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ilHOEL HÉiÉHÂL - Institut français de l'éducation

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60 MANUEL GÉNÉRAL DE L'IINSTKUCTION PRIMAIRE.<br />

chaque instant <strong>de</strong>s conflits, <strong>de</strong>s mouvements d'irritation<br />

qui se traduisent en coups, ou, si l'on aime mieux, en<br />

tapes.<br />

Un père arrive pour le déjeuner? Il est <strong>de</strong> plus mauvaise<br />

humeur parce qu'un débiteur qui lui avait promis on<br />

remboursement manque à sa parole ou bien parce qu'il<br />

a échoué dans quelque entreprise. A ce moment l'enlant<br />

commet une élour<strong>de</strong>rie, il brise une tasse, il fait une réponse<br />

peu convenable à sa mère. Le père se lève avec<br />

impalience et le frappe, l'enfant paye pour le débiteur<br />

qui n'a pas payé.<br />

Une mère donne une le'çon à son fils, une leçon <strong>de</strong> musique<br />

par exemple (rien n'irrite les nerfs comme <strong>de</strong><br />

donner <strong>de</strong>s leçons <strong>de</strong> musique). L'enfant est distrait, ou<br />

la mère est contrariée. Une toilette <strong>de</strong> bal qui n'arrive<br />

pas, un mémoire <strong>de</strong> couturière qui lui a atliré <strong>de</strong>s reproches<br />

<strong>de</strong> son mari. L'enfant fait une fausse note?<br />

Malheur à ses doigts! J'ai vu <strong>de</strong>s mères, adrah-ables <strong>de</strong><br />

dévouement dans leurs fondions <strong>de</strong> répétitrices, en arriver,<br />

par impatience <strong>de</strong> la paresse <strong>de</strong> l'enfant ou par désir<br />

passionné <strong>de</strong> ses succès, à le frapper non seulement avec<br />

la main, mais avec une règle. Supposez <strong>de</strong>s parents violents,<br />

ces châtiments peuvent <strong>de</strong>venir un danger pour<br />

l'enfan!; la colère ne mesure pas ses coups. Enfin, légers<br />

ou graves, ils sont loujours une faute, car ils amoindrissent<br />

le père aux yeux du fils.<br />

Quant au prétendu principe <strong>de</strong> la correction paternelle,<br />

il exige dans le correcteur une telle impassibilité, une<br />

telle équité, une telle modération, qu'aucun père aujourd'hui<br />

n'en juge personne capable excepté lui, et qu'il en<br />

est moins capable que personne, y étant plus intéressé<br />

que tout le mon<strong>de</strong>, li'aillpurs, un,mot tranche la question.<br />

Ce n'est plus <strong>de</strong> notre temps. C'est un reste <strong>de</strong> ces époques<br />

grossières où l'on conduisait les soldats à coups <strong>de</strong> plat<br />

<strong>de</strong> sabre, les marins à coups <strong>de</strong> parcette, les enfants à<br />

coups <strong>de</strong> férule, les domestiques à coups <strong>de</strong> canne, les<br />

paysans à coups <strong>de</strong> pied, les femmes parfois à coups <strong>de</strong><br />

cravache. Se lit-on pas dans Saint-Simon que le fils <strong>de</strong>'<br />

Louis XIV était tellement battu par le sage Montausier,<br />

<strong>de</strong>vant le pieux Bossuet, que sa plume échappait à ses<br />

petits doigts gonflés et tout bleus <strong>de</strong> coups? Rejetons tout<br />

ce qui ressemble à ces odieux principesI Ils dégra<strong>de</strong>nt<br />

plus encore celui qui les applique que celui qui les subit.<br />

Nous respirons un autre air! Nous vivons dans un autre<br />

mon<strong>de</strong>! et nous ne voulons pas plus <strong>de</strong> la terreur pour<br />

gouverner les enfants que pour gouverner les hommes.<br />

LEGOUVÉ.<br />

(Les p/rea et les cnfanU au dix-neuvième si'e<strong>de</strong>)'^.<br />

L -<br />

PU.IETS A TR.VlTElt.<br />

ORTHOGRAPHE<br />

L'édncation dans la société<br />

mo<strong>de</strong>rne.<br />

Quelle que soit la part faite aux autres mobiles; —<br />

car elle sera toujours à faire; à travers toutes les modifications<br />

sociales, le fond <strong>de</strong> l'humanité ne se modifie pas;<br />

— nul doute que <strong>l'éducation</strong> doive aujourd'hui prendre<br />

la raison pour principal levier, et, sans se laisser désarmer<br />

<strong>de</strong> l'autorité nécessaire, faire appel à la persuasion, dont<br />

parle si judicieusement Rollin, comme à la force suprême.<br />

Mettre à prolit tout ce que la conscience <strong>de</strong> l'enfant<br />

recèle d'aptitu<strong>de</strong>s morales; lui en faire connaître les directions,<br />

les mauvaises comme les bonnes; l'accoutumer à<br />

voir clair dans son esprit et dans son cœur, à être sincère<br />

et vrai ; lui l'aire faire peu à peu, dans sa conduite, l'essai<br />

et comme l approntissage <strong>de</strong> ses résolutions; aux règles<br />

qu'on lui a données, substituer insensiblement celles qu'il<br />

se donne à la discipline du <strong>de</strong>hors, celles du <strong>de</strong>dans; l'affranchir<br />

non pas d'un coup <strong>de</strong> baguette à la manière<br />

antique, mais jour à jour, en détachant, à chaque progrès,<br />

un <strong>de</strong>s anneaux <strong>de</strong> la chaîne qui attachait sa raison à la<br />

raison d'autrui ; après l'avoir ainsi aidé à s'établir chez<br />

soi en maître, lui apprendre à sortir <strong>de</strong> soi, à so juger, à<br />

se gouverner, comme il jugerait et gouvernerait les autres ;<br />

lui montrer enfin, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> lui, les gi'an<strong>de</strong>s idées do<br />

<strong>de</strong>voir, public et privé, qui s'imposent à sa condition<br />

humaine et: sociale : tels sont les principes <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>,<br />

qui <strong>de</strong> la discipline du collège peut faire passer l'enlant<br />

sous la discipline <strong>de</strong> sa propre raison, et qui, en exerçant<br />

sa personnalité morale, la crée.... Le jour où il s'est ainsi<br />

pleinement conquis lui-même, l'enfant cesse d'être im<br />

enfant; il est mùr pour la vie active; il est homme.<br />

0. (il\l(AI\|],<br />

£,e bnt <strong>de</strong> l'instruction primaire.<br />

Le but <strong>de</strong> l'instruction primaire est aujourd'hui nettement<br />

déterminé. Il ne s'agit plus seulement <strong>de</strong> mettre<br />

les enfants en mesure do recevoir les notions <strong>de</strong> la lecture,<br />

<strong>de</strong> récriture et <strong>de</strong> la grammaire ; le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> l'Etat<br />

est <strong>de</strong> veiller à ce que tous soient élevés <strong>de</strong> manière<br />

à <strong>de</strong>venir véritablement dignes <strong>de</strong> ce grand nom <strong>de</strong> citoyen<br />

qui les attend. L'enfcignement primaire doit, jiar<br />

conséquent, renfermer tout ce qui est nécessaire au développement<br />

<strong>de</strong> l'homme et du citoyen, tel que les conditions<br />

actuelles <strong>de</strong> la civilisation franç'jise permettent<br />

<strong>de</strong> le concevoir. En même temps qu'il faut introduire<br />

dans cet enseignement une plus gran<strong>de</strong> somme <strong>de</strong> connaissances,<br />

il faut aussi le l'aire concourir plus directement<br />

à <strong>l'éducation</strong> morale, et particulièrement à la consécration<br />

du grand principe <strong>de</strong> fraternité que nous avons<br />

inscrit sur nos drapeaux, et qu'il est indispensable <strong>de</strong><br />

faire pénétrer et vivre partout dans les coeurs, pour qu'il<br />

soit véritablement immortel. C'est là que l'enseignement<br />

primaire vient se joindre à l'enseignement religieux, qui<br />

n'Obt pas du ressort <strong>de</strong>s écoles, mais auquel nous <strong>de</strong>vons<br />

faire un appel sincère, à quelque culte qu'il se rapporte,<br />

parce qu'il n'y a point <strong>de</strong> base plus soli<strong>de</strong> et plus générale<br />

à l'amour <strong>de</strong>s hommes, que celle qui se déduit <strong>de</strong> l'amour<br />

<strong>de</strong> Dieu.<br />

H. C.\nsoT. (Extrait d'un projet <strong>de</strong> loi sur l'instruction<br />

primaire, 1848).<br />

II. — ÉCRITURE.<br />

1° Grosse cursive, moyenne cursive, ron<strong>de</strong> et bâtar<strong>de</strong>;<br />

le titre <strong>de</strong> la dictée;<br />

2» Fine cursive: les quatre premières Hgnes <strong>de</strong> la<br />

dictée.<br />

III. — .iRITIlMETIQUE.<br />

1. Partager 2941',50 en trois parties telles que la i"<br />

5 8<br />

soit égale aux p' <strong>de</strong> la 2",*et celle-ci égale aux - <strong>de</strong> la<br />

i<br />

y<br />

troisième.<br />

8. Un commerçant achète 275 Heclolitres <strong>de</strong> blé pesant<br />

en moyenne 76 Kg. par Hectolitre, à raison <strong>de</strong> 28' le quintal<br />

métrique. Il lui est accordé un délai pour payer, mais<br />

sur sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> s'acquitter inbmédiatement, on lui consent<br />

un escompte calculé à raison <strong>de</strong> 5 p. 100 l'an, <strong>de</strong><br />

sorte qu'il ne débour.-e que 5778',85. — Quel délai lui<br />

accordait-on?<br />

IV. — COMPOSITION FRANÇAISE.<br />

Le but <strong>de</strong> I'in.

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