, CEO du plus grand groupe d’agences indépendantes d’Europe,<br />

parle à ce sujet d’une «internetisation» progressive des médias : «La grande<br />

majorité des médias reposera à l’avenir sur la plateforme d’Internet – y compris<br />

la TV.» Il précise qu’Internet ne constitue qu’un système d’exploitation<br />

et non un contenu: «Il va falloir continuer à faire appel pour les contenus aux<br />

fabricants d’images animées et autres animateurs TV. Et la demande croît<br />

inexorablement.» Face à cette tendance, il estime que c’est une «erreur fondamentale»<br />

de croire que les jours de la télévision étaient comptés.<br />

Bon nombre d’exemples viennent en effet corroborer le fait que le média TV<br />

est indispensable pour le succès d’une campagne publicitaire. Ainsi, Cartier<br />

a attiré l’attention dans le monde entier avec son long spot réalisé à l’occasion<br />

du 165 e anniversaire de la maison. Beaucoup d’entreprises travaillant<br />

en ligne, comme Tutti, Ricardo ou Scout24, misent sur le couple de rêve TV/<br />

Online pour se faire connaître, tout simplement pour être repérable sur Internet<br />

ou encore pour rester gravé dans les esprits. Quant à l’exemple de la<br />

société de système de sécurité Prodis, il prouve qu’une publicité TV efficace<br />

est possible même avec un budget limité. Nul besoin sans doute de préciser<br />

qu’il faut pour cela une stratégie avisée.<br />

C’est précisément pourquoi publisuisse a développé «mediacompass», un<br />

outil de planification intermédia stratégique qui a pour but d’assister les spécialistes<br />

des entreprises et agences dans leur planification stratégique grâce<br />

à une approche innovante croisée des médias.<br />

Dans ce sens, je vous souhaite une très bonne lecture «stratégique» de ce<br />

numéro.<br />

Martin Schneider<br />

Directeur publisuisse<br />

2 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

<strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

3


face-à-face Florian Haller, publicitaire en vue et spécialiste des marques<br />

«Le media planning<br />

vit une renaissance»<br />

Authentiques, surprenants et pertinents. Voilà ce que doivent être selon<br />

Florian Haller les messages publicitaires à l’ère numérique. Le publicitaire<br />

allemand très en vue aux racines suisses est persuadé que le media planning<br />

stratégique a de plus en plus de poids dans le monde connecté à Internet.<br />

<strong>impact</strong>: Monsieur Haller, quels messages<br />

publicitaires avez-vous consciemment perçu<br />

les dernières 24 heures?<br />

Florian Haller: La campagne de lancement<br />

dans la Süddeutsche Zeitung pour la i8, la nouvelle<br />

voiture électrique de BMW, les pubs pour<br />

Amazon sur mon portable, les bannières sur<br />

Internet, la campagne iTunes sur mon iPad et<br />

enfin la publicité radio dans la voiture dont je<br />

ne me souviens plus.<br />

Vous citez les moyens de communication<br />

que vous utilisez vous-même, c’est-à-dire le<br />

téléphone portable, l’iPad, la presse écrite<br />

et les médias électroniques classiques. En<br />

cela, vous êtes un exemple typique de l’évolution<br />

en cours dans le monde des médias.<br />

Vous m’avez démasqué… Je suis en effet un<br />

cas typique pour le changement de comportement<br />

de la population à l’égard de l’utilisation<br />

des médias. La société est de plus en plus individualiste<br />

et le choix médiatique s’individualise<br />

lui aussi progressivement. Cela ne veut pas<br />

dire pour autant que l’âge d’or de la télévision<br />

soit terminé. Je rentre moi-même à la maison<br />

à des heures très différentes. Ma consommation<br />

de télévision est aménagée de manière<br />

à me permettre de regarder ce que j’ai envie<br />

de voir au moment voulu, ce qui implique une<br />

consommation fréquente de TV à la demande.<br />

Ainsi, tard hier soir, j’ai encore pu voir la fin du<br />

film de guerre «Darfour». Il est cependant évident<br />

que le consommateur moyen a un peu<br />

plus de temps à sa disposition pour regarder la<br />

télévision de manière linéaire.<br />

Vous avez vous-même trouvé un terme pour<br />

qualifier la numérisation de la vie quotidienne:<br />

«internetisation». Elle augmente<br />

massivement selon vous l’importance de<br />

l’image animée dans la publicité également.<br />

Pour moi, la numérisation constitue actuellement<br />

le standard technologique. Ce qui est<br />

réellement en jeu, c’est l’internetisation des<br />

médias. Pour la grande majorité parmi eux, ça<br />

se passera à l’avenir sur la plateforme d’Internet.<br />

C’est valable également pour la télévision.<br />

Par rapport à la publicité et aux programmes,<br />

Internet nous offre beaucoup plus de possibilités<br />

que la télévision linéaire.<br />

Vous avez dit un jour qu’Internet allait devenir<br />

le système d’exploitation de la télévision.<br />

Exact. Et quand on regarde tour à tour une<br />

image animée et une image statique en nous<br />

demandant ce qui stimule le plus notre cerveau,<br />

la réponse ne laisse aucun doute. Les<br />

images animées nous semblent plus agréables<br />

et déclenchent nettement plus d’émotions.<br />

La part de l’image animée ne cessera d’augmenter.<br />

Face à cette évolution, ce serait en<br />

revanche une erreur fondamentale de croire<br />

que la dernière heure de la télévision a sonné.<br />

Internet est un système d’exploitation et non<br />

un contenu. Il va falloir continuer à faire appel<br />

pour les contenus aux fabricants d’images<br />

animées et autres animateurs TV. Et la demande<br />

croît inexorablement.<br />

La fragmentation du monde de la communication<br />

et des médias ne facilite pas vraiment<br />

le travail des publicitaires. Comment<br />

toucher les groupes cibles dans ce monde<br />

complexe?<br />

L’individualisation des hommes fragmente<br />

de plus en plus le monde des médias. C’est à<br />

nous publicitaires de nous y adapter. Il sera de<br />

moins en moins possible à l’avenir d’atteindre<br />

l’ensemble des Suisses, Allemands ou Autrichiens<br />

avec une campagne de masse. Les gens<br />

peuvent être abordés de manière bien plus<br />

individuelle et ciblée par d’anciens ou de nouveaux<br />

canaux. Vu sous cet angle, le groupe<br />

cible de la publicité doit peu à peu glisser vers<br />

d’infimes groupuscules et comprendre réellement<br />

le comportement des consommateurs. Il<br />

nous faut savoir qui désire quoi et à quel moment.<br />

C’est ce qu’applique déjà Amazon en me<br />

suggérant une liste de livres qui pourraient<br />

m’intéresser ou en affichant des offres de caméras<br />

quand je suis en train de m’informer<br />

sur le web sur des caméras.<br />

Vous tenez le critère démographique des<br />

groupes cibles pour dépassé?<br />

Je trouve le groupe cible classique des 14–49<br />

ans comme groupe cible de référence un instrument<br />

pour le moins archaïque. Il ne tient<br />

pas compte de la structure de l’âge et du<br />

pouvoir d’achat de la population. C’est pourquoi<br />

on s’oriente souvent aujourd’hui vers<br />

des groupes cibles d’acheteurs. Les gens n’y<br />

sont plus triés d’après des critères démographiques,<br />

mais selon leurs intérêts et comportements<br />

liés aux achats. Qu’est-ce qui est plus<br />

important: l’âge de quelqu’un ou son besoin<br />

concret d’une voiture? Comme le comportement<br />

à l’égard des achats devient de plus en<br />

plus hybride et que les 55 ans se comportent<br />

souvent aujourd’hui comme les trentenaires,<br />

les groupes cibles sociodémographiques ne<br />

disent plus grand-chose. Un planning moderne<br />

basé sur Internet part de profils d’acheteurs<br />

individuels. Il y est question d’intérêts,<br />

➔<br />

Homme d’agence et personnalité médiatique de l’année<br />

Florian Haller (45 ans) est directeur principal du plus grand groupe d’agences indépendantes<br />

d’Europe, le groupe Serviceplan. Après ses études d’économie à Saint-Gall, le Munichois d’ascendance suisse<br />

a d’abord travaillé à l’agence Lintas à New York, puis comme Brand Manager chez Procter&Gamble.<br />

En 1996, il a été nommé directeur d’une agence de publicité du groupe Serviceplan dont son père<br />

bernois Peter avait été l’un des cofondateurs. En 2006, le magazine Horizont l’a élu<br />

«homme d’agence de l’année» avant que le magazine spécialisé W&F ne lui décerne en 2010 le titre<br />

de «personnalité médiatique de l’année».<br />

4 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

5


face-à-face Florian Haller, publicitaire en vue et spécialiste des marques<br />

Florian Haller, publicitaire en vue et spécialiste des marques face-à-face<br />

➔<br />

«Internet est<br />

le système d’exploitation<br />

de la télévision»<br />

d’intentions d’achat et du nombre d’approches<br />

que le profil particulier a connues auparavant.<br />

Je trouve cette évolution plutôt visionnaire.<br />

Sur fond de complexité grandissante du<br />

monde des médias, le media planning gagne<br />

sans cesse en importance. Que doit-il être<br />

capable de faire?<br />

Nous assistons actuellement à une véritable<br />

renaissance – la planification médiatique devient<br />

de plus en plus importante. L’exigence<br />

fondamentale est de comprendre comment<br />

atteindre les consommateurs et de savoir à<br />

quelle heure ils utilisent tel et tel média. Il faut<br />

dire que ça change tout le temps pendant la<br />

journée. C’est sur cette base de connaissance<br />

qu’il faut ensuite construire une campagne –<br />

il ne suffit en effet pas d’imaginer simplement<br />

des moyens publicitaires et de répartir<br />

grossièrement le budget pub. Pour travailler<br />

en profondeur et pouvoir offrir un véritable<br />

Touch-Point-Planning, il faut énormément de<br />

savoir-faire.<br />

Vous parlez de Touch-Point-Planning – et<br />

non plus de Channel Planning comme dans<br />

le media planning stratégique classique.<br />

Je veux dire par là que nous ne pourrons plus à<br />

l’avenir adopter un point de vue classique par<br />

rapport à un canal mais devrons plutôt nous<br />

demander comment atteindre les consommateurs<br />

individuellement.<br />

Face à ce monde complexe, les annonceurs<br />

souhaitent de plus en plus se voir proposer<br />

une offre intégrée des agences de publicité.<br />

Une demande que votre agence Mediaplus a<br />

reconnu très tôt déjà.<br />

Je constate deux tendances parallèles. Cela<br />

prouve que la médaille a deux côtés. Il y a<br />

d’abord le souhait d’une offre intégrée. En effet,<br />

plus les médias sont fragmentés, plus il est<br />

important de reconnaître une marque et de se<br />

rendre compte qu’elle délivre un message. La<br />

complexité des contenus des marques ne sont<br />

donc pas la bonne réponse aux conditionscadres<br />

complexes. D’un autre côté, la fragmentation<br />

du monde médiatique exige de plus en<br />

plus de savoir-faire de la part des spécialistes. Il<br />

nous faut en conséquence aussi bien de l’inté-<br />

gration et une pensée globale que des spécialisations.<br />

Il ne suffit pas de s’occuper de tout<br />

en tant qu’agence, il faut aussi savoir faire appel<br />

aux spécialistes. Au sein de notre société<br />

Mediaplus, nous essayons d’y parvenir à travers<br />

nos «maisons de la communication». Si<br />

vous me permettez cette remarque, je trouve<br />

tout de même un peu surprenant que les<br />

grands réseaux n’ont pas songé plus tôt à confier<br />

une campagne publicitaire à la fois à une<br />

agence créative et à une agence de médias.<br />

Sur le site Internet de la société Mediaplus<br />

appartenant à votre groupe Serviceplan, le<br />

planificateur média est mis en scène comme<br />

un artiste, comme un pianiste de concert<br />

assis devant le clavier de son ordinateur. Le<br />

grand art de l’avenir résiderait donc dans le<br />

media planning publicitaire?<br />

Oui, à cause de la complexité croissante du<br />

monde des médias, on attend nettement plus<br />

aujourd’hui du media planning. C’est à nous de<br />

montrer qu’il peut dans une large mesure aussi<br />

être une affaire créative et intuitive. Il ne s’agit<br />

donc pas seulement de batailles de chiffres<br />

analytiques. La créativité d’une campagne ne<br />

sert absolument à rien si nous n’atteignons<br />

pas l’individu ou alors au mauvais moment.<br />

Vous évoquez la création – à quoi ressemblerait<br />

la pub efficace de l’avenir?<br />

Elle doit d’abord avoir un message pertinent à<br />

transmettre. Et elle doit être authentique. Les<br />

univers publicitaires bâtis sur le mensonge<br />

sont aujourd’hui très vite démasqués. Le message<br />

doit être mis en scène et conçu de manière<br />

émotionnelle, divertissante et surprenante.<br />

Jadis, on pouvait sans problème servir plus ou<br />

moins n’importe quoi aux consommateurs et<br />

même le leur faire gober – c’était du marketing<br />

d’expédition. Aujourd’hui, à l’époque de<br />

l’interactivité, nous mettons plutôt en œuvre<br />

un marketing de postes de commande et développons<br />

les produits et campagnes en collaboration<br />

avec les utilisateurs.<br />

Ce qu’il faut donc, c’est de la franchise et de<br />

la créativité à tous les niveaux?<br />

Oui, les marques doivent apprendre à transmettre<br />

leurs messages de manière explicitement<br />

narrative. Ça aide à conserver une<br />

certaine actualité sur une période plus ou<br />

moins longue et à l’enrichir régulièrement. Les<br />

concepts, comme celui des CFF avec les trois<br />

messieurs d’un certain âge, ou celui de BMW<br />

impliquant deux frères, sont très modernes.<br />

La publicité n’est pas toujours souhaitée et<br />

acceptée – doit-elle être aussi bonne sinon<br />

meilleure que le programme?<br />

Tout à fait, elle doit être confectionnée de telle<br />

sorte qu’elle plaise et touche le public là où il<br />

ne l’attend pas. Mais les consommateurs veulent<br />

en même temps en savoir toujours plus<br />

sur les produits qu’ils achètent. Ce qui offre<br />

de nouvelles chances à la publicité et nous ramène<br />

à l’authenticité.<br />

Dans ce domaine, la publicité et le journalisme<br />

ont tendance à se rapprocher.<br />

Je sais que les collaborateurs des médias n’aiment<br />

pas en entendre parler. Mais c’est bien<br />

vrai. Les marques deviennent de plus en plus<br />

des médias qui racontent des histoires et doivent<br />

paraître authentiques. Cela entraîne un<br />

rapprochement progressif entre la publicité et<br />

les médias. Rien de bien grave puisque le public<br />

sait aujourd’hui nettement mieux gérer la<br />

publicité.<br />

Les messages publicitaires devraient donc<br />

être issus des entrailles d’une marque?<br />

C’est plus important que jamais. A l’ère d’Internet,<br />

une marque ou une entreprise est ex-<br />

trêmement transparente. Tout est vérifiable.<br />

Et lorsqu’une erreur se glisse ou que la marque<br />

fait un faux-pas, les esprits s’échauffent facilement.<br />

Elle risque alors d’être anéantie sur la<br />

Toile. Les soi-disant «Shitstorms» sont fort répandus<br />

et craints.<br />

Vous avez dit un jour que la publicité ne pouvait<br />

pas créer de besoins.<br />

Je le pense effectivement. J’estime que les publicitaires<br />

se surestiment dangereusement en<br />

se croyant capables d’y parvenir. Non, nous<br />

pouvons rechercher de nouveaux besoins,<br />

soutenir ceux qui existent déjà, dramatiser,<br />

mais tout ce que le marché refuse sera inévitablement<br />

voué à l’échec, quels que soient les<br />

moyens publicitaires déployés. Nous n’arriverons<br />

jamais à faire fumer quelqu’un qui n’a<br />

pas envie de fumer.<br />

Dans les mass médias classiques, la créativité<br />

n’a pratiquement pas de limites, comme<br />

votre société l’a prouvé dans sa campagne<br />

pour Lego.<br />

A côté de la créativité formelle, il y a aussi<br />

la créativité médiatique. C’est précisément<br />

elle qui nous permet souvent de marquer<br />

des points. Pour Lego, il y a deux ans, nous<br />

avons offert aux enfants une journée sans télévision<br />

et consacrée au jeu – une chaîne TV<br />

pour enfants a même pour cela suspendu ses<br />

programmes de 10 à 18 heures. Cette initiative<br />

a suscité beaucoup d’attention et eu un<br />

effet multiplicateur positif aussi profitable à<br />

la marque qu’à la chaîne TV. De telles idées<br />

naissent seulement quand les créatifs d’une<br />

agence de pub et les créatifs d’une agence de<br />

médias unissent leurs forces.<br />

Avez-vous encore du plaisir à travailler dans<br />

ce contexte complexe et trépidant?<br />

Je ne peux pas m’imaginer être autre chose<br />

qu’un pro de la communication. Je trouve ce<br />

métier encore plus excitant à une époque en<br />

plein chamboulement comme la nôtre. Dans<br />

les années 1980 et 1990, on avait l’impression<br />

d’être arrivé à maturité. Et soudain, Internet<br />

a explosé et ouvert de nouveaux horizons.<br />

J’aime les innovations et trouve les multiples<br />

possibilités enrichissantes – et j’adore essayer<br />

tout ce qui est nouveau.<br />

Interview: Thorsten Kaletsch. Photos: Manu Friederich.<br />

6 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

7


tendance Le media planning stratégique gagne en importance<br />

Le media planning stratégique gagne en importance tendance<br />

Les exigences du nouveau monde<br />

des médias et de la consommation<br />

Programm:<br />

SF2<br />

2. Spiel Rückrunde:<br />

Basel–Thun 0:2<br />

Torschützen:<br />

0.32 Rama,<br />

0.44 Rama<br />

Nouveaux médias, multiplication des canaux de communication, comportement<br />

différent en matière de consommation: le travail des publicitaires est devenu plus<br />

complexe et plus compliqué au cours des dernières années. Une fois n’est pas coutume,<br />

les experts partagent le même avis: face à cette évolution, le media planning stratégique<br />

pour un marketing réussi et une publicité efficace gagne sans cesse en importance.<br />

Pas l’ombre d’un doute: les habitudes liées à la<br />

consommation médiatique ont énormément<br />

évolué ces dernières années. La numérisation<br />

et les conquêtes de la technologie de communication<br />

ont donné naissance à de nombreux<br />

nouveaux médias et canaux de communication.<br />

Internet, smartphone et iPad influencent<br />

notre conception du temps libre et imprègnent<br />

notre monde du travail. L’une des tendances<br />

les plus perceptibles concerne sans surprise la<br />

médiatisation de notre quotidien: les médias<br />

prennent de plus en plus de place dans notre<br />

vie courante. Quant au temps consacré aux<br />

médias, il augmente continuellement et une<br />

fin de cette évolution n’est pas en vue.<br />

Individualisation et fragmentation<br />

L’individualisation et la fragmentation sont<br />

des caractéristiques du nouveau monde des<br />

médias. Grâce à Internet, le consommateur<br />

a de plus en plus la possibilité de choisir tout<br />

seul les contenus et le moment d’utilisation.<br />

La fusion de la télévision et d’Internet renforce<br />

l’importance de l’image animée. Les<br />

fournisseurs sont toujours plus nombreux à<br />

se bousculer sur le petit écran avec des offres<br />

de musique, vidéo, TV et réseaux sociaux, et<br />

les nombreux nouveaux vecteurs conduisent<br />

à une plus grande fragmentation de l’utilisation<br />

(voir article de la rubrique tendance<br />

dans <strong>impact</strong> 1/2012). A noter que la numérisation<br />

avec toutes ses nouvelles possibilités<br />

d’utilisation ne se fait pas au détriment des<br />

médias électroniques classiques. En raison<br />

de leur intégration dans la vie quotidienne<br />

des consommateurs, la télévision et la radio<br />

contribuent à structurer le déroulement de la<br />

journée et continuent de profiter d’un grand<br />

besoin de consommation détendue (réceptivité<br />

passive des téléspectateurs). Par ailleurs,<br />

les mass media classiques se sont adaptés aux<br />

nouvelles habitudes de consommation avec<br />

les offres d’IP-TV (télévision via Internet), de<br />

vidéo et d’audio à la demande ou encore de<br />

téléphones portables. Les émissions ratées<br />

peuvent être rattrapées n’importe quand et<br />

partout, ce qui prolonge même la durée d’utilisation.<br />

Comportement hybride<br />

en matière d’achats<br />

Les consommateurs n’ont pas seulement<br />

changé leurs habitudes par rapport à l’utilisation<br />

des médias. Leur comportement à<br />

l’égard des achats a lui aussi évolué à cette<br />

époque des multioptions. Le même acheteur<br />

peut se restaurer à midi un jour ouvrable ordinaire<br />

avec des produits à budget serré d’un<br />

magasin discount ou d’un fast-food avant<br />

de se procurer pour le week-end des articles<br />

de luxe et des aliments de haute qualité provenant<br />

de l’agriculture durable et destinés<br />

à un menu gastronomique chez soi. Le comportement<br />

vis-à-vis des achats devient plus<br />

hybride, les frontières entre les groupes cibles<br />

et les milieux s’estompent. Quant aux structures<br />

sociales, elles sont en pleine évolution<br />

ou se dissolvent.<br />

Le nouveau monde fragmenté des médias et<br />

l’évolution socioculturelle et démographique<br />

constituent un vrai défi pour les annonceurs.<br />

En effet, comment réussir dans cette<br />

jungle médiatique à dénicher les consommateurs?<br />

Comment définir dans ces conditions<br />

ses groupes cibles? A quoi ressemble un médiamix<br />

prometteur? Et comment utilise-t-on<br />

un budget publicitaire de manière aussi efficace<br />

qu’économe?<br />

La formule magique de «l’orchestration<br />

de la communication»<br />

C’est justement le moment où se met en place<br />

le media planning stratégique. Les experts<br />

sont persuadés que l’importance de ce domaine<br />

va encore s’accroître à l’avenir. «Il est<br />

incontestable que le media planning stratégique<br />

gagne sans cesse en importance», estime<br />

par exemple Peter Schaefer, membre du<br />

comité et ancien président d’Account Planning<br />

Group Switzerland APGS. «Cette tâche<br />

avait autrefois tendance à être retirée aux<br />

agences publicitaires, mais le courant s’est<br />

entre-temps inversé.» Peter Schaefer trouve<br />

cette évolution éminemment importante<br />

(voir interview).<br />

➔<br />

«La fragmentation des médias fait en sorte<br />

que de plus en plus de médias sont utilisés<br />

par un nombre de moins en moins élevé de<br />

personnes», ajoute pour sa part Dominique<br />

von Matt, CEO de l’agence Jung von Matt/<br />

Limmat. «Lorsque nous ne pouvons plus atteindre<br />

l’ensemble du groupe cible à un seul<br />

endroit, nous devons les impliquer en maint<br />

endroit dans la marque et nous assurer<br />

qu’ils nous suivent médiatiquement.» Il est<br />

convaincu qu’on y arrive le mieux en racon-<br />

8<br />

<strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

<strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

9


tendance Le media planning stratégique gagne en importance<br />

Le media planning stratégique gagne en importance tendance<br />

«Le media planning est une compétence clé»<br />

Peter Schaefer,<br />

Planning Director Euro RSCG<br />

<strong>impact</strong>: Monsieur Schaefer, pourquoi le<br />

media planning stratégique gagne-t-il<br />

sans cesse en importance?<br />

Peter Schaefer: C’est la conséquence de la<br />

numérisation des médias. Auparavant, les<br />

créatifs étaient briefés avant de développer<br />

des concepts, le plus souvent destinés<br />

à la TV et à l’affichage. Puis on choisissait<br />

conjointement avec une agence de médias<br />

les supports que l’on souhaitait. Aujourd’hui,<br />

ça ne suffit plus. Tout doit aller<br />

beaucoup plus vite et le mix de communication<br />

est bien plus complexe. Le secteur<br />

des médias numériques compte à lui seul<br />

50 catégories.<br />

Qu’attend-on au juste du media planning<br />

stratégique?<br />

C’est lui qui définit les groupes cibles – et<br />

pas uniquement le groupe directement lié<br />

aux ventes. Ensuite il choisit les médias qui<br />

lui paraissent les plus aptes à diffuser une<br />

publicité ou un message d’une marque.<br />

C’est ce qu’on appelle le Channel Planning.<br />

En quoi l’actuel media planning stratégique<br />

se distingue-t-il par rapport au<br />

passé?<br />

Aujourd’hui, le media planning est étroitement<br />

lié aux processus créatifs. La tendance<br />

était autrefois de le détacher des<br />

agences, ce qui a fait naître les agences de<br />

médias. Ce savoir-faire est actuellement de<br />

plus en plus demandé à nouveau dans les<br />

agences de pub. La compétence en matière<br />

de media planning est le B.A.-ba d’une<br />

agence. Précocement intégré au processus<br />

créatif, il a une influence déterminante sur<br />

le succès d’une publicité.<br />

Interview: Thorsten Kaletsch. Photo: màd.<br />

➔<br />

tant des histoires via différents canaux mis en réseau<br />

et en exploitant au maximum les effets de synergie.<br />

«Cela montre la place importante qu’occupe le media<br />

planning stratégique dans une campagne et combien<br />

il est indissociablement lié au développement<br />

du concept créatif.»<br />

Si les recettes miracles pour un succès publicitaire<br />

n’existent pas, il y a bien des solutions sur mesure à<br />

des tâches spécifiques, estime Peter Felser, CEO de<br />

Spillmann/Felser/Leo Burnett (SFLB). Le mélange<br />

optimal des mesures dépend entre autres du degré<br />

de développement d’une marque, des habitudes<br />

du groupe cible à son égard et de la contribution<br />

souhaitée de la communication.» Voilà précisément<br />

pourquoi le media planning stratégique et<br />

le Channel Planning gagnent selon lui sans cesse<br />

en importance. On entend par Channel Planning<br />

la sélection des Touchpoints et canaux appropriés<br />

et la prévision des effets de la communication sur<br />

les différents groupes cibles.<br />

Assistance à la planification<br />

La formule magique de la branche publicitaire<br />

s’appelle désormais «orchestration de la communication».<br />

«Le grand art de la publicité a toujours<br />

été et reste d’aborder le consommateur de la<br />

meilleure manière au moment propice et au bon endroit»,<br />

résume Nadine Borter, directrice de l’agence<br />

Contexta. «A la différence près cependant que les canaux<br />

et les contacts potentiels avec le consommateur<br />

se sont passablement diversifiés.» Voilà pourquoi,<br />

selon Peter Schaefer de l’agence Euro RSCG, le<br />

succès d’une publicité dépend d’une bonne définition<br />

des groupes cibles et de la mise en place d’un<br />

mix de communication efficace.<br />

Différents outils d’assistance sont disponibles sur<br />

le marché pour définir les groupes cibles et élaborer<br />

le mix médiatique optimal. Citons parmi les<br />

instruments les plus répandus MA Strategy Radar<br />

basé sur une étude intermédia de la société<br />

d’étude des médias publicitaires REMP <strong>SA</strong>. Ils<br />

complètent des fonctionnalités éprouvées par la<br />

psychographie Radar de DemoSCOPE. Cela permet<br />

un choix des médias aussi bien d’après des<br />

critères sociodémographiques que selon les systèmes<br />

de valeur propre aux consommateurs.<br />

Car ce sont eux qui déterminent de plus en plus<br />

le comportement à l’égard des achats. La structure<br />

individuelle des valeurs d’un consommateur<br />

a ainsi une influence directe sur le choix<br />

➔<br />

10<br />

<strong>impact</strong> 2 | juillet 2012 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

11


trend tendance Strategische Le media Mediaplanung planning stratégique wird wichtiger gagne en importance<br />

La tendance des longs spots marché<br />

➔<br />

de la forme de publicité et des médias permettant<br />

d’atteindre l’effet optimal.<br />

Afin de soutenir les experts stratégiques<br />

dans les agences et entreprises et de leur<br />

fournir de nouvelles données sur l’utilisation<br />

des médias en Suisse, publisuisse a lancé<br />

un nouvel outil de planification intermédia.<br />

L’étude sur la consommation des médias a<br />

servi de base au nouvel assistant stratégique<br />

«mediacompass». Ce sondage en ligne représentatif<br />

est effectué chaque printemps et<br />

chaque automne par l’institut d’étude des<br />

marchés GfK Switzerland. En tout, ce sont<br />

3300 personnes de 15 à 74 ans qui sont interrogées<br />

quotidiennement pendant 14 jours<br />

sur leur utilisation des médias la veille de<br />

l’interview.<br />

Hautes exigences au niveau<br />

de la publicité<br />

Pour la première fois, un outil de planification<br />

livre une valeur d’utilisation homogène<br />

englobant tous les médias. La prise<br />

en considération d’une base journalière<br />

et d’une autre par édition est<br />

particulièrement précieuse. Il en<br />

résulte les taux de consommation «utilisateurs<br />

moyens hier» (UMH) et «utilisateurs<br />

moyens par édition» (UME).<br />

Grâce à «mediacompass», les Sinus-Milieus<br />

sont désormais disponibles pour tous les<br />

médias. Sinus est la méthode typologique<br />

de groupes cibles psychographiques la plus<br />

répandue d’Europe. «mediacompass» obtient<br />

ainsi un éventail d’informations sur<br />

les clients beaucoup plus large que<br />

d’autres outils. «Il s’agit d’un instrument<br />

de planification essentiel<br />

orienté sur les groupes cibles et un<br />

enrichissement appréciable du<br />

marché grâce notamment aux<br />

données fournies sur les Sinus-<br />

Milieus», souligne Manfred<br />

Tautscher, directeur du Sinus-<br />

Institut.<br />

Au-delà de toutes ces aides<br />

à la planification, il ne faudrait<br />

pas perdre de vue que<br />

le placement du message<br />

n’est un facteur de réussite<br />

que pour le marketing<br />

et la publicité: «L’aspect créatif devient de<br />

nos jours de plus en plus important», affirme<br />

ainsi Christian Blümelhuber, chercheur en<br />

marketing et stratégie. Nadine Borter, publicitaire<br />

de l’année 2011, ajoute: «Le processus<br />

de perception et de conception de l’homme<br />

est très complexe. Une simplicité audacieuse<br />

des messages ainsi qu’un contenu pertinent<br />

garni d’idées surprenantes resteront toujours<br />

des facteurs de réussite importants dans la<br />

communication.» Et le publicitaire et expert<br />

des marques Dominique von Matt de renchérir:<br />

«La communication des marques doit<br />

égaler le programme au niveau du divertissement,<br />

de l’humour et du charme.»<br />

➔➔Autres renseignements sur le nouvel outil de<br />

planification «mediacompass» dans <strong>impact</strong><br />

zoom, page 2➔<br />

➔➔www.mediacompass.ch (pour le moment uniquement<br />

en allemand)➔<br />

➔<br />

Texte: Thorsten Kaletsch. Photos: iStock / Getty Images.<br />

Cartier:<br />

panthère à rebrousse-poil<br />

Un spot TV de trois minutes trente diffusé à une heure de grande écoute:<br />

Cartier prouve avec «L’Odyssée» que les marques de luxe tirent profit de l’image<br />

dégagée par la télévision et que même des spots d’une longueur inhabituelle<br />

peuvent être très efficaces.<br />

12 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

12 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

13


marché La tendance des longs spots<br />

La tendance des longs spots marché<br />

➔<br />

On attend aujourd’hui que les spots TV nous<br />

racontent des histoires, nous divertissent et<br />

nous surprennent. C’est précisément ce que<br />

réussit à merveille «L’Odyssée de Cartier». Ce<br />

spot de trois minutes et demie a été produit à<br />

l’occasion du 165 e anniversaire de Cartier et<br />

diffusé dans le monde entier. La réalisation<br />

de ce film destiné à magnifier l’image aurait<br />

coûté la coquette somme de quatre millions<br />

d’euros et nécessité deux ans de travail ainsi<br />

qu’une équipe de 60 personnes.<br />

Le spot montre une panthère en diamants qui<br />

se réveille soudainement. Elle brise l’enveloppe<br />

de pierres précieuses en mille éclats et<br />

trouve le chemin de la liberté par un saut intrépide<br />

à travers la coupole en verre du Grand<br />

Palais parisien. Accompagnée d’une musique<br />

classique fastueuse, elle sillonne ensuite nonchalamment<br />

un Saint-Pétersbourg tsariste<br />

sous la neige, tombe sur un dragon près de la<br />

Grande Muraille de Chine et monte en Inde<br />

à bord du légendaire aéronef d’Alberto Santos-Dumont<br />

4 Bis qui la ramène à Paris. Pour<br />

finir, elle se laisse docilement caresser dans<br />

un hôtel particulier de la Place Vendôme par<br />

une femme toute vêtue de rouge. «L’Odyssée<br />

de Cartier» a été diffusé aux heures de grande<br />

écoute dans le monde entier – aux Etats-Unis<br />

sur les trois réseaux NBC, CBS et ABC et en<br />

Suisse le 4 mars avant «Tatort» (SF 1, 20h02),<br />

«Mise au Point» (RTS Un, 20h09) et «Storie»<br />

(RSI LA 1, 20h39).<br />

Longs spots pour aller<br />

à contre-courant<br />

Avec la longueur exceptionnelle du film<br />

spectaculaire, Cartier va à contre-courant<br />

des spots TV de plus en plus brefs. La maison<br />

traditionnelle n’est pas la seule du secteur de<br />

luxe à choisir cette voie. D’autres marques<br />

ont elles aussi redécouvert l’effet potentiel<br />

des longs spots. Ainsi, les amateurs de sport<br />

ont été divertis lors du Super Bowl de football<br />

américain par un amusant spot de deux<br />

minutes de Chrysler. Lors de la retransmission<br />

par CBS de la cérémonie des Grammy<br />

Awards, les téléspectateurs ont pu suivre un<br />

spot de deux minutes quinze pour la chaîne<br />

de fast-food Chipotle. En Suisse, le public TV<br />

connaît surtout le concept de longs spots lors<br />

de grands événements, comme le championnat<br />

de fans de Migros M’08 qui s’est déroulé<br />

pendant l’UEFA EURO 2008 TM .<br />

Comme le montrent l’exemple de Cartier<br />

ou encore le spot de deux minutes pour<br />

Chanel N° 5 avec Nicole Kidman, le succès de<br />

telles mesures ne doit cependant pas se limiter<br />

à des rendez-vous spéciaux. Beaucoup<br />

se souviennent toujours de la campagne<br />

Beck&Bondi diffusée en 2005 par Swisscom<br />

et constituée de spots d’une minute quarante-deux<br />

ou de trois minutes.<br />

Spectacles, émotions, sensualité<br />

Un court-métrage comme «L’Odyssée de Cartier»<br />

distille des émotions. C’est d’ailleurs ce<br />

qui a séduit le réalisateur Bruno Aveillan.<br />

«Cartier voulait mettre en scène un grand<br />

spectacle.» Pour communiquer cette magie,<br />

il était évident qu’il fallait filmer de vraies<br />

panthères et choisir des lieux de tournage<br />

authentiques en rapport avec l’histoire de<br />

l’entreprise. Le tournage s’est finalement fait<br />

en France, en Italie, en République tchèque et<br />

dans le désert d’Aragón en Espagne. Aveillan<br />

souligne que les exigences techniques ont<br />

été extrêmes. «Il n’y avait pas de limites, sauf<br />

celles de notre imagination.» La musique est<br />

signée Pierre Adenot. «J’ai voulu transmettre<br />

une certaine sensualité qui symbolise la<br />

panthère et ses mouvements», dit le compositeur<br />

et chef d’orchestre. La bande son a été<br />

enregistrée dans les célèbres studios d’Abbey<br />

Road à Londres par un orchestre de 84 musiciens<br />

et un chœur de 60 femmes et enfants.<br />

La panthère est l’emblème de Cartier depuis<br />

les années 1930. Elle symbolise la femme<br />

élégante, intelligente et indépendante. Dans<br />

le film publicitaire, elle traverse des pays et<br />

des villes qui ont particulièrement marqué<br />

l’histoire de 165 ans de Cartier. Le spot met en<br />

lumière l’esprit précurseur de la famille Cartier<br />

en faisant rapatrier la panthère à Paris<br />

par le pionnier brésilien de l’aviation Alberto<br />

Santos-Dumont. En 1904, Louis Cartier avait<br />

en effet révolutionné l’horlogerie en commercialisant<br />

l’une des toutes premières montresbracelets:<br />

la montre Santos. En cours de vol,<br />

l’aviateur pouvait y lire l’heure sans lâcher sa<br />

commande. Cette invention a valu à Cartier<br />

d’être choisi comme fournisseur des maisons<br />

royales. Par la suite, la maison sera appelée<br />

dans le monde entier «joaillier des rois, roi des<br />

joailliers».<br />

15 millions de téléchargements<br />

Cette longue histoire se fait ressentir dans le<br />

spot «L’Odyssée de Cartier». L’entreprise traditionnelle<br />

montre aussi clairement par cette<br />

campagne impressionnante qu’elle a franchi<br />

sans encombre le pas vers l’époque contemporaine.<br />

Rien que sur la plateforme vidéo You-<br />

Tube, le spot a été visionné plus de 15 millions<br />

de fois après sa diffusion à la télévision.<br />

➔➔Infos sur le spot: ➔<br />

www.publispot.ch, N° Suisa 345690➔<br />

Texte: Thorsten Kaletsch. Photos: Cartier.<br />

Story-board<br />

14 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

15


portrait Urs Berger, président du Conseil d'administration de la Mobilière<br />

«La pub doit nous prendre aux tripes»<br />

La publicité de la Mobilière axée sur d’amusants croquis de sinistres a atteint en Suisse<br />

un statut culte. Urs Berger, président du Conseil d’administration, sait parfaitement<br />

pourquoi: «Elle est surprenante, divertissante, unique, à fond dans l’autodérision – et elle<br />

n’a pas bougé dans son principe depuis 12 ans.»<br />

Handballeur de haut niveau, Urs Berger<br />

avait déjà appris autrefois comment s’imposer<br />

dans un contexte disputé: pendant<br />

13 années, il a joué en Ligue nationale A, notamment<br />

comme pivot au club de St. Otmar<br />

St. Gallen, un poste où il faut, ajoute-t-il en<br />

riant, «savoir encaisser et distribuer». Sa<br />

carrière professionnelle a été intégralement<br />

consacrée au secteur des assurances. Aujourd’hui<br />

âgé de 61 ans, il a été huit ans CEO<br />

du groupe Mobilière et en préside depuis un<br />

an le Conseil d’administration. Sa stratégie?<br />

«Sois unique!» La Mobilière l’est à plus d’un<br />

titre: c’est la plus ancienne compagnie d’assurance<br />

privée de Suisse et la seule parmi les<br />

grandes à être organisée en coopérative. Par<br />

ailleurs, ajoute Urs Berger, les agences générales<br />

ont un mode de fonction plus ou moins<br />

autonome si bien que le dossier d’un client, de<br />

la conclusion d’une assurance à la déclaration<br />

d’un sinistre, pourra être traité par une seule<br />

et même personne.<br />

Autodérision et sympathie<br />

Une stratégie promise au succès, Urs Berger<br />

en est persuadé, ne doit pas finir au fond du<br />

tiroir du chef mais bien être ancrée dans les<br />

têtes et les tripes des collaborateurs pour<br />

qu’elle soit également mise en œuvre pendant<br />

leur travail quotidien. La publicité occupe<br />

une place unique au sein de la Mobilière:<br />

le papier quadrillé couvert de croquis de<br />

sinistres a entre-temps atteint un statut culte<br />

en Suisse. «Notre publicité est simple, surprenante,<br />

sympathique et baigne dans l’autodérision,<br />

les gens aiment bien ce mélange.<br />

Autre fait unique pour la branche, notre publicité<br />

repose sur des promesses de prestations»,<br />

explique Urs Berger. Cette continuité<br />

est d’ailleurs à son avis payante: la campagne<br />

dure depuis 12 ans déjà et c’est loin d’être<br />

fini, notamment parce que la société continue<br />

de recueillir des avis extrêmement positifs.<br />

Lorsqu’il a été nommé en 2003 au poste<br />

de CEO de la Mobilière, on envisageait alors<br />

abandon de la campagne. Que cette éventualité<br />

ait finalement été écartée est selon ses<br />

propres dires l’une des meilleures décisions<br />

qu’il ait jamais prises.<br />

C’est précisément ce que révèle une étude<br />

que la Mobilière réalise tous les ans conjointement<br />

avec six autres compagnies d’assurance.<br />

L’enquête a interrogé 1500 clients et<br />

non-clients sur vingt valeurs associées à<br />

l’image de marque (compétence, innovation,<br />

crédibilité, conseil, etc.). La Mobilière est numéro<br />

un dans toutes les catégories et laisse<br />

la concurrence loin derrière elle en matière<br />

de publicité. C’est dû notamment au fait que<br />

la Mobilière mise plus sur la publicité TV que<br />

d’autres assurances en se concentrant plus<br />

particulièrement sur les chaînes de la SSR<br />

dans les trois régions linguistiques. Concrètement:<br />

l’entreprise investit environ 35% de<br />

son budget publicitaire annuel dans des spots<br />

TV, dont environ 55% l’ont été en moyenne<br />

ces cinq dernières années sur les chaînes de<br />

la SSR (SF 1, SF zwei, SF info, RTS Un, RTS Deux,<br />

RSI LA 1, RSI LA 2). Dans le domaine du sponsoring,<br />

l’assureur privilégie également les<br />

programmes radio et TV de la SSR. Actuellement,<br />

la Mobilière a opté pour des placements<br />

sur SF 1 («Meteo»), RTS Un et RTS Deux («Votre<br />

soirée»), RSI LA 1 («Menu Programmi»), DRS 1<br />

(«Verkehrsinfo, Wetter»), DRS 3 («Verkehrsinfo,<br />

Wetter»), La Première («Météo», «Info-Trafic»),<br />

Option Musique («Météo», «Info-Trafic»),<br />

Couleur 3 («Météo»), Espace 2 («Météo») et RSI<br />

Rete Uno («Meteo», «Viaradio»). «Les chaînes<br />

de la SSR offrent beaucoup de qualité et un<br />

environnement particulièrement crédible.<br />

Nous en sortons gagnants», souligne Urs Berger.<br />

«Nous parvenons par ailleurs à toucher<br />

le grand public, ce qui est d’une importance<br />

cruciale dans notre branche où plus ou moins<br />

tout le monde est un client potentiel.»<br />

Le succès de la publicité de la Mobilière<br />

s’explique peut-être aussi par le fait qu’elle<br />

s’émancipe dans la vie courante. L’idée de<br />

base est parfois utilisée à des fins privées,<br />

comme ce client qui a conçu son avis de mariage<br />

sous forme d’un croquis de sinistre. Sur<br />

les murs du monastère d’Einsiedeln s’affiche<br />

entre-temps sur une longueur de 40 mètres<br />

ce qui est considéré comme «la plus longue<br />

esquisse de sinistre du monde» qui a incité<br />

la Mobilière à cofinancer la nouvelle bibliothèque<br />

du couvent à la demande de son abbé<br />

Martin Werlen. La Mobilière gère par ailleurs<br />

trois pages officielles de fans sur Facebook (en<br />

allemand, en français et en italien), publie ses<br />

spots sur YouTube et dispose de profils d’entreprise<br />

sur Xing, LinkedIn et Google+. S’y<br />

ajoutent d’autres groupes Facebook qui n’ont<br />

cependant pas été lancés par la Mobilière.<br />

Urs Berger affirme que la Mobilière suit avec<br />

beaucoup d’attention ce qui se passe sur les<br />

plateformes des réseaux sociaux. Il précise<br />

que la compagnie d’assurance n’a jamais été<br />

obligée jusqu’ici d’intervenir: «Nos contenus<br />

publicitaires sont évidemment un acte<br />

d’équilibrisme entre joie maligne et peine authentique.<br />

Aucune réclamation de la part de<br />

la population ne nous est jusqu’ici parvenue.»<br />

«La pub est l’affaire du chef»<br />

Durant ses huit années de mandat comme<br />

CEO, Urs Berger a toujours participé activement<br />

à la sélection des contenus publicitaires:<br />

«Le placement de la publicité et ses dates de<br />

diffusion sont de la compétence du département<br />

marketing. Mais le contenu est clairement<br />

l’affaire du chef.» Il ajoute qu’il a pour<br />

cela toujours fait confiance à son intuition:<br />

«La publicité doit me surprendre et me divertir.<br />

C’est comme ça que son message marque<br />

les esprits. Prenons l’exemple du spot TV de<br />

Migros où l’on voit des animaux livrer euxmêmes<br />

les produits aux succursales. J’aime<br />

beaucoup.»<br />

Texte: Peter Bader. Photo: La Mobilière.<br />

Un pro de l’assurance<br />

Urs Berger, 61 ans, né à Winterthour, marié et père de trois enfants, domicilié à Therwil (BL)<br />

Etudes d’économie avec spécialisation en assurance et Risk Management à l’Université de Saint-Gall<br />

De 1993 à 2002 dans le groupe Bâloise, depuis 1999 comme CEO Suisse<br />

A partir de 2003 CEO du groupe Mobilière et depuis 2011 président du Conseil d’administration.<br />

Mandats (sélection): Président de l’Association Suisse d’Assurances (A<strong>SA</strong>), président du Conseil<br />

d’administration Emch + Berger Bern AG, membre du Conseil d’administration BEA BernExpo AG<br />

Loisirs: sport (golf, vélo), musique (piano) et lecture<br />

16 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

17


gros plan Couple de rêve TV/Online<br />

Couple de rêve TV/Online gros plan<br />

Scout24: plus de trafic<br />

grâce à la pub TV<br />

Pour ce qui touche à la publicité, Scout24 mise essentiellement sur le couple de rêve<br />

TV/Online. Grâce au sponsoring TV et à des spots TV, le principal réseau suisse des places<br />

de marchés en ligne a réussi à booster le nombre de visiteurs sur les deux plateformes<br />

AutoScout24 et ImmoScout24.<br />

Scout24 est le leader parmi les réseaux<br />

suisses de places de marché en ligne dans<br />

les domaines automobile et moto, immobilier,<br />

offres d’emploi, partenariat et petites<br />

annonces. Derrière cette société en plein essor<br />

se cachent deux groupes solides: Ringier<br />

(via sa succursale media swiss group AG) et<br />

Deutsche Telekom (via Scout24 Holding à<br />

Munich). Depuis 2007, Scout24 mise sur la publicité<br />

TV pour faire la promotion de ses plateformes.<br />

Selon Martin Koncilja, chef du marketing<br />

chez AutoScout24 et ImmoScout24,<br />

l’objectif reste le même: «Nous voulons<br />

conserver notre position de leader parmi<br />

les réseaux de places de marché en ligne et<br />

si possible la consolider.» Face aux groupes<br />

cibles très larges dans toute la Suisse, la télévision<br />

reste à ses yeux le média idéal pour atteindre<br />

le grand public et compléter les activités<br />

en ligne de nos plateformes. Koncilja: «Les<br />

études comme ‹médias du futur› prouvent<br />

que la TV et Internet sont le couple de rêve<br />

dans la communication du marketing. C’est<br />

le mix qui fait la différence.»<br />

Scout24 ayant mené une enquête sur la stratégie<br />

à suivre en matière de pénétration, le<br />

chef du marketing trouve que TV et Internet<br />

sont incontestablement les médias majeurs:<br />

«C’est dans ces deux canaux qu’est investie<br />

la plus grande part de notre budget publicitaire.»<br />

La part de la pub en ligne pour le réseau<br />

suisse est logiquement un peu plus importante.<br />

«Mais nous avons besoin du média<br />

TV qui dispose d’un grand potentiel au sein<br />

de groupes cibles très larges allant de 18 à 65<br />

ans.»<br />

Sponsoring TV et deux spots<br />

Grâce à ses plateformes ImmoScout24 et<br />

AutoScout24, chacune numéro un de sa<br />

branche, l’entreprise mise beaucoup depuis<br />

2011 sur une présence TV. Tout a commencé<br />

par le sponsoring des instants précédant<br />

l’émission d’information «10vor10» sur SF 1.<br />

«Pour le sponsoring TV, le choix de la SSR<br />

s’imposait tout naturellement – elle est en<br />

effet la mieux placée pour nous permettre<br />

d’atteindre notre groupe cible. C’est pourquoi<br />

nous avons décidé d’appliquer une stratégie<br />

exclusivement réservée aux chaînes de la<br />

SSR.» Comme deuxième mesure, un spot TV<br />

a été produit pour ImmoScout24 et un autre<br />

pour AutoScout24 qui a surtout été diffusé<br />

sur les chaînes de la SSR dans les trois régions<br />

linguistiques. «Nous atteignons nos objectifs<br />

seulement si nous parvenons à nous imposer<br />

dans les trois régions linguistiques», souligne<br />

Martin Koncilja. «Le marché immobilier de<br />

Suisse romande est tout aussi important pour<br />

nous que le marché automobile en Suisse italienne.»<br />

Le spot pour AutoScout24 est placé sous la<br />

devise «Mettez le turbo dans votre vie». On y<br />

présente de manière sympathique toute la variété<br />

et attractivité de l’offre de la plateforme.<br />

Tandis que le protagoniste surfe sur la plateforme<br />

en ligne, les modèles automobiles choisis<br />

par un clic de souris atterrissent réellement<br />

dans son salon au son d’un rock endiablé. Le<br />

film publicitaire de 21 secondes vit principalement<br />

de bruits divers, comme le clapotement<br />

du clavier d’ordinateur, la fermeture d’une<br />

porte de voiture ou encore le ronronnement<br />

d’un moteur V8. La devise de la campagne<br />

est par ailleurs complétée par des publicités<br />

graphiques sur le web, des annonces et des<br />

affiches. Le nouveau spot TV d’ImmoScout24<br />

explique en 24 secondes de manière simple<br />

le fonctionnement du site web et des applications<br />

pour téléphone portable.<br />

Hausse de 40% des visiteurs<br />

Les responsables d’ImmoScout24 et Auto<br />

Scout24 se disent très satisfaits des résultats.<br />

«Le fait le plus impressionnant a sans aucun<br />

doute été l’an dernier la hausse d’environ 40%<br />

du nombre de visiteurs du site ImmoScout24<br />

en Suisse romande», constate Koncilja. «Un<br />

tel chiffre parle de lui-même – nous avons fait<br />

plus que simplement atteindre nos buts.» Et<br />

cela n’a été possible à son avis que grâce à un<br />

mix optimal TV/Online, mais aussi parce que<br />

notre portail n’a pas encore en Suisse romande<br />

le même taux de notoriété qu’en Suisse alémanique.<br />

«Mais tout a brusquement changé<br />

et ImmoScout24 est entre-temps également<br />

numéro un en Suisse romande – grâce à la TV<br />

et à la pub en ligne!»<br />

Le chef du marketing des deux portails met<br />

en avant la collaboration fructueuse avec<br />

publisuisse – et notamment dans le domaine<br />

du Channel Planning. «Je me suis rarement<br />

senti aussi bien entouré que chez publisuisse<br />

– les interlocuteurs sont de vrais professionnels<br />

et l’entente est parfaite également sur le<br />

plan humain.» En conséquence, il est très probable<br />

que Scout24 sera à nouveau présent à la<br />

télévision en 2013. «Nous nous trouvons en<br />

pleine phase de planification et les chances<br />

sont pour l’instant intactes», résume Martin<br />

Koncilja, un sourire équivoque aux lèvres.<br />

Texte: Thorsten Kaletsch. Photos: Maxomedia.<br />

00:00:02:00 00:00:08:00 00:00:14:00<br />

Générique<br />

Annonceur: Scout24 (AutoScout24 et<br />

ImmoScout24)<br />

Diffusion: SRF, RTS, RSI et chaînes privées.<br />

AutoScout24 et ImmoScout24<br />

en alternance 314 jours entre<br />

janvier et mars 2012 en prime<br />

time. Une vague supplémentaire<br />

est prévue en automne pour<br />

ImmoScout24.<br />

Agence média: Mediakanzlei, Zurich<br />

Agence de Maxomedia, Berne et Zurich;<br />

publicité/ Top-Fuel Entertainment, Berne.<br />

production:<br />

Spot: www.publispot.ch<br />

N° Suisa 336179<br />

18 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

19


gros plan Pub TV à budget réduit<br />

Pub TV à budget réduit gros plan<br />

Prodis:<br />

succès publicitaire assuré<br />

Même avec un budget limité, la publicité TV permet de réussir de grandes choses.<br />

L’exemple de la société romande de sécurité Prodis, qui a produit son premier spot TV<br />

en 2011, en témoigne. Le succès donne raison à la petite entreprise.<br />

Un cambriolage est commis en Suisse à peu<br />

près toutes les dix minutes. Le sentiment accru<br />

d’insécurité renforce le besoin de protection<br />

et de sécurité. Sur ce marché en pleine<br />

croissance des installations sécuritaires, les<br />

émotions jouent un rôle essentiel: le bonheur<br />

familial n’a pas de prix et demande à être sauvegardé.<br />

Peu étonnant donc que la société de<br />

sécurité Prodis mise sur l’effet d’images animées.<br />

Ce qui peut davantage surprendre, c’est<br />

le fait que l’entreprise domiciliée à Rolle (VD)<br />

a investi une scène qui est habituellement<br />

réservée aux sociétés plus grandes disposant<br />

de gros moyens. Mais le succès donne raison<br />

à Prodis.<br />

Fondé en 2001, Prodis est surtout fortement<br />

ancré en Suisse romande et italienne. En<br />

Suisse alémanique, la société de systèmes de<br />

vidéosurveillance dispose d’un bureau à Bâle<br />

et compte dans toute la Suisse 40 collabora-<br />

teurs. A l’occasion de son 10 e anniversaire,<br />

Prodis a décidé pour la première fois de son<br />

histoire de produire un spot TV. Le premier<br />

rôle y est joué par une famille heureuse pendant<br />

une promenade dominicale. «L’objectif<br />

a été d’une part de célébrer notre 10 e anniversaire»,<br />

précise Stéphane Jean, en charge<br />

du marketing et de la communication chez<br />

Prodis, «et de l’autre de consolider et renforcer<br />

notre notoriété et crédibilité auprès de<br />

nos clients en Suisse romande.» Le média TV<br />

s’est alors avéré incontournable. «La publicité<br />

TV permet d’améliorer en très peu de temps<br />

l’image de marque et la notoriété», estime<br />

pour sa part Jeannine Theisen, directrice de<br />

Prodis.<br />

En mai et en juin 2011, le spot de 8 secondes<br />

a été diffusé sur RTS Un, RTS Deux et TF1 aux<br />

heures de midi ainsi que le soir en primetime<br />

dans un environnement de programme<br />

correspondant au groupe cible visé (40–60).<br />

Pendant cette année de jubilé, 65% du budget<br />

publicitaire ont été dépensés pour la publicité<br />

TV, le reste étant réparti à parts égales sur la<br />

presse écrite, l’affichage et la pub en ligne.<br />

«Cette décision a été absolument judicieuse»,<br />

estime Jeannine Theisen. Les spots ont obtenu<br />

d’importantes parts de marché dans<br />

l’environnement de programme de la RTS.<br />

La directrice de Prodis se dit par conséquent<br />

ravie par l’<strong>impact</strong> de la campagne TV: «Nos<br />

clients ont accueilli la diffusion des spots<br />

avec enthousiasme.» Elle ajoute qu’en même<br />

temps, le nombre de visiteurs sur le site Internet<br />

a sensiblement augmenté et généré<br />

une hausse des demandes d’informations<br />

complémentaires. En renforçant la notoriété<br />

de Prodis, la campagne a selon elle indirectement<br />

entraîné une hausse du chiffre d’affaires.<br />

Stephan Jean en charge du marketing et de la<br />

communication trouve lui aussi l’expérience<br />

de la publicité TV une réussite totale. Il parle<br />

même d’un véritable coup: «La pub TV fonctionne<br />

– même avec un budget limité.» Pour<br />

ses premiers pas dans l’ère de la publicité TV,<br />

Prodis a selon lui largement profité du soutien<br />

de publisuisse. «Les conseils ont été judicieux<br />

et parfaitement fondés.» Stephan Jean<br />

souligne que ce soutien est particulièrement<br />

important pour de petits clients disposant de<br />

moyens restreints. En raison du succès remporté,<br />

Prodis sera toujours présent sur le petit<br />

écran en 2012: la campagne subséquente a<br />

commencé fin mai. «Notre objectif a été dès le<br />

début d’augmenter les budgets respectifs.» A<br />

la fin de l’année, la société Prodis décidera si<br />

elle misera également en 2013 sur la publicité<br />

TV en Suisse alémanique.<br />

En bref<br />

Texte: This Rutishauser. Photos: Prodis / shutterstock.de.<br />

Annonceur: Prodis <strong>SA</strong>, Rolle<br />

Production: L’Avenue Digital Media<br />

Diffusion: RTS et TF1 entre le 30 mai et le 12 juin à midi et<br />

en primetime avec en tout 99 diffusions sur RTS Un<br />

et 28 sur RTS Deux. Campagne subséquente en<br />

automne 2012.<br />

Spot: www.publispot.ch<br />

N° Suisa 344219<br />

20 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

<strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

21


agenda<br />

zone mixte<br />

Albert Alexander Stahel regard croisé<br />

Dates à retenir<br />

Sélection de manifestations intéressantes pour<br />

les spécialistes du marketing, de la publicité et<br />

des médias.<br />

23 août 2012<br />

SwissRadioDay 2012<br />

Manifestation des professionnels de la radio<br />

en Suisse.<br />

World Trade Center Zurich-Oerlikon<br />

www.radioday.ch<br />

20/21 septembre 2012<br />

Congrès suisse des médias 2012<br />

Editeurs, rédacteurs, journalistes, représentants<br />

de l’économie et de la politique se réunissent<br />

lors d’un événement de grande qualité qui<br />

accueillera aussi la présidente de la Confédération<br />

Eveline Widmer-Schlumpf. Le programme<br />

du congrès abordera les sujets «Publication –<br />

Transformation – Innovation» et éclairera les<br />

perspectives d’avenir des différents genres de<br />

médias.<br />

Beau-Rivage Palace, Lausanne<br />

www.schweizermedien.ch<br />

27 septembre 2012<br />

screen-up – Journée suisse de la TV<br />

Manifestation destinée aux professionnels des<br />

médias électroniques de l’audiovisuel, screen-up<br />

se focalise sur l’avenir du marché TV suisse.<br />

En plus d’un aperçu des prochains programmes<br />

et du positionnement des différentes chaînes,<br />

la manifestation tente par ailleurs d’en savoir<br />

plus sur le média TV. L’événement est organisé<br />

par publisuisse <strong>SA</strong>, Goldbach Media (Switzerland),<br />

RTL Group et SevenOne Media (Suisse).<br />

«Kaufleuten» Zurich<br />

www.screen-up.ch<br />

5 novembre 2012<br />

mediavision Genève<br />

Pour la première fois, publisuisse organise sa<br />

traditionnelle manifestation de branche pour les<br />

spécialistes du marketing, de la communication<br />

et de la publicité en Suisse romande.<br />

Studio 4, RTS, Genève<br />

www.publisuisse-mediavision.ch/fr<br />

Impressum<br />

Forte demande pour des créations originales de la RSI<br />

Une liste de cinq pages énumère les créations originales que la Radiotélévision de la Suisse<br />

italienne (RSI) a pu vendre en 2011. Les productions de la RSI ont principalement été achetées<br />

par des chaînes TV ou société de communication étrangères. Un groupe de communication russe<br />

a acquis les droits de diffusion de 50 portraits de musiciens rassemblés dans l’émission<br />

«Musicalmente» et allant de Gianni Morandi à Lucio Dalla en passant par Gino Paoli. Le format<br />

a cependant également suscité de l’intérêt sur les marchés français, allemand, italien, espagnol<br />

et israélien. La WDR a quant à elle acquis les droits d’un film d’alpinisme. Les productions ne sont<br />

pas seulement destinées à la diffusion sur le petit écran, mais aussi à des institutions comme<br />

des musées ou des centres de formation. Les recettes provenant de la vente des créations originales<br />

sont d’une importance capitale pour le budget de la RSI. Le rapport annuel 2011 fait état<br />

d’environ 7,5 millions de recettes commerciales. Les productions vendues à l’étranger y sont<br />

pour beaucoup. La SRF et la RTS rencontrent également beaucoup de succès dans ce domaine<br />

et vendent elles aussi des créations originales et des concepts d’émission à l’étranger.<br />

A bientôt édition 3/12<br />

Le prochain numéro du magazine <strong>impact</strong> avec le cahier inséré <strong>impact</strong> zoom<br />

paraîtra en octobre 2012.<br />

Edité par publisuisse <strong>SA</strong>: Giacomettistrasse 15, case postale 610, 3000 Berne 31, téléphone +41 (0)31 358 31 11, fax +41 (0)31 358 31 00, www.publisuisse.ch.<br />

Equipe rédactionnelle: Markus Hollenstein, Reto Burkhalter, Alexa Henschel, Roland Kopf, Thorsten Kaletsch (textatelier).<br />

Concept et maquette: tasty.ch, Berne. Rédaction: textatelier.ch, Bienne. Illustrations: dasross.ch. Traduction: François Grundbacher.<br />

Droit d’auteur: l’utilisation d’articles parus dans <strong>impact</strong> n’est autorisée qu’en citant la source. Dans ce cas, veuillez nous envoyer des exemplaires.<br />

Courrier des lecteurs, abonnements et changements d‘adresses: SVP par e-mail à <strong>impact</strong>@publisuisse.ch.<br />

<strong>impact</strong> paraît trois fois par année en version allemande et française et peut être abonné gratuitement sur www.publisuisse.ch / <strong>impact</strong>.<br />

La stratégie à l’épreuve du temps<br />

Dans l’histoire de l’humanité, la stratégie occupe une place importante. Au début, on n’avait pas<br />

encore conscience de la nécessité d’une conduite organisée de la guerre. Il a fallu attendre les civilisations<br />

hautement développées du premier millénaire avant notre ère pour que l’on commence à<br />

guerroyer de manière coordonnée et en suivant une stratégie. En 510 avant J.-C., le général chinois<br />

Sun Tzu a rédigé «Les treize articles de l’art de la guerre». La Chine connaissait à cette époque une<br />

véritable révolution dans la manière de mener une guerre. Il fallait éviter de payer le prix fort sous<br />

forme de pertes humaines pour vaincre l’ennemi. La parade consistait à affaiblir l’Etat ennemi autant<br />

que possible par l’intrigue, la rupture d’alliances, le bouleversement du système social, la corruption<br />

des hauts fonctionnaires et l’espionnage de ses desseins. L’assassinat ciblé d’un souverain<br />

n’était pas exclu. Si cette «stratégie indirecte» se révélait payante, elle était suivie d’une attaque<br />

contre l’adversaire affaibli, au cours de laquelle on tentait d’induire en erreur le commandant des<br />

troupes adverses par des manœuvres de diversion.<br />

Aujourd’hui encore, les stratégies militaires sont primordiales. Des événements aussi divers que la<br />

délocalisation de sites de production vers l’Asie, le comportement inquiétant des consommateurs<br />

américains ou encore le gaspillage de plus de 1000 milliards de dollars dans les guerres en Irak et<br />

en Afghanistan, ont conduit la puissance mondiale que sont les Etats-Unis vers le déclin économique<br />

et politique. La Chine exploite cet affaiblissement des Américains et aspire au contrôle des<br />

liaisons maritimes par le détroit de Malacca. Elle considère que la Mer de Chine méridionale fait<br />

partie de ses eaux territoriales, y compris les îles Paracels et Spratleys. L’archipel Spratleys est par<br />

ailleurs revendiqué par le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, le sultanat de Brunei, l’Indonésie et<br />

Taiwan. En raison de leurs gisements pétroliers et de gaz naturel, ces îles inhabitées ont également<br />

une importance stratégique pour la Chine, grande importatrice de pétrole.<br />

Disposant toujours de la plus grosse machine militaire du monde, les Etats-Unis considèrent cependant<br />

que le Pacifique occidental est soumis à leur hégémonie. Voilà en tout cas ce qu’ont proclamé<br />

en janvier 2012 le président Obama et le Pentagone dans un rapport qui désigne ouvertement la<br />

Chine comme rivale et ennemie. Ainsi, les Américains usent également d’une «stratégie indirecte»<br />

vis-à-vis de la Chine. L’économie est le talon d’Achille de la Chine, sa croissance économique dépendant<br />

en effet de la consommation américaine. En exploitant cette faiblesse, les Américains demandent<br />

que la Chine réévalue sa devise par rapport au dollar, exigence qui est assortie de menaces<br />

concernant le prélèvement de taxes sur les importations chinoises. Simultanément, ils tentent de<br />

saper la cohésion de la société chinoise. Il est tout à fait imaginable de penser que les conflits avec<br />

les Tibétains et les Ouïghours soient soutenus par des fonds versés par la CIA. L’opposition en exil<br />

des Ouïghours, soit dit en passant, est basée aux Etats-Unis.<br />

Dans les années 1950, la CIA avait déjà financé la résistance tibétaine. Le soutien de l’Inde, à la<br />

fois puissance nucléaire et contre-pouvoir de la Chine, fait également partie de cette stratégie indirecte.<br />

Pour circonscrire et contenir la Chine dans le Pacifique occidental, les Etats-Unis et leur<br />

puissance maritime basée sur les porte-avions apportent un soutien inconditionnel à leurs alliés<br />

et amis – l’Australie, l’Indonésie, Singapour, la Malaisie, le Vietnam, Taiwan, les Philippines, le Japon<br />

et la Corée du Sud – et leur offrent une protection contre la Chine.<br />

Les dirigeants chinois essaient d‘échapper à la coercition émanant des Etats-Unis et de gagner<br />

du temps. Pour déjouer les manœuvres de la stratégie maritime américaine, la Chine finance la<br />

construction de ports dans l’Océan Indien, comme à Gwadar (Pakistan), Hambantota (Sri Lanka),<br />

Chittagong (Bangladesh) et Sittwe (Myanmar) ainsi que la pose de pipelines de pétrole et de gaz<br />

naturel entre Myanmar et la Chine. Avec ses forces armées, la Chine veut mettre en œuvre une<br />

conduite de guerre asymétrique et éviter pour l’instant un conflit armé avec les Etats-Unis qui<br />

provoquerait en effet un écroulement de son économie. Même s’ils possèdent encore actuellement<br />

une nette supériorité militaire, les Etats-Unis ne pourront pas tenir très longtemps à cause de leur<br />

vulnérabilité économique et voudront sans doute forcer la décision le plus tôt possible. Les stratégies<br />

ont donc encore de beaux jours devant elles.<br />

Albert Alexander Stahel (69) a été<br />

jusqu’en 2006 professeur d’études<br />

stratégiques à l’Académie militaire de<br />

l’EPF Zurich et continue à enseigner<br />

à l’Université de Zurich. Expert des<br />

questions de sécurité et de géopolitique<br />

pour la radio et la télévision, il est<br />

également l’auteur de plusieurs livres.<br />

22 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012<br />

23


Cap sur la cible<br />

avec le nouvel<br />

instrument<br />

mediacompass.<br />

FORMELDREI<br />

Avoir une bonne idée est une chose. Adopter la stratégie adéquate en est une autre. L’outil de<br />

planification intermédia de publisuisse ouvre de toutes nouvelles perspectives, permettant à<br />

votre campagne d’atteindre à coup sûr la cible. Si les décisions médias stratégiques sont de<br />

votre ressort, alors rendez-vous sur www.mediacompass.ch<br />

Vous voulez en savoir plus?<br />

Jetez un coup d’œil à la vidéo!<br />

24 <strong>impact</strong> 2 | juillet 2012

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!