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Accueil d'un sujet victime de violences sexuelles (183) - Serveur ...

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Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Marseille<br />

4.1.2. Soit l’enfant est amené par un adulte qui allègue <strong>de</strong>s<br />

révélations que l’enfant lui aurait faites.<br />

Les fausses allégations sont rares, estimées à 5% <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s allégations. Il y a<br />

beaucoup plus <strong>de</strong> fausses rétractions que <strong>de</strong> fausses révélations. Elles surviennent alors dans<br />

le cadre d’un conflit parental pour la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’enfant ou dans le cadre d’un profil maternel<br />

particulier, s’inscrivant dans un syndrome <strong>de</strong> Münchausen par procuration.<br />

Les circonstances dans lesquelles le dévoilement s’est fait et les mots utilisés par l’enfant<br />

doivent être notés dans le dossier.<br />

4.1.3. Le mé<strong>de</strong>cin n’a pas pour mission d’enquêter dans une<br />

recherche <strong>de</strong> la vérité.<br />

Il doit apporter <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> à cet enfant potentiellement en danger et ne pas oublier que la<br />

souffrance <strong>de</strong> l’enfant dépasse toujours l’imagination <strong>de</strong> l’adulte. Il est important <strong>de</strong> dire à<br />

l’enfant qu’on le croit, qu’il n’est pas coupable, que l’adulte incriminé a fait quelque chose<br />

qui est strictement interdit par la loi et que l’on va l’ai<strong>de</strong>r.<br />

Le mé<strong>de</strong>cin doit parler séparément à l’adulte puis à l’enfant en présence d’une tierce<br />

personne. Face à l’enfant les questions ne doivent pas être directives ni orientées afin <strong>de</strong> ne<br />

pas « polluer » le discours <strong>de</strong> l’enfant.<br />

4.1.4. Le mé<strong>de</strong>cin doit reconnaître les facteurs <strong>de</strong> risque<br />

exposant à <strong>de</strong>s situations d’abus sexuels.<br />

Le risque est plus élevé chez les enfants porteurs d’un handicap mental ou porteur d’une<br />

maladie chronique. Le risque est également plus fréquent en cas <strong>de</strong> mésentente familiale, <strong>de</strong><br />

famille monoparentale ou <strong>de</strong> placement antérieur <strong>de</strong> l’enfant. Des troubles dépressifs ou une<br />

consommation excessive d’alcool ou <strong>de</strong> drogue chez l’un <strong>de</strong>s parents représente un facteur <strong>de</strong><br />

risque plus important.<br />

4.1.5. Le rôle d’un mé<strong>de</strong>cin face à un enfant <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 15<br />

ans sur lequel sont portées <strong>de</strong>s allégations <strong>de</strong> sévices sexuels<br />

doit être <strong>de</strong> le protéger.<br />

Il est levé <strong>de</strong> son secret professionnel (article 378 alinéa 3 du co<strong>de</strong> pénal) et soumis comme<br />

tout citoyen à l’article 434-3 du co<strong>de</strong> pénal : « le fait que quiconque ayant eu connaissance <strong>de</strong><br />

mauvais traitement ou privations infligés à un mineur <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 15 ans qui n’est pas en<br />

mesure <strong>de</strong> se protéger en raison <strong>de</strong> son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience<br />

physique ou psychique ou d’un état <strong>de</strong> grossesse, <strong>de</strong> ne pas informer les autorités judiciaires<br />

ou administratives est puni <strong>de</strong> 3 ans d’emprisonnement et <strong>de</strong> 300 00 Fr d’amen<strong>de</strong> ».<br />

L’article 223-6 du co<strong>de</strong> pénal stipule : « quiconque pouvant empêcher par son action<br />

immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime soit un délit contre l’intégrité<br />

corporelle <strong>de</strong> la personne s’abstient volontairement <strong>de</strong> le faire est puni <strong>de</strong> 5 ans<br />

d’emprisonnement et <strong>de</strong> 500 000 Fr d’amen<strong>de</strong> ».<br />

Un signalement judiciaire au Procureur <strong>de</strong> la République s’impose pour protéger l’enfant<br />

(douter <strong>de</strong> la véracité <strong>de</strong>s faits rapportés n’appartient pas au mé<strong>de</strong>cin, il n’est pas nécessaire<br />

d’avoir la preuve ni d’être sûr <strong>de</strong> la réalité d’un abus sexuel pour faire un signalement).<br />

DCEM 4 – Module 11<br />

SYNTHESE CLINIQUE ET THERAPEUTIQUE – URGENCES<br />

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